Bibliothèque Saint-Sulpice

C’est clair que la Fondation Riopelle serait probablement l’occupant idéal pour la bibliothèque, mais je doute que ce soit le bâtiment idéal pour la Fondation.

D’une part, il y a peu ou pas de possibilité d’agrandissement car le terrain est presque entièrement occupé par le bâtiment et je doute qu’on accepte des altérations majeures à ce dernier (ça irait un peu à l’encontre du but premier de la réhabilitation). D’autre part, le bâtiment imposerait sa propre signature visuelle au musée, contrairement à une nouvelle construction.

D’ailleurs je me demande si le bar Saint-Sulpice et le Frites Alors sont le genre de voisins immédiats recherchés par la Fondation. J’aime beaucoup ce coin et il est super vivant, mais disons qu’il tranche pas mal avec celui anticipé à l’origine (Golden Square Mile).

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Tu apportes des objections intéressantes qui méritent qu’on y réponde. J’aimerais bien qu’un journaliste les pose à la direction de la Fondation, même si pour le moment tout projet à la bibliothèque St-Sulpice demeure hypothétique.

Je reviens un peu sur mon commentaire précédent, car il y a deux points importants que je n’avais pas considérés:

  1. L’ambiance du quartier latin a beau trancher avec celle du Golden Square Mile, c’est quand même dans ce quartier que Riopelle a étudié avec Borduas, à l’École du meuble. Ce n’est pas anodin.

  2. Le centenaire de la naissance de Riopelle arrive à grands pas (2023). Si la fondation souhaite toujours respecter cette échéance pour établir son musée, ça devient assez serré. Je me demande si rénover un bâtiment existant ne serait pas plus facile à ce stade-ci, surtout s’il y a une volonté de la part du gouvernement.

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Pour avoir une idée du potentiel d’aménagement, voici la proposition d’Affleck de la Riva pour le concours d’architecture de la BAnQ:

(http://www.affleckdelariva.com/fr/projects/bibliotheque-st-sulpice/)

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Je ne sais pas quelle est la surface totale de la Bibliothèque Saint-Sulpice, mais je serais porté à croire qu’un futur musée Riopelle n’aurait pas besoin d’un espace gigantesque comme un Musée des Beaux-Arts ou un MAC. Surtout qu’un musée consacré à l’oeuvre de Riopelle ne présenterait pas l’ensemble de son travail en un coup, donc une ou deux salles d’exposition sont probablement assez.

Je crois aussi que ça serait génial d’avoir un musée dans ce coin-là - le quartier latin regorge déjà d’installations culturelles de toute sorte (bibliothèques, salles de spectacles, cinémas) mais n’a aucun musée (à moins qu’on compte l’Éco-Musée du Fier Monde) - ceux-ci sont surtout concentrés dans l’Ouest et dans le Vieux-Montréal. Un musée viendrait vraiment compléter l’offre culturelle du coin.

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Que faire avec la bibliothèque Saint-Sulpice ?

Ça y était presque. Un projet original et porteur allait enfin faire renaître la magnifique bibliothèque Saint-Sulpice. Je parle du concept de médialab et fablab lancé en 2016 par les libéraux.

Publié le 14 décembre 2020 à 7h00

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Mario Girard Mario Girard
La Presse

Mais cette idée a été tuée dans l’œuf par le présent gouvernement.

La ministre de la Culture et des Communications (MCC), Nathalie Roy, l’a confirmé. Elle n’y croyait pas. J’ajouterais même qu’elle n’y a jamais cru.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

Facade de la bibliothèque Saint Sulpice, dans le Quartier latin, à Montréal

« Quand elle va être construite, déjà, la technologie sera dépassée. […] On a tout arrêté ça », a-t-elle déclaré à Jean-François Nadeau lors d’un entretien publié le 26 octobre dernier dans Le Devoir.

Qu’est-ce qui a bien pu se passer au cours des derniers mois pour qu’un tel revirement de situation ait lieu ? En février dernier, au bureau de la ministre Roy, on me disait que ce projet était pourtant une « priorité ».

Neuf mois plus tard, la ministre a changé son fusil d’épaule. Les dépenses liées au développement de ce projet, ainsi que les frais d’entretien du bâtiment (chauffage, sécurité, etc.), s’élèvent maintenant à 6 millions de dollars.

Désolant… C’est le moins que l’on puisse dire.

Interpellée sur cette décision à l’Assemblée nationale par ses collègues de l’opposition, Isabelle Melançon et Hélène David, la ministre Nathalie Roy a été piquée au vif.

Elle s’est défendue en rappelant avec fougue que le Parti libéral est celui qui avait tenté de vendre la bibliothèque Saint-Sulpice par l’entremise des « petites annonces ».

Une chronique de mon collègue François Cardinal avait, en 2015, sonné l’alarme.

Pour mémoire, rappelons que l’édifice a été acheté par l’Université du Québec à Montréal (UQAM) en 2005. Deux ans plus tard, l’établissement a voulu le vendre à une société à numéro. Le gouvernement s’est alors porté acquéreur du bâtiment historique. Après avoir tenté de le vendre à son tour, il a confié la responsabilité du lieu à Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).

Voilà où nous en sommes.

Devant cette (autre) impasse, les points de vue et les idées affluent depuis quelques jours sur ce que devrait être la vocation de cet édifice d’une beauté remarquable et d’une grande valeur patrimoniale.

La mort d’un projet de fablab et de médialab dans la bibliothèque Saint-Sulpice (après celui du Vivier qui aurait rassemblé une vingtaine d’organismes culturels) coïncide avec l’annonce du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) d’abandonner la création d’un lieu permanent pour accueillir la Fondation Jean Paul Riopelle.

Plusieurs indices nous amènent à croire que faire de la bibliothèque Saint-Sulpice un écrin pour la Fondation Jean Paul Riopelle est une réelle volonté de la ministre Roy.

Le 2 décembre dernier, lors d’une entrevue avec la chroniqueuse Catherine Richer, de l’émission 15-18, Manon Gauthier, directrice générale de la Fondation Jean Paul Riopelle, a déclaré que des discussions à ce sujet avaient lieu avec le MCC depuis « l’été dernier ».

Or, ce n’est que le 21 novembre dernier que le nouveau directeur du MBAM, Stéphane Aquin, a annoncé que son musée n’irait pas de l’avant avec ce projet de nouvelle aile.

L’idée d’offrir à la Fondation Jean Paul Riopelle la bibliothèque Saint-Sulpice a toutes les raisons du monde de séduire le gouvernement Legault : ce projet bénéficie de l’engagement des mécènes Michael Audain, Pierre Lassonde et André Desmarais, qui acceptent de prêter une partie de leur précieuse collection et d’offrir une participation financière de 10 millions de dollars.

Dans un échange que j’ai eu avec Manon Gauthier jeudi dernier, celle-ci ne cache pas que « la réhabilitation d’un haut lieu patrimonial est tout à fait noble ». La Fondation Jean Paul Riopelle est présentement en discussion avec Québec et attend de connaître « l’état réel des lieux », m’a-t-elle dit.

Manon Gauthier ne souhaite pas s’embarquer dans un projet dans lequel des dizaines de millions de dollars seraient consacrés uniquement à la remise à niveau d’un bâtiment existant.

Elle m’a aussi confié que la Fondation a reçu plusieurs propositions ces dernières semaines. Le choix de ces avenues a largement occupé la réunion du conseil d’administration qui a eu lieu vendredi.

Créé par les Sulpiciens pour y entreposer des livres et des documents rédigés chez nous et en Europe, l’édifice est-il contraint à servir de bibliothèque ? Certains défenseurs du patrimoine le pensent. Ils sont de plus en plus nombreux à défendre ce point de vue dans les journaux depuis quelques jours.

De son côté, le Parti québécois n’a pas perdu de temps pour exprimer son opinion sur le rôle qui devrait être confié à cet édifice de style Beaux-Arts inauguré en 1915. Pour le chef du parti, Paul St-Pierre Plamondon, la bibliothèque Saint-Sulpice devrait être convertie en musée national d’histoire.

L’idée n’est pas bête. Ce musée serait situé non loin du Centre d’histoire de Montréal. Ainsi, les visiteurs étrangers pourraient découvrir notre parcours et notre culture en s’offrant une visite des deux lieux.

Mais bon, le Musée de l’Amérique francophone, à Québec, a déjà un mandat similaire.

Il est à souhaiter qu’une annonce claire et solide vienne bientôt du gouvernement Legault quant à l’avenir de ce bâtiment. En effet, des sources me disent que l’intérieur se dégrade à la vitesse de l’éclair.

Vous me direz qu’en pleine pandémie, il y a mieux à faire que de se soucier du sort d’une ancienne bibliothèque. Je répondrais à cela que des idées et des projets qui font en ce moment rêver sont un remède à la morosité ambiante.

P. -S. En toute transparence, je dois préciser que je possède des liens familiaux avec Sylvie et Yseult Riopelle, les filles du peintre. Elles ont préféré que Manon Gauthier réponde à mes questions.https://www.lapresse.ca/actualites/2020-12-14/que-faire-avec-la-bibliotheque-saint-sulpice.php

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Pour info, j’ai créé un fil pour l’ancien projet de la BAnQ Saint-Sulpice.

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Une piste pour un usage futur: une maison de la chanson québécoise. L’idée semble quand même bien définie et progresser tranquillement:

https://plus.lapresse.ca/screens/396643c9-ca98-45cc-9bd7-d5aa417477a4__7C___0.html

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Sur le site de Radio-Canada

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Dans Le Devoir

La bibliothèque Saint-Sulpice dans un triste état


*Jacques Nadeau Le Devoir *
Classée monument historique en 1988, la bibliothèque Saint-Sulpice archive maintenant les problèmes et souffre d’avoir été inoccupée pendant plus de 15 ans.

Catherine Lalonde et Boris Proulx
11 mars 2021
Culture

Au cœur de Montréal, rue Saint-Denis, la bibliothèque Saint-Sulpice est en bien triste état. Ouverte en 1915, ce qui était alors la plus importante bibliothèque francophone de Montréal, avec ses rayonnages majestueux intégrés à la structure et sa lumineuse salle de lecture, souffre d’avoir été inoccupée pendant plus de 15 ans.

Classée monument historique en 1988, la bibliothèque archive maintenant des infiltrations d’eau, des vitraux patrimoniaux cassés ou aux cadres pourris, de l’amiante, de possibles moisissures, tant les sièges de l’amphithéâtre et les revêtements en tissu ont pris de l’humidité, comme l’a appris Le Devoir.

Des documents obtenus à la suite d’une demande d’accès à l’information illustrent bien l’état de dégradation du bâtiment et l’imposant chantier que représente sa mise à niveau. Cadres de fenêtres très rouillés ou pourris qui laissent entrer l’air et l’eau par des trous béants. Portes cassées par des actes de vandalisme. Murs qui nécessitent un désamiantage, chaudières à remplacer, gicleurs à installer…

Selon une analyse effectuée en 2015 par la Société québécoise des infrastructures (SQI), rouvrir l’immeuble au public aurait à l’époque coûté au minimum 6,4 millions de dollars.

Cette somme comprenait la mise à niveau de l’édifice — ajouts d’accès extérieurs, d’une rampe pour fauteuils roulants et d’un élévateur pour personnes à mobilité réduite, par exemple, autant que la modification des toilettes publiques pour les rendre conformes ou le ravalement des façades souillées par les infiltrations d’eau.

1700 pieds carrés de fenêtres

Ce montant n’inclut toutefois pas certaines dépenses majeures, comme le remplacement des nombreux vitraux et fenêtres, dont le coût a été estimé en 2019 à 2 millions de dollars, d’après un rapport produit pour Bibliothèque et archives nationales du Québec (BAnQ) par le Centre de conservation du Québec et le Centre du vitrail de Montréal. 27 fenêtres doivent être refaites, soit 1700 pieds carrés de fenêtres et vitraux. 17 des vitraux en couleur à réhabiliter ont été identifiés comme appartenant au patrimoine. Par ailleurs, les bassins du toit ont aussi besoin de réparations urgentes, la majorité se trouvant en mauvais ou en très mauvais état. L’estimation des réparations à faire sur le toit était de 309 000 $ l’an dernier. Pour simplement éviter des dégradations supplémentaires et assurer la sécurité du bâtiment, les travaux minimaux de maintien étaient chiffrés, en 2015, à 734 984 $. Différentes sources proches du dossier ont indiqué au Devoir que la mise à niveau complète du bâtiment coûterait dans les faits beaucoup plus cher en 2021.

« On comprend qu’à Saint-Sulpice, un suivi sérieux a été fait, mais que la réalité n’a pas été traitée. On sait depuis au moins quatre ans que le toit ne va pas bien et ça n’a pas été réglé », déplore Taika Baillargeon, directrice adjointe aux politiques à Héritage Montréal. Au cabinet de la ministre de la Culture, on a seulement répondu aux questions du Devoir qu’une « somme de 21 M$ est déjà dédiée à la bibliothèque Saint-Sulpice, dans le cadre de l’entente de développement culturel entre le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal, et contribuera à redonner son lustre d’antan à ce bâtiment, dont nous sommes tous fiers ».

Ce montant servira-t-il seulement à la réfection du bâtiment ? Devra-t-il aussi financer le prochain projet qui nichera à Saint-Sulpice ? « C’est exactement ce qu’il faudrait connaître, poursuit Mme Baillargeon. Il faudrait, en patrimoine, savoir publiquement tout ce qui se passe. Le patrimoine, ça tient de l’attachement et de la fierté identitaire. Et du bien commun. Surtout pour les propriétés de l’État comme celle-ci. Comment ça se fait que ces données-là ne soient pas entièrement publiques ? Il faut que le ministère fasse acte de plus de transparence en patrimoine. » Surtout au moment où la Loi sur le patrimoine est en pleine rénovation.

BAnQ est encore aujourd’hui propriétaire de Saint-Sulpice. « On nous a donné Saint-Sulpice en janvier 2016 pour y créer des espaces technologiques pour les jeunes », rappelle le président-directeur général Jean-Louis Roy. Ce projet a été stoppé brutalement en décembre 2020. « Si on ne crée plus ces espaces-là, notre intérêt pour ce qui arrive à Saint-Sulpice est simplement le même que celui qu’aurait tout citoyen. »

BAnQ n’a pas mandat de gérer des bâtiments patrimoniaux. Et « on n’a pas de mandat pour dire si on préfère ou non un projet » qui doit y prendre place, précise M. Roy.

On nous a donné Saint-Sulpice en janvier 2016 pour y créer des espaces technologiques pour les jeunes. Ce projet a été stoppé brutalement en décembre 2020. Si on ne crée plus ces espaces-là, notre intérêt pour ce qui arrive à Saint-Sulpice est simplement le même que celui qu’aurait tout citoyen.

— Jean-Louis Roy

​Malgré cet état des lieux, rarement a-t-on vu autant de projets entrer en concurrence pour un même décor. Vrai que la localisation est idéale. L’immeuble est prestigieux, plein de potentiel. La charpente est en bon état, la structure solide. Mais les possibilités de conversion sont très limitées par tous les aspects patrimoniaux intérieurs à sauvegarder — moulures, poignées de porte, ferronneries, casiers d’archivage et consorts.

Qui, entre les Musée Riopelle, Maison de la chanson, Maison de la littérature et des lettres, Musée de l’histoire québécoise, entre ces idées parfois embryonnaires et parfois bien avancées, saura se soumettre à autant de contraintes ?

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Tous ces projets sont excellents - il est tant que ça déniaise du côté des décideurs pour sauver ce bijou!

Les projets affluent pour la bibliothèque Saint-Sulpice

Photo: Jacques Nadeau Le Devoir Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) est encore propriétaire de l’édifice de style Beaux-Arts, dessiné par l’architecte Eugène Payette (1874-1959).

Catherine Lalonde

17 mars 2021

La bibliothèque Saint-Sulpice, rue Saint-Denis à Montréal, suscite une grande convoitise. Rarement a-t-on vu autant d’agitation pour penser une nouvelle mission à un bâtiment patrimonial, surtout pour un édifice qui réclame des rénovations compliquées et urgentes, comme le révélait Le Devoir il y a quelques jours. Le café de la Louve du Festival du nouveau cinéma (FNC), la Maison de la chanson de Monique Giroux et le musée de la Fondation Riopelle envisagent de s’y installer. Un musée de l’histoire québécoise et une Maison de la littérature et des lettres ont été réclamés. Tour de piste des nombreuses idées en jeu.

Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) est encore propriétaire de l’édifice de style Beaux-Arts, dessiné par l’architecte Eugène Payette (1874-1959). Depuis que son projet de bibliothèque technologique pour adolescents a été stoppé net en décembre dernier, d’autres idées, plus ou moins abouties, fusent pour trouver la prochaine vocation du lieu. Et c’est le ministère de la Culture qui a la responsabilité de choisir.

Le Festival du nouveau cinéma (FNC) propose d’y installer son café de la Louve. Ce projet, bichonné depuis 2014 et dont Le Devoir a obtenu copie, veut faire de Saint-Sulpice un lieu de rencontre, de diffusion et de création autour du cinéma et des nouveaux médias. Le directeur général, Nicolas Girard-Deltruc, rappelle que le FNC célébrera son 50e anniversaire en 2021 ; à l’étroit dans ses actuels locaux, le festival aimerait s’étendre artistiquement en une programmation annuelle continue.

Le café de la Louve proposerait, en plus de la diffusion de films, des conférences et des classes de maître. Le cœur du projet est un café-restaurant. Sis dans la grande salle de lecture du premier étage, il l’exploiterait intégralement (tables incluses) la transformant en lieu de rencontre et en bibliothèque numérique du cinéma et des médias. Ce café, avec l’actuel auditorium du rez-de-chaussée qui deviendrait cinéma, permet au FNC de viser l’autonomie financière en cinq ans.

« L’intégrité du bâtiment sera respectée et servira d’identité au projet », peut-on lire dans la présentation. Seuls les deux derniers étages seraient rénovés profondément : le magasin de livres serait démonté pour pouvoir accueillir les bureaux. Le projet est pensé en fonction des espaces actuels du bâtiment. Il prévoit en deuxième phase de faire de la maison du gardien des résidences d’artistes, et en troisième phase d’ouvrir une terrasse extérieure à l’arrière.

Monique Giroux, de son côté, aspire à installer à Saint-Sulpice sa Maison de la chanson et de la musique. On y trouverait, lit-on dans la description du projet, des « présentations multimédias et interactives, découvertes musicales, exposition et conservation de trésors d’archives de nos artistes ». Là aussi, l’auditorium garderait sa fonction pour accueillir notes et mots. Mme Giroux souhaite « avoir un endroit — on aimerait que ce soit Saint-Sulpice — avec des portes qui s’ouvrent sur tout ce que peut être la chanson : une expo lumineuse et flyée électro d’Alys Roby et de sa vie, par exemple. Pendant qu’en bas trois artistes de rap répètent en résidence un show concept. Et le soir, t’as une master class avec Pierre Lapointe », illustre la femme de radio en entrevue.

Ce projet s’articulerait autour d’un partenariat avec BAnQ. « Nous, on ne va pas prendre possession au nom de notre organisme sans but lucratif, vous imaginez bien, d’un bâtiment comme ça. On souhaite arriver à rassembler leur collection nationale et leurs archives sur la musique en un lieu qu’on animerait, avec toutes les possibilités créatrices qui sont les nôtres, et tous les contacts qu’on a. » Des investisseurs privés ? « Pas encore, on est à la recherche de ça. » Le projet ne bénéficie pas de subventions à ce jour. D’autres partenaires hors BAnQ ? « Non. C’est le seul. »

Or, il est hors de question pour BAnQ de reprendre les rênes d’une nouvelle restauration de la bibliothèque Saint-Sulpice. « On nous a donné Saint-Sulpice pour y créer des espaces technologiques pour les jeunes, répète le président-directeur général, Jean-Louis Roy. Si on ne crée plus ces espaces, notre intérêt pour ce qui arrive à Saint-Sulpice est simplement le même que celui qu’aurait tout citoyen. J’imagine que quand il y aura un projet retenu par le gouvernement, il y aura passation de propriété. On n’a pas de mandat pour dire si on préfère ou non un projet. Si le projet retenu rejoint directement ou indirectement les missions et mandats de BAnQ, il est vraisemblable qu’il y aura des coopérations, comme on en a avec la Société historique de Montréal ou l’UQAM, par exemple. On n’a aucun pouvoir, et aucune envie non plus d’être partie prenante de la décision concernant la bibliothèque Saint-Sulpice. »

Le futur musée Riopelle ?

Québec solidaire en appelait récemment à faire de Saint-Sulpice une Maison des lettres et de la littérature québécoise. Une inspiration appuyée par l’Association des libraires du Québec, l’Association nationale des éditeurs de livres, l’Union des écrivaines et des écrivains québécois, le Festival international de la littérature. L’idée a été lancée dans les médias seulement, sans documents à l’appui ni étude de faisabilité. Une idée semblable de Maison de la littérature propulsée par lettre ouverte dans les médias circule depuis mardi, portée par des représentants de la Fondation Nelligan, de l’Académie des lettres du Québec et du Centre d’archives Gaston-Miron, entre autres, le but des signataires étant de conserver la vocation de bibliothèque inscrite dans l’architecture même de Saint-Sulpice. Le Musée de l’histoire québécoise proposé par le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, est de la même eau : « Juste une idée pour l’instant », a-t-on confirmé au Devoir.

La Fondation Riopelle a effectué récemment une visite des lieux et termine actuellement son analyse. « Outre la noblesse de redonner son lustre à ce haut lieu du patrimoine québécois, il importe a priori de déterminer le potentiel de conversion muséal », explique la directrice générale, Manon Gauthier, surtout « en lien avec les normes liées aux arts visuels. Considérant les impératifs relatifs à la préservation du mobilier et des éléments patrimoniaux du lieu, la question demeure quant à sa capacité à permettre l’accueil d’un tel projet ».

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De tous les projets, les plus aboutis semblent être ceux de la Fondation Riopelle et de la Maison de la musique. Ce sont aussi mes deux préférés.

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Que le gouvernement se dépêche avant que ce ne soit plus récupérable :frowning:

La bibliothèque Saint-Sulpice a besoin de travaux urgents


Photo: Jacques Nadeau, Le Devoir
Ce rapport d’état de l’immeuble effectué au début du mois révèle l’urgence des travaux à faire sur ce bâtiment, classé monument historique en 1988. La démolition sélective et le toit sont les deux grandes priorités, réclamant des travaux de 344 087$ et de 170 538$ respectivement.

Catherine Lalonde
21 h 36
Culture

Un nouveau et très récent rapport de DMA architectes confirme le triste état de la bibliothèque Saint-Sulpice, inoccupée depuis plus de 15 ans. Sis rue Saint-Denis à Montréal, au cœur du Quartier latin, ce bâtiment centenaire a besoin dès cette année de travaux d’une valeur de 1,4 million de dollars et, d’ici trois ans, d’actions pouvant atteindre 7,6 millions.

Ce rapport d’état de l’immeuble de style Beaux-Arts effectué du 1er au 11 mars révèle l’urgence des travaux à faire sur ce bâtiment construit entre 1912 et 1914 par l’architecte Eugène Payette et classé monument historique en 1988. La démolition sélective et le toit sont les deux grandes priorités, réclamant des travaux de 344 087 $ et de 170 538 $ respectivement. Parmi les autres interventions immédiates requises se trouvent « l’élimination des fuites d’eau et autres conditions amenant à la détérioration physique de l’immeuble, ainsi que l’élimination des micro-organismes (moisissures), de l’amiante ou autres produits dangereux pour la santé. Ces travaux sont requis pour la stabilisation de l’immeuble à court terme, mais ne garantissent pas sa préservation à moyen ou long terme ».

Toujours dans les urgences se trouvent aussi des travaux à faire concernant l’électricité, la plomberie, les escaliers, l’enveloppe extérieure et les finitions intérieures.

Dans les actions à poser d’ici trois ans, l’enveloppe extérieure est la réparation la plus coûteuse (1 338 709 $), suivie par les finitions intérieures et l’électricité. « En raison de la qualité patrimoniale de l’immeuble, ces travaux visent également, dans le cadre de la remise en état, ou réhabilitation, des travaux de restauration des finis et des composantes historiques qui ont été endommagées depuis sa précédente occupation », indique le rapport.

Pour la mise aux normes, les interventions minimales sont listées, lesquelles permettraient une utilisation limitée des lieux et certaines restrictions d’usage. « Les interventions incluent donc, pour cette utilisation restreinte, l’ajout d’au moins une issue de secours en partie arrière, mais aucun ajout de sanitaires ou de dispositions pour l’accès universel. Ces travaux sont requis pour assurer la préservation du caractère patrimonial de l’immeuble à long terme. »

Des travaux à refaire bientôt ?

« Il est à noter, lit-on encore, que certains travaux de priorité 1, réalisés dans un contexte d’urgence et sans objectif d’utilisation des espaces, devront être refaits ou corrigés lorsque la planification des travaux permettra une mise en œuvre plus contextuelle, soit basée selon un usage ou une population définie. »

Ces données confirment le triste état des lieux rapporté déjà par Le Devoir à la suite d’une demande d’accès à l’information. Certains de ces travaux urgents auraient dû être menés par Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), dans le cadre de l’instauration de sa bibliothèque technologique pour adolescents en ces murs. Des travaux de réfection temporaires du toit et de protection des contre-fenêtres ont ainsi été déjà menés.

Mais le projet de BAnQ a été stoppé net en décembre dernier, désavoué par la ministre de la Culture, Nathalie Roy, lors d’une entrevue au Devoir. La ministre craignait que le temps de mener les travaux à terme, les technologies, cœur du projet, ne soient dépassées. BAnQ est toujours propriétaire de la bâtisse, mais s’attend à ce que cela change dès que le prochain projet d’habitation de Saint-Sulpice sera connu.

Au cabinet de la ministre de la Culture, on confirme que la recherche d’un projet qui redonnera une vocation à la bibliothèque Saint-Sulpice est une priorité, et que le gouvernement compte agir rapidement. Quatre critères guident la réflexion, sans forger une grille stricte d’évaluation. « Que ce soit dans le cadre d’une initiative gouvernementale ou portée par un OBNL, il est incontournable que ce projet soit à vocation culturelle », précise le cabinet, « qu’il soit rassembleur en s’adressant à un large public » et pas trop niché, comprend-on, et « qu’il respecte l’authenticité patrimoniale de ce bâtiment protégé par l’État et qu’il soit viable sur le plan financier ».

Ces deux derniers points sont complexes. La bibliothèque Saint-Sulpice comporte de multiples éléments patrimoniaux intérieurs, des vitraux à la ferronnerie des poignées de porte, qui limitent grandement la conversion des espaces. « L’architecture néoclassique et l’organisation du bâtiment imposent des contraintes d’usage importantes », note aussi le rapport de DMA. Et les OBNL capables d’assurer leur pérennité financière et celle de l’entretien d’un immeuble de cette superficie sont rares.

Pourtant, nombreuses sont les idées pour réhabiliter la bâtisse, sur le bureau de la ministre Roy ou qui planent dans l’espace public. Musée pour la Fondation Riopelle, Café de la Louve du Festival du nouveau cinéma, Maison de la chanson et de la musique, Maison des gens de lettres, Maison de la littérature…

Pourquoi ne pas faire un appel d’offres, comme le prône Héritage Montréal, pour pondérer ces idées ? Des proches du dossier indiquent que ce processus serait trop long pour le bâtiment, qui réclame des soins urgents, et pour le désir de conclusion rapide du gouvernement. Aussi, les spécificités de Saint-Sulpice font qu’il faut trouver le meilleur projet pour cet édifice particulier, et non pas se mettre dans une situation où il faudrait accepter celui à moindre coût, souffle-t-on.

Vingt et un millions sont déjà disponibles « dans l’entente de développement culturel avec la Ville de Montréal pour la bibliothèque Saint-Sulpice ». Ils pourront « notamment servir aux importants travaux de restauration et de mise aux normes du bâtiment », a précisé le cabinet.

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Bibliothèque Saint-Sulpice

« Empoussiérée et abîmée par le temps »

Les travaux urgents se chiffreraient à 8,9 millions à faire d’ici trois ans

Publié le 23 mars 2021 à 6h00
HUGO PILON-LAROSE
LA PRESSE

(Québec) La bibliothèque Saint-Sulpice a « perdu de sa splendeur d’antan ». Pire, elle a subi « les contrecoups de son abandon » et demande des travaux urgents totalisant 8,9 millions d’ici trois ans. Une mise à niveau qui s’ajoute à ce qui a été fait ces dernières années et qui ne serait pas suffisante pour rouvrir l’édifice patrimonial au grand public.

Ces conclusions-chocs sont tirées d’un rapport remis le 14 mars dernier par DMA Architectes à la demande de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), propriétaire de l’édifice depuis 2016. Si rien n’est fait, « la dégradation de certains éléments patrimoniaux » pourrait être irréversible, prévient-on dans le document que La Presse a obtenu.

Le président-directeur général de BAnQ, Jean-Louis Roy, a communiqué ces informations le 17 mars dernier au ministère de la Culture. Dans sa lettre, il rappelle que la société d’État a informé Québec dès novembre qu’elle n’avait « plus la légitimité [selon elle] de garder la propriété de cet important immeuble patrimonial ».

Ce constat était partagé l’automne dernier alors que la ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy, rejetait officiellement le projet de laboratoire techno pour adolescents qui avait mené le précédent gouvernement à confier la bibliothèque Saint-Sulpice à BAnQ. Une somme de 21 millions de dollars était attribuée à la réalisation du projet dans le cadre d’une entente sur le développement culturel entre le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal.

Aucun nouveau projet n’a depuis été annoncé par Québec pour assurer l’avenir de la bibliothèque Saint-Sulpice.

Des travaux nécessaires

Plusieurs projets sont toutefois dans l’air afin de rouvrir l’édifice patrimonial du Quartier latin de Montréal au grand public. Ces dernières semaines, Monique Giroux et Luc Plamondon ont publiquement émis le souhait d’y établir un espace consacré à la chanson québécoise. L’idée d’y installer la Fondation Riopelle a aussi été discutée, tandis que les partis de l’opposition ont proposé à Québec d’en faire un musée de l’histoire ou un « repère de la littérature québécoise ».

Mais avant de réfléchir aux projets pour faire revivre le bâtiment, le rapport fourni par DMA Architectes liste les travaux « visant à la stabilisation de l’immeuble » et à un début de réhabilitation et de restauration. Ce sont ces travaux, à réaliser d’ici trois ans, qui totalisent 8,9 millions d’investissements. Des sommes supplémentaires seraient nécessaires, une fois un projet choisi, afin de rendre la bibliothèque Saint-Sulpice conforme aux normes actuelles en matière de sécurité des bâtiments.

Selon l’évaluation effectuée par la firme, Québec doit dans un premier temps prévoir la « réfection complète du système d’étanchéité, revoir et corriger le réseau de drainage pluvial qui est déficient et éliminer toute alimentation en eau sur le réseau de plomberie sous pression qui pourrait occasionner d’autres dégâts d’eau ».

« Il est également prévu de corriger toutes les ouvertures extérieures (portes ou fenêtres), de façon à assurer que celles-ci ferment de façon sécuritaire et étanche, pour éviter la pénétration du vent, de l’eau et des animaux provenant de l’extérieur », écrivent les experts.

Pour éviter la « prolifération de micro-organismes qui dégradent les finis et la structure [ce qui a été constaté à plusieurs endroits lors des récentes visites], il est recommandé de maintenir une température ambiante minimale de 18 degrés Celsius à l’année », ajoute-t-on.

Or, y parvenir n’est pas une mince tâche, alors qu’il faut « remettre en état de bon fonctionnement le système de chauffage à l’eau chaude ».

Et pour éviter « le risque d’incendie lié au réseau de câblage électrique d’origine, il est recommandé de débrancher tous les réseaux à la source et de ne plus utiliser le réseau électrique existant. Un système temporaire, installé en surface et minimalement intrusif, devra être installé pour permettre l’éclairage et la surveillance des espaces intérieurs ».

Un toit à refaire

Le rapport d’état de l’immeuble note également que « la toiture a atteint et dépassé largement sa durée de vie utile, [malgré le fait que] plusieurs réparations temporaires ont été effectuées en 2018 et en 2019 pour empêcher les infiltrations les plus importantes situées au périmètre des drains ».

BAnQ a proposé à Québec d’aller de l’avant ce printemps avec la réfection de la toiture, mais affirme avoir été avisée que le Ministère préférait « surseoir à la réfection et l’effectuer dans le cadre d’un futur projet afin d’éviter de refaire des travaux en double et de payer deux fois ».

Pour ce qui est de la ventilation, les systèmes existants d’origine « sont actuellement à l’arrêt, et ce, depuis plusieurs années. Aucun des systèmes en place n’est conforme aux normes en vigueur et ils ont tous largement dépassé la durée de leur vie utile », peut-on également lire dans le rapport.

« Les travaux de stabilisation visent à sécuriser l’immeuble et à en interrompre la dégradation qui, selon nos récentes observations, s’est grandement accélérée au cours des derniers mois. Si aucune action concrète n’est faite [quant à] à la présence d’humidité, nous croyons que les conditions observées risquent de se détériorer, au point de rendre la dégradation de certains éléments patrimoniaux irréversibles », conclut le rapport.

Que faire maintenant ?

Maintenant que Québec connaît l’état des lieux de la bibliothèque Saint-Sulpice et que le projet conçu pour BAnQ n’est plus dans les cartons, la société d’État propose que « le [ministère de la Culture] et la Ville [de Montréal] se portent garants de tous dommages liés à la dégradation de l’édifice Saint-Sulpice, à tout sinistre et accident survenus sur les lieux, intérieurs et extérieurs ainsi qu’à des poursuites judiciaires », réitère Jean-Louis Roy dans sa lettre transmise à Québec le 17 mars.

BAnQ rappelle aussi avoir informé dès décembre le ministère de la Culture que l’édifice patrimonial ne serait plus assurable « en raison de son inoccupation prolongée et du fait qu’aucun projet concret n’y est en cours de réalisation », comme l’a rapporté La Presse plus tôt ce mois-ci.

Ces photos prises en juin 2020 lors d’une inspection montrent l’état des lieux de la bibliothèque Saint-Sulpice, abandonnée depuis 2005.

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Bibliothèque Saint-Sulpice

L’opposition réclame des travaux d’urgence pour éviter une catastrophe


PHOTO FOURNIE PAR BANQ
Cette photo prise en juin 2020 lors d’une inspection montre l’état des lieux de la bibliothèque Saint-Sulpice.

(Québec) Les partis de l’opposition à Québec se disent « catastrophés » face à l’état de la bibliothèque Saint-Sulpice. Ils réclament une intervention immédiate de la ministre de la Culture, Nathalie Roy, qui n’a pas répondu mardi aux demandes d’entrevue de La Presse.

Publié le 23 mars 2021 à 14h09
HUGO PILON-LAROSE
LA PRESSE

La députée libérale Christine St-Pierre accuse Mme Roy d’être « aveuglée par la partisanerie en ne poursuivant pas le projet d’une bibliothèque pour adolescents », entrepris par le précédent gouvernement avec Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).

C’était un bon projet, un projet qui allait sauver la bibliothèque Saint-Sulpice. […] C’est maintenant urgent, urgent, urgent de lancer des travaux. Elle ne peut plus attendre de choisir un projet [avant de le faire].

Christine St-Pierre, députée libérale Christine St-Pierre

La Presse a rapporté mardi que la bibliothèque Saint-Sulpice, un joyau patrimonial du Quartier latin de Montréal, nécessite des travaux d’urgence de près de 9 millions, à réaliser d’ici trois ans, sans quoi « la dégradation de certains éléments patrimoniaux » pourrait être irréversible.


PHOTO FOURNIE PAR BANQ
Cette photo prise en juin 2020 lors d’une inspection montre l’état des lieux de la bibliothèque Saint-Sulpice.

La députée de Québec solidaire Ruba Ghazal, qui plaide pour que la bibliothèque Saint-Sulpice soit transformée en « repère de la littérature québécoise », demande à Nathalie Roy de rapatrier l’édifice sous l’égide du ministère de la Culture et d’entreprendre dès maintenant les travaux de réparation.

On est tellement inquiets. Si c’est possible, on irait faire une visite [de la bibliothèque] avec la ministre. […] Il faut sauver ce bâtiment.

Ruba Ghazal, députée de Québec solidaire

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, affirme pour sa part que « la CAQ a mis un terme au projet de BAnQ sans explications pour ensuite laisser en plan ce bâtiment qui se détériore ».

« C’est inacceptable, d’autant plus qu’il y a plusieurs projets sur la table, notamment la proposition du Parti québécois de faire de ce bâtiment un musée d’histoire nationale », dit-il.

La bibliothèque Saint-Sulpice, qui n’est plus assurée depuis décembre, est une propriété de BAnQ depuis 2016. À l’époque, le gouvernement de Philippe Couillard avait confié à la société d’État le mandat de transformer le lieu en laboratoire techno pour adolescents, projet qui a été abandonné par la ministre Roy l’automne dernier.

Le gouvernement Legault n’a pas indiqué la nouvelle vocation qu’il entend donner à l’édifice de style Beaux-Arts, classé immeuble patrimonial en 1988.

Au cabinet de la ministre Nathalie Roy, on a affirmé mardi que « les travaux les plus urgents seront entrepris à brève échéance ».

Bon encore une fois, on se rend compte d’une situation dramatique quand c’est trop tard… watch out les mauvaises surprises qu’on va trouver, juste en faisant les travaux d’urgence… Ah well, au moins les ‘‘propriétaires’’ se réveillent…

Bibliothèque Saint-Sulpice
#Mettez fin à ce calvaire !

Personne, sauf peut-être la ministre de la Culture, Nathalie Roy, n’arrive vraiment à comprendre pourquoi le sauvetage de la bibliothèque Saint-Sulpice s’est transformé en accident de train au ralenti.

Publié le 5 avril 2021 à 5h00

Alexandre Sirois
La Presse

Et pourquoi nous en sommes à supplier le gouvernement de venir de toute urgence à la rescousse de cet édifice patrimonial du Quartier latin.

Dans nos pages il y a une dizaine de jours, Michelle Courchesne et Claude Corbo ont directement interpellé François Legault. « En désespoir de cause », ont-ils écrit.

« Vous êtes le dernier recours. Seule votre volonté politique sauvera cet immeuble chargé d’histoire et de contribution à l’identité et à la culture du Québec. »

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

« Avoir laissé la bibliothèque Saint-Sulpice se transformer en fantôme urbain pendant plus de 15 ans est, dans le grand ordre des choses, particulièrement gênant », écrit Alexandre Sirois.

Voici donc qu’on implore le premier ministre, un peu comme la princesse Leia avait supplié le jedi Obi-Wan Kenobi de l’aider, dans le premier épisode de la Guerre des étoiles.

Nous n’avons guère d’autre choix que de les imiter.

De grâce, monsieur le premier ministre, mettez fin à ce calvaire.

Chaque jour compte.

Parce que l’immeuble se détériore.

Des travaux urgents doivent être faits d’ici trois ans au coût de 8,9 millions de dollars, a révélé récemment notre journaliste Hugo Pilon-Larose. Sinon, « la dégradation de certains éléments patrimoniaux pourrait être irréversible ».

On sait aussi à Québec que, depuis décembre, le bâtiment n’est plus assuré.

Désolé pour le mauvais jeu de mots, mais on joue avec le feu.

Rare bonne nouvelle : au bureau de la ministre Roy, on nous a dit qu’un montant de 1,4 million sera versé au cours des prochains jours pour les besoins les plus urgents. Tant mieux.

Cela dit, chaque jour qui passe nous rappelle aussi que le gouvernement manque à son devoir d’exemplarité en matière de protection du patrimoine.

Ce n’est pas nouveau. Et la bibliothèque Saint-Sulpice est loin d’être le seul exemple. Le vérificateur général l’a déploré l’an dernier dans un rapport sur la sauvegarde et la valorisation du patrimoine immobilier au Québec.

Découvrez le rapport du VG

N’empêche, avoir laissé la bibliothèque Saint-Sulpice se transformer en fantôme urbain pendant plus de 15 ans est, dans le grand ordre des choses, particulièrement gênant.

Et ça l’est encore alors qu’on vient tout juste d’adopter à Québec le projet de loi 69, visant à mieux protéger le patrimoine bâti de la province.

Mais revenons un instant à Michelle Courchesne et Claude Corbo. Ils ont joué un rôle crucial dans ce dossier en publiant – en 2015 – un rapport au sujet de l’avenir de la bibliothèque laissée à l’abandon. On y démontre à quel point cet immeuble est précieux.

« La préservation et la mise en valeur d’un édifice comme celui de la bibliothèque Saint‐Sulpice enrichit le tissu urbain de Montréal et contribue à en illustrer les métamorphoses dans le temps », écrivent-ils.

Et les auteurs d’ajouter qu’il est « capital de préserver les édifices qui ont une personnalité puissante et qui ont joué un rôle significatif dans l’histoire. »

Ce n’est qu’un des extraits consacrés à la « valeur architecturale reconnue » de la bibliothèque. Et d’autres soulignent avec éloquence sa « valeur historique établie », sa « valeur identitaire et symbolique » et le fait qu’elle ait joué un « un rôle d’agent de développement économique et social » au Québec.

Découvrez le rapport

Alors on en fait quoi ?

La ministre Roy a annoncé l’automne dernier de façon complètement inattendue que le projet prévu – de bibliothèque/laboratoire pour ados – était écarté. L’idée semblait pourtant judicieuse en cette ère où les géants américains du numérique ont pris l’attention de nos jeunes en otage.

On a raté une belle occasion d’innover.

D’autres initiatives pertinentes ont cependant été évoquées ces derniers mois. Incluant celle de « repère de la littérature québécoise », cautionnée par deux députées de Québec solidaire, Manon Massé et Ruba Ghazal. Ou encore la « maison de la chanson », parrainée par Monique Giroux et Luc Plamondon.

L’idéal serait un projet « d’une nature, d’une importance et d’une valeur […] qui soient à la hauteur de celles qui caractérisèrent l’utilisation de l’édifice durant son premier siècle d’existence, et qui furent éducatives et culturelles », ont conclu Mme Courchesne et M. Corbo.

Un projet qui garantirait, aussi, l’accessibilité de l’édifice. Et, bien sûr, la préservation de ses caractéristiques architecturales.

Une fois ces critères remplis, le choix du projet devient quasiment secondaire.

Car ce qui est prioritaire, c’est de sauver ce bâtiment au plus vite.
https://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/2021-04-05/bibliotheque-saint-sulpice/mettez-fin-a-ce-calvaire.php

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Une bonne nouvelle ce matin dans le Devoir

Québec octroie 1,4 million pour soigner la bibliothèque Saint-Sulpice


Photo: Marie-France Coallier, Le Devoir
La bibliothèque Saint-Sulpice, sise sur la rue Saint-Denis à Montréal, a été dessinée par l’architecte Eugène Payette avant d’être construite en 1915 à l’instigation des prêtres sulpiciens.

Catherine Lalonde
8 avril 2021
Culture

Les travaux les plus urgents seront faits cette année à la bibliothèque Saint-Sulpice, rue Saint-Denis à Montréal. Ils pourraient même débuter dès les prochaines semaines. La ministre Nathalie Roy a annoncé à Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) une aide financière de 1 405 700 $ afin « d’effectuer des travaux visant à rétablir l’état physique de la bibliothèque Saint-Sulpice », comme l’a appris Le Devoir.

« C’est une très bonne nouvelle », a dit le président-directeur général de BAnQ, Jean-Louis Roy. « Pour le bâtiment. Pour tous ceux qui souhaitent que ce bâtiment ait un avenir. Et pour BAnQ, qui est responsable [et propriétaire] de ce bâtiment et qui n’avait pas les ressources pour s’en occuper. Là, on a les ressources. » Les travaux sont imminents, et pourraient même débuter dans les prochaines semaines, a avancé M. Roy.

La bibliothèque Saint-Sulpice, ouverte en 1914 et classée monument historique en 1988, est inoccupée depuis près de vingt ans et a souffert, jusqu’en sa structure même, de cette inoccupation. L’aide octroyée par le ministère de la Culture vient résoudre le « déficit de maintien d’actifs » constaté sur le joyaux patrimonial, lit-on dans une lettre de la ministre Nathalie Roy, datée du 6 avril et envoyée à la présidente du conseil d’administration de BAnQ, Isabelle Dubois, dont Le Devoir a obtenu copie.

La somme correspond exactement aux coûts des travaux les plus urgents évalués par la firme DMA architectes entre le 1er et le 11 mars dernier. Ce rapport révélait le triste état actuel de l’ancienne bibliothèque, sise en plein cœur du Quartier latin.

Le détail des dépenses attendues suit exactement les actions prioritaires, à faire dans l’année, déterminées par DMA. La plus grosse part du budget (344 100 $) va à la démolition sélective, démolition qui ne touchera pas les aspects patrimoniaux, et qui est même nécessaire pour les sauvegarder en réglant le problème des écoulements d’eau intérieurs.

« L’ouverture des plafonds, des murs et des cloisons formant les puits, le remplacement de la tuyauterie et la reconstruction des cloisons touchées » sont requis à court terme, peut-on lire dans le rapport de la firme d’architectes, pour empêcher « l’accélération de la prolifération des moisissures et éviter de créer davantage de dommage aux moulures et autres éléments patrimoniaux à proximité ».

Le toit (170 500 $) et les systèmes de chauffage, de ventilation et de conditionnement d’air (113 000 $) suivent dans la liste. Des réparations seront aussi faites à la superstructure, à l’enveloppe extérieure, à la construction intérieure, aux escaliers, à la finition, à la plomberie et à l’électricité.

Ces sous permettront-ils aussi de réassurer l’édifice patrimonial ? La Presse révélait à la mi-mars que Saint-Sulpice n’était plus assurée depuis décembre dernier. Or, ce n’était pas par choix de la part de BAnQ. « Les assureurs nous ont dit qu’ils n’étaient pas en situation de l’assurer à la suite du retrait du projet » de Fab Lab que BAnQ devait mener là, précise M. Roy. La hauteur de la protection demandée — 5 millions de dollars — et le fait que la bâtisse soit vacante et patrimoniale ont rendu la tâche impossible au courtier en assurances.

« Est-ce que la reprise des travaux, imminente, pourrait les faire changer d’avis ? Il est sûr qu’on va suivre ça de près. »

En ce qui concerne la bibliothèque Saint-Sulpice, BAnQ a trois préoccupations, précise M. Roy. D’abord, il faut répondre aux urgences de l’édifice. Puis suit la question de la propriété. « Ça ne se réglera pas rapidement, et cette question va évoluer dès qu’il y aura un projet arrêté pour l’occupation de Saint-Sulpice, mentionne M. Roy. On ne tient pas à en garder la propriété, c’est connu. »

« La troisième préoccupation, ajoute-t-il, ce sont les travaux à plus long terme, à faire au cours des trois prochaines années, pour remettre le bâtiment aux normes. On n’est pas rendus là, et on est en dialogue avec le ministère. Mais je ne crois pas que BAnQ ait la capacité de mener ces grands travaux, ni qu’on doive être l’opérateur de cette restauration patrimoniale. » Qui devrait l’être, alors ? « Le gouvernement a un bras séculier sur les bâtiments, qui est la Société québécoise des infrastructures (SQI); ou ça pourrait être un privé à qui on donnerait ce contrat », propose le p.-d.g.

Pourquoi d’ailleurs ne pas avoir demandé à la SQI de gérer le chantier ? Comme l’enveloppe vient financer « des interventions en maintien d’actif, c’est la société d’État [BAnQ dans ce cas-ci] qui s’en charge», répond le cabinet de la ministre Roy.

« La SQI intervient principalement pour les projets majeurs, les agrandissements et les constructions. » Ce « maintien des actifs » permet aussi de conserver entièrement les fonds de 21 millions venant de l’entente de développement culturel avec la Ville de Montréal et réservés à la bibliothèque Saint-Sulpice pour la suite des choses, et pour la prochaine vocation du lieu.

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