Espaces piétonniers

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Chronique d’Allison Hanes dans la Gazette

Même titre, extrêmement pertinent.

Quelle triste nouvelle de constater le décès de cette fillette tuée par un ou une automobiliste.
Quelle frustration d’apprendre que l’automobiliste en question n’a même pas daigné arrêter pour porter secours à cette fillette, ce qui, nous ne le saurons jamais, aurait pu lui sauver la vie.

Cela étant dit, cet accident prouve encore une fois, malheureusement, le grand besoin d’augmenter les espaces piétonniers en ville. Et cela passe pas l’élargissement des trottoirs, la piétonnisation des espaces autour des écoles, la fermeture de certaines rues aux voitures et la transformation de celles-ci en places publiques ou en agrandissements de parcs, par exemple.

Mais ça veut aussi dire des sens uniques pour éviter que les automobilistes pressés et frustrés puissent essayer de passer par les petites rues de quartier afin de rejoindre le pont ou l’autoroute plus rapidement. Je le sais bien, je fais moi-même fait ce stratagème lorsque j’ai une voiture.

Il va donc falloir des gestes forts et ambitieux.

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Chronique de Patrick Lagacé. Selon Radio-Canada, le père est resté en Ukraine pour combattre…

Fuir l’Ukraine, mourir à Montréal


PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, LA PRESSE
Hommage à la fillette qui a été happée mortellement mardi à Montréal

Patrick Lagacé
LA PRESSE
Publié à 5h00

C’est ce qui donne le vertige, même si on se dit qu’une mort, c’est une mort de trop. Bien sûr. Mais la mort d’un enfant, c’est toujours la couche d’horreur de plus, la couche d’horreur de trop, quand le destin frappe.

Elle avait 7 ans.

Ça avait donc couru toute la journée : la fillette happée par un automobiliste au coin Parthenais et de Rouen, mardi matin, avait 7 ans.

Le cœur se serre, tu penses aux enfants que tu connais. J’ai pensé au mien : il avait 7 ans quand j’ai commencé à le laisser aller au parc seul, comme un grand. Il n’avait qu’une intersection à traverser.

On ne sait rien des circonstances de l’accident. On sait juste que la petite s’en allait vers l’école. Que des passants ont alerté le CLSC Parthenais, situé à la même intersection. Que trois infirmières et un médecin ont accouru, qu’ils ont entrepris les manœuvres de réanimation.

On sait aussi que la petite était avec sa sœur et son frère.

Toute la journée, comme tout le monde, j’ai gardé un œil sur cette nouvelle, espérant lire les mots magiques dans une déclaration de la police, du genre l’enfant est hors de danger. Secrètement, j’ai même fait une prière, pis je ne crois même pas en Dieu, allez savoir.

Dans l’après-midi, Érick Ouellet m’a écrit. Érick m’écrit souvent, que ce soit pour commenter cette chronique ou le show de radio. Il habite le quartier Ville-Marie. Au printemps, Érick a écrit à la police, au PDQ 22 plus précisément, pour lui dire que ça roule vite dans le coin. Pour lui dire qu’il avait vu en 2021 une piétonne se faire happer par un automobiliste… sur de Rouen, justement.

Je cite son courriel à la police : « Avec le nombre d’enfants qui transitent et les parents, c’est un miracle que personne n’ait été tué. »

Eh bien, le miracle a pris fin mardi, vers 8 h. Quelqu’un a été tué, et ce « quelqu’un » est une fillette de 7 ans. On l’a appris un peu avant 18 h. Et j’ai échappé un gros mot d’église qui commence par « c » et qui rime avec « lisse ».

Bien sûr, les accidents, ça arrive. Mais juste dire ça, c’est avoir accepté que l’aménagement de nos rues, de nos quartiers et de nos villes n’est pas optimal.

Un citoyen, Philippe Bouchard, a témoigné à La Presse avoir demandé à la Ville d’installer des saillies de trottoir à l’intersection Parthenais-de Rouen, sans succès.

Saillies de quoi ? Saillies de trottoir : on élargit le trottoir aux intersections, en formant un entonnoir. C’est chiant pour l’automobiliste pressé, mais c’est une sorte de sauve-piéton, car ça limite les dépassements aux intersections : plus la voie est étroite, plus les automobilistes ont tendance à ralentir.

Et juste la semaine passée, Piétons Québec a fait une sortie publique pour souligner quoi ? Pour souligner une hausse inquiétante des décès de piétons dans les dernières semaines. Pour marteler le message de l’importance de l’aménagement des routes, des quartiers, des villes…

Érick Ouellet m’a dit ce que Philippe Bouchard a dit à La Presse : la fermeture d’une partie du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine a créé beaucoup de circulation supplémentaire dans le quartier, à cause du pont Jacques-Cartier, tout près. Avant même l’accident de mardi, on craignait dans ce secteur de Ville-Marie les automobilistes de la Rive-Sud pressés qui veulent prendre des raccourcis dans le quartier.

Je vous dis ça et l’homme de 40 ans qui s’est livré à la police, quelques heures après le drame, il réside où ? Sur la Rive-Sud.

Hasard ?

On verra.

Toute la journée, comme tout le monde, j’ai donc gardé un œil sur cette nouvelle en espérant lire que la petite était hors de danger. À 18 h, on a su qu’elle était morte.

Puis, en soirée, comme si ce n’était pas suffisant, une petite neige d’ignominie supplémentaire s’est posée sur ce fait divers déjà assez horrible, merci : la fillette était une réfugiée ukrainienne.

Imaginez… Vous fuyez l’Ukraine mise à feu et à sang par la Russie, vous cherchez un pays sûr où mettre votre famille à l’abri. Vous mettez le doigt sur la mappemonde : on va au Canada, chéri ?

Go, on va au Canada, on va au Québec.

Tu débarques à Montréal, tu te refais une vie. Tu te dis : on va être bien ici, les petits sont en sécurité, ils ne seront pas massacrés par un des soldats de Poutine…

Pis ta fille se fait tuer coin Parthenais-de Rouen par un chauffard.

Putain que c’est absurde, la vie.

Je savais bien que prier, ça ne donne rien.

et les paroles des enfants rapportées dans ce texte

Aroua, âgée de 8 ans, et Sahar, 10 ans, deux camarades d’école de la victime, étaient aussi ébranlées par le drame. « Elle ne pourra jamais grandir, devenir une adulte, savoir c’est quoi l’amour », a dénoncé Aroua. « Moi aussi, j’ai déjà failli me faire tuer, parce que les autos foncent, a ajouté Sahar. On n’arrive pas à y croire ! »

D’autres enfants sur place, pleurant à chaudes larmes, ont affirmé à La Presse avoir failli être frappés par des automobilistes dans le secteur scolaire.

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C’est d’une tristesse, je suis sans mot.

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Il y a déjà des commentaires sur les réseaux sociaux blâmant les parents, et plus largement l’imprudence des piétons (et, au passage, des cyclistes) alors que les automobilistes sont largement surreprésentés comme fautifs dans les accidents impliquants les autres types d’usagers de la route. C’est absolument révoltant. Notre rapport à la voiture est bien pathologique.

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En allant porter mes enfants ce matin, je me serais attendu à voir une présence policières dans les zones scolaires, des opérations préventions auprès des écoles pour rassurer les piétons/enfants. Aucune présence sur trois écoles vues, je ne sais pas si d’autres en ont constaté?

Le SPVM a confirmé qu’ils comptent en faire pour les 2 prochaines semaines.

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Quelles solutions?

Marie-Soleil Cloutier, professeure-chercheuse au Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS et directrice du Laboratoire Piétons et Espace urbain, estime que plusieurs solutions existent pour réduire le nombre d’accidents impliquant des piétons ou des cyclistes à Montréal.

Il faut notamment que les automobilistes aient davantage de conséquences en cas de non-respect des règlements de la route. S’il est impossible de mettre un policier à chaque intersection, comme le dit Sophie Mauzerolle, des radars fournis de caméras pourraient permettre de filmer les contrevenants et leur envoyer des contraventions.

Les radars, quand ils sont actifs et quand on donne des contraventions, ça fonctionne.

Il faut également obliger les conducteurs à réduire leur vitesse dans les rues avec des mesures qui, s’ils vont trop vite, risquent de briser leur voiture, comme des dos d’âne.

Enfin, considérant le fait que les gens roulent toujours un peu au-dessus de la vitesse permise, il est important de mettre des panneaux avec une vitesse très réduite.

« Il n’y a aucune raison pour que les vitesses soient au-dessus de 30 km/h dans les quartiers résidentiels. »

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A mon avis les saillit de trottoir sont primordiales dans toutes les interconnections. Je vois souvent des gros pickup ou camion de livraison stationnée directement sur l’intersection. Dans ce cas la majorité des automobilistes font leurs stops bien après l’intersection, leur seule concertation et d’essayer de voir les voitures qui viennent dans l’autre sens. Personnellement, pour traverser dans ce cas, je cache mon corps derrière la voiture stationnées et j’essaye de sortir ma tète doucement pour regarder le trafic qui s’en vient. Quand je suis en poussette, Je passe-moi avant la poussette après. Imaginer des enfants tous seuls ou des personnes en fauteuil roulant.

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Bien entendu c’est la responsaibilité du piéton de ne pas se faire tuer et non celle des conducteurs de faire attention. /s

J’en ai tellement marre d’entendre ce genre de discours carbrain blamant les victimes. Ça prend un niveau incroyable de gymnatisque mentale pour considérer ces évènements comme acceptables et montrer autant peu d’empathie. Durant la dernière semaine, en voyant les nouvelles quotidiennes de piétons happés un peu partout, j’étais carrément choqué de voir que ça dérangeait personne et qu’au contraire on acceptait cette hécatombe comme étant la normale.

Malheureusement, il a fallu qu’une fillette de 7 ans perde la vie pour qu’on parle de cet enjeux ne serait-ce que quelques minutes. Pourtant… tout cela et bien d’autres fatalités auraient pu être évité. On sait déjà comment rendre les rues plus sécuritaires, mais on ne l’as pas fait. On sait que les VUS sont beaucoup plus dangereux pour les piétons, pourtant ils se vendent comme des petits pains chauds…

Voilà, c’est la fin de mon petit “rant”, ça bouillonnait depuis plusieurs semaines et ce drame en est la goutte qui fait déborder le vase.

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Je pense qu’on a tous laché des sacres, c’est le genre d’évenement qui ne devrait jamais arriver, c’est le genre d’évenement qui donne le gout de fesser fort dans quelque chose.

Dans les cours de conduite, on martèle sans-cesse, à la fois dans les parties théoriques que pratiques, de toujours regarder partout, de toujours redoubler d’attention quand on voit des enfants et on met tellement l’emphase sur le respect des lois en zone scolaire. Malgré tout le martèlement, toute la sensibilisation, ça ne suffit pas. Il faut changer l’aménagement de nos rues car il est impossible de changer le comportement des conducteurs simplement avec la prévention.

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Les constructeurs ne vendent pratiquement que ça de nos jours aussi. Le choix de voitures compactes sur le marché a fondu comme neige au soleil.

On dit souvent que les gens ne veulent pas de petites voitures et c’est pour ça que le VUS s’impose, mais franchement quand je regarde les voitures des résidents sur ma rue, de loin le format le plus populaire est l’équivalent d’une Micra (qui n’existe plus au Canada).

Je suis persuadé que la marge de profit sur un “petit VUS” qui est littéralement 3x le prix de la feu Micra est pas mal plus intéressante. Les gens achètent des voitures par nécessité, pousser le prix vers le haut en limitant les choix abordables, c’est juste plus de profits.

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La hauteur du devant des véhicules …

Pour les VUS (Source)
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VUS vs petite voitures, je ne pense pas que la taille du véhicule aurait eu une incidence sur le malheureux dénouement. Les analyses précédentes ne me semblent pas pertinentes dans le contexte d’hier. Le vrai fautif qui sera sûrement identifié par le coroner sera l’aménagement de l’intersection selon moi.

Le vrai fautif, c’est l’automobiliste. L’intersection n’est peut-être pas la plus optimale d’un point de vue sécurité, reste qu’il y a un arrêt obligatoire et une limite de vitesse de 30km/h. Un automobiliste alerte et respectueux de cette signalisation n’aurait pas tué d’enfant.

Honnêtement la rue de Rouen dans le centre-sud ne devrait pas permettre le transit, avec Ontario et Hochelaga de part et d’autre. C’est le parfait endroit pour aménager des superblocs.

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Effectivement, je me suis mal exprimé, je ne voulais en aucun cas excuser le chauffard!

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:roll_eyes:

Fillette fauchée par un chauffard | La majorité des gens respectent les limites de vitesse en zone scolaire, dit Legault

(Québec) La majorité des automobilistes respectent la limite de vitesse de 30 km/h à proximité des écoles, estime le premier ministre François Legault, qui trouve « tellement triste » le décès d’une fillette réfugiée ukrainienne qui a été happée mardi par un chauffard à Montréal. Des données de CAA-Québec démontrent pourtant que les limites de vitesse sont en grande majorité bafouées par les automobilistes.

Publié à 12h46 Mis à jour à 13h12
Charles Lecavalie
LA PRESSE

Lorsqu’un journaliste a demandé à M. Legault ce que son gouvernement pourrait faire pour s’assurer que les automobilistes ralentissent à proximité des écoles, le premier ministre a affirmé que « la majorité des Québécois respectent les limites de vitesse dans les zones scolaires ».

« On a des policiers qui s’assurent que c’est le cas. Je demande aux Québécois d’être prudents, on parle de nos enfants », a-t-il ajouté. M. Legault lance toutefois un « appel » aux automobilistes. « S’il vous plaît, dans les zones scolaires, soyez prudent », a-t-il souligné.

Pourtant, selon une expérience menée par CAA-Québec menée cette année aux abords des écoles, jusqu’à 96 % des automobilistes ont dépassé la limite de vitesse prescrite, certains allant jusqu’à dépasser les 70 km/h dans une zone de 30 km/h.

« Il s’agit là d’un bien triste constat, puisque ce sont 92 % des automobilistes qui roulaient trop vite, et ce, malgré une signalisation bien présente », écrit la Fondation du CAA-Québec dans un communiqué.

Mardi matin, pendant qu’elle marchait vers l’école en compagnie de son frère et de sa sœur, une fillette de 7 ans a été happée par un automobiliste qui a ensuite pris la fuite. Son décès a été confirmé en début de soirée, environ 30 minutes avant le début d’une veillée aux chandelles visant initialement à soutenir son rétablissement.

« Tellement triste »

« C’est tellement triste, ce qui est arrivé. On a quelqu’un qui part d’une zone de guerre et qui s’en vient ici se faire frapper, c’est tellement triste », a réagi M. Legault.

Plusieurs citoyens ont dénoncé la dangerosité du secteur scolaire à proximité des rues Rouen et Parthenais, là où la fillette s’est fait faucher par le chauffard. Et d’autres parents ont critiqué le manque de mesures d’apaisement de la circulation autour d’écoles dans d’autres villes.

Le transport actif — utiliser la marche ou le vélo pour se déplacer — fait partie des stratégies du gouvernement Legault pour lutter contre les changements climatiques et pour permettre aux jeunes d’avoir une meilleure santé physique. Le 7 septembre, la ministre du Sport, Isabelle Charest, plaidait d’ailleurs pour ça.

« Le transport actif, j’y crois à 100 milles à l’heure. Il est venu un moment où les parents n’envoyaient plus leurs enfants à vélo ou à pied à l’école parce que c’était trop dangereux. Je pense que cette tendance est inversée de plus en plus », disait-elle en entrevue avec La Presse.

C’est une reponse qui témoigne dune insensibilité absolument crasse. Ça sonne “All lives matter”. Répugnant.

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