Haleco - 22 étages

Quand on lit le communiqué avec ses épanchements d’enthousiasme débridés et qu’on regarde les rendus de l’oeuvre en question, le fossé donne le vertige.

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Does nobody else see the big, pale circle on the deep blue background as the full moon at which the wolf is howling? Or is it just me?

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Quelle horreur. Au moins avant c’était peu intéressant, mais discret. Là, ça va être moche et très visible avec ce cercle bizarre!

Apparemment qu’on n’a pas de bleu à Montréal?

Je n’aime pas le terme « Montréalité » en référence à l’architecture à Montréal. Si on doit bâtir uniquement en s’inspirant de qu’es-ce qu’on a déjà, on vivrait tous dans des bâtiments en pierre grise de deux étages. Montréal regorge d’architecture de tous les genres, ce critique de « Montréalité » est faible.

Personnellement, j’aime le design, il me rappelle l’anneau de PVM, qui met l’accent sur la montagne. Ce cercle est bleu, ce qui semble plutôt être un point focal artistique sur notre fleuve.

On dirait aussi que le loup hurle à la lune, ce qui est assez original.

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Je pense comme toi :slight_smile:

Je suis quant à moi assez critique des villes qui veulent “des architectures de tous les genres”. En général, ça fait des villes très génériques, peu reconnaissables, qui manquent d’identité.

On a des éléments Montréalais de plusieurs types, offrant plusieurs genres. Pas “tous” les genres, mais la Montréalité ne se limite quand même pas qu’à la pierre grise. Néanmoins, elle ne permet pas non plus de faire n’importe quoi qui pourrait être transposé dans n’importe quelle ville sans que personne ne s’en rende compte. Donc oui, je crois qu’il est important quand on conçoit de l’architecture et du design de s’inspirer prioritairement et majoritairement du contexte qui nous entoure. La continuité, la spécificité culturelle, ce sont des éléments définitoires de l’attachement au lieu. Et c’est là le problème de ce genre de bâtiment. Si au moins il y avait un discours, une idée, l’énoncé d’une volonté de se rattacher physiquement au lieu, à sa spécificité, ce serait déjà un marqueur de montréalité. Il faut avouer que ce projet en a bien, bien peu. Mais cette louve, là, peut-être, peut-être qu’elle a un potentiel de s’inscrire dans l’image de la ville comme un nouveau marqueur. Peut-être. Elle a une place de choix pour le faire.

Côté matérialité par contre, ici, rien de montréalement tangible.

C’est un peu réducteur de dire que la montréalité se réduit à la pierre calcaire sur deux étages.

Montréal est une ville extrêmement plurielle.

Si le coeur vous en dit, je fous suggère les écrits de Melvin Charney. Il dresse un portrait fort intéressant de ce qu’il définit, en anglais, de montrealness. Il est très difficile de définir l’adn d’une ville comme Montréal, par rapport à d’autres comme Paris où c’est plutôt évident. Mais il y a des pistes intéressantes.

C’est beaucoup plus complexe que bleu ou pas bleu. Bleu peut tout à faire faire Montréalais. Mais s’il est traité dans un esprit montréalais. Et ça va au-delà des matériaux et du nombre d’étages.

Ce n’est pas du tout comparable par son échelle et son contexte, mais ce petit bâtiment sur Faillon est un bon exemple de bâtiment bleu et atypique mais qui reste fondamentalement montréalais.

Ça se ne limite évidemment pas à ça non plus, mais pour moi, un bâtiment montréalais, c’est avant tout un bâtiment qui n’est pas lisse. Nous sommes une ville de texture, de grain, de composition de façade. C’est ce qui nous distingue de la plupart des villes nord américaines. Et ici, cette façade, bleu ou pas, cercle ou pas, elle est extrêmement lisse et sans texture.

Encore une fois, il semble y avoir confusion entre appréciation personnelle et critique sur la qualité.
Vous aimez le loup, je l’aime aussi.
Vous aimez le cercle, j’aime aussi l’idée.
Je dis juste que d’un point de vue constructif, à cause du module trop grand des panneaux d’aluminium, la matérialisation est mal maîtrisée. Et que le choix des matériaux, textures et la teinte exacte du bleu (pas le bleu en soi, remarquez dans mon dessin, j’ai aussi mis un bleu, simplement plus sobre, qui risquerait de mieux traverser les époques), passent peut-être à côté d’une opportunité de faire une entrée de ville qui fait Montréal.

Je finirais en disant que ce projet se veut un exemple de durabilité. La durabilité, c’est avant tout de durer. On a beau récupérer trois verres d’eau de pluie et mettre des panneaux solaires, si dans 20 ans on refait les façades parce que ce n’est pas à la hauteur, le projet n’est pas durable.

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Personnellement je perçois ces oeuvres comme des murales qui ajoutent de la couleur, des formes et de la dynamique dans le paysage urbain. On peut très bien aimer ou détester, quant à moi je n’ai pas besoin que ces créations rallient l’opinion publique pour les apprécier, parce qu’elles ont déjà remplient une partie de leur objectif: susciter de l’émotion.

C’est clairement une contrainte imposé par la nature du projet cependant. L’artiste a travaillé avec celle-ci. Faire des panneaux métalliques représentant un rond parfait de quoi, 50-60 mètres, ça demanderait une exécution parfaite: mesure sur place rigoureuse, travail d’usine de précision pour une pièce complexe, et pose exemplaire. Haleco est déjà un projet défini par ses contraintes, et je serais anxieux de la réalisation d’une telle oeuvre sur un édifice plus luxueux. Je sais que la qualité des panneaux métalliques est déjà difficile pour des pièces bien plus simples quand on vise la qualité de leur installation.

Pour un projet qui est clairement conçu sur un budget serré, je préfère peut-être l’approche d’une installation plus simple, de pièces plus facile à réaliser. Et d’un point de vue artistique, je ne pense pas que ce soit simplement inintéressant: l’artiste assume ces contraintes et les matériaux de l’édifice dans le visuel.

Est-ce qu’on pourrait mettre plus d’effort pour créer une oeuvre techniquement plus réussie? Oui. Est-ce qu’on le mérite? Oui. Est-ce que c’est possible? Oui. Mais ça demanderait un traitement spécial peut-être hors de porté de Haleco.

Pour la teinte du bleu, c’est difficile de juger sur un rendu, mais je serais quand même prêt à parier qu’il sera plus discret à la réalisation, comme c’est souvent le cas pour les couleurs des immeubles.

Dans tous les cas, ça vient structurer les couleurs du revêtement par rapport au rendu original. C’est une bonification à mon avis, même si on aurait pu aller plus loin. Mais si on avait pu aller plus loin, on aurait peut-être un tout autre édifice… Le basilaire reste assez chargé, ce que je ne suis pas un fan, mais bon, on verra bien le résultat final.

Je serais surpris que ce mur soit refait parce qu’on trouve l’oeuvre inachevée, plutôt que le cycle de vie normal du matériel utilisé.

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D’accord sur le fait de réinventer, dépasser ou faire évoluer la “montréalité”. Là, par contre, on est plus dans le Novossibirsk 1975 sur lequel on fait un dessin, devenant ainsi Novossibirsk 1995 :stuck_out_tongue_closed_eyes: je comprendrais si on n’avait que des blocs moches - “on fait ce qu’on peut”. Mais quand c’est un bâtiment isolé à Montréal, on pourrait bien le laisser tranquille pour qu’il passe inaperçu et qu’il soit vite oublié (même si c’est le pire endroit pour le faire). On aurait dû mettre l’Odéa à cette place, et celui-ci à la place de l’Odéa!

Si je ne connaissais pas le contexte de cette tour (et qu’elle était localisée près d’une ligne de métro) j’aurais cru à un projet de la STM. Les motifs en cercle ainsi que le choix de couleurs vibrantes me rappellent les fresques de la station Jean-Talon et les cercles qui parsèment la station Préfontaine.

À défaut de pouvoir changer la taille des panneaux pour faire un vrai cercle, je me demande si on aurait pu s’inspirer des bulles de la station Préfontaine et « plugger » une bulle transparente circulaire sur la façade de l’immeuble.

Exactement. Je n’aurais pas dit mieux.
Un bâtiment avec une architecture générique resterait toujours générique, avec ou sans mural.

On peut saluer les prouesses énergétiques du bâtiment, mais quand c’est fait au détriment de l’architecture, ça ne devrait pas être vue comme une réussite.

Horrible, complètement horrible. Comment on a pu en arriver ainsi.
Un bâtiment si dominant de le paysage de la ville, un des premiers dans l’entrée du centre-ville, un bâtiment qui entre en opposition avec le Farine Five Rose… et on se retrouve avec un bloc d’Europe de l’Est recouvert de couleur. Ça me rappel justement ce bâtiment de Berlin, dont l’oeuvre est d’ailleurs beaucoup plus réussie que celle proposée par Haleco, car comme l’explique Gtmtl, elle est contrôlée, se déploie sur plusieurs façades et n’est pas seulement découpée selon les panneaux d’aluminium (aka le matériau le plus générique de la construction). D’ailleurs, pourquoi appliquer un cercle si on est même pas capable de le faire correctement, faite une autre forme!

Honte aux concepteurs! Ce projet ne passerait pas en première année d’architecture. Personne n’est dupe, c’est exactement comme une murale appliquée pour dynamiser une façade aveugle et défaillante, sauf qu’ici, les concepteurs avaient le pouvoir d’éviter cette forme problématique.

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Je n’ai rien contre l’usage de la couleur, mais ça doit être bien fait.
Ici, l’utilisation du bleu, blanc et vert est étrange, gratuite. Le choix de couleur est criard, facile. Il manque de nuance, d’agencement, de variations, d’effets visuels, de mouvement.

Les concepteurs auraient dû se baser sur le travail de la firme d’architecture allemande Sauerbruch Hutton, qui fait ce genre de projet, mais de façon maitrisé, avec des panneaux architecturaux, souvent des panneaux de céramique extrêmement mât, d’une grande qualité, qui fait ressortir la couleur, et donc la couleur fait partie intégrante du projet architecturale, plutôt qu’une surprise ajoutée à la fin. Encore une fois, tout est une question de qualité… on se répète.

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Je n’ai jamais dit que cette concept de Montréalité n’est que des pierres grises. Je ne dis pas non plus qu’il n’existe pas d’identité montréalaise en architecture.

Là où je ne suis pas d’accord avec vous, c’est l’idée selon laquelle si un architecte s’écarte de ce concept pour essayer quelque chose de nouveau, le projet est alors intrinsèquement inacceptable ou de moins bonne qualité.

Ce projet ne te plaît pas parce qu’il ne correspond pas à ce que tu considères comme l’identité architecturale de Montréal. Mais Montréal est une ville internationale qui a toujours accueilli une diversité de styles. Je crois qu’on peut honorer le passé, mais aussi laisser de la place à l’expérimentation, aux nouvelles idées.

Parlons de qualité de conception, de matériaux, d’exécution, mais je me déconnecte de l’identité ou de l’opinion personnelle car ces critiques ne sont pas basées sur des éléments tangibles.

Cette phrase peut difficilement être plus fausse.

Il est uniquement question de qualité. Uniquement. C’est le seul et unique enjeu.

L’équation est simple: si t’as pas le budget ou les moyens techniques de réaliser ton concept, change de concept.

Pour moi il y a deux options: s’intégrer, ou innover.
Mais pour innover, il faut que ce soit à la hauteur, il faut en avoir les moyens à tous les niveaux.
Le stade olympique est à la hauteur
La Place Ville-Marie est à la hauteur
Le nouvel insectarium de Montréal: à la hauteur
Le nouveau bâtiment de l’ONF: à la hauteur
Peinturer un cercle croche sur une façade lisse, pas à la hauteur.

Oh, Zaha Hadid aurait proposé un projet sur ce site, avec un budget en conséquence? J’aurais été le premier à applaudir, même si le bâtiment n’aurait eu aucun lien avec Montréal. Parce qu’une fois de temps en temps, une ville peut se permettre un objet, une folie, un essai fou.

Mais pas un cercle croche sur une façade lisse.

C’est dommage, mais tous les projets ne sont pas automatiquement l’occasion de faire un WOW signature. Des fois faut accepter que le budget permet seulement de faire un bon projet sobre bien intégré.

Je ne sais pas comment on peut le dire autrement. On tourne en rond. Tant mieux si vous trouvez ça beau. Je n’ai aucun intérêt pour les avis personnels. On ne peut malheureusement pas construire la ville avec des avis personnels. La qualité, oui.

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ACDF a fait un autre bâtiment similaire, avec des contraintes écologiques, à Vancouver. Il y a une certaine ressemblance dans le motif aléatoire, mais sur le bâtiment de Vancouver, le revêtement est au moins des panneau architecturaux.

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Point de vue technique, quelle est la différence avec les panneaux d’aluminium de Haleco?

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J’étais sous l’impression que le revêtement du Haleco était un espèce de clin, mais finalement tu as raison, il s’agit probablement du même type de revêtement.

Ça reste que les panneaux architecturaux sont complètement lisses, rendant les façades nord et sud assez ennuyante.

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Personnellement, j’ai beaucoup plus de facilité à identifier la montréalité des édifices de petits gabarits parce qu’ils sont omniprésents. Peu importe où je suis en ville, je peux reconnaître les éléments distinctifs d’un quartier montréalais.

Nos édifices de fort gabarits sont beaucoup plus rares, en comparaison et se divise principalement en patrimoine de l’avant-guerre, du style international puis de la « nouvelle » vague des années 90. On a simplement moins de marqueurs à prendre en exemple et sur lesquels on peut se baser. J’ai l’impression que Montréal développera son propre style pour ce type de bâtiment avec le temps.

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