Corridor ferroviaire en Gaspésie

Les trains de marchandises seront de retour à Gaspé en 2026, promet Québec

Le troisième tronçon du chemin de fer gaspésien, propriété de Québec, s’étend sur 127 kilomètres.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

Radio-Canada

Publié hier à 14 h 29

Alors que le provincial n’avançait plus de date butoir depuis 2022 pour un retour des trains de marchandises jusqu’à Gaspé, voilà que Québec s’engage à ce que le chemin de fer gaspésien soit réhabilité dans son entièreté en 2026.

La ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, a annoncé un investissement de 518 millions de dollars pour la réfection du troisième et dernier tronçon entre Port-Daniel–Gascons et Gaspé.

Ces fonds serviront notamment à effectuer des travaux d’enrochement, qui devraient débuter cette année. La réhabilitation complète du chemin de fer de la Gaspésie, elle, aura nécessité un investissement total de 870 millions de dollars.

Une aide financière de 21 millions de dollars est par ailleurs accordée à la Société du chemin de fer de la Gaspésie (SCFG) pour qu’elle poursuive l’exploitation, le développement et l’entretien du corridor ferroviaire.

« C’est une excellente nouvelle pour nous. Ça fait des années, voire des décennies, qu’on travaille sur ce dossier-là. »

— Une citation de Daniel Côté, maire de Gaspé

Le maire de Gaspé, Daniel Côté, assure que ces investissements vont permettre de bénéficier d’une infrastructure durable qui pourrait être maintenue pendant plus d’une centaine d’années. Ce sont des investissements qui sont durables. Ça dure pas mal plus longtemps un investissement ferroviaire qu’un investissement routier, fait-il valoir.

De nombreux élus étaient présents pour l’annonce prévue par Québec, dont le maire de Gaspé, Daniel Côté.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

C’est un outil de développement économique pour une région comme la nôtre, rappelle quant à lui Éric Dubé, préfet de la MRC

de Bonaventure et président de la SCFG

. Les impacts économiques vont être très grands, a-t-il renchéri.

L’année dernière, un rapport réalisé par la firme Lelièvre Conseils Développement des Régions à la demande du Comité citoyen pour le développement de Gaspé et Solidarité Gaspésie pointait du doigt le manque de volonté politique du provincial dans le dossier de la réhabilitation du chemin de fer régional.

Éric Dubé est maire de New Richmond et préfet de la MRC de Bonaventure. Il est également président de la Société du chemin de fer de la Gaspésie.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

En entrevue à Bon pied, bonne heure mercredi matin, le président de cette firme, Gaétan Lelièvre, n’a pas caché sa joie quant à l’annonce, qu’il a qualifié de certaine surprise.

Désormais conseiller en développement régional, Gaétan Lelièvre a notamment été député de Gaspé et ministre délégué aux Régions. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

C’est surtout l’échéancier de 2026 qui me satisfait parce qu’on parlait de plus en plus de 2028 à 2030, se réjouit-il, ajoutant néanmoins que les réfections effectuées sur le deuxième tronçon ont accusé deux ans de retard. Selon M. Lelièvre, atteindre la cible de 2026 est audacieux et optimiste, mais pas irréalisable.

« Je crois que tout est faisable si la volonté est au rendez-vous et honnêtement, elle semble l’être. »

— Une citation de Gaétan Lelièvre, président de Lelièvre Conseils Développement des Régions

Un retour de VIA Rail?

Les trains de passagers ne sont plus en service depuis août 2013.

L’annonce de mardi ouvre toutefois la porte au retour de VIA Rail en région puisque la société d’État avait indiqué qu’une telle éventualité serait envisagée une fois le chemin de fer sécuritaire et fonctionnel jusqu’à Gaspé.

Cela va faire partie des prochaines étapes de discuter avec le ministère des Transports et VIA Rail pour le retour du train de passagers le plus rapidement possible, a indiqué Éric Dubé.

La ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, a procédé à l’annonce à la gare intermodale de Gaspé, mardi après-midi.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

Sur le premier tronçon actuellement, ce sont des marchandises qui circulent, mais c’est sûr qu’instinctivement, on aimerait tous que les passagers puissent reprendre le train. C’est l’objectif!, mentionne la ministre des Transports et de la Mobilité durable. Selon Geneviève Guilbault, les discussions avec le transporteur vont très bien et se poursuivront.

Le maire de Gaspé a tenu à rappeler, mardi, les promesses de VIA Rail. Je compte sur leur bonne volonté pour qu’ils reviennent, lance Daniel Côté, ajoutant que le transport passager constitue un service essentiel en Gaspésie.

Avec les informations de Jean-François Deschênes, Marguerite Morin et Véronique St-Onge

À lire aussi :

302 M$ d’ici 2025 pour les transports en Gaspésie et aux Îles

5 « J'aime »

Le train de Montréal à Gaspé reviendra en 2026

Bonne nouvelle pour les Montréalais qui souhaiteront visiter la Gaspésie sans devoir conduire. En 2026, le train Montréal-Gaspé devrait reprendre du service grâce à un investissement du gouvernement du Québec.

Le Chaleur, nom de la liaison ferroviaire, avait vu son tracé être réduit en 2011 avant que le service ne soit complètement suspendu en 2013. La cause de cet arrêt? Le mauvais état des voies ferrées entre Port-Daniel–Gascons et Gaspé. Depuis dix ans, le projet était donc presque au point mort jusqu’à ce que le ministère du Transport et de la Mobilité durable (MTMD) annonce, mardi, des investissements afin de réhabiliter les rails du chemin de fer gaspésien.

Le retour de ce train représente un investissement de 870 M$ de la part de Québec. La mobilisation était importante dans la péninsule pour que le train reprenne du service. Il amenait des touristes, représentait une option de transport plus écologique que la voiture et permettait aux étudiants gaspésiens d’aller étudier dans les centres urbains, fait valoir la Coalition des Gaspésiens pour le retour du train de passagers.

Le train Montréal-Gaspé passait et passera de nouveau par un grand nombre de villages et villes touristiques de la région. Parmi celles-ci, on compte Carleton-sur-Mer, Bonaventure, New Richmond, New Carlisle, Percé et, bien sûr, Gaspé. Sur le tracé, on retrouve trois parcs nationaux gaspésiens à proximité, dont celui du Rocher-Percé et de l’île Bonaventure et celui de Forillon.

4 « J'aime »

Améliore le s’il vous plaît via et Québec. Un fois par jour au moins avec une horaire utile pour les gens de la bas saint Laurent.

1 « J'aime »

Québec lance un appel d’offres lié au dernier tronçon du chemin de fer de la Gaspésie


Dennis Jarvis, archives Wikimedia Commons
En 2010, le train de VIA Rail « Le Chaleur » traverse un pont à Grande-Rivière.

Pierre Saint-Arnaud - La Presse canadienne
17 h 40
Transports / Urbanisme

La réhabilitation du dernier tronçon du chemin de fer de la Gaspésie commence à prendre forme avec le lancement, vendredi, d’un appel d’offres visant neuf structures situées entre Port-Daniel-Gascons et Gaspé.

Le premier ministre François Legault était à New Carlisle, où se déroulent les travaux de réhabilitation sur le deuxième des trois tronçons de la voie ferrée, pour annoncer le lancement de cet appel d’offres, qui comprend notamment la réfection de deux ponts et la reconstruction complète de deux autres ponts.

Il s’agit du premier de quatre appels d’offres pour ce dernier tronçon qui toucheront en tout 17 ponts, deux murs de soutènement, plusieurs ponceaux et le déplacement de la voie ferrée là où l’érosion l’oblige.

La réhabilitation du chemin de fer de la Gaspésie, réclamée depuis plusieurs années par la région, devrait être complétée en 2026 et aura nécessité des investissements évalués jusqu’ici à 871 millions $.

Pour François Legault, cet investissement s’inscrit directement dans la réduction des gaz à effet de serre. « Au Québec, c’est encore un peu les champions du camion. Un train émet, pour des mêmes tonnes de matériaux déplacés, 80 % moins de GES que des camions. »

Le premier ministre a également évoqué les nouvelles technologies à venir, rappelant les projets dans Charlevoix « pour avoir éventuellement des locomotives, donc des trains, qui sont à hydrogène vert, donc zéro GES. Le train c’est l’avenir. »

Le premier tronçon, entre Matapédia et Caplan, est déjà en exploitation et la liaison Caplan-Port-Daniel-Gascons, où les travaux se poursuivent, doit être mise en service l’an prochain.

Les travaux sont importants puisque la voie ferrée a longtemps été laissée à l’abandon. Dans certains cas, c’est l’érosion de falaises qui oblige des travaux, parfois la voie ferrée doit être déplacée et la quasi-totalité des structures nécessite des travaux de réfection ou de reconstruction.

Et plus on avance, plus ça coûte cher. Le premier tronçon de 118 kilomètres entre Matapédia et Caplan a nécessité un déboursé de 54,5 millions $, alors que celui, beaucoup plus court, de 65 kilomètres entre Caplan et Port-Daniel-Gascons a requis près de 300 millions $. C’est toutefois la dernière portion, qui est aussi la plus longue à 139 kilomètres, entre Port-Daniel-Gascons et Gaspé, qui exigera les plus importants investissements, soit un peu plus de 517 millions $.

Québec s’est porté acquéreur du chemin de fer en 2015 tout en conservant la Société du chemin de fer de la Gaspésie comme gestionnaire et exploitant.

Pour le moment, la voie ferrée est destinée au transport de marchandises, mais le premier ministre a dit avoir bon espoir que, d’ici à la mise en service complète du tronçon de 322 kilomètres en 2026, des ententes pourront être conclues avec Via Rail afin d’assurer un service passager jusqu’à Gaspé.

Mais il tient à l’échéancier de 2026, car il s’inscrit dans son agenda politique. « C’est un engagement et c’est un engagement qu’a pris aussi Geneviève Guilbault, la ministre des Transports. Comme vous le savez, il y a une élection générale à l’automne 2026, donc on veut que ce soit fait avant l’élection. »

Toujours dans le domaine des transports, François Legault a aussi été interrogé sur l’abandon de certaines dessertes aériennes régionales.

Sa réponse a été sans équivoque. Il n’est pas question de laisser une seule région sans desserte aérienne. « Je considère que c’est un service essentiel de desservir en avion nos régions. »

M. Legault a expliqué que la décision d’abandonner le service chez certaines compagnies aériennes était liée à la fin du programme de soutien mis en place à la suite de la pandémie, mais que d’autres programmes s’en viennent.

« Ce qu’on essaie de négocier actuellement avec différentes compagnies aériennes, c’est une entente de trois à cinq ans où on donnerait une subvention annuelle en échange d’une garantie de service à maximum 500 $ aller-retour à chaque jour. »

« Je veux que tous les aéroports régionaux soient desservis de façon quotidienne », a-t-il affirmé avec fermeté, ajoutant que Québec allait « mettre l’argent qui est nécessaire parce que ce n’est pas toujours rentable pour les compagnies aériennes de le faire ».

3 « J'aime »

Le train gaspésien sur les rails, si la nature le veut


Photo: Jean-Louis Bordeleau, Le Devoir
Des dizaines et des dizaines de ponts doivent être réhabilités avant que le train ne circule à nouveau en Gaspésie.

Jean-Louis Bordeleau
à Chandler
Initiative de journalisme local
27 janvier 2024
Économie

Voyager en train en Gaspésie pourrait bientôt devenir possible. Les derniers contrats sont en voie d’être accordés pour la réhabilitation du rail reliant Gaspé à la baie des Chaleurs. Tout est donc prêt pour une ouverture en 2026… à moins que la mer n’en décide autrement.

Quelque 320 km de rail. Neuf cents ponceaux. Quatre-vingt-treize structures de pont. Près d’un milliard de dollars de fonds publics. La ligne d’arrivée apparaît enfin pour la restauration du chemin de fer en Gaspésie. Les derniers appels d’offres sont enfin sortis, pour le dernier tronçon, soit celui entre la cimenterie de Port-Daniel et Gaspé. Le premier de ces derniers appels d’offres s’est terminé jeudi, et le reste devrait suivre sous peu.

Se concluront alors l’ensemble des contrats de réhabilitation de ce chemin de fer bâti à la fin des années 1800 et tombé en désuétude à la fin des années 1960.

Des malversations au moment de sa construction avaient provoqué un scandale et la chute du gouvernement d’Honoré Mercier, en 1891. Mais les estimations de sa réhabilitation au XXIe siècle restent dans les prix pour l’instant. « Je n’ai pas le choix de dire que ça va bien », lance Éric Dubé, président de la Société de chemin de fer de la Gaspésie, le gestionnaire et exploitant du circuit.

Les derniers appels d’offres ont même été remportés « un peu en dessous » des estimations du ministère, selon celui qui est également maire de New Richmond et qui surveille étroitement Québec dans sa gestion des finances. « On est agréablement surpris. »

Un premier tronçon, reliant la cimenterie de Port-Daniel à la baie des Chaleurs, doit être inauguré cet automne, à la fin de la belle saison. Puisque ce chemin de fer servira d’abord au transport de marchandises, environ 60 camions de ciment par semaine seront alors retirés de la circulation sur la route 132. Les trains doivent avancer en moyenne à une vitesse de 50 km/h.

Des chantiers énormes

Il y a là le « projet structurant de la Gaspésie », se plaisent à dire les gens sur place. « Certains trouvent que c’est un gros investissement pour la Gaspésie. Mais si on n’avait pas investi [cet argent] en Gaspésie, s’il avait été mis sur un troisième lien, sur un tramway, ça aurait fait moins de chemin. Pour une fois que la Gaspésie peut profiter de ces investissements », relève le maire de la municipalité de Saint-Siméon, Denis Gauthier.

Il se souvient de sa jeunesse dans les gares désaffectées, et des aïeux qui racontaient comment les soldats partaient à la guerre en train. Les prochaines années s’annoncent pleines d’espoir, bien que l’heure soit pour l’instant aux bouleversements.

Sa petite ville de la baie des Chaleurs a été chamboulée par l’arrivée des chantiers. D’énormes monticules de terre ont envahi des terrains côtiers. Et ses commerces ont été presque vidés par les travailleurs venus refaire les multiples ponts. Ce sont des « ouvrages titanesques » qui s’opèrent par chez lui, dit-il. « Pour un seul des points, ils ont construit quasiment deux routes pour s’y rendre. »

Malgré l’ampleur des défis d’ingénierie qui attendent les équipes, l’élu se dit aussi certain que son collègue de New Richmond de voir bientôt des marchandises circuler sur les rails plutôt que sur l’asphalte. Mais ce n’était pas le cas il y a tout juste quelques années : « Ça aurait pris un rien pour que les rails soient enroulés et envoyés en Chine pour qu’on les fonde et qu’on récupère le fer. C’est une façon de parler, mais c’est passé très près. »

La mer, le talon d’Achille

Petit train devrait aller loin, donc, à moins que la mer ne le fasse dérailler. L’océan est le véritable talon d’Achille de ce chemin de fer qui longe le littoral, des tempêtes de plus en plus fortes menaçant les rails. Environ 25 kilomètres se trouvent suffisamment proches de la mer pour être considérés comme à risque d’érosion par les spécialistes. À Saint-Omer, le chemin de fer se trouve d’ailleurs directement en bord de falaise.

Le tracé a donc dû être dévié à l’intérieur des terres à certains endroits. Près de Port-Daniel, par exemple, le sol s’est dérobé sous le rail lors du passage d’une onde de tempête l’été dernier.


Photo: Ministère des Transports du Québec
Plusieurs travaux sont liés aux conditions géologiques et côtières spécifiques de la Gaspésie. L’érosion des côtes oblige notamment le déplacement de la voie ferrée longeant le littoral à Port-Daniel.

Comme c’est le cas pour la route 132, qui risque elle aussi d’être grignotée par la mer, des équipes pallieront toute avarie sur le chemin de fer en reconstruction. « Chaque fois qu’il y a une tempête, comme la semaine passée, il y a des roches qui partent. La mer, elle ramasse, mais le lendemain, on va remettre de nouvelles roches. On l’entretient parce qu’on a les budgets pour faire ça. Au printemps prochain, on va aller réparer », indique Éric Dubé.

La facture totale du maintien en état d’un rail constamment battu par les vagues reste quant à elle vague.

Le retour des trains de passagers ?

Les passagers ont cessé de circuler sur les rails reliant Matapédia et Gaspé en 2013, et les gares qui jalonnent encore le parcours rappellent cette époque pas si lointaine où l’on pouvait visiter la région sans toucher à un volant. Et bien que VIA Rail n’ait pas confirmé si son service reprendra dans la région, tout sera en place pour un tel redémarrage, promet la Société de chemin de fer de la Gaspésie. Les gares seront rénovées, et la réfection des ponts ferroviaires permettra la circulation des voitures de passagers.

La fiabilité devra cependant être au rendez-vous, dit le président de la société gaspésienne, Éric Dubé, qui n’a pas oublié les années où trop de trajets se terminaient en autobus. « Si, dans la première semaine, vous êtes obligé d’annuler un voyage, et puis que la semaine d’après, vous en annulez un autre, les gens vont dire qu’on a regagné ce qu’on a perdu, mais que ça n’a rien donné… »

Des rencontres sur le retour du transport ferroviaire de passagers sont prévues ce printemps. « Je veux entrer dans le premier wagon qui va partir de New Richmond vers Gaspé », annonce avec enthousiasme l’élu. Ne reste qu’aux Gaspésiens et aux Québécois à embarquer, eux aussi, dans l’aventure.

Ce reportage bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.

4 « J'aime »

Il me semble avoir vu des travaux préparatoires à Paspébiac et à l’est de Bonaventure, tout juste avant New-Carlisle.

4 « J'aime »

18 octobre 2024
Le ministère des Transports et de la Mobilité durable annonce que les travaux de réhabilitation du chemin de fer de la Gaspésie seront finalisés prochainement sur le deuxième tronçon, soit celui entre Caplan et Port-Daniel-Gascons. Les préparatifs sont donc en cours en vue du retour de la circulation ferroviaire dans le secteur. Le Ministère et son partenaire de premier plan dans le projet, la Société du chemin de fer de la Gaspésie, ont convenu que les premiers trains circuleront sur la voie ferrée au printemps 2025, notamment pour arrimer la reprise du transport de marchandises avec les activités commerciales de la région.

6 « J'aime »

Encore des promesses en l’air venant de la CAQ.


Pas de chemin de fer réparé jusqu’à Gaspé avant 2027

Par Gilles Gagné, Collaboration spéciale

25 janvier 2025 à 15h38|

Mis à jour le26 janvier 2025 à 18h49

Malgré les retards dans les travaux entre New Richmond et Gaspé, certains chantiers sont actifs, comme celui de la réfection du tunnel de Port-Daniel. (Gilles Gagné/Collaboration spéciale)

Le ministère des Transports du Québec reporte de nouveau l’échéance du retour des services ferroviaires entre Port-Daniel et Gaspé, cette fois à 2027, en raison de soumissions trop élevées déposées par des entrepreneurs ayant participé à deux appels d’offres portant sur la réfection de cette partie du réseau gaspésien.


«Le ministère des Transports et de la Mobilité durable se voit obligé d’annuler deux appels d’offres pour des travaux prévus sur [ce] chemin de fer. […] Des écarts importants avec l’estimation du budget requis pour réaliser les prochaines interventions ont forcé cette annulation. Par conséquent, le Ministère révisera sa planification pour l’attribution des contrats dans le but de mener à terme l’ensemble du projet», précise Transports Québec par voie de communiqué.

En sept ans et neuf mois, les reports touchant la réfection de deux des trois portions de l’axe ferroviaire Matapédia-Gaspé se comptent maintenant sur les doigts de deux mains.



Depuis le 5 mai 2017, date de l’annonce de la réfection complète des 325 kilomètres (202,4 milles) de cet axe, au moins sept reports ont caractérisé ces travaux. La portion entre New Richmond et Port-Daniel devait être rouverte en 2020. Cette échéance a d’abord été reportée à 2022, puis à 2024 et, depuis octobre, à l’été 2025.

Quant à la portion Port-Daniel-Gaspé, le parachèvement des travaux a été remis de 2022, l’échéance initiale, à 2026, une année butoir qui a été ramenée à 2025 lors de l’été 2019 par le premier ministre François Legault en raison de la pression populaire. Puis, M. Legault l’a ramené à 2026, spécifiant en novembre 2023 que ces travaux seraient terminés avant l’élection de 2026. Maintenant, le gouvernement québécois parle de 2027.

Transports Québec souhaite relancer en février les deux appels d’offres annulés cette semaine. Le 27 juin 2023, la ministre des Transports Geneviève Guilbault a évalué la somme totale des travaux entre Matapédia et Gaspé à 871,8 millions de dollars, dont 517 millions pour la portion Port-Daniel-Gaspé.

À cause de tous ces retards, depuis 2017, la Société du chemin de fer de la Gaspésie, l’exploitant des trains de marchandises à l’est de Matapédia, n’a pu regagner un seul kilomètre de réseau ferroviaire malgré l’ampleur des travaux de réfection.

2 « J'aime »

Il devait aussi y avoir des travaux d’hiver qui ont été annulés…

La parole de Legault, pas plus que celle de ses ministres n’ont plus aucune valeur, cela dans tous les dossiers qui concernent ce gouvernement, qui a depuis longtemps dépassé son seuil de compétence. Nous en avons encore pour 20 mois à endurer ce régime, d’autant qu’avec le déficit astronomique que la CAQ nous a légué, nous sommes déjà entrés dans l’austérité par leur propre faute. On peut déjà estimer à des années pour ramener les finances publiques à un niveau acceptable bien après les prochaines élections. :rage:

Résumé

Québec recule sur la réfection du chemin de fer en Gaspésie

Par Gilles Gagné, Collaboration spéciale

27 mars 2025 à 04h00

Des travaux d’un peu plus de 120 millions de dollars ont été accordés et en partie réalisés, comme ici sur le pont de Grande-Rivière, dans la portion du réseau gaspésien retombant en mode «planification». (Gilles Gagné, collaboration spéciale)

Le gouvernement du Québec renvoie la réfection du chemin de fer entre Port-Daniel et Gaspé en «planification», plutôt qu’en «réalisation», le statut prévalant avant le budget de mardi. Ce recul irrite et inquiète au plus haut point les élus gaspésiens et les citoyens engagés dans la réfection du réseau ferroviaire régional.


L’État québécois s’est engagé à plusieurs reprises à terminer la réfection du tronçon ferroviaire Matapédia-Gaspé, long de 325 kilomètres. Le projet est annoncé depuis le 5 mai 2017 et il a été confirmé à de nombreuses reprises, notamment en juin 2023 par la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, et de nouveau en novembre suivant par le premier ministre François Legault.

Éric Dubé, maire de New Richmond et président de la Société du chemin de fer de la Gaspésie, a eu la mauvaise surprise d’apprendre ce recul du projet de réfection quand il a été avisé en soirée mardi qu’il recevrait un appel d’un représentant de Transports Québec, propriétaire de la voie ferrée depuis 2015.



«C’est sûr qu’on ne l’avait pas vu venir, que le reste des travaux au tronçon 3 [Port-Daniel-Gaspé] retourne en planification. Je ne connais pas les conséquences, mais il est permis de penser que ça va se traduire par des investissements supplémentaires, et un retard. Est-ce que ça met le projet en péril? Je ne peux pas répondre. On attend un rendez-vous avec les gens de Transports-Québec sous peu», réagit Éric Dubé.

Le projet de réfection du chemin de fer entre Matapédia et Gaspé est doté d’un budget de 872 millions de dollars depuis juin 2023. De ce total, 517 millions sont réservés pour l’axe Port-Daniel-Gaspé, une distance de 127 kilomètres caractérisés par un relief accidenté et plusieurs ponts.

Jusqu’à maintenant, un peu plus de 120 millions de contrats ont été accordés pour cette partie. Certains travaux de réfection de la voie ferrée proprement dite sont terminés depuis 2020 mais il reste plusieurs ponts à réparer.

Éric Dubé est conscient que la somme de 872 millions doit être majorée à la lumière d’appels d’offres qui ont été annulés au cours des derniers mois parce qu’ils étaient trop élevés.

«Il manquait 150 millions la dernière fois qu’on a regardé les résultats d’appels d’offres. Nous sommes conscients qu’il allait manquer beaucoup d’argent si on acceptait ces appels d’offres. Le gouvernement veut les fragmenter pour voir si des économies seraient possibles mais tout retard risque de faire monter la facture. On s’attendait à ce que les appels d’offres sortent au printemps. On retombe dans l’incertitude», ajoute Éric Dubé.

Éric Dubé entend clarifier les plans du gouvernement québécois en ce qui a trait au chemin de fer gaspésien dans les plus brefs délais. (Archives Le Soleil, Gilles Gagné)

Il y a 10 ans, une étude établissait la facture totale de réfection du chemin de fer gaspésien à 122 millions, mais la décision tardive de l’État québécois d’aller de l’avant avec cette mise à niveau, l’explosion des coûts dans le contexte de la pandémie et de nombreux reports dans la publication d’appels d’offres depuis 2020 ont contribué au gonflement de la facture.

Malgré près de huit ans écoulés depuis l’annonce de la réfection de tout le réseau ferroviaire gaspésien le 5 mai 2017, pas un seul kilomètre de voie ferrée supplémentaire a été remis à la disposition de la Société du chemin de fer de la Gaspésie (SCFG), une entité sous contrôle municipale créée en deux vagues, en 1996 et en 2007, pour sauver de l’abandon le réseau de la région.



Le chemin de fer est présentement fonctionnel entre Matapédia et New Richmond, une distance de 112 kilomètres.

Au cours de l’été, la voie ferrée sera rouverte jusqu’à la cimenterie de Port-Daniel, sur une distance supplémentaire de 86 kilomètres. Le ciment fait déjà partie des marchandises transportées par la SCFG, mais à partir de New Richmond, et après un coûteux transbordement camions-wagons entre les deux points.

Aucune somme au Programme québécois d’infrastructure

Un regard sur le Programme québécois d’infrastructure 2025-2035 révèle que la «planification» dont il est question dans les documents budgétaires de l’État n’accole aucune nouvelle somme d’argent au chemin de fer gaspésien en matière de «réalisation» pour l’année budgétaire qui démarrera le 1er avril.

Une somme de 259,7 millions de dollars apparaissait dans le même document il y a un an.

Expert-conseil en développement régional et ex-ministre du Développement des régions, Gaétan Lelièvre, de Gaspé, est plus inquiet que jamais quant aux délais de réalisation de la réfection du chemin de fer, un projet pour lequel il a consacré un temps considérable de façon bénévole.

«On met un cran d’arrêt sur le projet de réfection du chemin de fer. Il n’y a pas de nouveau montant. C’est un recul! Ça veut dire qu’on n’a pas finalisé la planification et que le gouvernement ne s’engage plus à faire des travaux. Qu’est-ce qui va sortir de la planification? C’est la première fois depuis des années qu’on n’a pas d’argent pour la réalisation de nouveaux travaux», déplore M. Lelièvre.



«Le gouvernement avait initialement fixé l’échéancier [de parachèvement] à 2026. On est très loin de la coupe aux lèvres. Si on veut finir pour 2028, la nouvelle échéance, on a du travail à faire. Quand on met un dossier sur pause au gouvernement, c’est inquiétant», ajoute-t-il

Inquiétudes supplémentaires pour le train de passagers

Engagé depuis 10 ans dans la Coalition des Gaspésiens pour le retour du train de passagers de VIA Rail, observateur de la scène ferroviaire depuis 15 ans, Anthony Bernard Prince, de Port-Daniel, est très déçu de la tournure des événements.

«Je suis déçu, mais pas surpris. Quand le gouvernement a annoncé un autre report de la livraison d’un chemin de fer fonctionnel à Port-Daniel et à Gaspé, il devait publier des appels d’offres révisés avant le printemps, et les fragmenter. Comme ils n’ont pas été publiés avant le printemps, je me disais que nous perdrions la saison de travaux 2025. C’est maintenant certain», aborde M. Prince.

«Je ne les vois [les gouvernants] toutefois pas abandonner la réfection Port-Daniel-Gaspé. Il y a déjà d’importants travaux réalisés, et il y a tout le potentiel de LM Wind Power [un fabricant de pales éoliennes] à Gaspé. De plus, si le projet de réouverture de la mine de Murdochville fonctionne, il y aura un grand besoin de transport ferroviaire à partir de Gaspé», poursuit M. Prince.

«Ce qui me préoccupe le plus, c’est le retour du train de passagers. Le but de VIA Rail est de revenir en Gaspésie seulement quand le chemin de fer sera fonctionnel jusqu’à Gaspé. […] En l’absence d’une date de retour à Gaspé, les gens de VIA Rail peuvent penser que le projet sera annulé, et utiliser ça comme excuse pour ne pas revenir», craint-il.

Le maire de Gaspé, Daniel Côté, craint d’avoir à reprendre le combat pour regagner les services reliés à une infrastructure promise officiellement deux fois en 2023, par Geneviève Guilbault et François Legault. (Archives Le Soleil, Gilles Gagné)

Le maire de Gaspé, Daniel Côté, déplore que la Gaspésie risque de se battre de nouveau pour une infrastructure dont elle devrait déjà tirer les pleins avantages.

«D’une part, il faut aller chercher toute l’information au ministère des Transports, précisément le Bureau de suivi du projet. Selon ce qu’on voit, on serait retombé en “planification“ et en étude d’opportunités. C’est une amère déception. Si c’est vrai, on reprend le combat, Cette infrastructure nous est due. En 2023, le gouvernement s’est engagé deux fois à nous la livrer et cette livraison a déjà été retardée plusieurs fois», déclare M. Côté.

Le service de train de passagers de VIA Rail est suspendu en Gaspésie depuis décembre 2011 entre New Carlisle et Gaspé, et depuis l’été 2013 entre Matapédia et New Carlisle, en raison de l’état de l’infrastructure.

1 « J'aime »
Résumé

La Société du chemin de fer de la Gaspésie acquiert 256 wagons de copeaux du CN

Par Gilles Gagné, Collaboration spéciale

7 juillet 2025 à 04h05|

Mis à jour le7 juillet 2025 à 07h03

Les wagons de copeaux portant encore le logo du CN ont refait leur apparition en Gaspésie au cours des dernières semaines, comme ici à Matapédia. (Gilles Gagné/Collaboration spéciale)

La Société du chemin de fer de la Gaspésie, la SCFG, vient d’acquérir du Canadien National une flotte de 256 wagons assignés au transport des copeaux de bois. Ces wagons s’ajoutent à une flotte de 32 wagons du même type que possède déjà la SCFG.


Le montant de cette acquisition n’est pas dévoilé par les deux parties mais le directeur général de la SCFG, Luc Lévesque, signale qu’il s’agit d’une transaction de quelques millions de dollars. Ce transfert de propriété a été signé à la mi-juin et il fait l’affaire des deux firmes, note M. Lévesque.

«Nous avons une flotte de wagons acquise il y a quelques années et elle est vieillissante. Notre quantité de wagons n’était pas assez importante pour faire des modifications et allonger leur vie utile. En parlant avec le CN, on a réalisé que cette compagnie avait le même problème, mais si le CN décidait de nous transférer la flotte, on arrivait à un point tournant pour régler notre problème d’équipement, pour le trafic qu’on a», explique Luc Lévesque.



Luc Lévesque est convaincu que la flexibilité dont a fait preuve l’équipe qu’il dirige est déterminante dans la progression de la SCFG. (Gilles Gagné/Collaboration spéciale)

«C’est une occasion d’affaires pour la Société du chemin de fer. Ça va générer des millions de dollars par année. Ça représente la moitié des revenus de nos meilleures années, et ça diversifie nos opérations », explique-t-il.

Ces «meilleures années» sont survenues de la fin de 2016 à mai 2022, alors que la SCFG a acheminé 118 trains de pales éoliennes vers le sud des États-Unis, en partenariat avec le CN. Il s’agissait de transport surdimensionné très avantageux, financièrement.

La SCFG possédait 32 wagons de copeaux avant la transaction, comparativement à 288 maintenant. Les wagons de copeaux du CN ont aussi un certain âge, 50 ans pour les plus vieux, mais il est assez simple, quand ça n’a pas été déjà fait, d’allonger leur vie de 10 à 15 ans.

«On avait une flotte de 32 wagons et là, on a une flotte de près de 300 wagons. Ça nous donne accès à des pièces en plus grande quantité. À 288 wagons, tu deviens un gros client pour les fournisseurs, avec les économies que ça engendre», souligne M. Lévesque.

Diversification des sources de revenus

La Société du chemin de fer de la Gaspésie, une entité sous contrôle municipal, a gardé les clients qui utilisaient les wagons de copeaux du CN. Ces usines de sciage ou de production de panneaux sont situées dans plusieurs régions.

«Il y a évidemment certains de nos wagons en Gaspésie, mais nous en avons aussi en Ontario, en Mauricie, au Nouveau-Brunswick, en Abitibi et au Bas-Saint-Laurent. Le CN et d’autres compagnies ferroviaires les transportent. Nous sommes payés pour leur location. C’est l’histoire de notre vie, saisir les occasions d’affaires»

— Luc Lévesque, directeur général de la SCFG

Les activités de la SCFG sont limitées depuis 10 ans à un tiers d’un réseau appartenant au ministère des Transports du Québec. Ce réseau va de Matapédia à Gaspé mais seulement l’axe Matapédia-New Richmond, long de 325 kilomètres, est praticable. La réouverture de l’axe Caplan-Port-Daniel, où est située la cimenterie de la société Ciment Saint Mary’s, a été retardée une demi-douzaine de fois depuis 2020, les retards étant causés par de multiples facteurs.



La cimenterie devrait être accessible avant la fin de 2025. En attendant, des camions sont chargés à Port-Daniel et une partie de ces derniers arrêtent à New Richmond pour un transbordement de ciment dans des wagons. Cette proportion transbordée augmentera à la mi-juillet en raison de la réouverture d’une voie de déchargement ferroviaire à Moncton, un marché important pour Ciment Saint Mary’s.

Le trafic de ciment constitue déjà la première source de revenus de la SCFG, et l’ajout d’une distance de 54 milles, ou 90 kilomètres, au parcours des wagons améliorera ces revenus. C’est sans compter que le fait de desservir la cimenterie directement augmentera la compétitivité du rail, présentement handicapée par la rupture de charge camions-wagons à New Richmond.

Le transport de pales éoliennes a aussi été marqué par l’utilisation de camions entre l’usine de pales de LM Wind Power et le lieu de transbordement de New Richmond en raison de l’état de la voie ferrée à l’est de New Richmond et des délais de réparations du chemin de fer entre 2015 et maintenant.

Un trafic local prend forme et soulagera la route 132

D’autre part, la SCFG s’allie à un entrepreneur, Construction Béluga, pour le transport d’agrégats afin de faire une recharge de plage à Maria. Ce transport s’amorce le 7 juillet.



«Le jeudi 19 juin, j’ai reçu un appel de Béluga. On a commencé à regarder ça sérieusement le lundi matin suivant. La carrière est à Nouvelle. Le trajet est de 15 milles (25 kilomètres). J’ai réussi à trouver des wagons. Ça génèrera un trafic de 7000 wagons pour nous et tout le monde y trouvera son compte. C’est à ça que doit servir un chemin de fer régional. Il n’y a pas grand monde qui aurait réussi à faire ça. On y est arrivé sans couper les prix, à un taux convenable, avec profit», explique Luc Lévesque.

La SCFG a connu en 2021 sa meilleure année en 18 ans d’existence en acheminant 4636 wagons à l’extérieur de la région. En 2024, ce trafic s’est établi à 2066 wagons. La perte des trains de pales en 2022 explique en bonne partie le fléchissement.

Le maire de Maria, Jean-Claude Landry, précise que la recharge de plage se serait traduite «par 40 camions à l’heure de 7h à 18h30, peut-être 19h. C’est pratiquement 12 heures, entre 400 et 500 camions par jour, en pleine saison touristique, entre Nouvelle et Maria. Le rail, c’est vraiment l’option qui sera privilégiée. Un wagon peut prendre 100 tonnes de matière. C’est de 8 à 10 camions de 10 roues. Le tonnage total de la recharge de plage se situera entre 500 000 et 550 000 tonnes», explique—t-il.

«Il y aura du bruit et de la poussière pour les gens vivant sur la rue des Hirondelles, où les trains seront déchargés. Je les ai rencontrés. C’est certain qu’ils voient les inconvénients. S’il y a des dommages, la rue sera refaite. Il y aura des routes alternatives pour les gens vivant au nord de la rue des Chardonnerets. Ces travaux sont urgents. On est à la veille de perdre le marché d’alimentation à cause de l’érosion et éventuellement, l’hôpital sera menacé. La solution des wagons, c’est une belle utilisation de la voie ferrée. Pour le transport de matériel lourd, le chemin de fer est la voie de l’avenir», assure M. Landry.

Prix nord-américain

L’ingéniosité de l’équipe de la Société du chemin de fer de la Gaspésie a d’autre part été reconnue en mai par le Canadien National puisque ce transporteur l’a désignée comme «chemin de fer d’intérêt local par excellence en Amérique du Nord» au cours de la dernière année.

Le CN transige avec une centaine de chemins de fer régionaux en Amérique du Nord. Le prix remis à la SCFG récompense les partenariats passés et présents en ce qui a trait au transport de pales, de ciment, de copeaux, de bois d’œuvre et d’autres types de denrées plus occasionnelles.

«Le secteur ferroviaire emploie déjà du monde dans la région et il sera une grosse source d’emplois, encore plus importante, d’ici quelques années. Il faudra un jour remplacer la flotte de wagons de copeaux. Il serait intéressant que ce soit fait ici. Il y a déjà des compagnies qui pourraient le faire», conclut Luc Lévesque.

2 « J'aime »

Ayant été en Gaspésie cet été, j’en ai profité pour tenter de voir des trains de la SCFG.
Je voulais au départ voir leur affectation qui dessert les clients de la baie des chaleurs, mais les informations que j’avais obtenues étaient trop floues pour pouvoir la voir sans passer des heures à attendre.

Il fut cependant apporté à ma connaissance que la SCFG (sigle d’identification: SFG) avait obtenu le contrat pour le transport de plusieurs centaines de milliers de tonnes de roche pour la recharge de la côte à Maria.

Sur place, le train ‘navette’ faisait plus de 4 allers-retour par jour entre Nouvelle et Maria, alors qu’un second, ayant plus de capacité, partait tôt le matin et revenait en soirée, toujours entre Nouvelle et Maria.

De ce que j’ai lu, le contrat avait été obtenu pour éviter de noyer la 132 avec des dizaines de camion faisant des allers-retour incessants. Au lieu de cela, les camions font les dernières centaines de mètres entre le site de déchargement et la côte.

Bref, assez de blabla, voilà les photos. Comme quoi le rail est bien utile et efficace, même au bout du Québec!

Avec le rétablissement de la voie jusqu’à Port-Daniel, le chemin de fer risque d’être encore plus sollicité. Vive le rail local!

Le site de déchargement

9 « J'aime »

Merci pour ton témoignage fort intéressant. Par ailleurs, je note une petite erreur facile à corriger dans cette citation

Il s’agit de la 132 et non la 138 (route de la côte nord du fleuve)

1 « J'aime »

Oups oui, merci!

«On avait ce train, et on l’a perdu. On a failli perdre l’autobus (de Keolis).
On est déjà une région éloignée; on ne veut pas devenir une région isolée. On veut le train pour les gens qui ont besoin de services à l’extérieur de la région, pour les gens d’affaires, pour les étudiants. À Chandler, nos étudiants de Cégep doivent aller à Gaspé, à Carleton, à Rimouski. Nos étudiants universitaires vont à Québec, Montréal, Rimouski. Le train donne beaucoup d’avantages», analyse M. Daraîche.

Résumé

VIA Rail rappelé à l’ordre par 400 Gaspésiens

Par Gilles Gagné, Collaboration spéciale

6 septembre 2025 à 20h32

Le député Alexis Deschênes s’est entretenu avec des partisans du train à New Carlisle avant de se rendre à Gaspé. (Gilles Gagné/Collaboration spéciale)

Environ 400 Gaspésiens se sont réunis samedi dans sept gares de la péninsule pour réclamer du transporteur public VIA Rail qu’il rétablisse cet automne le train de passagers entre Montréal et New Carlisle ou mieux, jusqu’à Port-Daniel.


Le service de VIA Rail a été suspendu, et non aboli, entre Montréal, Matapédia et Gaspé par étapes en raison de l’état de la voie ferrée et, surtout, des ponts. Une première réduction a été imposée entre New Carlisle et Gaspé en décembre 2011, puis entre Matapédia et New Carlisle en septembre 2013.

En mars 2015, le ministère québécois des Transports a toutefois acquis la voie ferrée Matapédia-Gaspé avant d’annoncer, en mai 2017, sa réfection complète. En dépit d’investissements de 355 millions de dollars dans cette réfection, sa portion fonctionnelle se limite à l’axe Matapédia-New Richmond, soit à peine un peu plus du tiers de la distance de 325 kilomètres entre Matapédia et Gaspé.



Toutefois, cette réfection est presque complétée entre New Richmond et Port-Daniel, environ 80 kilomètres de plus. À la fin d’octobre, les travaux y seront terminés, et peut-être même les inspections à mener avant le passage des trains. Cette réalité incite la Coalition des Gaspésiens pour le retour du train de passagers à réclamer le retour de VIA Rail.

«Depuis 2013, la Coalition travaille d’arrache-pied pour le retour de ce train. Ce qu’on déplore, c’est que VIA Rail s’était engagée à revenir si la voie était praticable […] Le rail est en bon état pour au moins 30 ans. On demande à VIA Rail d’arrêter de donner des excuses qui ne sont pas valables pour éviter de revenir», affirme la porte-parole de la Coalition, Micheline Saint-Onge.

Grâce à la technologie, Micheline Saint-Onge, porte-parole de la Coalition des Gaspésiens pour le retour du train de passagers, s’est adressée à partir de Port-Daniel aux gens de Gaspé mobilisés par la nécessité de récupérer les services de VIA Rail. (Gilles Gagné/Collaboration spéciale)

VIA Rail refuse de revenir par étapes

L’un des arguments invoqués par la direction de VIA Rail pour justifier son refus de rétablir le train gaspésien avant la fin de 2025, c’est la difficulté de revenir par étapes entre Matapédia et Gaspé, parce que Gaspé représente son plus gros marché dans la péninsule.

«Le train a été suspendu par étapes. Il peut revenir par étapes. C’est un service essentiel. La voie ferrée sera rouverte jusqu’à Gaspé et nous mettrons de la pression jusqu’à ce que ce soit fait, et le plus rapidement possible. D’ici là, il faut donner un service là où le train peut passer», martèle Mme Saint-Onge.

Récemment, lors de la réunion annuelle publique de VIA Rail, son président Mario Péloquin a évoqué la difficulté que poserait le retour du train dans un endroit qui n’est pas équipé d’un triangle de virage, comme Port-Daniel par exemple.

À Port-Daniel, environ 35 personnes ont manifesté leur désir de voir le train de passagers revenir dans leur communauté. (Gilles Gagné/Collaboration spéciale)

Alexis Deschênes, député fédéral de Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine—Listuguj et supporteur enthousiaste de la Coalition, a profité des rassemblements de samedi pour rappeler à Mario Péloquin qu’il n’est pas nécessaire de tourner un train pour lui faire prendre la direction opposée.



«Le train Montréal-Halifax retourne à Montréal en plaçant ses locomotives à l’autre extrémité du convoi», précise le député bloquiste.

«Un convoi pourrait donc revenir de Port-Daniel à New Carlisle, où on peut le virer», précise pour sa part Gilles Lamy, un cheminot à la retraite qui a passé près de 40 ans de sa vie au CN et à VIA Rail. Il est l’un des fondateurs de la Coalition.

Un service public nécessaire en Gaspésie

Le maire de Chandler, Gilles Daraîche, déplorerait que la région soit isolée, en plus d’être éloignée des grands centres. (Gilles Gagné/Collaboration spéciale)

Le maire de Chandler, Gilles Daraîche, souligne que les Gaspésiens ont perdu beaucoup en matière de transport en commun interrégional depuis 1990, alors que le train de VIA Rail est passé d’une liaison quotidienne à trois allers-retours par semaine, entre Montréal et Gaspé.

«On avait ce train, et on l’a perdu. On a failli perdre l’autobus (de Keolis). On est déjà une région éloignée; on ne veut pas devenir une région isolée. On veut le train pour les gens qui ont besoin de services à l’extérieur de la région, pour les gens d’affaires, pour les étudiants. À Chandler, nos étudiants de Cégep doivent aller à Gaspé, à Carleton, à Rimouski. Nos étudiants universitaires vont à Québec, Montréal, Rimouski. Le train donne beaucoup d’avantages», analyse M. Daraîche.



Dans le même ordre d’idées, Alexis Deschênes pourfend les arguments qu’il décèle de la part de VIA Rail, à l’effet qu’il n’y a pas assez de monde en Gaspésie, qu’offrir le service coûte trop cher et que c’est trop compliqué.

«Quand VIA Rail a suspendu le service en 2013, la population de la région était de 94 000. Elle est maintenant de 92 300, et elle gagne de 300 à 400 personnes par année. Si le train revenait, ce serait encore plus facile d’attirer du monde», dit-il.

Économiquement, M. Deschênes rappelle que des services publics comme le métro de Montréal et les autocars interurbains dans la même ville sont tous caractérisés par d’importants déficits annuels. «Tout ce qu’on demande, ce n’est pas l’aumône. C’est un outil de développement.»

L’hôtelier Benoit Pilon, de Port-Daniel, allie les facteurs touristiques et démographiques quand il pense à l’utilité du train. La gare de VIA est à un jet de pierre de son établissement. «Des clients venus en train ont acheté une maison ici. Ils habitent maintenant Port-Daniel en permanence.»

L’hôtelier Benoit Pilon, de Port-Daniel, assure que le tourisme contribue au redressement démographique de la Gaspésie. (Gilles Gagné/Collaboration spéciale)

Pression sur le gouvernement du Québec

À Gaspé, le maire Daniel Côté, et Carol Saucier, porte-parole du mouvement citoyen Solidarité Gaspésie, ont aussi lancé un appel au gouvernement du Québec, afin que son ministère des Transports accélère les travaux de réfection jusqu’au bout du réseau, chez eux. Des soumissions plus élevées que prévu ont incité l’État à mettre sur la glace en mars une partie de la réfection Port-Daniel-Gaspé, même si quelques chantiers y progressent.

«Récemment, on dévie l’enjeu vers le fédéral. C’est une forme de diversion [qui retarde] l’atteinte de l’objectif», déplore M. Côté.

Carol Saucier rappelle conséquemment à l’État québécois la nécessité de «relancer les appels d’offres sur la portion Port-Daniel-Gaspé, d’inscrire le projet de réfection au PQI (Programme québécois des infrastructures) et de garantir le financement […] On demande aussi à VIA Rail un retour progressif à mesure que le réseau sera réparé.»

Les supporteurs du retour du train sont souvent venus avec leur valise à la gare, comme ici à Carleton. (Guy Leblanc)

Lors de ses dernières années de service complet entre Montréal et Gaspé, jusqu’à 2011, le train de VIA Rail transportait entre 25 000 et 30 000 personnes par an, ce qui est plus que les deux trains de l’Abitibi et du Saguenay réunis. Le service est maintenu dans ces deux régions.



Les 400 citoyens ayant exprimé leur appui au retour du train samedi se sont rendus à Matapédia, Carleton, New Richmond, Bonaventure, New Carlisle, Port-Daniel et Gaspé.

Incluant les sommes déjà investies, engagées et à venir, le projet de réfection de la voie Matapédia-Gaspé était évalué à 872 millions en juin 2023.

3 « J'aime »

“Or, dans son budget, en mars dernier, le gouvernement Legault a suspendu les travaux pour la réalisation du dernier tronçon devant relier la Baie-des-Chaleurs à Gaspé. Aujourd’hui, VIA Rail se dit dans l’impossibilité d’offrir un service partiel.”

2 « J'aime »

Encore un blocage causé par la CAQ et des retards supplémentaires pour un train attendu depuis si longtemps du côté de la population. C’est scandaleux après tout l’argent investi la ligne ne servira à rien si elle est abandonnée par le CN.

6 « J'aime »

La voie qui longe la baie des chaleurs côté gaspésie (donc jusqu’à gaspé) n’appartient pas au CN

Completement illogique de demander a Via de desservir un troncon qui ne se rend pas a Gaspé et Percé.

On doit terminer le projet sinon c’est un gaspillage d’argent si on ne complete pas la ligne.

2 « J'aime »