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Installations municipales Explosion des coûts pour deux projets de Terrebonne

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Nouvelle usine de traitement des eaux usées de Terrebonne

Les coûts ont explosé pour deux projets municipaux en construction à Terrebonne : l’usine de traitement des eaux usées coûtera 135 millions au lieu des 11 millions prévus au départ (hausse de 1127 %), tandis que la facture du nouveau quartier général de la police atteindra 96 millions au lieu de 14 millions (hausse de 585 %).

Publié à 1h29 Mis à jour à 5h00

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Isabelle Ducas
Isabelle Ducas La Presse

« C’est énorme ! », déplore en entrevue la vérificatrice générale de la Ville, Sonya Guilbault, qui a relevé ces « lacunes » dans son rapport annuel, déposé lundi lors de la séance du conseil municipal.

Terrebonne a mal encadré et mal surveillé ces projets, dont la réalisation a été beaucoup plus longue que prévu, souligne-t-elle.

Le projet d’usine d’épuration des eaux usées a été amorcé en 2011 et sa mise en service est maintenant planifiée pour 2024, soit huit ans plus tard que la date prévue à l’origine.

Quant au quartier général de la police, c’est un projet amorcé en 2009 qui devait initialement s’achever en 2015. En réalité, son inauguration doit avoir lieu à l’automne 2023.

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Nouveau quartier général de la police de Terrebonne

Ces retards sont en partie responsables de l’escalade des coûts, note Mme Guilbault, qui mentionne l’inflation des dernières années et l’envolée des prix dans l’industrie de la construction.

Erreurs et changements

Mais ce sont surtout des erreurs et des changements aux projets qui sont en cause, dit-elle.

Pour l’usine d’épuration, par exemple, trois études d’opportunité ont été réalisées au fil des années, et il y avait beaucoup d’imprécisions au départ, explique la vérificatrice.

À un certain moment, on s’est rendu compte que l’édifice prévu était trop petit pour contenir les équipements nécessaires et qu’il fallait également creuser de nouveaux étangs.

Le projet du poste de police, qui inclut une salle de tir, a aussi beaucoup évolué depuis les 14 années qu’il se trouve sur la table à dessin. « Les salles de tir, auparavant, n’étaient que des corridors avec une plaquette au bout, alors que maintenant, ce sont des simulateurs. Ça change la portée, donc c’est évident que ça fait bouger les coûts », illustre Sonya Guilbault.

La vérificatrice estime que la Ville a trop tardé avant de mettre en place un plan d’action permettant d’éviter les délais et dépassements de coûts pour d’autres projets. « On avait fait sensiblement les mêmes recommandations en 2013 lors d’un audit. La Ville avait conçu un processus, mais il n’a jamais été mis en œuvre », révèle-t-elle.

Bureau de projets

En réaction au rapport, la Ville de Terrebonne a annoncé mardi la création d’un bureau de projets qui relèvera de la direction générale et sera responsable de coordonner et structurer les chantiers d’envergure. Il sera responsable de la formation des experts ainsi que de la sélection et de l’implantation d’un logiciel de suivi de gestion de projets, explique Stéphane Larivée, directeur général adjoint, qui sera responsable de cette nouvelle entité.

Mais du même souffle, M. Larivée soutient qu’il y a « certaines justifications » aux dépassements de coûts des deux projets cités.

L’estimation faite en 2009 de la facture de la future usine d’épuration était très grossière, selon lui. Et au fil des années, le projet a complètement changé.

Les normes environnementales sont maintenant beaucoup plus sévères pour les rejets. L’usine qui a été construite est plus moderne et plus performante que ce qui était prévu.

Stéphane Larivée, directeur général adjoint de la Ville de Terrebonne

Une usine plus performante permet de traiter un plus grand volume d’eaux usées, ce qui permet à la Ville de grossir en se densifiant, ajoute M. Larivée. Cette expansion procurera plus de revenus à la Ville.

Quant au quartier général de la police, le directeur général adjoint souligne qu’il est plus gros que projeté initialement parce que le service compte plus d’employés et que la centrale 911 a pris de l’expansion, notamment.

Le quartier général de la police sera financé à l’aide de règlements d’emprunt en totalité, alors que l’usine d’épuration pourrait être financée grâce à 42 millions en subventions gouvernementales et par des règlements d’emprunt pour la valeur restante, indique le rapport de la vérificatrice générale.

Ce qu’il faut savoir

Le futur quartier général de la police de Terrebonne coûtera 96 millions, soit 585 % de plus que les 14 millions prévus lors de sa planification en 2009.

Le coût de l’usine de traitement des eaux usées atteindra 135 millions plutôt que les 11 millions prévus à l’origine en 2011, une augmentation de 1127 %.

La vérificatrice générale de Terrebonne attribue ces dépassements de coûts et ces délais à un mauvais encadrement par la Ville, qui a annoncé mardi la création d’un bureau de projets.

En savoir plus

  • 100 000
    Toute municipalité de 100 000 habitants et plus doit avoir un vérificateur général, membre de l’Ordre des comptables professionnels agréés du Québec

Source : loi sur les cités et villes

J’aimerais voir plus d’économies d’échelle dans le réseau d’eau a Montréal. A Toronto avec leur système de région banlieusards, plusieurs municipalité partage un system de traitement d’eau. Par example, tout le Durham utilise un centre de traitement d’eau, même chose pour Hamilton, Halton region, Toronto, York région et Peel région. Je trouve qu’à Montréal il y a beaucoup de petit centre d’épuration qui augmente probablement les coûts et limite la capacité des municipalités individuelle a grandir. Comme sur l’île Perrot il y a 2 centres d’épuration, et un demi douzaine dans les Laurentides