Environnement, biodiversité et transition écologique

Planète bleue, idées vertes Inhumation biodégradable obligatoire

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Les îlots recouverts de paillis de la nouvelle section du cimetière Saint-Rédempteur, destinés à accueillir les urnes biodégradables

(Gatineau) Pour en finir avec l’accumulation de métaux et de plastiques dans le sol, 16 cimetières de l’Outaouais exigent désormais que les cercueils et urnes mis en terre dans leurs nouvelles sections soient biodégradables. Et à la fin de 2025, ce sera obligatoire dans tous leurs lots.

Publié à 1h38 Mis à jour à 5h00

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Ariane Krol
Ariane Krol La Presse

Le cimetière Saint-Rédempteur, dans le secteur Hull, est l’un des 16 cimetières de l’archidiocèse de Gatineau à avoir pris ce virage le 8 mai dernier. L’organisme Les Jardins du Souvenir, qui en assure la gestion, y a inauguré une nouvelle section tout en courbes dimanche.

Autour de la terrasse coiffée d’une pergola, des îlots recouverts de paillis attendent leurs premières urnes biodégradables. Les pierres tombales seront taillées dans des pierres naturelles provenant de la région.

Des arbres et des vivaces prélevés dans d’autres cimetières du groupe ponctuent l’espace. Les sentiers de fines roches de rivière reposent sur une assise d’asphalte concassé recyclé.

À quelques mètres de là, une petite cascade se jette dans un étang.

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Mini cascade donnant sur un étang dans la nouvelle section du cimetière Saint-Rédempteur, réservée aux urnes biodégradables.

« C’est pour le recueillement et éventuellement, ça pourra peut-être aussi servir pour de la dispersion de cendres, a expliqué le directeur général des Jardins, Daniel Dezainde, lors de notre visite. C’est une possibilité qu’on va explorer. »

Cette zone n’accueillera que des urnes, mais dans d’autres cimetières du groupe, une douzaine de cercueils biodégradables ont été enterrés dans de nouvelles sections depuis mai. À la fin de 2025, cette obligation sera étendue à toutes les mises en terre. Seuls les columbariums et les mausolées pourront accueillir des urnes et cercueils non biodégradables.

L’initiative vise à mettre fin à « l’inhumation de milliers d’urnes et de cercueils composés de plastique et de métal qui ne se dégraderont pas et vont contribuer à la pollution du sol ».

Maintenant qu’on le sait, est-ce qu’on peut sérieusement faire comme si ça n’existait pas ?

Daniel Dezainde, directeur général des Jardins du Souvenir

Prêcher par l’exemple

Des cimetières québécois offrent déjà des formules plus « naturelles », en enfouissant les cendres au pied d’un arbre, par exemple. Mais qu’un regroupement de cimetières catholiques impose les urnes et cercueils biodégradables est une initiative « pour le moins dérangeante pour certaines personnes », admet M. Dezainde. Il a donc pris soin d’expliquer la démarche aux maisons funéraires de la région avant d’en faire l’annonce officielle.

À la conférence de presse du 8 mai, l’archevêque de Gatineau a cité « le défi urgent de sauvegarder notre maison commune », une expression du pape François dans son encyclique Laudato Si’ sur l’environnement.

« Les cimetières, ce sont des endroits tout désignés pour avoir un impact. Je souhaite vraiment que ça devienne une tendance à l’échelle provinciale », dit M. Dezainde, qui est également président de l’Association des cimetières chrétiens du Québec, un regroupement de plus de 500 cimetières.

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Les îlots recouverts de paillis de la nouvelle section du cimetière Saint-Rédempteur, destinés à accueillir les urnes biodégradables.

Au moins une autre paroisse, celle de L’Assomption à Maniwaki, également en Outaouais, a adopté la même norme pour les neuf cimetières qu’elle gère dans sept villages.

« On sait aujourd’hui qu’il y a beaucoup de métal dans nos cimetières, alors quand tout ça se décompose, ça s’en va dans la terre. Et ce qu’il y a en dessous, ce sont nos nappes phréatiques », souligne l’abbé Sylvain Desrosiers en entrevue téléphonique.

Il aime mieux que « les gens ne soient pas contents actuellement » que de voir l’Église se faire reprocher « dans cinq ou dix ans » de n’avoir rien fait alors qu’elle savait.

Ça, c’est un langage qu’on a déjà entendu sur autre chose. Alors moi, étant un prêtre de 45 ans, je ne veux pas vivre ça. Je sais qu’il peut y avoir un problème et que ça peut polluer, alors je réagis tout de suite !

Sylvain Desrosiers, abbé

Une tendance

À Gatineau, la maison funéraire des Jardins du Souvenir le constate : les solutions biodégradables ne manquent pas.

« Depuis un an, il y a beaucoup de nouveaux produits qui sont apparus sur le marché », témoigne M. Dezainde en montrant une vitrine remplie d’urnes en osier, en carton, en sable et, même, en sel rose de l’Himalaya.

Le cercueil en bois exposé dans la pièce voisine ne présente aucun ornement de métal, et le coussin dissimulé sous l’étoffe écrue est rembourré de paille, mais l’allure demeure très classique. « Tu n’as pas honte d’avoir grand-papa ou grand-maman là-dedans s’ils ont choisi d’être exposés », glisse le DG.

Les Jardins n’ont pas fait évaluer les quantités de métaux, de plastiques et d’autres matières synthétiques qu’ils éviteront ainsi d’enfouir dans leurs 16 cimetières ; « [mais] si jamais l’initiative devait s’étendre, comme on le souhaite, à l’échelle du Québec, on pourrait trouver les ressources nécessaires », espère M. Dezainde.

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Le gazon des sections de cimetières qui ne sont pas encore développées est tondu environ une fois par année, et ce, depuis trois ans.

L’organisation n’a pas non plus mesuré la quantité de carburant épargné depuis trois ans en arrêtant de tondre le gazon dans les sections non développées de ses cimetières, mais « c’est un bel exemple de développement durable », fait valoir le DG.

« Quelle est la logique d’envoyer des employés avec leur machinerie dans des sections qui ne seront peut-être pas utilisées avant des années, voire des décennies ? Il n’y en a pas, donc laissons la nature reprendre ses droits. »

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Même si je ne suis pas impressionné par le bilan CO2 du Québec et le travail du ministre Charette, peut-être sortira-t-il quelque chose de bon à cette réunion?


Sommet sur l’ambition climatique Legault ira parler d’environnement à l’ONU

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

François Legault

(Québec) François Legault s’en va parler d’environnement aux Nations unies à New York la semaine prochaine, a appris La Presse Canadienne.

Publié à 6h21

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Caroline Plante La Presse Canadienne

Le premier ministre a été invité par le secrétaire général Antonio Guterres à assister à l’Assemblée générale des Nations unies et participer au premier Sommet sur l’ambition climatique.

Il est rarissime qu’un premier ministre du Québec reçoive une telle invitation, et l’honneur est perçu dans les officines du gouvernement comme une reconnaissance des efforts déployés par le Québec pour lutter contre les changements climatiques.

Aucune autre province canadienne n’a été invitée à cet évènement d’envergure.

De toute évidence, le Québec s’illustre : le gouvernement aime rappeler que le Québec produit le moins de gaz à effet de serre (GES) par habitant en Amérique du Nord et que 99 % de son électricité provient de sources renouvelables.

Il a également adopté une cible de réduction de ses émissions de GES de 37,5 % sous leur niveau de 1990 d’ici 2030, et vise la carboneutralité d’ici 2050.

Le 19 mai, le gouvernement Legault a par ailleurs annoncé une mise à jour de son Plan pour une économie verte qui était accompagnée d’une enveloppe de 9 milliards sur cinq ans.

Antonio Guterres est d’avis que « l’effondrement climatique a commencé », dans la mesure où un record mondial de températures a été atteint pendant l’été dans l’hémisphère Nord.

Juillet et août ont été les mois les plus chauds jamais enregistrés, selon l’Observatoire européen Copernicus.

Le Sommet sur l’ambition climatique met à l’honneur les dirigeants d’États, de la société civile et des entreprises qui sont les « chefs de file dans la mise en place de mesures crédibles et concrètes visant à atteindre l’objectif de 1,5 degré Celsius de l’Accord de Paris et à apporter la justice climatique aux personnes touchées de plein fouet par la crise climatique », peut-on lire dans un document explicatif des Nations unies.

Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, accompagnera le premier ministre Legault à New York pendant trois jours la semaine prochaine, de lundi à mercredi.

PHOTO FRANCIS VACHON, LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre de l’Environnement Benoit Charette

Ensemble, ils présenteront les grandes orientations du Québec en matière de lutte contre les changements climatiques et participeront à une table ronde avec les membres du Beyond Oil and Gas Alliance (BOGA), dont fait partie le Québec.

Le BOGA regroupe les États qui ont renoncé à l’exploitation et l’exploration des hydrocarbures sur leurs territoires.

Ce sera l’occasion de faire rayonner le Québec sur la scène internationale, dit-on, dans le contexte aussi où le premier ministre Legault multiplie les annonces concernant le développement de la filière batterie.

Une annonce majeure est d’ailleurs prévue à ce sujet avec le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, dans les prochaines semaines.

Cette présence du premier ministre Legault aux Nations unies est une première étape avant la 28e Conférence des parties sur le climat de l’ONU (COP 28), qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, aux Émirats arabes unis.

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Décarbonation du transport maritime Maersk baptise le premier navire au bio-méthanol

(Copenhague) La présidente de la Commission européenne, Ursula van der Leyen, a baptisé jeudi le premier navire au monde fonctionnant au bio-méthanol, qui a officiellement fait son entrée dans la flotte de l’armateur danois Maersk, géant du transport maritime.

Publié à 8h20

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Agence France-Presse

Construit en Corée du Sud par Hyundai Heavy Industries (HHI) et équipé d’un moteur à double carburant, Laura pourra transporter quelque 2136 TEU conteneurs (TEU).

Ce relativement petit modèle opérera à partir d’octobre, principalement dans la mer Baltique.

PHOTO SERGEI GAPON, AGENCE FRANCE-PRESSE

« Le méthanol vert est notre combustible de prédilection […] car il s’agit de la seule solution capable de répondre aux exigences de la neutralité » carbone, a affirmé Vincent Clerc le PDG du fleuron de l’industrie danoise lors de l’inauguration.

« Ni nous, ni le climat ne pouvons nous permettre de nous reposer sur nos lauriers ou d’attendre que d’autres solutions émergent à la fin des années 2020 », a-t-il ajouté avant que Mme van der Leyen ne préside au traditionnel lancer de bouteille sur la coque.

PHOTO MADS CLAUS RASMUSSEN, AGENCE FRANCE-PRESSE

La présidente de la Commission européenne, Ursula van der Leyen, avec le président du CA d’AP Moeller, Robert Maersk Uggla.

Ces deux dernières années, Maersk, numéro deux du transport de conteneurs, a commandé 25 navires fonctionnant au méthanol vert. 19 d’entre eux déjà en production devraient pouvoir naviguer d’ici 2025, permettant de réduire les émissions annuelles de CO2 d’environ 2,3 million de tonnes.

À elle seule, Laura permet d’économiser 100 tonnes de CO2 par jour par rapport à un navire jumeau fonctionnant au fioul.

Au niveau mondial, le transport maritime pollue plus que le transport aérien, selon l’Institut supérieur d’économie maritime (Isemar).

Il est responsable de 2,89 % des émissions de gaz à effet de serre, selon les derniers chiffres publiés par l’Organisation maritime internationale (OMI).

Le méthanol vert, également appelé « e-méthanol », est produit en mélangeant du dioxyde de carbone (CO2) et de l’hydrogène vert, produit en décomposant les molécules de l’eau à l’aide d’un courant électrique-ce qu’on appelle l’« électrolyse de l’eau » -avec des sources d’énergie renouvelables.

Maersk, qui a vendu en 2017 sa division pétrolière à TotalEnergies, entend atteindre un bilan carbone neutre d’ici 2040.

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Cette nouvelle m’apparait comme quelque chose d’assez exceptionnelle pour le Québec. On ne sait pas exactement quelle forme prendra cette présentation mais juste le fait d’être officiellement invité et de participer au sommet sur le climat est, selon moi, une reconnaissance qu’il ne faut pas sous estimer.

Minimisation des risques pour le climat La Californie poursuit cinq géants du pétrole

PHOTO JESSICA RINALDI, ARCHIVES REUTERS

La plainte au civil a été déposée auprès de la Cour supérieure de San Francisco contre Exxon Mobil, Shell, BP, ConocoPhillips et Chevron, qui a son siège en Californie.

(Los Angeles) La Californie a engagé vendredi des poursuites contre cinq des plus grosses compagnies pétrolières du monde, au motif qu’elles auraient causé des milliards de dollars de dégâts et trompé l’opinion en minimisant les risques pour le climat dus aux énergies fossiles, a rapporté le New York Times.

Publié à 7h59

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Agence France-Presse

Cette action en justice fait suite à de nombreuses autres initiées par des villes, comtés et États américains contre des intérêts liés aux énergies fossiles en raison de leur impact environnemental, sur fond d’accusations de mener depuis des décennies des campagnes de désinformation.

La plainte au civil a été déposée auprès de la Cour supérieure de San Francisco contre Exxon Mobil, Shell, BP, ConocoPhillips et Chevron, qui a son siège en Californie. L’American Petroleum Institute est également visé, ajoute le New York Times.

« Pendant plus de cinquante ans, Big Oil [l’ensemble des géants du secteur] nous a menti, cachant le fait qu’ils savaient depuis longtemps combien les énergies fossiles qu’ils produisaient étaient dangereuses pour notre planète », a déclaré le gouverneur de l’État, Gavin Newsom, dans un communiqué vendredi.

« La Californie agit pour que les gros pollueurs rendent des comptes », ajoute-t-il, en confirmant les plaintes.

Les représentants des entités visées n’ont pas immédiatement répondu à des demandes de réaction de la part de l’AFP.

Ces compagnies et leurs associés ont « intentionnellement minimisé les risques posés par les énergies fossiles à la population, alors qu’elles avaient connaissance du fait que leurs produits pouvaient conduire à un réchauffement climatique significatif », cela depuis les années 1950, souligne la plainte, selon le New York Times.

« Tromperies »

La Californie demande la création d’un fonds pour faire face aux dégâts futurs provoqués par le changement climatique dans cet État, victime d’incendies de forêt, inondations et autres phénomènes extrêmes alimentés par le réchauffement planétaire.

« Les dirigeants des compagnies pétrolières et gazières savent depuis des décennies que la dépendance aux énergies fossiles allait provoquer ces résultats catastrophiques, mais ils ont privé l’opinion et les responsables politiques de ces informations en promouvant activement de la désinformation sur le sujet », ajoute la plainte longue de 135 pages, selon le journal.

« Leurs tromperies ont retardé la réponse au réchauffement planétaire », avec « un coût élevé pour la population, les biens et les ressources naturelles, qui continue à peser chaque jour », poursuit le texte.

Depuis le début il y a six ans environ de la vague de plaintes de ce genre contre les firmes pétrolières et gazières, le secteur a cherché à contrer les attaques en jouant sur la procédure pour éviter des procès.

Mais cet effort a connu un revers majeur en mai dernier quand la Cour suprême américaine a dans deux cas refusé d’examiner un appel, laissant de ce fait les plaintes suivre leur cours en justice.

Les poursuites s’inspirent de celles engagées avec succès contre les géants du tabac, ou contre l’industrie pharmaceutique dans le cas de la prolifération des opioïdes.

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Semaine sur le climat Valérie Plante se rendra à New York

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Valérie Plante

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, sera à New York à l’occasion de la semaine sur le climat, la Climate Week, qui s’y tient jusqu’à dimanche.

Publié à 7h03

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La Presse Canadienne

Mme Plante participera, en tant que co-présidente, à une rencontre du comité directeur du réseau C40, qui réunit des villes engagées dans la transition écologique. Les maires de Londres, Paris, Tokyo, Buenos Aires, Nairobi et Dakar y prennent également part.

La mairesse reviendra notamment sur l’engagement de Montréal, une déclaration signée par 61 villes à l’occasion de la COP15 l’an dernier sur la préservation des écosystèmes.

Elle prononcera aussi un discours à la conférence annuelle du NASDAQ, avec pour objectif d’aborder la finance durable, mardi.

Dans le même thème, une table de discussion organisée par Montréal International, Finance Montréal et Investissement Québec International aura lieu. Mme Plante y prendra part avec une dizaine d’organisations.

« On ne parle plus de climat sans parler de finances. Et on ne doit certainement plus parler de finances sans parler du climat. La finance durable sera au cœur de cette mission, qui est une grande opportunité à saisir pour présenter les initiatives montréalaises, s’inspirer des meilleures pratiques et créer de nouveaux partenariats », a souligné la mairesse de Montréal, Valérie Plante, dans un communiqué.

Une annonce économique devrait avoir lieu mercredi, une entreprise annonçant son expansion à Montréal.

Mme Plante sera mercredi de passage au siège des Nations Unies pour une table ronde sur la transition écologique.

Elle ne sera pas la seule politicienne québécoise à New York cette semaine. Le premier ministre du Québec, François Legault, a été invité par le secrétaire général Antonio Guterres à assister à l’Assemblée générale des Nations unies et à participer au premier Sommet sur l’ambition climatique.

Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, y sera également toute la semaine.

Des discussions auront également lieu entre la mairesse de Montréal et le maire de New York, Eric Adams, afin d’échanger sur des sujets tels que la transition écologique, l’itinérance, le logement, le transport et la sécurité.

Mme Plante sera jeudi au Sommet mondial du Strong Cities Network, présidé par M. Adams. Elle doit prononcer l’allocution de clôture sur le thème « Renforcer la résilience et la cohésion sociale : le rôle des villes pour faire face à la polarisation ».

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François Legault à l’ONU Le Québec n’est pas un « leader » climatique, affirme Greenpeace

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Le premier ministre québécois, François Legault, et le ministre de l’Environnement, Benoit Charette

(New York) Alors que le premier ministre François Legault va parler d’environnement aux Nations unies à New York cette semaine, des voix s’élèvent au sein de groupes environnementaux pour souligner que le Québec doit en faire plus en matière de lutte aux changements climatiques.

Publié à 15h55

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Thomas Laberge La Presse Canadienne

Le responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada, Patrick Bonin, affirme être surpris que le premier ministre québécois ait été invité à s’exprimer dans le cadre du Sommet sur l’ambition climatique.

« L’ensemble de l’œuvre et de son bilan ne fait clairement pas du Québec un leader climatique. […] Les émissions augmentent dans les transports. Les émissions dans l’industrie, elles, ne sont pas en train de baisser non plus », soutient-il.

Le premier ministre Legault a été invité par le secrétaire général Antonio Guterres à assister à l’Assemblée générale des Nations unies et à participer au premier Sommet sur l’ambition climatique qui se tiendra mercredi.

« On est plus à l’heure des belles parades et de pavoiser. On est à l’heure de proposer des mesures supplémentaires et c’est ce qu’on veut voir de M. Legault », lance Patrick Bonin.

Vers une cible plus ambitieuse ?

Actuellement, l’objectif du Québec est de réduire de 37,5 % ses GES d’ici 2030. Selon la responsable pour le Québec du Réseau Action Climat Canada, Leïla Cantave, le Québec doit revoir sa cible à la hausse.

« Ces données se basent sur des recommandations GIEC de 2015. Ce qu’il a à faire c’est de mettre à jour cette cible de réduction. Nous, au Réseau Action Climat, on demande 65 % », explique celle qui est d’ailleurs présente à New York pour faire pression sur les décideurs politiques.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Le responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada, Patrick Bonin

Si on regarde les émissions au Québec, elles ne sont pas en train d’être réduites drastiquement et rapidement. Le Québec n’est pas en voie d’atteindre sa cible de 2030.

Patrick Bonin, de Greenpeace

Le Québec vise aussi la carboneutralité d’ici 2050.

M. Bonin reconnaît tout de même que le Québec a quelques bons coups à son actif en matière de lutte aux changements climatiques.

Il donne en exemple l’ajout de bornes pour les véhicules électriques ou encore la fin de l’exploration et l’exploitation pétrolière et gazière.

Il ajoute à cela le rejet du projet de GNL Québec au Saguenay ainsi que l’abandon du troisième lien autoroutier entre Québec et Lévis.

« Mais on est loin de la coupe aux lèvres à ce niveau-là, c’est certain », maintient-il.

François Legault et le ministre de l’Environnement, Benoit Charette – qui l’accompagne –, présenteront les grandes orientations du Québec en matière de lutte contre les changements climatiques et participeront à une table ronde avec les membres du Beyond Oil and Gas Alliance (BOGA), dont fait partie le Québec.

La présence du premier ministre Legault aux Nations unies est une première étape avant la 28e Conférence des parties sur le climat de l’ONU (COP 28), qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, aux Émirats arabes unis.

Le Sommet sur l’ambition climatique met à l’honneur les dirigeants d’États, de la société civile et des entreprises qui sont les « chefs de file dans la mise en place de mesures crédibles et concrètes visant à atteindre l’objectif de 1,5 degré Celsius de l’Accord de Paris et à apporter la justice climatique aux personnes touchées de plein fouet par la crise climatique », peut-on lire dans un document explicatif des Nations unies.

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Changements climatiques Québec doit freiner le transport par camion, plaide un comité consultatif

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Pour favoriser le transfert d’une partie « significative » du déplacement de marchandises du camion vers le train ou le bateau, le Comité consultatif sur les changements climatiques recommande l’imposition d’une contribution kilométrique pour le camionnage.

Faire payer l’industrie du camionnage les kilomètres parcourus sur les routes, développer le transport ferroviaire et maritime de marchandises ; Québec doit changer d’approche pour réussir à décarboner le secteur du transport lourd, plaide le Comité consultatif sur les changements climatiques dans un avis qui sera rendu public ce mercredi et que La Presse a obtenu.

Publié à 1h02 Mis à jour à 5h00

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Jean-Thomas Léveillé
Jean-Thomas Léveillé La Presse

Ce qu’il faut savoir

  • Québec doit développer le transport ferroviaire et maritime de marchandises et imposer une contribution kilométrique au camionnage pour réussir à décarboner le secteur du transport lourd, plaide le Comité consultatif sur les changements climatiques.
  • Le gouvernement doit aussi mettre en place des mesures favorisant la « sobriété matérielle » en diminuant la quantité de biens devant être transportés, comme l’économie circulaire, l’économie collaborative et l’écoconception.
  • Les émissions de gaz à effet de serre du transport par camion au Québec ont augmenté de 61 % de 1990 à 2021.

« Le système actuel de mobilité des marchandises n’est pas orienté vers l’efficacité énergétique et encore moins vers l’atteinte de la carboneutralité », écrit le comité indépendant chargé de conseiller le ministre québécois de l’Environnement, qui estime que la croissance des émissions de gaz à effet de serre (GES) de ce secteur reflète « la déficience des mesures mises en place » par Québec.

Bien que la Politique de mobilité durable – 2030 du gouvernement québécois s’inspire de l’approche internationalement reconnue « Réduire – Transférer – Améliorer », les mesures proposées relèvent essentiellement de la troisième et dernière étape, négligeant les deux premières, déplore l’avis.

Avant d’améliorer l’efficacité énergétique du transport de marchandises, comme Québec tente de le faire, il faut d’abord chercher à réduire les besoins en transports, puis opter pour des modes de transport moins énergivores pour répondre aux besoins qui demeurent, expliquent les auteurs.

« Une véritable vision du transport décarboné reste encore à mettre en œuvre, on n’a pas ça », a déclaré dans un entretien avec La Presse le professeur en économie de l’environnement à l’Université de Sherbrooke Alain Webster, qui préside le comité. « Il y a de l’ouvrage, le gouvernement doit innover. »

Faire payer les camions

Pour favoriser le transfert d’une partie « significative » du déplacement de marchandises du camion vers le train ou le bateau, le comité recommande l’imposition d’une contribution kilométrique pour le camionnage.

Une telle mesure diminuerait l’attrait financier du transport routier et lui ferait assumer les « coûts externes » qui lui sont associés, comme la dégradation des routes, la congestion, la pollution de l’air, la pollution sonore, les accidents et l’accélération des changements climatiques, explique l’avis.

Le transport lourd génère au Québec des coûts externes de 864 millions de dollars par année, dont 34 millions uniquement pour la portion de la route 138 entre Tadoussac et Sept-Îles, souligne l’avis, citant deux études, ajoutant que c’est l’ensemble des contribuables qui assument ces frais, tandis que les industries ferroviaire et maritime paient l’essentiel de leurs infrastructures.

« Ce n’est pas qu’on veut taxer plus, c’est qu’on veut que [la répartition des coûts] soit plus juste », a indiqué à La Presse Matthieu Mondou, responsable de la recherche et de la rédaction de l’avis, ajoutant qu’une telle mesure aurait l’effet positif de « libérer les voies » pour les automobilistes.

Stratégie ferroviaire et maritime

Québec devrait aussi mettre en œuvre une stratégie ferroviaire et maritime favorisant un important transfert modal, recommande l’avis, suggérant de prévoir des emplacements pour le déploiement de nouvelles liaisons ferroviaires, des installations portuaires régionales et des centres de transfert intermodal.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Québec doit développer le transport ferroviaire et maritime de marchandises et imposer une contribution kilométrique au camionnage pour réussir à décarboner le secteur du transport lourd, plaide le Comité consultatif sur les changements climatiques.

Le transport d’une même quantité de marchandise requiert 92 % moins de carburant en train qu’en camion, et 86 % moins en bateau, rappellent les auteurs, ajoutant que le nombre de travailleurs requis est également beaucoup moins élevé dans les secteurs maritime et ferroviaire.

Le transport par camion devrait quant à lui être réservé aux distances de moins de 200 kilomètres, ce qui répondrait aux enjeux d’autonomie liés à l’électrification de ces véhicules et rendrait le secteur plus attrayant en éliminant les longs déplacements, soutient le comité.

Les camions ne vont pas disparaître, ce n’est pas un appel contre ce type de transport, mais on peut l’utiliser de façon plus efficace.

Alain Webster, président du comité consultatif sur les changements climatiques

Québec peut aussi avoir un impact sur la réduction de la demande en transport en favorisant l’économie circulaire, l’économie collaborative et l’écoconception, qui favorisent la « sobriété matérielle » en diminuant la quantité de biens devant être transportés, souligne l’avis.

Il importe également d’optimiser le transport par camion pour réduire les déplacements à vide, qui représentent jusqu’à 37 % du total au Québec, selon une étude du ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec, ajoute le document.

« Cercle vicieux » à briser

Des décennies d’investissements gouvernementaux dans les infrastructures routières ont favorisé le développement du transport lourd par la route, menant à un « verrouillage logistique » qui s’autoalimente aujourd’hui, indique l’avis.

« En privilégiant le transport routier, au détriment des transports ferroviaire et maritime, les autorités publiques stimulent l’investissement des entreprises dans des entrepôts, dans des sites de production et dans des centres logistiques près des nouvelles infrastructures routières », ce qui fixe la demande et renforce l’avantage comparatif du camionnage, expliquent les auteurs.

Ce « cercle vicieux » n’est pas simple à briser, reconnaît Alain Webster, mais il démontre que des « investissements adéquats » pourraient avoir un impact positif sur le développement du transport maritime et ferroviaire.

Les véhicules lourds routiers du Québec ont émis 6,7 millions de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone (Mt éq. CO2) en 2021, soit 8,7 % des émissions totales de GES du Québec.

Il s’agit d’une augmentation de 61 % par rapport à leur niveau de 1990, nettement plus importante que l’augmentation de la population et du produit intérieur brut, alors que les émissions totales du Québec ont diminué de 8,1 % pendant la même période.

En savoir plus

  • 22 %
    Proportion de camions lourds parmi les véhicules empruntant le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, à Montréal (données de 2020)

Source : ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec

9 %
Proportion de camions lourds parmi les véhicules empruntant le pont Pierre-Laporte, à Québec (données de 2020)

Source : ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec

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Une histoire incroyable qui fait réfléchir…

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Planète bleue, idées vertes La Prairie retrouve son naturel

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

La végétation gagne du terrain autour de ce lac artificiel qui faisait autrefois partie d’un terrain de golf.

(La Prairie) Moins de tondeuse, plus de plantes indigènes : c’est le pari qu’a fait la Ville de La Prairie dans le cadre d’un projet pilote lancé cette année. Le gazon est coupé moins souvent, et des plantes attrayantes pour les pollinisateurs ont été semées près des arbres fruitiers.

Publié à 0h43 Mis à jour à 6h00

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Ariane Krol
Ariane Krol La Presse


Martin Chamberland
Martin Chamberland La Presse

En cette fin d’été, le contraste entre les différentes zones du parc du Rhône est frappant.

De chaque côté du chemin, le gazon raccourci chaque semaine joue sagement son rôle de pelouse.

Vers la gauche, des corolles roses, rouges, indigo et jaunes émergent de trois talles fleuries, semées ici pour attirer les insectes pollinisateurs vers les arbres fruitiers qui poussent à proximité.

Un peu plus loin, le long de la clôture, des tiges de verge d’or, d’aster, d’asclépiade et de rudbeckie se fraient un chemin à travers la verdure.

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Daniel Girard, conseiller en transition écologique à la Ville de La Prairie

Beaucoup d’espèces de plantes indigènes ont poussé naturellement, sans intervention. Peut-être qu’elles étaient en dormance dans le sol et sont ressorties spontanément.

Daniel Girard, conseiller en transition écologique à la Ville de La Prairie

Dans ce parc linéaire de 1,5 kilomètre qui faisait autrefois partie d’un terrain de golf, la nature reprend joyeusement ses droits. Même les cailloux qui enrochaient le pourtour de l’étang artificiel sont en train de disparaître sous la végétation. Des couleuvres y ont été vues à travers les herbes hautes.

Une économie de 60 000 $

« Le parc fait à peu près 65 000 mètres carrés, et il y en a environ 50 000 qu’on a laissé en renaturalisation », résume M. Girard.

Ces 50 000 mètres carrés n’ont pas vu la tondeuse cette année, tout comme quelque 30 000 mètres carrés supplémentaires répartis dans plus d’une dizaine d’autres terrains municipaux. Des miniprés fleuris destinés à attirer les pollinisateurs ont aussi été semés partout où la Ville avait planté des pruniers, poiriers et pommiers, soit une douzaine de sites.

« C’est dans un but de pollinisation, et d’embellir le paysage – surtout depuis la mi-juillet, c’est tout le temps en fleurs. On regarde la possibilité de le faire aussi pour les jardins communautaires. »

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Panneau explicant le rôle du pré fleuri

Outre les fleurs, La Prairie a pris soin de planter des affiches explicatives. « Moins de tonte, plus de vie » aide la faune, réduit les émissions de gaz à effet de serre, crée des îlots de fraîcheur et augmente la résistance des écosystèmes, indique un panneau fiché dans un carré de pissenlits.

En réduisant le nombre de tontes sur l’ensemble de son territoire (notamment grâce au mouvement Mai sans tondeuse) et en s’abstenant de couper la végétation sur environ 80 000 mètres carrés de terrains municipaux, La Prairie prévoit économiser environ 60 000 $ cette année. L’aménagement des prés fleuris et l’ajout de panneaux explicatifs sont donc « à coût nul ».

Des fleurs et des pots

L’initiative a suscité des éloges, mais aussi des questions et des plaintes, reconnaît M. Girard.

« Les prés fleuris, habituellement, les gens adorent ça. C’est beau, c’est défini, ça fait plus aménagé. »

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Dans les zones non tondues, par contre, « si les gens ne sont pas au courant, ils ont l’impression qu’on a abandonné la place ».

Certains vont dire qu’il y a des mauvaises herbes, comme le chardon : on ne l’aime pas dans notre jardin mais ici, les bourdons l’adorent.

Daniel Girard, conseiller en transition écologique à la Ville de La Prairie

Et « plus de vie » amène aussi bien des commentaires positifs que négatifs. Si l’abondance de papillons est bien accueillie, la présence de mulots et de couleuvres suscite moins d’enthousiasme.

« Il y a quand même un certain entretien qui se fait, on va peut-être tondre une fois par an, enlever les pousses d’arbres dont on ne veut pas », précise M. Girard, qui assure ne pas avoir vu d’herbe à poux ni de plantes envahissantes.

Avant de lancer le projet, le conseiller en transition écologique s’est informé auprès d’autres municipalités qui ont mené des projets de biodiversité, comme Candiac et Drummondville.

« On me disait toujours : “Ça s’est bien passé, les gens sont accueillants, mais il faut vraiment de la communication, de la communication, plus, plus, plus !” »

Une activité de type « BioBlitz », où les citoyens sont invités à inventorier la biodiversité en prenant des photos avec leur cellulaire, est notamment envisagée.

Et des résidants ayant exprimé le désir de rendre leur propre terrain à la nature, une réflexion sur la réglementation municipale est en cours. La Prairie, en effet, limite actuellement la hauteur du gazon à 15 centimètres et exige que les plans des potagers en façade soient approuvés par la Ville.

« J’ai fait une tournée du territoire pour voir des exemples, donc on va présenter ça à la Commission de l’environnement, un peu pour se donner des balises [sur] ce qui serait acceptable et ne l’est pas. »

Des microforêts pourraient aussi être implantées dans des quartiers où les arbres sont plus rares.

Lisez « Un Grand BioBlitz pour identifier les espèces en péril »

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I’m not really sure where to share this article, because it’s an environmental motive I’m putting it here, feel free to move it.


Action de militants environnementalistes Les pneus de dizaines de VUS dégonflés dans Outremont

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Après un appel du groupe militant Rage climatique, des pneus de dizaines de véhicules stationnés dans l’arrondissement d’Outremont, à Montréal, ont été dégonflés.

Des militants environnementalistes affirment avoir dégonflé les pneus de dizaines de VUS dans la nuit de mardi à mercredi à Montréal pour dénoncer la vente croissante des véhicules « énergivores et polluants. »

Publié à 9h15 Mis à jour à 11h11

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Mayssa Ferah
MAYSSA FERAHLA PRESSE

« Guerre à la culture du char », « des VUS mis hors d’état de nuire » : la nuit dernière, des militants répondant à l’appel du groupe Rage climatique ont endommagé les pneus de dizaines de véhicules stationnés dans l’arrondissement d’Outremont, à Montréal.

« Nous répondons à l’appel à l’action de perturbation de la semaine de la Rage climatique, qui vise à mettre de l’avant une écologie radicale, anti-oppressive, anticoloniale et anticapitaliste », affirme dans un communiqué une militante.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Un « constat d’infraction » a été remis aux véhicules visés.

Le groupe dit avoir dégonflé les pneus des véhicules en insérant une lentille dans la valve, entraînant ainsi le dégonflement du pneu sans l’endommager de façon permanente. Le collectif a également laissé des « constats d’infraction » pour dénoncer la « conduite d’un véhicule émettant un excédent de CO2 mettant en péril la vie humaine, animale et végétale ».

« La culture du char est enracinée profondément dans notre société, alors même qu’elle détruit des vies. Il est de notre devoir de riposter », explique le communiqué, qui n’est pas signé. Sur sa page Facebook, le groupe Rage climatique est décrit comme une coalition anticapitaliste et écologiste.

Enquête en cours

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) confirme avoir reçu un appel vers 7 h 30 en lien avec des méfaits sur plusieurs voitures dans le secteur d’Outremont.

« Lorsque les policiers arrivent sur les lieux, ils effectuent des vérifications dans le secteur et localisent de nombreux véhicules victimes des méfaits. Les enquêteurs sur les lieux devront effectuer des démarches d’enquête afin de localiser les propriétaires des véhicules concernés », précise l’agente relationniste Caroline Chèvrefils.

Selon les premières informations, les méfaits auraient possiblement été commis au courant de la nuit par un possible groupe d’individus ayant une certaine revendication sociale, et une note du groupe concerné a été laissée sur les véhicules concernés, précise le corps policier.

Il n’y a aucune arrestation à ce moment-ci et l’enquête est en cours.

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Milieux humides Les destructions illégales se multiplient

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Milieu humide au parc de la Frayère, à Boucherville. Plus de 3 millions de mètres carrés de ces milieux essentiels à la biodiversité ont été détruits sans autorisation au Québec entre 2018 et 2022, selon des chiffres obtenus par La Presse.

Les destructions illégales de milieux humides se multiplient dans toutes les régions du Québec même si ceux-ci sont essentiels à la biodiversité et à la lutte contre les changements climatiques. Entre 2018 et 2022, ce sont 3,3 millions de mètres carrés qui ont été rayés de la carte sans la moindre autorisation, a appris La Presse.

Publié à 0h47 Mis à jour à 5h00

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Éric-Pierre Champagne
Éric-Pierre Champagne La Presse

En quatre ans, c’est donc une superficie équivalant à une fois et demie celle du parc du Mont-Royal qui a été détruite sans aucune autorisation ministérielle, révèlent des données du ministère québécois de l’Environnement, obtenues par La Presse en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels.

Toutes les régions sont touchées, même Montréal et Laval, où les milieux humides sont de plus en plus rares.

Les milieux humides jouent pourtant un rôle essentiel dans un contexte de lutte contre les changements climatiques, puisqu’ils captent d’importantes quantités de carbone, en plus d’assurer de nombreux services écosystémiques.

Selon le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE), l’ampleur des superficies détruites illégalement au Québec est un « désastre écologique ».

Cette superficie est importante : elle représente en effet 22 % des superficies remblayées en toute légalité avec l’aval du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) depuis 2017.

Depuis six ans, le MELCCFP réclame en effet une compensation financière aux promoteurs qui veulent remblayer des milieux humides pour réaliser leurs projets. Une destruction est illégale lorsqu’un promoteur n’a fait aucune demande préalable auprès du Ministère. Selon une récente enquête du Journal de Montréal, Québec accepte 98 % des demandes qui lui sont présentées.

Toutes les régions touchées

C’est dans la région des Laurentides (632 598 m⁠2) que l’on retrouve la plus importante superficie détruite, suivie de la Montérégie (606 882 m⁠2) et de l’Estrie (536 576 m⁠2). Au total, ce sont 3 283 468 m⁠2 de milieux humides qui ont été détruits illégalement entre 2018 et 2022. Les promoteurs délinquants ont reçu un avis de non-conformité du MELCCFP. La Presse n’a pas été en mesure de confirmer combien avaient fait l’objet d’une sanction administrative pécuniaire ou avaient été condamnés à payer une amende à la suite d’une enquête pénale.

Dans un rapport accablant dévoilé en avril dernier, le Vérificateur général du Québec relevait plusieurs lacunes dans la gestion du ministère de l’Environnement pour la conservation des milieux humides. Le rapport signalait entre autres que le Ministère ne possède pas toutes les informations concernant les milieux détruits illégalement, « telles que la superficie détruite et la remise en état des milieux par la suite ».

Ces milieux détruits s’ajoutent à ceux dont le remblayage a été autorisé par le MELCCFP en échange d’une compensation financière.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Vue d’un milieu humide restauré dans le parc de conservation du ruisseau de Feu, à Terrebonne

Depuis l’entrée en vigueur de la Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques, en 2017, Québec a autorisé la destruction de 14,9 millions de mètres carrés de milieux humides, dont 5,8 millions de mètres carrés ont été compensés par une contribution financière ou des travaux de restauration.

En date du 31 mars dernier, plus de 116 millions dollars avaient ainsi été versés au Fonds de protection de l’environnement et du domaine hydrique de l’État.

Les sommes recueillies doivent servir à des projets de création ou de restauration de milieux humides.

Au 31 mars dernier, moins de 2 % des sommes recueillies avaient été dépensées pour créer de nouveaux milieux humides.

« Un désastre écologique »

« C’est intolérable. C’est un désastre écologique qui survient en pleine crise de la biodiversité », a réagi Marc Bishai, avocat au CQDE, en prenant connaissance des chiffres obtenus par La Presse. « C’est ahurissant comme chiffre, c’est énorme. Ça montre qu’il est urgent de renforcer la capacité d’action du Ministère. »

Selon Me Bishai, le MELCCFP doit absolument se donner les moyens de réaliser son mandat. « Il manque de ressources, d’inspecteurs. Le Ministère utilise-t-il tous les outils à sa disposition ? », demande-t-il aussi, faisant référence notamment aux poursuites pénales, sous-employées, selon lui.

« C’est pire que ça, en réalité », croit la biologiste Kim Marineau, présidente de la firme Biodiversité conseil, qui compte 30 ans d’expérience dans le milieu.

Selon Mme Marineau, les chiffres dévoilés par le Ministère ne représentent que la pointe de l’iceberg puisqu’ils tiennent seulement compte des infractions constatées par les inspecteurs du MELCCFP.

Kim Marineau ne s’est d’ailleurs pas montrée surprise par les chiffres obtenus par La Presse. « On le faisait autrefois [détruire des milieux humides], on le fait encore. La nouvelle loi sur les milieux humides [entrée en vigueur en 2017], ça n’a pas changé la mentalité des gens. Tout ce qu’ils veulent savoir [les promoteurs], c’est combien ça va leur coûter. Les compensations [exigées par le Ministère], ce n’est pas assez cher, ce n’est pas dissuasif. »

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Fossé de drainage creusé sans autorisation à Longueuil, en 2020, dans l’habitat de la rainette faux-grillon, une espèce menacée

De son côté, le directeur général de la Société pour la nature et les parcs au Québec, Alain Branchaud, persiste et signe : les contrevenants devraient être empêchés de soumettre de nouvelles demandes pour remblayer des milieux humides.

Les délinquants, il faut les restreindre dans leur capacité de faire des demandes. Ne pas pouvoir demander d’autorisation pendant deux, trois ans, ça fait réfléchir.

Alain Branchaud, directeur général de la Société pour la nature et les parcs au Québec

En réponse aux questions de La Presse, le porte-parole du MELCCFP, Frédéric Fournier, a précisé que « lorsqu’un manquement à la loi est constaté, plusieurs outils d’intervention sont disponibles et applicables selon la gravité des manquements. Parmi ceux-ci, notons les avis de non-conformité, les sanctions administratives pécuniaires, les poursuites pénales ou tout autre recours administratif comme les avis d’exécution ou les ordonnances ».

M. Fournier ajoute que le Ministère est aussi en mesure d’exiger plus rapidement des correctifs auprès des délinquants depuis l’entrée en vigueur, en avril 2022, de la Loi visant principalement à renforcer l’application des lois en matière d’environnement et de sécurité des barrages, à assurer une gestion responsable des pesticides et à mettre en œuvre certaines mesures du Plan pour une économie verte 2030 concernant les véhicules zéro émission.

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C’est dans le détail que l’on constate l’indolence crasse du Ministère de l’Environnement qui néglige totalement son mandat de protéger justement notre environnement et la biodiversité pour les générations futures.

Tandis que le climat s’alourdit et cause de plus en plus de dommages à la propriété et aux villes, le gouvernement abandonne ses responsabilités aux profits de promoteurs délinquants qui continuent à détruire l’équilibre de la nature comme si c’était une nuisance.

Si le message ne passe pas au niveau des autorités et que cette dernière abdique son rôle de protecteur, qui le fera?

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On voit bien à quel point tout est relié en environnement et que personne n’est à l’abri des conséquences d’une catastrophe écologique prenant place à des milliers de kilomètres de distance.

Si les pays ne corrigent pas vigoureusement leurs actions contre-nature tandis qu’il est encore temps, ce sont les générations futures qui paieront chèrement pour notre manque totale de respect vis à vis de notre unique petite planète. :grimacing:

Les villes n’ont aucun pouvoir via leurs règlements d’urbanisme? Quand je vois la ville de Laval zoner un milieu humide comme zone à développer, la faute ne leur revient pas à tout le moins partiellement?

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Contenants de boissons La consigne passera à 10 ¢ le 1er novembre

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

À partir du 1er novembre prochain, la consigne passera à 10 ¢ pour la plupart des contenants de boissons prêtes à boire.

La consigne sur la plupart des contenants de boissons passera à 10 ¢ le 1er novembre et sera élargie à la totalité des contenants en aluminium de 100 millilitres (ml) à 2 litres (L), comme les canettes de jus ou d’eau pétillante, première étape de la modernisation du système québécois de consignation.

Mis à jour hier à 16h00

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Jean-Thomas Léveillé
Jean-Thomas Léveillé La Presse

Ce qu’il faut savoir

La consigne sur la plupart des contenants de boissons prêtes à boire passera à 10 ¢ le 1er novembre, sauf pour les contenants de verre de 500 ml à 2 L, dont la consigne sera de 25 ¢.

La consigne sera élargie à tous les contenants en aluminium de 100 ml à 2 L.

L’élargissement de la consigne aux autres contenants de boissons de 100 ml à 2 L entrera quant à elle en vigueur en mars 2025.

Pour la majorité des canettes de boissons gazeuses et de bières, il s’agit donc d’une majoration de la somme payée lors de l’achat et remboursée lors du retour du contenant ; seules les grandes canettes de bière verront la consigne diminuer – les gens qui en ont en leur possession auront jusqu’au 15 novembre pour se faire rembourser la somme actuelle.

Cette uniformisation est mise en place pour simplifier le système de consigne, a expliqué jeudi Normand Bisson, président-directeur général de l’Association québécoise de récupération des contenants de boissons (AQRCB), l’organisme chargé de l’élargissement de la consigne.

Seule exception : la consigne sur les contenants de verre de 500 ml à 2 L sera de 25 ¢.

Il faudra toutefois attendre 16 mois de plus pour que les bouteilles de vin et les contenants multicouches, qui servent notamment pour le lait et les jus, soient eux aussi consignés ; l’élargissement de la consigne à l’ensemble des contenants de « boisson prête à boire » de 100 ml à 2 L entrera en vigueur le 1er mars 2025.

Lieux de retour

Les équipements déjà en place chez les détaillants seront en mesure de recevoir les 300 millions de contenants supplémentaires, annuellement, que l’élargissement du 1er novembre générera, prévoit l’AQRCB.

« Durant l’année 2024, il y aura l’installation de nouveaux équipements en prévision de l’élargissement en 2025 », ajoute Normand Bisson.

En revanche, la réforme de la consigne prévoit que les détaillants dont l’établissement a une superficie inférieure à 375 mètres carrés (m2) ne seront plus tenus de reprendre les contenants consignés.

« On serait heureux qu’ils continuent de participer au système, pour une transition harmonieuse, et même dans le futur », a indiqué M. Bisson.

Cela serait particulièrement important dans de petites communautés où le seul commerce aurait moins de 375 m⁠2, afin de permettre aux habitants de retourner leurs contenants près de chez eux.

Tous les détaillants qui participent doivent reprendre l’ensemble des contenants consignés, on ne peut pas faire de discrimination selon les marques ou le type de matière.

Normand Bisson, président-directeur général de l’AQRCB

Un détaillant qui ne reprendrait plus les contenants consignés aurait l’obligation d’indiquer où se trouvent les points de retour les plus proches.

Les détaillants dont le commerce a une superficie supérieure à 375 m⁠2 auront quant à eux l’obligation de reprendre les contenants soit directement dans leurs installations, soit dans des installations distinctes, mais à proximité, ce qui permettra par exemple à des commerces situés dans un même secteur de se regrouper pour gérer ensemble un lieu de retour unique.

Par ailleurs, les fabricants n’auront plus l’obligation d’apposer la mention « Consignée Québec Refund » sur les contenants.

Élargissement jugé trop timide

L’élargissement qui entrera en vigueur ne va « pas aussi loin que ça aurait pu aller », a déclaré à La Presse Karel Ménard, directeur général du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets.

Les bouteilles d’eau en plastique auraient pu être incluses dans l’élargissement qui entrera en vigueur le 1er novembre, fait-il valoir, soulignant qu’elles sont faites de la même matière que les bouteilles de boissons gazeuses déjà consignées – le polytéréphtalate d’éthylène (PET), le plastique portant le numéro 1.

« Ça représente 1,2 milliard de contenants [par année], qui sont déjà acceptés par les gobeuses », plaide M. Ménard, ajoutant que les assujettir à la consigne aurait contribué à en réduire la consommation et à en augmenter le recyclage. « Le gouvernement a raté une belle occasion », dit-il.

L’organisation craint aussi que la seconde phase de la réforme de la consigne, prévue en mars 2025, soit à nouveau reportée sous la pression des opposants.

L’élargissement de la consigne voulu par le gouvernement de François Legault devait initialement entrer en vigueur à l’automne 2022 ; il avait ensuite été reporté d’un an, puis il avait été décidé de l’implanter graduellement.

« Ce ne sera pas [en] 2025 », avait déclaré à La Presse le ministre de l’Environnement Benoit Charette, en avril, avant de se rendre aux arguments des détaillants qui réclamaient plus de temps pour implanter le nouveau système.

Une campagne d’information sera lancée prochainement pour informer le public sur les changements qui entreront en vigueur le 1er novembre, indique l’AQRCB.

Le site web Consignaction, qui explique le fonctionnement actuel de la consigne, sera mis à jour d’ici là, promet l’organisme, qui invite entre-temps les gens à consulter son propre site.

Une version précédente de ce texte indiquait erronément que la consigne s’appliquerait le 1er novembre à l’ensemble des contenants de « boisson prête à boire » en aluminium de 200 ml à 2 L, alors qu’il s’agit plutôt des contenants de 100 ml à 2 L.

Qu’est-ce que l’AQRCB ?

L’Association québécoise de récupération des contenants de boissons est l’organisme créé par les entreprises et organisations qui mettent sur le marché les boissons dont les contenants seront assujettis à la consigne élargie et qui sont chargées de mettre en place ce système, en vertu du principe de la responsabilité élargie des producteurs voulu par le gouvernement. Elle regroupe l’Association des brasseurs du Québec, le Conseil des industriels laitiers du Québec, l’Association des négociants embouteilleurs de vin, le Conseil de la transformation alimentaire du Québec et l’Association canadienne des boissons.

En savoir plus

  • 5 milliards
    Nombre anticipé de contenants consignés qui seront retournés chez les détaillants lorsque l’élargissement sera complet en 2025, soit le double du nombre actuel

Source : AQRCB

90 %
Taux de récupération des contenants consignés que l’élargissement de la consigne devrait permettre d’atteindre, contre 73 % actuellement

Source : AQRCB

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Planète bleue, idées vertes Moins d’avions pour un ciel plus paisible

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Afin de diminuer la pollution sonore, le Canada doit envisager des pénalités pour les vols non urgents en dehors des heures normales, selon Tony Leroux, professeur titulaire à la faculté de médecine de l’Université de Montréal.

Aux Pays-Bas, l’un des aéroports les plus achalandés du monde a décidé de tenir tête au puissant secteur de l’aéronautique en mettant de l’avant des mesures visant à diminuer la pollution sonore.

Publié à 1h17 Mis à jour à 6h00

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Sara Champagne
Sara Champagne La Presse

Le gouvernement néerlandais a adopté un plan pour diminuer de près de 10 % le nombre de décollages et d’atterrissages. Concrètement, le nombre maximum de vols par an à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol pourrait passer de 500 000 à 452 500 à partir de novembre 2024, a précisé l’exécutif du gouvernement qui a dû défendre sa décision jusqu’en Cour d’appel face à la grogne du secteur aéronautique.

Dans plusieurs quartiers densément peuplés de l’île de Montréal, le bruit provenant du ciel est abrutissant. « Particulièrement la nuit », déplore Pierre Lachapelle, un résidant d’Ahuntsic qui milite depuis 10 ans au sein du regroupement « Les pollués de Montréal-Trudeau. »

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Pierre Lachapelle, du regroupement Les pollués de Montréal-Trudeau

Le ciel est devenu une véritable passoire, c’est un bar ouvert, avec des avions qui vont dans tous les sens.

Pierre Lachapelle, résidant d’Ahuntsic

Lui et son équipe de citoyens réclament l’application d’un couvre-feu complet la nuit, à partir de 23 h jusqu’à 7 h le matin. Ils ont installé des stations pour mesurer la pollution sonore avant d’obtenir finalement, en 2018, une autorisation d’action collective. Aujourd’hui, ils documentent ce bruit en se gardant le droit d’aller devant les tribunaux.

Tony Leroux, professeur titulaire à la faculté de médecine de l’Université de Montréal, consacre ses travaux de recherche aux effets du bruit sur l’audition et la santé. Il estime qu’il serait temps que le Canada envisage des pénalités pour les vols non urgents en dehors des heures normales.

« Il y a un bruit qui rend sourd, et il y a un bruit qui a un effet sur la santé. On parle de 80 décibels et plus sur une longue période, pour un effet sur l’audition. Mais quand on parle d’un bruit environnemental, par exemple pour réveiller quelqu’un au beau milieu de la nuit, dans sa chambre, on parle de 30 à 35 décibels. Les avions sont des sources intermittentes de bruit, provoquant des éveils soudains. C’est reconnu qu’ils ont un impact sur la qualité du sommeil, sur la santé cardiovasculaire, sur la régulation des hormones du stress. »

À l’aéroport Montréal-Trudeau (YUL), le trafic aérien a repris de plus belle depuis la fin du confinement, avec une prévision de près de 20 millions de passagers en 2023.

À la direction d’Aéroports de Montréal (ADM), le porte-parole Éric Forest indique qu’il existe des mesures d’atténuation du bruit. Et qu’il y a « un plan pour mettre en place plusieurs mesures afin de poursuivre la réduction des impacts sonores auprès des communautés riveraines ».

À l’heure actuelle, les gros jets de plus de 45 000 kilogrammes (un Airbus 319 pèse 35 400 kg) doivent voler durant les heures normales, de 7 h à minuit, pour les décollages, et de 7 h à 1 h pour les atterrissages. Toutefois, l’ADM se garde le pouvoir d’accorder des exemptions pour des urgences médicales, des retards ou de mauvaises conditions météorologiques.

Aéroport Montréal Saint-Hubert

Sur la Rive-Sud, les citoyens sont nombreux à être dérangés par le bruit provenant de l’aéroport Montréal Saint-Hubert (YHU). Le « Comité anti-pollution des avions Longueuil » veut limiter l’impact de l’expansion des activités aéronautiques. Jadis une petite école de pilotage, l’aéroport est devenu une plaque tournante du transport vers le nord du Québec.

Au printemps 2022, des consultations publiques ont eu lieu avec l’appui du député bloquiste Denis Trudel. Selon lui, les citoyens ne veulent rien savoir d’un aéroport international, avec des destinations soleil.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Les citoyens de la Rive-Sud ne veulent d’un aéroport international, selon le député bloquiste Denis Trudel.

« Ce n’est pas normal qu’un aéroport ne compense pas son empreinte carbone, affirme le député joint par téléphone. En même temps, ça n’a pas d’allure de payer 2000 $ pour un vol vers l’Abitibi. Maintenant, il me semble qu’on peut offrir des vols de façon écoresponsable. Et en ce sens, l’aéroport a accepté d’installer des stations de bruit pour qu’on mesure en temps réel ce qui vole au-dessus de nos têtes. Je milite entre autres pour qu’on déménage les écoles de pilotage. »

Membre du Comité anti-pollution des avions Longueuil, Marie-Pierre Brunelle demeure réaliste.

« La demande des grands acteurs économiques est forte. Montréal-Trudeau (YUL) roule à plein régime. On a approché les élus pour leur parler des vols de nuit. Mais le lobby de l’aéronautique est fort au Québec. Le nerf de la guerre, c’est l’argent. Et, à ce jour, ça n’existe pas, un avion commercial silencieux. »

Exposition au bruit

L’Agence européenne pour l’environnement (AEE) estime que l’exposition à long terme au bruit dans l’environnement provoque 12 000 décès prématurés et contribue à l’apparition de 48 000 nouveaux cas de maladies cardiaques ischémiques chaque année en Europe. Ces bruits comprennent ceux provenant de l’aviation, également des axes routiers, des chemins de fer et de l’industrie.

Source : AEE

Amsterdam-Schiphol

Au regard des destinations et correspondances, l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol est le deuxième aéroport mondial et est également au troisième rang des aéroports les plus fréquentés à l’échelle mondiale.

Source : Forum Économique Mondial (FEM)

En savoir plus

  • 1 tonne
    Un vol aller entre Montréal et Paris pour une personne représente à lui seul environ une tonne d’équivalent CO2.

Source : Centre international de référence sur l’analyse du cycle de vie et la transition durable (CIRAIG)

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Montréal aménagera 30 parcs « éponges » d’ici deux ans


Éric-Pierre Champagne La Presse
Publié à 7h46


PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE
La Place des Fleurs-de-Macadam, sur l’avenue du Mont-Royal

Montréal prévoit aménager 30 parcs et 400 trottoirs « éponges » sur son territoire au cours des deux prochaines années. Ces initiatives visent à réduire les impacts des changements climatiques dont les manifestations sont de plus fréquentes.

La Ville de Montréal va annoncer mardi qu’elle ajoutera une trentaine de parcs « éponges » aux sept déjà aménagés sur son territoire depuis 2022. Les 400 trottoirs « éponges » totaliseront 8500 m2 d’infrastructures vertes et permettront de retenir l’équivalent en eau de trois piscines olympiques, estime la Ville.

Selon l’Institut climatique du Canada, chaque dollar investi dans des mesures d’adaptation aux changements climatiques permet d’économiser entre 13 $ et 15 $ en réduisant les impacts d’évènements météo extrêmes.

Plus de détails à venir.

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