Résumé
Moins de feux de forêt au Québec, pour l’instant
Par Bryan Rochon, Le Soleil
10 juin 2025 à 04h00
4 minutes
En date du 9 juin 2025, un seul incendie de forêt était actif au Québec. (Maxime Picard/Archives La Tribune)
Contrairement à ses homologues des Prairies, le Québec connaît actuellement une saison des feux de forêt bien en dessous des moyennes annuelles en raison d’un printemps fort pluvieux.
Même si le Manitoba et la Saskatchewan ont déclaré l’état d’urgence les 28 et 29 mai en raison des importants feux de forêt qui ravagent ses territoires boisés, le Québec, lui, peut s’estimer chanceux.
Lundi, la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) répertoriait 118 incendies en forêt depuis le début de la saison, la moitié de la moyenne annuelle des dix dernières années, à 242 à ce temps-ci de l’année. Au total 118 hectares de forêts ont été brûlés. Au moment d’écrire ses lignes, un seul feu de forêt était toujours actif.
Pourtant du côté des Prairies, la situation est totalement différente. Au Manitoba, plus de 740 000 hectares de forêt ont été brûlés jusqu’à présent. À pareille date l’an passé, un peu moins de 50 000 hectares avaient été ravagés par les flammes.
Qu’est-ce qui peut expliquer ce phénomène ? La sécheresse des Prairies et le printemps pluvieux du Québec.
«La première chose qu’on a besoin pour un feu de forêt, c’est évidemment quelque chose à brûler. Cela commence principalement par la foudre ou les impacts humains», note le professeur de l’Université d’Ottawa Konrad Gajewski. «Cependant, il faut tout de même une certaine sécheresse», ajoute-t-il.
Du côté des Prairies, à la fin du mois d’avril, Agriculture et Agroalimentaire Canada indiquait que plus de 40 % des Prairies étaient classés comme «anormalement sec» ou dans une zone de «sécheresse modérée à grave».
Le 3 juin dernier, la SOPFEU a envoyé 60 pompiers forestiers enfin d’aider à combattre les feux de forêt au Manitoba (David Lipnowski/Archives, La Presse Canadienne)
Le printemps au Québec a plutôt été marqué par plusieurs épisodes de pluie et des températures relativement basses.
«Malgré les périodes ensoleillées où les dangers d’incendies peuvent être très élevés dans certaines régions du Québec, il suffisait d’avoir quelques jours de pluie pour diminuer les risques», explique Josée Poitras, agente à la prévention et aux communications à la SOPFEU
Prêter main-forte aux autres provinces
L’absence de feux de forêt sur le territoire québécois permet à la SOPFEU de prêter main-forte aux autres provinces. Le 3 juin, elle envoyait 60 pompiers forestiers au Manitoba pour une mission de 14 jours ainsi que onze spécialistes en gestion de feux majeurs en Alberta.
Cette aide interprovinciale n’a rien d’inhabituel. Le gouvernement du Québec est signataire de l’Accord canadien d’aide mutuelle en cas d’incendies de forêt. Cela permet donc à la SOPFEU de pouvoir prêter des ressources à ses homologues provinciaux «sans nuire à sa capacité d’intervention sur le territoire québécois», affirme Josée Poitras.
La SOPFEU indique que d’autres demandes pancanadiennes ont été placées pour du renfort à l’ouest du pays. Elle précise qu’elle évaluera la situation sur son territoire, mais qu’un autre déploiement pourrait être à prévoir.
La SOPFEU compte environ 300 pompiers forestiers. L’organisme à but non lucratif a aussi accès à une banque de centaines de travailleurs forestiers formés pour intervenir lorsque la situation le requiert, affirme Karine Pelletier, elle aussi agente à la prévention et aux communications à la SOPFEU.
Le printemps ne fait pas la saison malheureusement.
— Karine Pelletier, agente à la prévention et aux communications à la SOPFEU
Elle précise qu’il est important de ne pas «baisser la garde» puisque les incendies forestiers de grande envergure se déroulent principalement au mois de juin et de juillet.
«Il y a beaucoup de feux de forêt au printemps, mais c’est généralement de petits feux qui sont situés dans le sud du Québec où les forêts sont moins vastes et les territoires sont plus habitués», explique-t-elle.
Les mois de juin et juillet sont souvent marqués par les «feux de foudre», de grands incendies dans le nord du Québec, où les forêts sont plus grandes et résineuses, ajoute Mme Pelletier.
«Le danger reste réel et on doit rester à l’affût de la situation».
Les populations de rainettes ne sont vraiment pas pérennes et leur habitat subit encore d’importantes pressions, je ne comprend vraiment pas cette volonté de réduire la protection légale de l’espèce. Je comprend les raisons qui ont mené la victoire libérale, mais pour le moment, le nouveau gouvernement ne m’impresionne pas des tonnes.
Il y aura de la mobilisation des organismes environnementaux.
On voit bien que le ministère de l’environnement est très permissif et n’agit pas avec sévérité face aux contrevenants. En plus les amendes sont ridicules et encourage clairement la délinquance récurrente.
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J’ai créé un sujet qui serait sans doute plus adapté que celui-ci pour ce genre de publications : Flore de Montréal.
Au nom du droit à un environnement sain
La rapporteure spéciale de l’ONU fait valoir le droit à un environnement sain, mais aussi le devoir des États de protéger la vie des citoyens.
Les risques que les impacts de l’exploitation des combustibles fossiles deviennent « catastrophiques et irréparables » pour une partie croissante de l’humanité « ont déjà justifié une interprétation du droit à un environnement sain comme donnant lieu à une obligation d’éliminer progressivement les combustibles fossiles ».
La « science fiable » indique qu’au moins « 60 % des réserves de pétrole et de gaz et 90 % des réserves de charbon doivent rester inexploitées », souligne le rapport.
L’obligation d’éliminer progressivement les combustibles fossiles doit « également être interprétée comme une spécification du devoir des États de respecter et de protéger le droit à la vie, en prenant des mesures appropriées » pour remédier aux situations qui créent « des menaces directes à la vie ou empêchent les individus de jouir de leur droit à la vie dans la dignité », ce qui inclut la « dégradation de l’environnement ».
Au nom du droit au développement
Le rapport souligne la « baisse du niveau de vie et le coût de la vie plus élevé et l’instabilité économique » provoqués par les changements climatiques et qui empêchent certaines « communautés devenues dépendantes des combustibles fossiles de diversifier leurs économies ».
Les changements climatiques provoqués par les combustibles fossiles affaiblissent également « des secteurs manufacturiers et agricoles ». Ces impacts économiques négatifs « compromettent davantage les droits à la santé et à un niveau de vie adéquat ».
L’élimination progressive des combustibles fossiles doit donc être comprise « comme une condition préalable à l’émergence d’un modèle économique plus sain » qui tient compte de « la biodiversité, de l’eau, de l’alimentation et de la santé ».
Le Bloc critique Carney
Selon Ressources naturelles Canada, le pays possède 168 milliards de barils de réserves prouvées de pétrole, dont 164 milliards sous forme de sables bitumineux.
Rien n’indique qu’Ottawa prévoit un jour limiter, diminuer ou arrêter l’exploitation des combustibles fossiles, principale cause des changements climatiques.
Au contraire, le chef libéral Mark Carney a d’ailleurs indiqué, lors de la dernière campagne électorale, qu’il souhaitait faire du Canada « une superpuissance énergétique mondiale » qui va « dominer le marché de l’énergie conventionnelle », c’est-à-dire du gaz et du pétrole.
La Presse Canadienne a sollicité une réaction de la ministre de l’Environnement, Julie Drabusin, aux recommandations de la rapporteure spéciale de l’ONU sur le changement climatique et les droits de l’homme, mais en début d’après-midi lundi, le bureau de la ministre n’avait pas encore répondu à la demande.
De son côté, le Bloc québécois a réagi au rapport onusien en indiquant que le « pétrole bitumineux est un des pétroles les plus sales au monde » et que son « extraction coûte cher, tant en argent qu’en émission de GES ».
Le porte-parole du Bloc québécois en matière d’environnement et de changements climatiques, Patrick Bonin, a également souligné « qu’à elle seule, l’exploitation pétrolière et gazière représente 30 % des émissions de GES du Canada », et il a ajouté que « rien n’est en voie de changer, comme Mark Carney rejoint maintenant les conservateurs dans leur désir d’exploitation pétrolière à toute allure et sans égard pour l’environnement ».