Festivals à Montréal - Discussion générale et actualités

Avant même que ne soit scellé l’avenir de Groupe Juste pour rire (JPR), ComediHa!, qui convoite le géant de l’humour, devance ses rivaux et finalise l’organisation d’un festival humoristique estival à Montréal, a appris La Presse.

Publié à 1h03 Mis à jour à 6h01

Résumé

Festival humoristique à Montréal ComediHa! prend les devants

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Une dizaine d’évènements extérieurs gratuits seront planifiés cet été place des Festivals. Sur notre photo, un spectacle présenté dans le cadre de Juste pour rire, l’été dernier.

Avant même que ne soit scellé l’avenir de Groupe Juste pour rire (JPR), ComediHa!, qui convoite le géant de l’humour, devance ses rivaux et finalise l’organisation d’un festival humoristique estival à Montréal, a appris La Presse.

Publié à 1h03 Mis à jour à 6h01

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Jean Siag
Jean Siag La Presse


Julien Arsenault
Julien Arsenault La Presse

L’entreprise établie à Québec doit annoncer ses couleurs ce mercredi, selon des sources proches du dossier, mais qui ne sont pas autorisées à s’exprimer publiquement.

Il n’a pas été possible d’obtenir les noms des têtes d’affiche de l’évènement sur lequel mise ComediHa!. Le spécialiste du divertissement planifie cependant une vingtaine de spectacles en salle à la Place des Arts, ainsi qu’environ dix évènements extérieurs gratuits à la place des Festivals. Les spectacles présentés ne découlent pas de la programmation annulée de Juste pour rire, nous a-t-on précisé.

Au moment d’écrire ces lignes, il n’a pas été possible de joindre le président et chef de la direction de ComediHa!, Sylvain Parent-Bédard.

Le montage financier de l’opération, qui devrait osciller autour de 11 millions, n’a pas encore été finalisé, mais La Presse a appris que le ministère de la Culture et des Communications du Québec est en discussion avec d’autres partenaires institutionnels pour soutenir financièrement l’initiative de ComediHa!.

Une annonce devrait être faite dans un deuxième temps, au cours des prochains jours.

En 2023, JPR avait obtenu environ 3,3 millions de subventions gouvernementales pour l’organisation de sa grand-messe de l’humour – sa dernière avant de se placer sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC). Au moment de sa débâcle, JPR avait annoncé l’annulation de son festival et formulait l’espoir de le relancer en 2025.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Sylvain Parent-Bédard, président fondateur de l’entreprise ComediHa!, établie à Québec

Selon nos sources, ComediHa! ira de l’avant avec son festival d’humour peu importe la décision du contrôleur PwC. Est-ce que son initiative pourrait être perçue comme une manœuvre pour faire pencher la balance dans le processus de vente ? Interrogé à ce sujet, le cabinet du ministre Mathieu Lacombe n’a pas souhaité commenter la proposition de ComediHa! dans le contexte de la vente de Groupe JPR.

Juste avant la fin

L’annonce de ComediHa!, qui fête ses 25 ans cette année, survient à seulement deux jours de l’échéance du dépôt des offres finales dans le cadre du processus de vente de JPR, à l’abri de ses créanciers depuis le 5 mars dernier.

Initialement prévue lundi dernier, l’échéance a été repoussée à vendredi. Tout indique que le gagnant devrait être identifié par le contrôleur PwC la semaine prochaine.

Le 1er mai dernier, La Presse a révélé qu’un tandem formé du Cirque du Soleil et de KOTV, ComediHa! ainsi que Groupe Entourage sont les options québécoises sur la table pour acquérir JPR. Deux autres prétendants de l’extérieur du Québec sont aussi sur les rangs.

Lisez « Trois options québécoises pour Juste pour rire »

Signe que JPR voulait éviter de tomber dans l’oubli auprès du gouvernement Legault, son président exécutif et chef de la direction financière, Alain Boucher, avait récemment interpellé le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe.

Une relance des activités prochaines est très envisageable, sans oublier qu’il pourrait être possible de tenir un [festival d’humour] cet été, mais surtout de repartir les opérations complètes afin de revenir très forts en 2025.

Alain Boucher, président exécutif et chef de la direction financière de JPR, le 29 avril dans une lettre obtenue par La Presse

La missive rappelle au gouvernement Legault l’importance de son « support » pour la « relance du plus grand festival d’humour au monde ».

ComediHa! – qui compte Québecor comme actionnaire minoritaire depuis 2018 – a déjà repris la production de la comédie musicale Waitress, initialement produite par JPR, dans la foulée des difficultés financières du groupe. À Québec, l’entreprise produit déjà un festival d’humour, le ComediHa! Fest-Québec.

Le groupe de M. Parent-Bédard a planifié ce festival d’humour durant les dates laissées vacantes par Juste pour rire (JPR), qui anime la métropole depuis plusieurs années au cours des deux dernières semaines du mois de juillet. Selon nos informations, le festival concocté par ComediHa! aura lieu du 18 au 28 juillet.

Tourisme Montréal a toujours misé sur le flot continu de festivals durant la période estivale. Dans le continuum des grands festivals, Juste pour rire a lieu après les Francos (14 au 22 juin), le Festival international de jazz de Montréal (27 juin au 6 juillet) et Montréal Complètement cirque (4 au 14 juillet). Il chevauche le festival Nuits d’Afrique (9 au 21 juillet) et précède les festivals du mois d’août comme Fierté Montréal, Osheaga, ÎleSoniq ou encore LASSO.

L’histoire jusqu’ici

Mars 2018 : ICM Partners – qui appartient maintenant à Creative Artists Agency – achète JPR.

Mai 2018 : Bell (26 %) et Groupe CH (25 %) deviennent actionnaires.

5 mars 2024 : JPR se place à l’abri de ses créanciers et sabre 70 % de son effectif, soit 75 postes. Le festival Juste pour rire/Just for Laughs est annulé.

10 mai 2024 : Dépôt des offres finales dans le cadre du processus de vente de JPR

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Le fondateur de ComediHa! était en entrevue radio à l’émission Tout un matin… Il ne voulait rien dévoiler sur le rachat possible des activités de Juste pour rire

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en plus ça se traduirait bien en anglais, ComedyHa!..just sayin’ :wink:

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Le gouvernement fédéral s’engage à soutenir l’événement « ComediHa! salue Montréal » pour une « édition unique », selon les informations obtenues par Radio-Canada. Le nouveau festival d’humour se tiendra du 18 au 28 juillet, dans le Quartier des spectacles.

Ottawa est en négociation avec le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal afin de soutenir financièrement ce nouveau festival d’humour qui sera produit par l’entreprise de divertissement de Québec ComediHa!.

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Lettre ouverte du REFRAIN ( Regroupement des festivals régionaux artistiques indépendants)

La semaine dernière, ComediHa ! a annoncé la mise sur pied d’un festival qui se tiendra à Montréal en juillet afin de combler le vide laissé par l’annulation du festival Juste pour rire. Les différents ordres de gouvernement ont rapidement accordé un soutien financier public de plusieurs millions, craignant qu’un été sans festival d’humour au centre-ville de Montréal ne soit gâché. Au lendemain de cette annonce, de nombreux festivals peinant à survivre se sont réveillés avec un goût amer en bouche.

Un regroupement d’une centaine de festivals indépendants déplore l’opération de sauvetage de millions de dollars en fonds publics ayant créé in extremis un festival d’humour montréalais pour remplacer le festival Juste pour rire, annulé en raison de la faillite du groupe fondé par Gilbert Rozon.

Dans une lettre transmise au Devoir, le Regroupement des festivals régionaux artistiques indépendants (REFRAIN) déplore que l’État vole au secours d’un des innombrables grands festivals montréalais tandis que les petits événements indépendants tirent le diable par la queue.

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ComediHa ! reconnaît la préséance de Juste pour rire à Montréal. Si elle n’arrive pas à mettre la main sur son principal concurrent, l’entreprise de Québec s’engage à ne pas organiser de festival d’humour l’été prochain dans la métropole pour lui faire concurrence.

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Le public montréalais est convié au parc Maisonneuve le 24 juin pour le Grand spectacle de la Fête nationale, baptisé Une chance qu’on s’a, un clin d’œil à la chanson de Jean-Pierre Ferland, décédé le 27 avril. Pierre-Yves Lord animera la soirée, qui réunira sur scène Claude Dubois, Roxane Bruneau, Fouki, Patsy Gallant, Kanen et plusieurs autres.

Le spectacle sera mis en scène par Pierre Séguin, qui signera aussi la réalisation pour la télévision. Il sera diffusé sur ICI Radio-Canada Télé et TVA à 20 h 30, ainsi qu’en simultané sur les ondes du 96,9 CKOI et des cinq stations RYTHME et CIME.

Les autres artistes qui fouleront la scène sont Daniel Lavoie, Éléonore Lagacé, Queenie, Judi Richards et l’ensemble de musique traditionnelle Le Vent du Nord.

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Une centaine d’artistes originaires d’une trentaine de pays mêleront tradition et modernité dans une programmation qui se démarque par une forte présence d’artistes qui se produiront dans la métropole pour la première fois.

Le Village des Nuits d’Afrique s’animera durant six jours, dès le 16 juillet, sur les deux scènes gratuites : à l’Esplanade Tranquille et sur le Parterre du Quartier des spectacles.

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À quelques jours du Grand Prix de Formule 1, le directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Fady Dagher, est revenu à la charge avec l’idée de facturer aux promoteurs de grands événements les services de sécurité. Les événements de ce type, surtout lorsqu’ils ont lieu simultanément, requièrent d’importantes ressources policières, a fait valoir le chef de police lundi.

Aux prises avec des contraintes budgétaires, le SPVM souhaite que les « très grands promoteurs », comme l’organisation du Grand Prix du Canada et Evenko, contribuent au paiement des frais liés aux services de sécurité. « Il va falloir qu’il y ait une réflexion. Il ne s’agit pas de commencer à facturer à des instances qui font des activités communautaires ou à des OBNL. Ce n’est pas ça du tout », a assuré Fady Dagher lundi, lors d’une conférence de presse servant à la présentation du bilan des activités de 2023 du SPVM. « Est-ce que ça prend absolument des policiers, ou ça pourrait être en partie de la sécurité privée que le promoteur paie ? »

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Une Carte blanche à Arnaud Soly, un spectacle animé par Katherine Levac intitulé Queer & Friends ainsi qu’un concert de Bleu Jeans Bleu en compagnie de plusieurs invités sont certains des événements gratuits au menu du festival ComediHa! salue Montréal, qui remplacera celui qu’organisait auparavant Juste pour rire, du 18 au 28 juillet prochain.

Le dévoilement de cette programmation survient deux jours après qu’un juge de la Cour supérieure a approuvé l’acquisition par ComediHa! du Groupe Juste pour rire, qui s’était placé à l’abri de ses créanciers le 5 mars dernier, annulant du même coup son festival prévu pour l’été.

L’essentiel des événements de la programmation gratuite se tiendra sur la place des Festivals à Montréal, où le public sera attendu tous les jours à compter de 19 h. De 19 h à 20 h, les humoristes Eva Alexo et Erika Suarez animeront un happy hour intitulé Le Kickback, mettant la table pour la soirée avec des blagues et de la musique.

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Montréal complètement cirque se déploie dans les quartiers

Les quartiers visités :

  • Anjou au parc Goncourt : le jeudi 4 juillet de 17h30 à 20h30
  • Verdun, au parc de la Pointe-Nord : le vendredi 5 juillet de 17h30 à 20h30
  • Saint-Laurent, au parc Gohier : le samedi 6 juillet de 17h30 à 20h30
  • Ville de Laval, au Centre de la Nature : le dimanche 7 juillet de 15h30 à 20h30
  • Pointe-aux-Trembles, à la Place du Village de la PAT : le mardi 9 juillet de 18h à 21h
  • Ville-Marie, au Square Viger : le mercredi 10 juillet, de 17h30 à 20h30
  • Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, à la Promenade Bellerive : le jeudi 11 juillet de 17h30 à 20h30
  • Le Village, à la Place du Village au parc de l’Espoir rue Ste-Catherine : le vendredi 12 juillet de 17h30 à 20h30
  • Saint-Léonard, au parc Wilfried Bastien : le samedi 13 juillet de 17h30 à 20h30
  • Pointe-à-Callière, sur la rue piétonne : le dimanche 14 juillet de 13h à 16h
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L’équipe de la revue numérique Panorama-cinéma, qui organise depuis dix ans des projections ponctuelles à la Cinémathèque québécoise, inaugurera en janvier 2025 un tout nouveau festival, la Semaine de la critique de Montréal. Les films présentés seront ainsi sélectionnés par des critiques de divers horizons — un modèle unique au Québec, importé en réaction à d’importants changements qui s’opèrent au sein de grands festivals dans le monde.

Alors que ces événements majeurs, comme le Festival du nouveau cinéma, se targuent de proposer des dizaines, voire des centaines, de films chaque année, la Semaine de la critique de Montréal misera davantage sur la qualité de sa programmation et ne présentera qu’une douzaine de films, notamment en programmes doubles, pendant une semaine seulement. Chaque séance sera suivie d’une discussion avec les cinéastes ou des experts.

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this church … I always comment when I walk in front of it that it used to be covered by store facades :woozy_face: Imagine

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L’engouement suscité par le festival ComediHa! salue Montréal est prometteur. Concocté en catastrophe au printemps, le nouveau rendez-vous comique de la métropole ne possède certes pas encore le lustre de son prédécesseur, le festival Juste pour rire, mais une virée au Quartier des spectacles, en salle et à l’extérieur, vendredi, a confirmé l’essentiel : les Montréalais ont encore le goût de rire. Déjà, ils répondent présents.

Résumé

ComediHa! salue Montréal Le Quartier des spectacles rigole de nouveau

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Barbada était de la soirée Queer & Friends dans le cadre de ComediHa! salue Montréal.

L’engouement suscité par le festival ComediHa! salue Montréal est prometteur. Concocté en catastrophe au printemps, le nouveau rendez-vous comique de la métropole ne possède certes pas encore le lustre de son prédécesseur, le festival Juste pour rire, mais une virée au Quartier des spectacles, en salle et à l’extérieur, vendredi, a confirmé l’essentiel : les Montréalais ont encore le goût de rire. Déjà, ils répondent présents.

Publié à 0h13

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Marie-Josée R. Roy Collaboration spéciale

« Acheter Juste pour rire, c’est comme acheter une maison où il y a eu un suicide. » La boutade est de Martin Petit, qui a commencé son numéro au spectacle Y’a de quoi rire, animé par Korine Côté, en évoquant la reprise des activités de l’ancienne entreprise iconique, emportée par la débâcle qu’on connaît, par le nouvel empire québécois de l’humour, ComediHa!.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Martin Petit

L’image est forte, mais heureusement, ça ne sent pas le ramassage de dégâts au Quartier des spectacles en ce début de festivités de ComediHa! salue Montréal. Bien au contraire.

Le volet événementiel de ComediHa! n’est pas encore aussi implanté à Montréal qu’à Québec — où le festival du même nom célèbre ses 25 ans cette année —, mais les premières heures de notre nouvelle grand-messe de la rigolade laissent présager une nouvelle ère heureuse signée ComediHa! et Sylvain Parent-Bédard.

Suffisait de jauger la place des Festivals à peu près remplie – pas compacte, mais occupée jusqu’à la rue Sainte-Catherine – pour le collectif Queer & Friends, de Katherine Levac et ses convives, à 21 h 15, pour s’en convaincre facilement.

Y’a de quoi rire : Pas un gala, mais…

Les réjouissances ont commencé en douceur dans une température frisquette, jeudi, alors que Bleu Jeans Bleu tenait l’affiche de la grande scène Vidéotron. L’enchaînement de prestations de stand up conduit par Pascal Cameron en première partie n’a pas attiré une immense foule, mais la place des Festivals s’est animée graduellement quand les hommes de Claude Cobra sont montés au micro à 21 h 15, au son de leur air Bacon en bedaine.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Claude Cobra, de Bleu Jeans Bleu, sur scène jeudi soir

Vendredi se tenaient à l’intérieur de la Place des Arts quelques gros bonbons de cette première édition de ComediHa! salue Montréal. Vers 19 h, le hall grouillait de monde. La cohue était particulièrement vive aux portes de la salle Wilfrid-Pelletier, où le toujours populaire Jean-Marc Parent revenait avec son traditionnel Évènement JMP. Au Théâtre Jean-Duceppe se pressaient les spectateurs du Y’a de quoi rire de Korine Côté, et la salle Claude-Léveillée accueillait Rachelle Elie dans le cadre de la série « découvertes » intitulée C’est l’heure du rire.

Pour ajouter à l’ambiance, juste à côté, au Théâtre Maisonneuve, les inconditionnels de Jay Du Temple allaient acclamer leur idole au terme de sa traversée du Canada à la course et à vélo. Cette conclusion du deuxième one man show de l’ex-timonier d’Occupation double, Fin, n’avait toutefois rien à voir avec ComediHa! salue Montréal.

Les soirées Y’a de quoi rire, pilotées par Korine Côté puis Billy Tellier ce samedi, sont ce qui se rapproche le plus d’un gala d’humour dans le menu de ComediHa! salue Montréal. L’organisateur soutient justement toutefois qu’il ne s’agit pas de galas. Appelez le concept comme vous voulez : Korine Côté, hier, en tenait la barre, a offert des monologues d’ouverture et de fermeture et a introduit tour à tour ses invités, qui y sont tous allés de (longs) échantillons de leur matériel de stand up récent.

Martin Petit, en grande forme, a particulièrement fait mouche avec son écœurement des « causes » et des journées thématiques. Josiane Aubuchon a captivé les troupes avec le récit de sa réduction mammaire. Patrick Groulx et son hurlant Curé Poirier, en guise de dessert, ont eu droit à une chaleureuse réception.

À vrai dire, ce premier happening Y’a de quoi rire — néanmoins généreux, de deux heures complètes, sans entracte — sentait le petit budget et le manque de répétitions, avec son absence totale de décor (sauf un tabouret) et de fil conducteur, et les trous de mémoire de Korine pendant ses propres tours de piste. Habile, l’humoriste, qui a discouru avec son habituelle ironie des récentes rénovations à son domicile et de son statut de maman monoparentale, a bien rattrapé le coup en faisant participer le parterre à ses oublis.

Autre différence notable avec les défunts galas (et soirées Carte blanche à compter de 2018) de Juste pour rire : ceux de la période récente de l’époque Rozon avaient lieu à la salle Wilfrid-Pelletier. Dans la foulée de la pandémie (2020 et 2022), ils s’étaient transportés au Théâtre St-Denis (maintenant l’Espace St-Denis) et au Théâtre Maisonneuve. Rares sont les spectacles d’humour déployés dans l’enceinte Jean-Duceppe, qui était environ à moitié pleine, mais très enthousiaste, pour la fiesta de Korine Côté.

Kat Levac frappe fort

Dehors, avec le soleil radieux qui régnait sur la ville, les passants étaient évidemment nombreux à circuler sur le site du Quartier des spectacles vendredi, pas nécessairement venus spécialement pour le festival. Mais plusieurs ralentissaient, attirés par les affiches aux couleurs mauve et jaune emblématiques de ComediHa!. D’autres, déjà prêts à s’amuser aussi tôt qu’à 18 h 30, s’imprégnaient de l’atmosphère qui allait plus tard s’électrifier.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Katherine Levac

Dans le passé, Juste pour rire commençait à dévoiler avant Noël des morceaux de la programmation de son festival de l’été suivant. Cette année, vu les circonstances, ComediHa! a annoncé au début de juin le contenu de sa proposition montréalaise. Le délai était court et laissait peu de temps pour la promotion et le déploiement de surprises.

Dehors, seuls quelques camions de rue et kiosques promotionnels répartis sur la place des Festivals, ainsi que la banderole « Voir la vie en drôle » à la hauteur de la rue De Bleury, laissent deviner la présence de ComediHa! sur place.

Mais, déjà, cette première salutation à Montréal parvient à créer des souvenirs : Katherine Levac, dès l’introduction de l’enchaînement Queer & Friends (où ont notamment défilé Barbada, Alex Perron, Sam Cyr et Coco Belliveau) a réussi, avec ses blagues de deuxième degré sur l’homosexualité, à scandaliser une spectatrice aux premiers rangs… au point où celle-ci, choquée, est partie sur-le-champ. Devant une soirée annoncée à thématique queer, avouons-le, y a de quoi rire…

Le festival ComediHa! salue Montréal se tient jusqu’au 28 juillet.

Consultez le site du festival

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1 août 2024
Derniers feux d’artifices de La Ronde ce soir! L’intersection de Notre-Dame et Frontenac est un des meilleurs endroits pour les voir.

L’Orchestre Métropolitain ce soir au pied du Mont-Royal (6 août 2024)



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J’y étais aussi. Tellement magnifique.


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Des manifestations anti-trans à Montréal, une hausse des crimes visant l’orientation sexuelle et des défilés interrompus à travers le monde par des militants : voici le tableau avec lequel Fierté Montréal doit composer cette année tout en assurant le maximum de sécurité pour les festivaliers.

Résumé

Fierté Montréal met le paquet sur la sécurité

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE

Fierté Montréal recevra pour la deuxième année consécutive un financement provenant de l’enveloppe de 3 millions de dollars qu’Ottawa a débloquée pour aider les organismes de la Fierté pancanadiens à assurer la sécurité lors des festivités.

Des manifestations anti-trans à Montréal, une hausse des crimes visant l’orientation sexuelle et des défilés interrompus à travers le monde par des militants : voici le tableau avec lequel Fierté Montréal doit composer cette année tout en assurant le maximum de sécurité pour les festivaliers.

Publié à 0h54 Mis à jour à 5h00


Quentin Dufranne
Quentin Dufranne La Presse

« Oui, il y a une menace, mais après ça, il y a aussi un besoin. Les Fiertés sont là pour une raison, pour nous visibiliser et revendiquer nos droits », explique le directeur général de Fierté Montréal, Simon Gamache.

Son organisme recevra pour la deuxième année consécutive un financement provenant de l’enveloppe de 3 millions de dollars qu’Ottawa a débloquée l’an passé pour aider les organismes de la Fierté pancanadiens à assurer la sécurité lors des festivités.

Simon Gamache espère pouvoir obtenir plus de la moitié de l’enveloppe budgétaire de 2024, alors que les coûts de sécurité ont été plus importants à Montréal que pour les Fiertés de Vancouver et de Toronto.

PHOTO FOURNIE PAR FIERTÉ MONTRÉAL

Simon Gamache, directeur général de Fierté Montréal

Financement fédéral ou pas, ça ne change rien à la sécurité que l’on met, car notre priorité, c’est d’assurer la sécurité et le bien-être des communautés. La sécurité, c’est la sécurité, et elle est là pour tous les éléments du festival, ce n’est pas seulement le défilé ou les journées communautaires.

Simon Gamache, directeur général de Fierté Montréal

Cette année, près de 17 000 personnes se sont inscrites pour marcher lors du célèbre défilé, soit 2000 personnes de plus qu’en 2023.

Début août, le premier ministre Justin Trudeau s’est exprimé sur le réseau social X au sujet de l’importance de protéger le sentiment de sécurité lors des célébrations des Fiertés.

« Si vous allez à un défilé de la Fierté cet été, vous devriez vous sentir libre et en sécurité — point final, peut-on lire dans la publication. On s’assure donc que les organisations ont les moyens de protection nécessaires, car on ne veut pas que la haine contre la communauté 2ELGBTQI+ nuise aux festivités. »

Plusieurs Fiertés perturbées

En juillet, Fierté Fredericton Pride a dû annuler ses activités en raison du harcèlement en ligne.

« Les inquiétudes en matière de sécurité que nous avions concernaient spécifiquement le harcèlement sur les réseaux sociaux et par courrier électronique envers les membres du conseil d’administration et les artistes, qui présentaient un risque sérieux pour le bien-être des personnes concernées », peut-on lire sur le site de Fierté Fredericton Pride.

Un défilé a tout de même pu avoir lieu à Fredericton sous l’impulsion citoyenne.

Depuis le début de l’année, plusieurs défilés ont été également interrompus par des manifestants propalestiniens.

« Ça a commencé à Copenhague et à Amsterdam cet hiver, et dès ce moment-là, on ne se met pas la tête dans le sable, explique Simon Gamache. Rapidement, dès le mois de mars, on a mis en place un plan d’action pour prévenir des interruptions, dialoguer et communiquer ce que l’on fait. »

Il explique avoir dû mettre à jour le plan d’action en cas de tentative d’interruption ; différents scénarios ont par conséquent été élaborés.

« Ça fait des mois et des mois qu’on travaille là-dedans et on est prêts », assure Simon Gamache.

L’organisme Voix juives indépendantes et plusieurs organismes LGBTQ2+ tels que Helem Montréal, Mubaadarat ou Sapphix ont récemment critiqué Fierté Montréal, l’accusant d’accueillir lors du festival des commanditaires et des organisations communautaires qui soutiennent Israël.

Hausse de 69 % des crimes haineux visant l’orientation sexuelle

Au-delà des coûts, c’est bien à une montée de la haine que font face les communautés LGBTQ+.

Selon Statistique Canada1, le nombre de crimes haineux visant l’orientation sexuelle et ayant été rapportés à la police était en hausse de 69 % en 2023 comparativement à l’année précédente. Cependant, aucune donnée détaillée concernant les crimes haineux ciblant l’identité et l’expression de genre ne sont présentées.

« C’est sûr qu’il y a un contexte présentement, il y a un transfert qui se fait entre ce qu’on voyait pendant plusieurs années sur les réseaux sociaux et qu’on voit plus dans le domaine public, explique le directeur général de Fierté Montréal. Il y a eu notamment des manifestations anti-trans à Montréal, ce qui est déplorable, donc il faut absolument y porter attention. »

Fierté Montréal travaille en collaboration avec le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour assurer la sécurité pendant le festival. Une veille des réseaux sociaux est notamment effectuée par le Module des incidents et des crimes haineux (MICH) du SPVM, mais aucune menace n’est à souligner pour le moment, soutient Simon Gamache.

« Il faut y porter encore plus d’attention et Fierté Montréal ne lésine pas du tout sur la sécurité », dit-il.

Sécurité culturelle et bien-être

Outre la sécurité physique, Fierté Montréal tient également à s’assurer que chaque personne soit accueillie le mieux possible, peu importe son identité.

C’est pourquoi, cette année, le site au Parc olympique accueillera des « espaces bienveillants » qui permettront aux personnes de se retrouver le temps d’une pause et d’être entourées par d’autres personnes issues de leur communauté.

Le festival Fierté Montréal propose également, pour la troisième année de suite, le protocole « Commande un Angelo ». Toutes les équipes sur le terrain sont formées pour réagir lorsqu’une personne souhaite « commander un Angelo » pour signifier qu’elle a été la cible d’inconduites sexuelles.

Fierté Montréal travaille également avec différents partenaires comme le Groupe de recherche et d’intervention psychosociale (GRIP) pour agir en réduction des méfaits et en prévention, ou encore avec l’organisme RÉZO.

Consultez les données de Statistiques Canada

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