Guillaume Lavoie à la mairie?

Guillaume Lavoie et la mairieGuillaume Lavoie refuse de confirmer clairement s’il se présentera à la mairie de Montréal lors des élections de novembre 2021. Il hésite à dire jusqu’où il est rendu dans sa réflexion. Mais au cours de l’entretien que j’ai eu avec lui vendredi dernier, il m’a procuré une foule de raisons de croire qu’il est rendu loin. Très loin.

Publié le 19 octobre 2020 à 7h00Mario GirardMARIO GIRARD

LA PRESSE

« Ce n’était pas sur mon radar du tout, m’a-t-il confié. On m’a approché et les choses se sont accélérées avec l’été et le mauvais automne de l’administration actuelle. J’ai été approché par des écosystèmes assez différents, à gauche, à droite, plus rouges, plus bleus, plus d’affaires ou plus communautaires. »

L’ancien conseiller municipal de Rosemont–La Petite-Patrie et critique de l’opposition en matière de finances a porté les couleurs de Projet Montréal de 2013 à 2017. En décembre 2016, il a affronté Valérie Plante lors de la course à la direction du parti.

Sa défaite a été crève-cœur. Sa rivale l’a emporté par 79 voix (998 contre 919). « J’ai adoré mon passage en politique municipale, dit-il. J’ai découvert une passion que je n’aurais pas soupçonnée. Je me suis impliqué à fond dans Projet Montréal, du début à la fin. Je serai solidaire de chacune des décisions qui ont été prises lorsque j’étais membre du caucus. Mais ma fidélité au parti de Valérie Plante a cessé le jour où mon mandat a pris fin. »

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Guillaume Lavoie, ancien conseiller municipal de Rosemont–La Petite-Patrie, pourrait se lancer dans la course à la mairie.

Si le nom de Guillaume Lavoie circule depuis quelques jours, c’est qu’il a été question de lui jeudi matin dernier au micro de Paul Arcand. Lors de sa chronique quotidienne, Bernard Drainville a déclaré que le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, était « au centre de discussions » pour trouver un adversaire à Valérie Plante.

« Il ne souhaite pas que ça soit Denis Coderre », a ajouté Bernard Drainville. Pressé par Arcand de fournir des noms, Drainville a mentionné celui de Guillaume Lavoie.

« La vérité pure est que je n’ai jamais eu de contacts, ni de près ni de loin, et encore moins récemment, avec M. Fitzgibbon, m’a dit Guillaume Lavoie. Ni même avec son entourage. Ce n’est absolument pas une critique à son égard, mais le choix du maire de Montréal appartient aux Montréalais. Ce n’est pas au gouvernement du Québec de choisir le maire de Montréal. »

Je lui ai alors demandé : est-ce que le fond de l’histoire serait que des gens l’ont rencontré et lui auraient dit que leur homme, c’était vous ? « Je n’en ai aucune idée », s’est-il contenté de me répondre.

Si jamais Guillaume Lavoie se présente à la mairie de Montréal, trois scénarios s’offrent à lui : soit il crée un nouveau parti, soit il se présente comme indépendant, soit il se présente à la tête d’un parti existant, c’est-à-dire Ensemble Montréal ou Vrai changement pour Montréal.

« Vous avez raison, mais il faut aussi savoir que plus il y a de joueurs sur la ligne, plus les chances de Projet Montréal de gagner les élections augmentent. » Guillaume Lavoie fait évidemment référence à Denis Coderre. Sa présence et celle d’un troisième candidat auraient pour effet de diviser le vote.

Mettons que Denis Coderre annonce en février ou en mars qu’il plonge de nouveau, vous y allez quand même ? Guillaume Lavoie prend quelques secondes. « Il va falloir que je sois sûr d’y aller. Et une fois que la décision va être prise, ça sera sans égard à ce que les autres feront. »

Accepteriez-vous de travailler aux côtés de Denis Coderre ? « Je suis institutionnaliste. M. Coderre a été maire de Montréal. Ça demande un traitement avec un certain égard. Quand je vois l’administration actuelle le traiter avec un certain mépris ou le sortir comme un boogyman chaque fois qu’il y a quelque chose qui ne marche pas dans la ville, ça me déçoit. Son passage n’a pas été parfait, mais il y a pire. »

Je lui soumets l’idée que ses idées et son profil cadreraient bien avec l’équipe de Vrai changement pour Montréal, l’ancien parti de Mélanie Joly. « Je connais bien Justine McIntyre. C’est quelqu’un que j’aime beaucoup. On a certainement des vues tout à fait compatibles. »

Vous voyez comment il garde toutes les portes bien ouvertes.

Guillaume Lavoie jure que s’il se présente, il ne le fera pas pour prendre sa revanche sur Valérie Plante. « Ce n’est pas elle, la femme, le problème. Ce sont les idées qu’elle porte et les choix qu’elle fait. Il y a beaucoup de gens que j’aime à Projet Montréal. Tout cela n’est pas animé par une quelconque animosité. »

Comment ce spécialiste de la rhétorique, de l’économie collaborative et de la visualisation des données pourrait-il alors se démarquer face à son ancien parti ?

Là-dessus, Guillaume Lavoie, qui ne nie pas qu’il a déjà eu le « vent dans le visage » en créant des pistes cyclables, des saillies de trottoirs et des interdictions de stationnement, affirme qu’il a fait ces gestes en rencontrant les citoyens qui étaient en désaccord.

« Les élus de Projet Montréal n’ont pas réformé la ville. Ils ont fait des choses différemment, mais à la pièce. Ça prend quelqu’un qui est animé du désir de réformer la manière dont fonctionne la ville pour vrai, quelqu’un qui va consulter les citoyens pour vrai. Pas un sondage où on demande aux gens s’ils veulent souffrir dans d’atroces douleurs ou s’ils préfèrent qu’on enlève deux stationnements. On me dit souvent sévère et dur, mais je ne bullshite pas. »

Discret au cours des trois premières années au pouvoir de Valérie Plante, Guillaume Lavoie ne se gêne plus pour critiquer le travail de son administration. « Ça fait trois fois qu’on annonce 12 000 nouveaux logements sociaux. C’est comme si on en avait maintenant 36 000. Au début c’était 12 000 de plus, puis c’est devenu 12 000 qu’on construit et rénove. Finalement, c’est devenu 12 000 qu’on doit préserver. Ça ne marche pas. »

L’un des modèles de Guillaume Lavoie en matière de gestion municipale est Michael Bloomberg, ancien maire de New York. « Je défends une modernité absolument agressive sur la manière de repenser le transport, l’urbanisme et la gestion. Je prône une préoccupation de tous les instants pour l’administration et les finances. J’aime beaucoup cette phrase de Bloomberg : In God we trust. Everyone else brings data. Et Montréal est extraordinairement en retard là-dessus. »

Déjà mieux Lavoie que Coderre en tout cas…

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GabMtl said:

1. « Les élus de Projet Montréal n’ont pas réformé la ville. Ils ont fait des choses différemment, mais à la pièce. […] »

2. Discret au cours des trois premières années au pouvoir de Valérie Plante, Guillaume Lavoie ne se gêne plus pour critiquer le travail de son administration. « Ça fait trois fois qu’on annonce 12 000 nouveaux logements sociaux. C’est comme si on en avait maintenant 36 000. Au début c’était 12 000 de plus, puis c’est devenu 12 000 qu’on construit et rénove. Finalement, c’est devenu 12 000 qu’on doit préserver. Ça ne marche pas. »

3. L’un des modèles de Guillaume Lavoie en matière de gestion municipale est Michael Bloomberg, ancien maire de New York. « Je défends une modernité absolument agressive sur la manière de repenser le transport, l’urbanisme et la gestion. Je prône une préoccupation de tous les instants pour l’administration et les finances. J’aime beaucoup cette phrase de Bloomberg : In God we trust. Everyone else brings data. Et Montréal est extraordinairement en retard là-dessus. »

  1. À la pièce, oui et non. C’est difficile de faire renverser les façons de penser dans une administration aussi grande et complexe que la ville de Montréal. De plus, essayer de faire des projets de transport actif pour les arrondissements plus distaux et hyper auto-centrés (Pfds-Roxboro, St-Léonard, Anjou et Montréal-Nord) alors que ça aiderait énormément (à voir pour St-Léo avec la ligne bleue qui s’en vient).
  2. Ici, c’est difficile de faire mieux quand tu as un gouvernement provincial qui ne va pas chercher la part de financement pour le logement social. Je veux dire, imaginez si les négociations n’avaient pas pris quelque chose comme 1-2 ans… On en aurait construit. La Ville a fait ce qu’elle pouvait en réservant leurs droits de préemption sur plusieurs lot sur l’Île de Montréal.
  3. Sur ce point, je suis d’accord. Sur cet aspect-là, il serait HYPER pertinent dans une administration municipale et ferait en sorte que plusieurs projets de transport actif naîtraient (que ce soit des pistes cyclables, des parcs, des rues piétonnes, etc). Je lis à temps partiel le livre Fit cities écrit par Karen Lee, une médecin canadienne en santé publique qui a été engagée par la Ville e NYC (sous l’ère Bloomberg), afin d’améliorer la santé des new-yorkais, car Bloomberg (qui est un capitaliste pur et dur) reconnaissait que la santé de sa population était un excellent prédicateur de la santé économique de la ville.
    Bref, il serait plus intéressant que Coderre (qui n’est là ultimement que pour le show bien souvent), mais il serait beaucoup plus intéressant qu’il fasse partie de l’équipe PM (ou qu’il soit indépendant). Mon humble avis sur ces points soulevés à la fin de l’article de Mario Girard.
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Au niveau de la ville (mairie de la ville-centre), c’est un candidat plus centre-gauche, qui pourrait rejoindre un peu l’électoral “mou” de Projet Montréal et lui voler quelques votes au niveau de la ville, en plus de capitaliser sur le mécontentement. Par contre, je ne dirais pas que c’est un “leader charismatique”. Il est prof d’université et a l’image qui vient avec.

Selon moi, Coderre (qui est un leader charismatique) est brûlé, en ce sens qu’il ne convaincra jamais l’électoral de Projet Montréal, mais a aussi assez d’opposants du côté du reste de l’électorat (notamment avec la saga de la Formule E). Il aura beau essayer de capitaliser sur la frustration dû aux travaux, il ne pourra pas apparaître comme le renouveau ou la personne qui pourra “sauver la situation”. On lui remettra dans le visage ses échecs passés. Enfin, une bonne partie des frustrations dues aux travaux vient des gens des couronnes, qui ne votent pas à Montréal.

Au niveau des arrondissements, ce sera plus dur de battre PM. Une fois un arrondissement gagné par PM, les électeurs se laissent convaincre des bienfaits des mesures d’apaisement malgré tout ce qu’on en dit dans les médias (voir le Plateau comme exemple patent). Ceux qui sont à risque sont ceux gagnés par une très faible minorité et plus excentrés (qui sont donc frustrés par la circulation). Je pense par exemple à RDP-PAT.

Ce que je crois que Projet Montréal néglige de faire suffisamment (ou en tout cas le message ne passe pas bien), c’est de reconnaître la frustration quant aux travaux et aux bouchons et d’expliquer pourquoi c’est comme ça. Je suis très pro TEC, pro mobilité active et je me déplace environ 1 fois par semaine en voiture, mais il faut reconnaître que c’est actuellement le bordel dans la ville et que ça peut être frustrant. Mais, d’abord il faut expliquer au gens qu’on a un énorme déficit d’entretien à rattraper. C’est un mal à endurer pour quelques années encore, mais après on aura de belles infrastructures de voirie qu’il suffira d’entretenir périodiquement. Il faut expliquer pourquoi c’est la chose responsable à faire, et au final tout le monde est pour des rues en bon état! De plus, il faut expliquer aux gens les bienfaits et améliorations qui s’en viennent: oui, on a un gros coup à donner en ce moment, mais dans 1 ou 2 ans, voici ce dont vous pourriez profiter (REV, REM, Ste-Catherine, etc.). En ce moment on fait beaucoup de gros travaux, c’est comme vivre dans les rénos chez soi, mais quand on voit le bout du tunnel, on est plus enclins à endurer les inconvénients.

Je reconnais aussi qu’il faut mieux planifier les travaux, et voir si c’est possible d’éviter trop de travaux simultanés, et réduire leur durée. Ce n’est pas normal que plein de chantiers roulent au ralenti alors qu’ils entravent la circulation plusieurs semaines, voir plusieurs mois. Évidemment, avec la pandémie, plusieurs chantiers ont été à l’arrêt pour quelques semaines, puis doivent être terminés en même temps (avec de la main d’oeuvre limitée). En ce moment dans un même secteur il y a tellement de travaux en même temps que ça devient chaotique, et je comprends les gens d’être frustrés.

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Laurentia a dit : Au niveau de la ville (mairie de la ville-centre), c’est un candidat plus centre-gauche, qui pourrait rejoindre un peu l’électoral “mou” de Projet Montréal et lui voler quelques votes au niveau de la ville, en plus de capitaliser sur le mécontentement. Par contre, je ne dirais pas que c’est un “leader charismatique”. Il est prof d’université et a l’image qui vient avec.

Selon moi, Coderre (qui est un leader charismatique) est brûlé, en ce sens qu’il ne convaincra jamais l’électoral de Projet Montréal, mais a aussi assez d’opposants du côté du reste de l’électorat (notamment avec la saga de la Formule E). Il aura beau essayer de capitaliser sur la frustration dû aux travaux, il ne pourra pas apparaître comme le renouveau ou la personne qui pourra “sauver la situation”. On lui remettra dans le visage ses échecs passés. Enfin, une bonne partie des frustrations dues aux travaux vient des gens des couronnes, qui ne votent pas à Montréal.

Au niveau des arrondissements, ce sera plus dur de battre PM. Une fois un arrondissement gagné par PM, les électeurs se laissent convaincre des bienfaits des mesures d’apaisement malgré tout ce qu’on en dit dans les médias (voir le Plateau comme exemple patent). Ceux qui sont à risque sont ceux gagnés par une très faible minorité et plus excentrés (qui sont donc frustrés par la circulation). Je pense par exemple à RDP-PAT.

Ce que je crois que Projet Montréal néglige de faire suffisamment (ou en tout cas le message ne passe pas bien), c’est de reconnaître la frustration quant aux travaux et aux bouchons et d’expliquer pourquoi c’est comme ça. Je suis très pro TEC, pro mobilité active et je me déplace environ 1 fois par semaine en voiture, mais il faut reconnaître que c’est actuellement le bordel dans la ville et que ça peut être frustrant. Mais, d’abord il faut expliquer au gens qu’on a un énorme déficit d’entretien à rattraper. C’est un mal à endurer pour quelques années encore, mais après on aura de belles infrastructures de voirie qu’il suffira d’entretenir périodiquement. Il faut expliquer pourquoi c’est la chose responsable à faire, et au final tout le monde est pour des rues en bon état! De plus, il faut expliquer aux gens les bienfaits et améliorations qui s’en viennent: oui, on a un gros coup à donner en ce moment, mais dans 1 ou 2 ans, voici ce dont vous pourriez profiter (REV, REM, Ste-Catherine, etc.). En ce moment on fait beaucoup de gros travaux, c’est comme vivre dans les rénos chez soi, mais quand on voit le bout du tunnel, on est plus enclins à endurer les inconvénients.

Je reconnais aussi qu’il faut mieux planifier les travaux, et voir si c’est possible d’éviter trop de travaux simultanés, et réduire leur durée. Ce n’est pas normal que plein de chantiers roulent au ralenti alors qu’ils entravent la circulation plusieurs semaines, voir plusieurs mois. Évidemment, avec la pandémie, plusieurs chantiers ont été à l’arrêt pour quelques semaines, puis doivent être terminés en même temps (avec de la main d’oeuvre limitée). En ce moment dans un même secteur il y a tellement de travaux en même temps que ça devient chaotique, et je comprends les gens d’être frustrés.

C’est une analyse très intéressante que tu emmènes!

L’ancien maire du plateau, Luc Ferrandez l’a comparé à Julie Payette :o

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Qu’est-ce que Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, a d’affaire à consacrer du temps, de l’énergie et de l’influence à trouver un adversaire à Valérie Plante? C’est pas son rôle. Au contraire, il devrait exercer un devoir de réserve.

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Bergilicieux a dit : L’ancien maire du plateau, Luc Ferrandez l’a comparé à Julie Payette :o

Des candidats potentiels contre Valérie Plante pour les prochaines élections — 98.5 Montréal

Dans quel sens? :o

Cérébral et intello, mais têtu. Les choses doivent se faire à sa façon. Et qu’il n’est pas chaleureux, pas une “people’s person”

La seule façon qu’il pourrait l’emporter c’est si Coderre se présente et qu’il représente un compromis (ancien de Projet Montréal, etc.) et encore, c’est limite.

MartinMtl said: Qu’est-ce que Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, a d’affaire à consacrer du temps, de l’énergie et de l’influence à trouver un adversaire à Valérie Plante? C’est pas son rôle. Au contraire, il devrait exercer un devoir de réserve.

La relation Plante-CAQ n’est pas super bonne, car elle a une vision très très très très très très différente de la vision de la CAQ. Il ne faut pas se laisser avoir par les relations cordiales montrées dans les médias. Puis, les gens continuent de marteler que Projet Montréal n’est pas un parti économique (et Fitzgibbon est le minstre de l’économie), donc ils veulent quelqu’un qui va être un yes man avec la CAQ.

Pierre Fitzgibbon a du mal a faire la transition de banquier à ministre selon moi. Il agit et parle encore comme un banquier, comme si l’argent des Québécois était un budget d’investissement discrétionnaire qu’il faut laisser gérer par des “vrais” banquiers qui s’y connaissent. Sa mission comme ministre de l’Économie fait peut-être qu’il ne se rend pas compte qu’il doit garder une certaine distance de la “clique de banquiers” de Montréal (sans briser les ponts, on s’entend). Il n’a pas saisi que le profit des actionnaires (contribuables) n’est plus le seul critère sur lequel il sera jugé, et qu’il faut gérer l’acceptabilité sociale, la communication politique (rappelez-vous quand il a fait peur à du monde en disant que de vendre les données médicales des Québécois, c’est “winner”) et parfois il faut savoir y aller par petit pas, temporiser. En comparaison, Éric Girard, un autre banquier dont c’est le premier mandat en politique, a très bien sû faire la transition et s’imposer comme un bon ministre des Finances.

Je ne serais pas surpris que Fitzgibbon ait pris l’initiative personnelle de solliciter son entourage pour trouver un adversaire à Plante. Il aimerait probablement qu’un businessman se présente parce que dans sa tête PM est en train de détruire l’économie de la métropole. Je serais surpris par contre que cette mission soit directement endossée par le bureau du premier ministre. Si ça se savait, ça aurait tout l’air d’ingérence déplacée. Je suis convaincu que la ministre Rouleau a de bonnes relations avec l’administration municipale. Et puis, il faut souligner que l’économie ne va pas si mal à Montréal, même avec la pandémie et la catastrophe annoncée des travaux!

Tout est une question de perception, évidemment. L’économie de Mtl est celle qui s’est relevé le plus vite de la crise économique actuelle en Amérique du Nord, après Phoenix. Donc devant Toronto, NYC ou autres grandes métropoles.
Il y a un sentiment dans l’air que l’administration actuelle se fou du développement économique, avec en prime des commerçants qui parlent fort devant des travaux de bandes cyclables. Il y a aussi l’opinion populaire comme quoi l’ajout d’infras cyclables nuit aux commerçants (alors que c’est bien souvent le contraire dans les faits).
Tout ça, comme je le disais, frappe fort dans la perception de plusieurs joueurs importants, dont sans doute le ministre Fitzgibbon.
Dans la réalité, maintenant, mon impression est que ce ministre pro-économie à tout prix se butte souvent devant les idéaux plus progressiste de l’administration en place, simplement.

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En fait Pierre Fitzgibbon fait la même erreur que Denis Coderre. Vouloir “mettre Montréal sur la map” c’est vraiment louable, et ça contribue grandement à notre économie. Par contre, la proximité du citoyen est le fer de lance de Valérie Plante et de Projet Montréal, et c’est ça que le monde ont apprécié. Fitzgibbon s’en fout des saillies de trottoirs, c’est pas quelque chose qui, pour lui, apporte quoi que ce soit à la ville.
Au final ça montre juste la pertinence de notre système d’arrondissements.