Espaces piétonniers

Réservée aux piétons depuis le 3 juin, la rue Wellington, à Verdun, pourrait-elle être interdite aux véhicules de façon permanente ? Les citoyens seront consultés sur cette possibilité, à la suite d’une proposition appuyée par une pétition de plus de 3000 noms, qui ne fait toutefois pas l’unanimité auprès des commerçants.

Résumé

Consultation sur la piétonnisation permanente de la rue Wellington

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES LA PRESSE

La rue Wellington

Réservée aux piétons depuis le 3 juin, la rue Wellington, à Verdun, pourrait-elle être interdite aux véhicules de façon permanente ? Les citoyens seront consultés sur cette possibilité, à la suite d’une proposition appuyée par une pétition de plus de 3000 noms, qui ne fait toutefois pas l’unanimité auprès des commerçants.

Publié à 1h24 Mis à jour à 6h00

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Isabelle Ducas
Isabelle Ducas La Presse

« La piétonnisation de la rue l’été, on sait que ça améliore la vie quotidienne de tout le monde dans l’arrondissement », affirme Chris Bitsakis, un Verdunois qui a lancé au printemps 2023 la campagne et la pétition pour la piétonnisation de la rue à l’année.

« C’est une zone de rencontre sociale pour les citoyens, on y croise des voisins. Personnellement, j’y vais presque chaque jour. Et c’est une façon de combattre les changements climatiques », ajoute-t-il.

La piétonnisation estivale de la principale artère commerciale de Verdun en est à sa cinquième édition.

« Il y a une très forte adhésion des citoyens, et la demande pour qu’elle soit piétonne à l’année, c’est une déclaration d’amour d’une partie de la population qui en voudrait plus que trois mois », remarque Marie-Andrée Mauger, mairesse de l’arrondissement de Verdun. « Mais cette proposition ne fait pas l’unanimité. »

En effet, certains commerçants sont fortement opposés à cette éventualité.

Déménagement

« Si ça se fait, ça va tuer mon commerce et je vais être obligé de déménager », soutient Kenny Grover, propriétaire du magasin de vêtements M. H. Grover, spécialisé depuis 99 ans dans les grandes tailles pour hommes.

M. Grover, qui fait partie de la troisième génération de sa famille à tenir le magasin, souligne qu’il reçoit beaucoup de clients de l’extérieur de Verdun.

Son commerce est situé trop loin de la station de métro pour la clientèle à mobilité réduite, selon lui. « Il n’y a pas assez de stationnements quand la rue est fermée », dit-il.

« Il y a beaucoup d’inquiétude à ce sujet parmi nos membres », confirme Patrick Mainville, directeur général de la Société de développement commercial (SDC) Wellington, qui représente les commerçants du secteur.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Patrick Mainville, directeur général de la Société de développement commercial Wellington

« La piétonnisation a des avantages pour certains types de commerces, mais pour certains, c’est difficile. Des commerçants m’ont carrément dit qu’ils mettraient la clé sous la porte ou qu’ils déménageraient si la rue devient piétonne toute l’année », ajoute-t-il.

M. Mainville fait remarquer qu’interdire la rue Wellington aux voitures changerait sa composition. « On a une seule grande artère commerciale à Verdun, il faut y faire attention. Est-ce qu’on veut s’en servir comme cobaye ? », demande-t-il.

Consultation

La mairesse de l’arrondissement répond que, pour le moment, il ne s’agit que d’une consultation. « Et si la piétonnisation est prolongée, ça ne se fera pas du jour au lendemain », observe-t-elle. « Je sens la population attachée à la piétonnisation, mais j’ai le souci d’obtenir l’adhésion de toutes les parties prenantes. »

L’arrondissement n’a pas le choix de tenir une consultation : en vertu du droit d’initiative citoyenne, c’est une obligation quand une pétition a recueilli un certain nombre de signatures dans une période donnée. Dans le cas de Verdun, elle a reçu 3000 signatures en 90 jours.

Les citoyens pourront donner leur avis lors des séances organisées par l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) l’automne prochain.

Marie-Andrée Mauger souligne qu’un tel projet coûterait cher à l’arrondissement. Pour l’été, la piétonnisation est financée grâce à un programme de la Ville de Montréal, ce qui ne serait pas le cas avec une prolongation.

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