Espace Bleu

Espace-bleu

Annonce à 13h du Premier Ministre sur les Espaces Bleus, lieux de diffusion culturelle dans les 17 régions du Québec.
Sur le lien, il y a un vidéo promotionnel qui montre celui de Québec, dans le Séminaire dans le Vieux-Québec. Je n’ai rien trouvé pour Montréal ou rien d’autre ailleurs sur le web, mais dans Charlevoix ce serait dans la Maison Mère de Baie-St-Paul.

«Espace bleu» : les nouveaux lieux culturels du gouvernement Legault | TVA Nouvelles

e premier ministre François Legault doit annoncer de nouveaux lieux de diffusion de la culture québécoise cet après-midi en conférence de presse.

C’est ce qu’a appris Mario Dumont en primeur, qui a diffusé la vidéo promotionnelle du projet lors de son émission matinale à LCN jeudi.

Ce nouveau projet, qui se veut une innovation du gouvernement Legault, doit s’appeler «Espace bleu».

Le projet se veut un mélange entre l’histoire et la culture. Il s’agit de la volonté du gouvernement de créer un leg pour le Québec.

« Ce que je sais avec certitude, c’est que M. Legault a très hâte et est très fier de ça», a affirmé Mario Dumont.

Les détails du projet seront connus dès 13 h lors de la conférence de presse du premier ministre, qui sera accompagné de la ministre de la Culture Nathalie Roy pour l’occasion.

Patrimoine | Québec investit 259 millions pour la création des « Espaces bleus » | La Presse
(Québec) Le gouvernement Legault investit 259 millions pour la création d’un réseau d’« Espaces bleus », principalement composé de bâtiments patrimoniaux restaurés pour y accueillir des expositions sur l’histoire régionale.

Publié le 10 juin 2021 à 13h00

HUGO PILON-LAROSELA PRESSE

Le premier ministre François Legault en fait l’annonce jeudi à 13 h afin de donner les détails de ce nouveau concept muséal.

Selon les informations qui ont été dévoilées au moment de publier, le premier Espace bleu du Québec sera situé au pavillon Camille-Roy du Séminaire de Québec, qui agira à titre de « tête du réseau ». Le site sera en partie consacré aux sciences grâce à un don de 2,5 millions de la Ville de Québec pour y exposer une collection d’objets scientifiques et de laboratoires d’expérimentation.

Pour l’ensemble du réseau, le Musée de la civilisation sera « responsable de la conception, de la production, de la réalisation et de l’installation d’une exposition permanente et d’expositions itinérantes ».

Pour aménager les prochains Espaces bleus, le gouvernement prévoit acquérir entre autres « des sites et des immeubles à caractère patrimonial situés partout au Québec ». Ces sites seront « aménagés, restaurés et requalifiés », a-t-on dit jeudi. Au moment de publier, le gouvernement n’avait pas indiqué combien d’Espaces bleus il comptait ouvrir avec l’enveloppe budgétaire prévu à cet effet.

Selon Québec, ce nouveau concept sera « complémentaire » au réseau actuel de musées puisqu’il adoptera « une approche numérique et immersive de calibre international ».

À Montréal, ça pourrait être la bibliothèque Saint-Sulpice et/ou les hôpitaux Royal Victoria et Hôtel-Dieu? Voir la tour de l’horloge :wink:

Proposition pour le futur Espace Bleu de Montréal

Transformer l’ancienne École des beaux-arts de Montréal en Espace bleu voué à l’arts et l’architecture

Annonce du CIAC :

« Le Centre international d’art contemporain de Montréal a déposé une demande auprès du ministère de la Culture et des Communications du Québec pour faire de l’Ancienne École des beaux-arts de Montréal un Espace bleu voué à la promotion des artistes et des architectes du Québec.

L’École des beaux-arts de Montréal située au 3450, rue Saint-Urbain est un bâtiment patrimonial unique et emblématique de la vie culturelle du Québec. Construit sous l’égide des deux plus grands architectes du Québec des années 1920, soient Jean Omer Marchand et Ernest Cormier, le bâtiment a d’abord été utilisé comme École des beaux-arts de Montréal mais aussi, pendant quelques années comme École d’architecture de l’Université de Montréal. Il a été le lieu de formation des plus grands artistes du Québec. Dans les années 1940, Paul-Émile Borduas, Fernand Leduc, Françoise Sullivan, Pierre Gauvreau, pour ne nommer que ceux-ci s’y sont retrouvés avant de signer le Refus global en 1948. Au cours des années suivantes, une nouvelle génération d’artistes, Serge Lemoyne, Serge Tousignant, Pierre Ayot, Francine Larrivée ont donné une impulsion nouvelle au lieu.

Il nous apparaît essentiel que ce bâtiment reprenne vie et continue sa marche dans le développement et la promotion des arts visuels et de l’architecture au Québec. Tout dans la conception du bâtiment permet la présentation d’expositions, l’animation pour les jeunes publics, la présence d’un café-restaurant pour l’accueil des visiteurs, des salles pour des débats publics.

Placé au cœur du Quartier des spectacles de Montréal cet Espace bleu offrira un attrait touristique additionnel et complémentaire à Montréal en faisant découvrir les artistes et les architectes du Québec.

Nous avons confiance que le milieu culturel gagnera dans cet apport additionnel à la vie culturelle de Montréal tout en protégeant un bâtiment patrimonial de première importance.

Si vous croyez que notre démarche mérite d’être soutenue, n’hésitez pas à nous le faire savoir au moyen d’un courriel et de propager votre appui dans votre milieu. Vous pouvez aussi rendre public votre appui en écrivant aux journaux et aux élus.

À l’avance, MERCI pour votre contribution à ce projet.

Claude Gosselin, C.M.
Directeur général et artistique
Centre international d’art contemporain de Montréal »

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C’est une proposition qui me semble intéressante. Je dis ‘‘qui me semble’’ car je ne connaissais pas cet édifice et je ne sais pas s’il y a de l’activité en ce moment à cet endroit. Par contre, c’est bel et bien un bel immeuble qui mérite une vocation culturelle mais pour ce faire il faudra améliorer les espaces autours, tel le stationnement derrière par exemple. Et malgré tout cela, j’ai un doute concernant la rue Saint-Urbain. Au niveau des passants c’est assez mort.

La facture monte déjà à 300 millions alors que tout reste à faire:

Le développement du réseau des Espaces bleus à l’arrêt

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Jacques Boissinot La Presse canadienne Trois Espaces bleus seraient en voie de réalisation à Québec, Percé et Amos.

Stéphane Baillargeon

3 janvier 2024

Le réseau des Espaces bleus ne donne plus beaucoup de signes vitaux. Les chantiers des rares centres culturels régionaux projetés par le gouvernement caquiste sont à l’arrêt depuis des mois. Rien n’indique que d’autres projets seront concrètement lancés dans un avenir rapproché pour réaliser cette promesse d’un quart de milliard faite en juin 2021.

Une chape de plomb impénétrable recouvre en plus les informations et les données concernant l’évolution des coûts et les échéances pour l’aménagement des dix-sept centres culturels promis par Québec, s’ils sont bien tous toujours tous en plan. Une récente demande d’accès à l’information concernant le réseau a été reçue presque entièrement caviardée.

« C’est donc impossible de savoir d’où on est parti précisément et quel est le coût prévu des projets aujourd’hui. Il y a vraiment une opacité de la part du gouvernement. On est dans une nébuleuse, dans le noir », commente la députée libérale Michelle Setlakwe. La porte-parole de l’opposition officielle en matière de culture et de communications a fait cet automne l’infructueuse demande d’accès à l’information.

« Moi, je pense que le gouvernement s’est avancé un peu trop vite et sans étudier le dossier, ajoute la députée. Ce réseau devait être le legs culturel du premier ministre, un legs qui devait mettre en valeur l’héritage culturel québécois. Je n’ai rien contre la mission. C’est même intéressant de réhabiliter et réaménager des lieux patrimoniaux. Mais de faire une annonce prématurée et de sortir d’un chapeau le chiffre d’environ 260 millions, ce n’était pas réaliste dès le départ et les craintes semblent se confirmer. »

Les discussions au sein du comité de liaison mis en place par le ministère de la Culture et des Communications (MCCQ) dans le secteur muséal donnent un autre indice de l’immobilisme du dossier. Selon les informations obtenues au sein du ministère, les Espaces bleus n’ont pas figuré à l’ordre du jour des réunions depuis le début juin 2023, alors qu’elles se retrouvaient au centre des échanges jusque-là.

« L’impression, c’est que le budget va servir à développer les quatre Espaces bleus les plus avancés et qu’après ça, il n’y en aura pas d’autres », dit une personne qui a participé aux discussions sur le développement des Espaces bleus au sein du MCCQ au cours des deux dernières années. Elle a réclamé l’anonymat.

Stagnation

Le « tableau de suivi » de la Société québécoise des infrastructures (SQI) qui gère les projets ne donne aucune indication sur les coûts initiaux, les budgets adaptés et les dates de livraison. On y apprend seulement des informations sur l’étape d’avancement des futurs espaces culturels : trois en sont à l’étape du « démarrage », sept sont désignés comme « avant-projet » et cinq apparaissent sans aucune mention (Bas-Saint-Laurent, Mauricie, Nord-du-Québec, Laval et Centre-du-Québec).

Trois Espaces bleus seraient en voie de réalisation à Québec, Percé et Amos. Cette dernière ville a vendu le bâtiment du Vieux palais à la SQI, mais le projet stagne depuis environ six mois.

« Il y a encore du travail qui se fait pour définir ce que sera l’Espace bleu pour la région de l’Abitibi-Témiscamingue, par contre, nous n’avons pas de nouvelles pour l’appel d’offres pour l’aménagement ou sur l’échéancier des travaux, dit le maire, Sébastien D’Astous. Ce qui est déplorable, c’est qu’on avait un bâtiment qui était utilisé par notre communauté culturelle et qui ne sert plus pour l’instant. »

Le calendrier initial prévoyant une ouverture de cet Espace bleu en 2025 semble d’autant plus irréaliste que les coûts de reconstruction ont certainement gonflé depuis les projections comptables de 2021. « Nous, on a fait le travail nécessaire pour accélérer les choses. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement », dit encore le maire.

À Baie-Saint-Paul, le projet donne aussi des signes de stagnation. Là, les plans visent la transformation muséale d’une aile de l’ancienne maison mère des Petites Franciscaines de Marie, qui correspond à un cinquième environ du lieu conventuel. Le grand complexe de quelque 180 000 pieds carrés délaissé par la congrégation en 2017 sert depuis à diverses fonctions administratives, communautaires et culturelles.

La vente de la portion convoitée de l’immeuble de la ville par la SQI n’était pas encore faite à la mi-décembre. « La Ville est propriétaire et on n’est pas encore passés chez le notaire », dit le maire, Michaël Pilote. La transaction a été réalisée pour une somme symbolique, mais la ville a déménagé à grands frais ses services municipaux qui occupaient le bâtiment convoité par la SQI.

Ce qui y serait installé comme projet et les dates clés restent aussi à définir. « On est en attente de nouvelles pour le concept et les échéanciers », résume le maire Pilote en expliquant qu’à l’origine du projet, le MCCQ évoquait un hommage aux grands bâtisseurs de la région de Charlevoix. « On espère avoir des précisions dans les prochaines rencontres avec le ministère. »

Des réponses laconiques

Le MCCQ reste très laconique dans ses réponses écrites à des questions du Devoir. « Les travaux au pavillon Camille-Roy du Séminaire de Québec sont en démarrage et ceux à la villa Frederick-James de Percé sont en finalisation », indique le texte envoyé par l’équipe des relations médias du MCCQ. « Le projet au Vieux palais d’Amos est à l’étape des plans et devis, donc en étape de planification. […] Les dates d’inauguration, diffusées dans le Tableau de bord des projets d’infrastructures du Secrétariat du Conseil du trésor, devront faire l’objet d’une mise à jour. »

La réponse évoque un budget de 299 millions, soit 262,2 millions pour les infrastructures et 36,8 millions pour les cinq premières années de fonctionnement des équipements. Les quatre Espaces bleus en développement accaparaient pourtant déjà 153 millions des 262,2 millions budgétés. L’aménagement du pavillon Camille-Roy du Séminaire de Québec, maison mère du réseau devant totaliser 17 autres lieux de mémoire, est passé de 47,25 millions à 60 millions.

L’explosion des coûts

Tous les chantiers de construction publics ou privés du Québec voient leurs budgets exploser depuis la pandémie. L’enveloppe du projet de rénovation du Musée d’art contemporain de Montréal a gonflé de 56 millions en 2018 à 116 millions en 2022. Les chiffres pour 2023 n’ont pas encore été publiés.

« Les coûts de projet estimés qui sont diffusés dans le Tableau de bord des projets d’infrastructures du Secrétariat du Conseil du trésor devront faire l’objet d’une mise à jour, après la prise de décrets qui confirmeront les budgets finaux pour les projets en réalisation », dit la réponse au Devoir du MCCQ au sujet des Espaces bleus.

La Presse révélait déjà en juin que la Société québécoise des infrastructures, responsable des travaux, refusait de rendre public ses dossiers « en raison des contrats devant être octroyés ». Les mêmes informations avaient pourtant été dévoilées au Soleil en décembre 2022. Québec a annoncé en juin 2021 la création du réseau national des centres d’exposition.

« Partout au Québec, des pôles culturels et touristiques naîtront dans des bâtiments ou des sites patrimoniaux emblématiques auxquels les citoyens sont attachés, qui les inspirent et les rendent fiers », promettait la première infolettre du projet. Un état des lieux a été préparé entre octobre 2021 et mars 2022. Des tables sectorielles ont commencé à se réunir en mai 2022. La troisième et dernière rencontre a eu lieu en février 2023, il y a donc près qu’un an.

Encore une fois la CAQ se fait doublée par sa propre désinvolture avec ce projet de réseau muséal mal planifié, sans études appropriées et avec un budget largement sous-estimé. Une autre promesse populiste de Legault qui s’enfonce dans les sables mouvants et se cache derrière le caviardage en guise de réponse à l’accès à l’information.

Décidément ce gouvernement a bien mérité sa mise au pilori des émissions de fin d’année. Toutefois difficile d’en rire quand c’est de l’argent public qui est gaspillé pour des projets vagues qui font souvent double emploi dans les régions, à cause de musées déjà existants et au mandat similaire. Tandis qu’on pourrait utiliser ces bâtiments patrimoniaux bien situés au coeur des villes choisies, dont la vocation résidentielle abordable serait bien plus pertinente.

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Résumé

Le gouvernement Legault enterre définitivement ses Espaces bleus

Par Olivier Bossé, Le Soleil

4 mars 2024 à 04h00

La création du réseau des Espaces bleus, dont on voit ici une perspective promotionnelle de ce que le gouvernement souhaitait créer dans le Vieux-Québec, n'aura finalement pas lieu.|800x0

La création du réseau des Espaces bleus, dont on voit ici une perspective promotionnelle de ce que le gouvernement souhaitait créer dans le Vieux-Québec, n’aura finalement pas lieu. (Ministère de la Culture et des Communications du Québec)

Les Espaces bleus sont morts et enterrés. À cause d’importants dépassements de coûts, le gouvernement Legault abandonne de façon officielle et définitive son projet d’ouvrir des musées sur la culture québécoise dans chaque région du Québec.


Comme Le Soleil en faisait état sur ses écrans dès janvier, le réseau des Espaces bleus ne verra jamais le jour. Cette fois, la confirmation vient du ministre de la Culture et des Communications lui-même, Mathieu Lacombe.


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Les Espaces bleus, «troisième lien culturel»
Le gouvernement du Québec propose de redéfinir le concept de musée, avec la création sur tout le territoire d’un réseau d’«Espaces bleus», des lieux consacrés à la culture et à l’histoire du Québec et dédiés à privilégier une approche régionale et immersive.

Le premier ministre François Legault a lancé en grande pompe le projet d’un réseau de musées 100 % québécois, en juin 2021. Identité, culture, patrimoine, histoire, grandes personnalités, toute la fierté québécoise devait y être distillée et racontée à tous, dans les 17 régions administratives.



Moins de trois ans plus tard, le ministre Lacombe met la hache dans le projet initié par sa prédécesseure, Nathalie Roy.

«Considérant notamment l’explosion des coûts de construction au Québec, j’ai fait le constat difficile qu’il est temps de passer à autre chose», a confirmé le ministre Lacombe, en entrevue au Soleil.

Le ministre québécois de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, confirme que le projet des Espaces bleus ne verra jamais le jour. (Patrick Woodbury/Archives Le Droit)

Il s’agit du premier dossier auquel le ministre s’est attaqué à son entrée en poste, après la réélection de la Coalition avenir Québec (CAQ) en octobre 2022. Il a vite réalisé qu’un budget initial de construction de 262,2 millions était «devenu nettement insuffisant pour s’installer dans chacune des régions du Québec».

«C’est la meilleure décision dans les circonstances, poursuit-il. J’aurais pu m’entêter à vouloir continuer ce réseau-là, qui est un bon concept à la base. Mais dans un contexte d’explosion des coûts, ça nous aurait coûté une fortune, alors que d’autres institutions culturelles nous demandent de l’argent. Si j’avais fait ça, je pense qu’on m’aurait blâmé de l’avoir fait.»



Quatre survivants

Seuls les quatre lieux où des travaux sont déjà amorcés en conserveront quelque chose, mais pas le nom d’Espaces bleus.


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Déjà des dépassements de coûts pour les Espaces bleus
Le Soleil a voulu visiter le chantier du chantier de la maison-mère des Espaces bleus, mais la demande a été rejetée par le ministère de la Culture pour des raisons de sécurité.

On parle du pavillon Camille-Roy du Séminaire de Québec, dans le Vieux-Québec, de l’ancien couvent des Petites Franciscaines à Baie-Saint-Paul, de la villa Frederick-James de Percé et du Vieux-Palais d’Amos.

Photo prise en juillet 2022 du chantier de ce qui devait devenir la maison mère des Espaces bleus, dans le Vieux-Québec. (Yan Doublet/Archives le Soleil)

Juste à eux quatre, ces espaces muséaux menaçaient de faire sauter la banque avec plus de 200 millions en factures de construction attendues, fait valoir M. Lacombe.

Le budget du projet de Québec, de plus grande ampleur pour ce qui devait devenir la maison mère du réseau des Espaces bleus, a déjà presque doublé les 47,3 millions d’abord panifiés, en 2021, pour atteindre aujourd’hui 92 millions. Ce qui ne l’empêchera pas d’aller de l’avant sous une autre forme. Une annonce est prévue bientôt.

Déjà en janvier, M. Legault précisait vouloir «bien réussir le musée de Québec» en collaboration avec le Musée de la civilisation. Mais il n’excluait plus de réviser l’idée d’implanter un musée des Espaces bleus dans chaque région.


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Espaces bleus: réussir Québec avant tout, dit Legault
Caucus CAQ Sherbrooke Conférence de presse de François Legault avec Sonia Lebel, Bernard Drainville, Christian Dube

Pour celui de Percé, qui est pour ainsi dire complété, les coûts ont bondi de 21 à 25,5 millions. À Amos, on parle maintenant de 32,9 millions au lieu de 26,1 millions. Et sans même avoir encore commencé, les travaux à Baie-Saint-Paul auraient plutôt coûté 56 millions, au lieu des 30 millions d’abord budgétés.

Pas «des éléphants blancs»

Les bâtiments patrimoniaux visés à Percé, à Amos et à Baie-Saint-Paul avaient de toute façon besoin d’être retapés, affirme le ministre Lacombe. Il assure que ces «bâtiments ne vont pas devenir des éléphants blancs».



Les trois députés locaux, soit Kariane Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), Stéphane Ste-Croix (Gaspé) et Suzanne Blais (Abitibi-Ouest), ont maintenant comme mission de «déterminer, avec leur communauté, quel projet doit prendre place dans chacun des emplacements», dit le ministre.

Ce ne doit pas obligatoirement être des projets culturels ou muséaux, mais bel et bien «les meilleurs projets possibles, culturels ou non», a tranché M. Lacombe.

S’il continue de croire que «le concept des Espaces bleus était une bonne idée», le ministre québécois de la Culture constate que «l’explosion des coûts de construction n’était pas prévisible. Ça nous est tombé dessus».

Par souci d’équité entre les régions et envers les autres organismes culturels qui réclament aussi de l’argent public, M. Lacombe considère que «la décision la plus responsable dans le contexte actuel des finances publiques» s’avérait donc de mettre fin aux Espaces bleus.


VIE ET MORT DES ESPACES BLEUS

Depuis son grand lancement il y a moins de trois ans par François Legault lui-même, le projet du réseau de musées des Espaces bleus a vu sa facture gonfler sans cesse et la volonté du gouvernement de le mener à terme se dégonfler.

10 juin 2021

Le premier ministre François Legault annonce en grande pompe la création des Espaces bleus, un réseau de musées nouveau genre consacrés à l’identité, la culture et l’histoire du Québec.

Accompagné de la ministre de la Culture d’alors, Nathalie Roy, M. Legault déclare : «On veut redonner vie à nos grandes réussites historiques. On veut faire le lien entre nos héros du passé et ceux du présent. Et on veut que ça touche l’ensemble des Québécois.» Le budget annoncé est de 262 millions.

La tête du réseau se trouvera dans le Vieux-Québec, au Séminaire, grâce à un investissement de 47 millions et un budget de fonctionnement de 4,4 millions par année. L’Espace bleu de Québec sera le plus important des 17 à naître, un par région administrative du Québec.

La ministre de la Culture de l’époque, Nathalie Roy, en 2021, lors du lancement du projet des Espaces bleus. (La Presse Canadienne)

Juin 2022

Le prix total pour créer le réseau des Espaces bleus est dorénavant évalué autour de 300 millions, soit déjà en hausse de 15 %. Fixer le montant de la facture totale des Espaces bleus serait «de la pure fiction», admet alors celui qui supervise le projet, le directeur du Musée de la civilisation, Stéphan La Roche.



Décembre 2022

D’autres dépassements de coûts sont confirmés. Les montants prévus pour les quatre Espaces bleus mis jusqu’ici sur les rails ont tous déjà bondi de 5 % à 37 %. La facture de la maison mère du Vieux-Québec est dorénavant chiffrée à 60 millions, au lieu des 47 millions annoncés au début.

Il devient toutefois impossible d’obtenir un montant global budgété par le gouvernement pour l’ensemble du projet.

Mars 2023

Les trois Espaces bleus qui sont sur le point d’ouvrir leurs portes voient plutôt leur date d’inauguration retardée de six mois à plus de deux ans.

La villa Frederick-James, à Percé (Simon Carmichael/Archives Le Soleil)

L’ouverture de celui logé dans la villa Frederick-James de Percé, en Gaspésie, est officiellement repoussée de juin 2023 à janvier 2024. Mais on réalise maintenant que les visiteurs ne devraient y entrer qu’à l’été 2024.

Les échéanciers des Espaces bleus installés au pavillon Camille-Roy du Séminaire de Québec et dans le Vieux-Palais d’Amos sont pour leur part repoussés dans le temps de plus de deux ans, passant de 2023 à 2025.

Le projet d’Espace bleu qui devait ouvrir dans l’ancien couvent des Petites Franciscaines de Marie, à Baie‑Saint‑Paul, demeure quant à lui paralysé et n’a toujours pas franchi l’étape de la planification.

25 janvier 2024

François Legault semble lui-même mettre la table à un abandon partiel du projet de réseau panquébécois de musées de la fierté. «Est-ce qu’on doit en faire un dans chaque région? Il ne faut pas exclure ça. Mais je veux qu’on se concentre d’abord à bien réussir le musée à Québec», commente le premier ministre, en marge du caucus présessionnel de son parti, à Sherbrooke.

4 mars 2024

Le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, annonce officiellement la fin du projet.

Des projets en culture dépassent les budgets initiaux, comme l’Espace Riopelle à Québec. Et surtout, la facture gonfle pour les maisons des aînés, les écoles et le transport collectif et routier, sans oublier le possible ajout d’un troisième lien routier Québec-Lévis.

D’ailleurs, le parallèle entre les deux est frappant. Le troisième lien et les Espaces bleus ont été conçus par un parti qui cherchait à gagner des votes. Et non par un gouvernement ayant commencé par évaluer les besoins avec les experts sur le terrain avant de chercher la meilleure façon d’y répondre.

Le rendement électoral primait. Et une fois de plus, la CAQ est punie par où elle a péché.

texte intégral

Espaces bleus Le concept qui cherchait une utilité

PHOTO YAN DOUBLET, ARCHIVES LE SOLEIL

Le projet des Espaces bleus était un concept à la recherche d’une raison d’être, selon notre chroniqueur. « Quand les coûts se sont mis à exploser, sa mort est devenue inévitable. Sur les 17 projets d’Espaces bleus, seulement quatre étaient en développement, dont celui au Séminaire de Québec (notre photo).


Paul Journet
Paul Journet La Presse

C’est un mauvais hiver pour le bleu. Après Le Panier bleu, un gaspillage de 22 millions de dollars, c’est au tour des Espaces bleus de passer à la trappe.

Publié à 2h02 Mis à jour à 6h00

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Le gouvernement caquiste profite de la relâche parlementaire pour mettre fin au projet. Au moins, le deuil sera bref.

C’était un concept à la recherche d’une raison d’être. Peu de gens le défendaient, ou même le comprenaient. Quand les coûts se sont mis à exploser, sa mort est devenue inévitable.

Mais ce n’est pas seulement une histoire de dépassement de coûts. C’est aussi, et surtout, un autre exemple de marketing politique qui finit mal.

Avant même l’annonce officielle, le projet faisait l’objet d’une fuite dans La Presse en mars 2021. François Legault cherche un « legs nationaliste assumé », lisait-on.

La « fierté » était le nouveau leitmotiv caquiste. M. Legault voulait que ses projets soient interprétés comme faisant partie d’un projet d’affirmation nationale.

C’est dans cet esprit qu’il a développé les Espaces bleus. Sa vision : rénover un bâtiment patrimonial dans chaque région, y ouvrir une salle d’exposition, une salle de concert et un café puis organiser des expositions qui célèbrent la culture et l’histoire locale, et qui attirent en même temps les touristes du reste du Québec.

Soyons charitables. Sur papier, le projet n’était pas laid. Et ce n’était pas non plus du machiavélisme. Le chef caquiste pensait sincèrement que la population l’apprécierait. Reste qu’il n’a pas beaucoup écouté…

Aucun intervenant culturel n’avait demandé des « Espaces bleus ». Et rares étaient ceux qui étaient emballés.

La rénovation des bâtiments était l’aspect le moins controversé. Mais ailleurs, le scepticisme était la règle. Les musées régionaux craignaient qu’on dédouble leur mandat ou qu’on cannibalise leur public.

En conférence de presse, M. Legault parlait de choses qui l’inspiraient, comme le fleuve, le hockey, Céline Dion, l’audace des premiers colons, les alumineries au Saguenay ou les pionniers de l’entrepreneuriat.

Le Musée de la civilisation devait piloter le projet. Il y voyait une façon de mettre en valeur sa vaste collection composée de 225 000 œuvres et artéfacts.

N’empêche que la question demeurait : est-ce du tourisme, de la commémoration nationale, de la culture ? Que voulait-on ajouter exactement à la programmation muséale ? Et à quel coût ?

En d’autres mots : l’argent sera-t-il plus utile ailleurs ?

L’abandon des Espaces bleus n’est pas une surprise. En 2022 déjà, des experts sonnaient l’alarme. Parmi eux, Marie-Claire Lévesque, ancienne directrice générale au ministère de la Culture et ex-présidente du Conseil des arts et des lettres.

Le budget de 259 millions lui apparaissait insuffisant. « C’est rien », lançait-elle dans une interview presciente avec mon collègue Mario Girard. Elle ajoutait : « Ils n’iront pas loin avec ça. On réussira avec cette somme à développer quelques projets, sans plus… »

Et c’est exactement ce qui est arrivé. Sur 17 projets, seulement quatre étaient en développement avant l’annonce lundi du ministre de la Culture, Mathieu Lacombe.

Le coût estimé pour celui de Baie-Saint-Paul était déjà passé de 10 à 56 millions de dollars. Celui d’Amos dépassait de 55 % les prévisions, et on n’en était qu’à l’étape de l’appel d’offres. Les travaux à la villa Frederick-James à Percé faisaient aussi des mécontents. On s’inquiétait de la place accordée aux artistes locaux et on soulignait que cet investissement se faisait alors que deux fermetures étaient anticipées à cause d’un manque de fonds : le bureau d’information touristique régional et le musée Le Chafaud.

En débranchant le projet maintenant, M. Lacombe évite d’engloutir trop d’argent. Près de 122 millions ont déjà été dépensés, mais la somme sert à rénover des bâtiments patrimoniaux. Au moins, ce n’est pas du pur gaspillage.

Pour la suite, le milieu culturel devrait modérer ses attentes. L’annonce ne libérera pas énormément d’argent pour d’autres projets.

L’essentiel de l’argent prévu pour l’exploitation des Espaces bleus n’était pas budgété pour l’année prochaine, car leur ouverture n’était pas imminente.

Québec plaidera que le budget en culture augmente plus vite cette année que celui de la moyenne des autres ministères (5 % contre 1,2 %), et que le programme Aide au fonctionnement pour les institutions muséales a été bonifié de 31 %. Le message : il y en a, de l’argent en culture.

Or, cette somme doit être remise en contexte. Le gouvernement caquiste avait prévu injecter 12 fois plus d’argent pour exploiter les Espaces bleus que ce qui est accordé aux musées avec le programme d’aide au fonctionnement.

L’argent prévu pour la construction des Espaces bleus ne sera pas redistribué non plus majoritairement vers d’autres chantiers. Le plan des infrastructures surchauffe déjà à cause des dépassements de coûts.

Des projets en culture dépassent les budgets initiaux, comme l’Espace Riopelle à Québec. Et surtout, la facture gonfle pour les maisons des aînés, les écoles et le transport collectif et routier, sans oublier le possible ajout d’un troisième lien routier Québec-Lévis.

D’ailleurs, le parallèle entre les deux est frappant. Le troisième lien et les Espaces bleus ont été conçus par un parti qui cherchait à gagner des votes. Et non par un gouvernement ayant commencé par évaluer les besoins avec les experts sur le terrain avant de chercher la meilleure façon d’y répondre.

Le rendement électoral primait. Et une fois de plus, la CAQ est punie par où elle a péché.

Fini, le bleu

SERGE CHAPLEAU, LA PRESSE

6 mars 2024

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Même si je suis triste de l’échec du Panier bleu ainsi que des Espaces Bleus, je trouve cette caricature très drôle. Je dois avouer que Chapleau frappe dans le mille avec cette caricature.

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