Autopartage & covoiturage

Communauto sollicite l’aide des arrondissements pour répondre à la demande à Montréal


Le service de véhicules en station avec réservation continue d’être victime de son succès et peine à répondre à la demande.
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Maud Cucchi
Publié à 14 h 58

Il n’y pas que la pénurie de véhicules qui freine Communauto, sous le feu des critiques des usagers qui peinent à réserver une voiture malgré leur abonnement, faute de disponibilités. Les longueurs administratives dans l’approbation de nouvelles places de stationnement ralentissent aussi le service, soulève le service d’autopartage.

Pour obtenir 15 espaces dans un arrondissement, ça prend des mois, dénonce Marco Viviani, vice-président, développement stratégique, chez Communauto, en entrevue à l’émission Tout un matin. Il demande à ce que la Ville de Montréal modifie les règles d’approbation de stationnement afin d’en accélérer le processus, à l’instar du service de vélopartage BIXI.

C’est le moment de repenser les choses pour Communauto, juge M. Viviani, selon qui BIXI doit en partie son succès aux arrangements obtenus avec les arrondissements pour faciliter l’installation rapide de bornes dans les rues.

Dans son offre, Communauto propose des véhicules en station qui disposent de places de stationnement réservées; un argument commercial avancé par ce service d’autopartage qui possède un parc de plusieurs milliers de véhicules à Montréal, Québec, Gatineau et Sherbrooke, ainsi que dans 11 villes ailleurs au Canada et à Paris.

Désabonnement

Communauto continue d’avoir des difficultés dans son fonctionnement. Celles-ci poussent certains internautes, frustrés de payer pour un service qui n’est pas en mesure de répondre à la demande, à vouloir mettre fin à leur abonnement.

Lundi, une cyberattaque a empêché les utilisateurs de commencer ou de terminer un trajet avec les véhicules Flex en libre-service. Le problème a été résolu dans la soirée, indique M. Viviani.

Face à la pénurie de voitures neuves ces deux dernières années, due notamment aux difficultés d’approvisionnement touchant certains composants, Communauto assure chercher d’autres solutions pour acquérir de nouveaux véhicules.

Sur les 800 véhicules commandés avant le mois de juillet, seuls 30 % ont été livrés pour la saison estivale. Comme l’an dernier, il manquait encore cet automne 200 véhicules à la commande passée en début d’année. On essaie de trouver d’autres fournisseurs, assure M. Viviani.

Les vacances de fin d’année risquent aussi de compliquer la donne. En prévision de l’achalandage entre Noël et le jour de l’An, l’entreprise a resserré ses politiques d’annulation. L’annulation de toute réservation de véhicule chevauchant les 24 et 25 décembre, ainsi que les 31 décembre et 1er janvier, s’accompagnera d’une pénalité de 50 % du coût de la portion annulée de la réservation, a indiqué Communauto dans une lettre envoyée à ses usagers à la mi-novembre.

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Uber relance une option de covoiturage à Vancouver, Toronto et Montréal


Selon l’entreprise Uber, l’option UberX Partage sera disponible plus tard cette semaine à Vancouver, Toronto et Montréal.
PHOTO : CBC/JULIA PAGE

Radio-Canada
Publié à 10 h 45

Après UberPool, Uber relance une option de covoiturage pour ses usagers de Vancouver, Toronto et Montréal. UberX Partage permettra aux passagers qui sélectionnent l’option de partager leur trajet s’ils voyagent dans la même direction.

Selon l’entreprise, les utilisateurs qui choisiront l’option du covoiturage bénéficieront d’une réduction initiale allant jusqu’à 20 %.

Nous savons que l’accessibilité financière joue un rôle lorsque les gens prennent des décisions sur la façon de se rendre d’un point A à un point B, explique le directeur général d’Uber Canada Mobilité, Michael van Hemmen, dans un communiqué. Cette nouvelle option de trajets partagés offrira une expérience plus abordable et durable aux usagers et aux villes que nous desservons.

Uber avait déjà lancé l’application UberPool à Toronto, en 2015, mais celle-ci avait été mise sur pause pendant la pandémie de COVID-19. L’application permettait à deux clients voyageant dans la même direction d’être jumelés pour économiser sur le prix de la course.

L’entreprise dit avoir repensé l’expérience après avoir écouté les commentaires des conducteurs et des usagers.

Avec UberX Partage, le covoiturage pourrait ajouter 6 minutes au trajet, estime Uber. Le conducteur recevra une prime de 1 $ lorsqu’il prendra en charge un deuxième passager.

À Vancouver, l’option sera disponible entre le campus de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) à l’ouest et les avenues Springer et Royal Oak à l’est, excluant le parc Stanley.

À Montréal, il sera possible de l’utiliser entre le fleuve Saint-Laurent au sud, la rivière des Prairies au nord, le boulevard Pie IX à l’est et le boulevard Cavendish et la 32e Avenue à l’ouest.

À Toronto, UberX Partage pourra être utilisé à l’intérieur des limites municipales de la ville.

Selon l’entreprise, cette option sera disponible plus tard cette semaine.

Subventionner le covoiturage plutôt que l’auto électrique?


Alexandre Shields Le Devoir
Le professeur Pierre-Olivier Pineau avance l’idée de rediriger l’aide à l’achat de 7000 $ pour chaque véhicule électrique vendu dans la province vers d’autres formes de réduction de la pollution et de la congestion automobile.

Alain McKenna
15 février 2023
Économie

Le bilan annuel de HEC Montréal sur la consommation énergétique du Québec est clair : le secteur du transport tarde à réduire sa dépendance aux hydrocarbures. Et devant une trop lente électrification du secteur, des solutions plus efficaces devraient être envisagées si le Québec désire vraiment atteindre des objectifs climatiques dont l’échéance approche à grands pas.

Parmi celles-ci, un des deux auteurs du rapport de HEC Montréal, État de l’énergie au Québec 2023, avance l’idée de rediriger l’aide à l’achat de 7000 $ pour chaque véhicule électrique vendu dans la province vers d’autres formes de réduction de la pollution et de la congestion automobile comme le transport en commun ou le covoiturage.

« Imaginez si on donnait 7000 $ à chaque personne qui décide de covoiturer ou de prendre l’autobus », dit Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal et coauteur du rapport avec sa collègue Johanne Whitmore . « Ça en ferait, de l’aide financière. Ces systèmes en auraient bien besoin. »

Une telle formule serait aussi socialement plus équitable, ajoute le professeur montréalais. L’aide actuelle va essentiellement aux Québécois les plus nantis, ceux qui ont déjà les moyens de s’offrir un véhicule électrique, dont le coût moyen est supérieur à 50 000 $, selon les données de l’industrie. « En plus, ce programme aide ces consommateurs à empirer la congestion routière. »

Québec dans le brouillard climatique

Dans son Plan pour une économie verte 2030, lancé en novembre 2020, le gouvernement québécois l’admet d’emblée : il n’a aucune idée de la façon dont il s’y prendra pour respecter, au plus tard en 2030, sa promesse de réduire de 37,5 % sous le niveau de 1990 les émissions de gaz à effet de serre de la province. Il avance des solutions pour environ la moitié de cet objectif. Quant au reste : mystère.

L’industrie automobile n’aide actuellement pas beaucoup. Les dirigeants de Toyota Canada et de Honda Canada, deux des plus grands constructeurs et vendeurs d’autos et de VUS au pays, ont qualifié d’irréaliste le virage électrique imposé d’ici 2035 par Ottawa et certaines provinces, dont le Québec. Ils disent de plus en plus ouvertement qu’ils ne s’y conformeront probablement pas.

61 %

C’est l’augmentation du nombre de véhicules personnels au Québec entre 1990 et 2020.

Préférant voir le verre à moitié plein, Pierre-Olivier Pineau pense que l’occasion est belle de réorienter la stratégie provinciale pour le transport en tenant compte de ces contraintes.

« Je ne pense pas que la lutte climatique au Québec est perdue d’avance, assure-t-il. On peut adopter des solutions et des technologies qui existent déjà et qui ne coûtent pas cher, comme le télétravail, les autos partagées et le covoiturage. »

Citant les entreprises Communauto et Netlift, le professeur de HEC Mont­réal rappelle que la technologie existe déjà et qu’elle pourrait rapporter des bénéfices immédiats, surtout dans le contexte macroéconomique actuel.

« Avec l’inflation et le coût de la vie élevés, les consommateurs ont sans doute le désir de limiter leurs dépenses. Ces technologies pourraient aider. »

Plus de nouveaux véhiculesque d’habitants

Diversifier l’aide de Québec qui va à l’achat de véhicules électriques pour inclure le transport actif, le covoiturage et le transport collectif tomberait effectivement sous le sens, constate le président de Mobilité électrique Canada et ex-ministre de l’Environnement du Québec, Daniel Breton.

« C’est évident que ça doit faire partie de la solution, dit-il. Une subvention pour le covoiturage et l’autopartage qui permet de laisser sa voiture à la maison, ça permettrait de couvrir une partie des besoins autour des grandes villes. »

Daniel Breton estime tout de même qu’il ne faut pas pour autant lever le pied sur l’accélérateur électrique. « Si on souhaite décarboner le transport partout au Québec, si on oublie les autos électriques, on oublie les régions plus éloignées où elles font partie de la solution. »

Mais réduire le parc automobile de la province doit devenir une priorité. Daniel Breton cite Statistique Canada : entre 1990 et 2020, la population du Québec a augmenté de 22 %. Sur la même période, les routes québécoises ont accueilli 61 % plus de véhicules personnels et 194 % plus de camions de marchandises.

En plus de ses cibles climatiques, le Québec a promis en 2015 qu’il réduirait de 40 % sous le niveau de 2013 et au plus tard en 2030 sa consommation de produits pétroliers. Avant la COVID, la tendance de consommation énergétique du Québec était en hausse. Cette tendance est repartie à la hausse après la pandémie.

À ce rythme, il sera impossible de réduire de 40 % en 2030 la consommation énergétique du Québec. Les experts de HEC Montréal en arrivent à la même conclusion. Ils calculent que pour renverser la tendance et atteindre les cibles, il faudrait, en plus d’une hausse soutenue du prix des carburants, un nouvel événement dont l’impact sur l’économie de la province serait semblable à celui de la COVID-19.

Et même là, sans changement majeur de direction, il est « incertain » que le Québec arrive à réduire sa consommation énergétique, dit le rapport.

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Communauto partout à Montréal: la demande se fait attendre


Une voiture Communauto Flex.
Photo: Josie Desmarais/Métro

Nicolas Monet
27 mars 2023 à 16h08 6 minutes de lecture

Communauto veut se positionner comme un joueur de premier plan dans la lutte contre l’auto solo, offrant une alternative lorsque le transport en commun et le vélo ne sont pas une option. Or, paradoxalement, son service d’autopartage laisse à désirer aux extrémités de l’île de Montréal, là où les citoyens sont déjà moins bien desservis en matière de transport.

Actuellement, il n’y a aucun service d’autopartage dans les arrondissements de Pierrefonds-Roxboro et de L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève. Le service est également limité dans l’ouest de l’île de Montréal, à partir de Saint-Laurent et de Lachine, ainsi que dans l’est à partir de Saint-Léonard et de Montréal-Nord.


Distribution des usagers de Communauto Source: Communauto

Une lacune qui découle de la réalité économique de l’entreprise privée. La demande en périphérie est en effet insuffisante pour que le service soit viable, explique en entrevue le vice-président développement stratégique chez Communauto, Marco Viviani. Déployer davantage de véhicules dans ces secteurs équivaudrait à «gaspiller des ressources».

La dépendance à l’auto solo dans les quartiers excentrés est un frein à la couverture complète partout sur l’Île, déplore M. Viviani. «On est dans une société où la voiture prend beaucoup de place. Ça prend un certain temps pour que d’autres solutions soient déployées», reconnaît-il, espérant voir une couverture sur l’ensemble du territoire d’ici 5 à 10 ans.

Ça ne sert à rien de tirer les fleurs pour les faire pousser. Il faut attendre qu’elles poussent. Quand on voit le petit bout de fleur, on arrive avec l’engrais.

Marco Viviani, vice-président développement stratégique de Communauto

Sortir de la logique de l’œuf ou la poule

La responsable du transport et de la mobilité à la Ville de Montréal Sophie Mauzerolle souhaite sortir de cette logique de l’œuf ou la poule. Il faut offrir l’autopartage dans les quartiers excentrés pour induire un changement de comportement, estime-t-elle. «Si on veut que les gens fassent un choix autre que l’auto solo, il faut qu’on soit capable de leur fournir des solutions alternatives.»

Un cocktail qui inclut également un réseau de transport en commun structurant et l’élargissement du service Bixi, précise-t-elle.

Quand Communauto a commencé à se déployer, la demande n’était pas «extraordinaire partout», rappelle l’élue. «Là, on sent l’engouement, l’appétit.»

Une pénurie jusqu’en 2024

«[Le manque de service aux extrémités de l’Île] n’est pas un enjeu règlementaire d’espaces sur rue. C’est un enjeu d’approvisionnement de véhicules», soutient Sophie Mauzerolle.

«Éventuellement, on souhaiterait aussi qu’il y ait de nouveaux joueurs pour offrir des services complémentaires à ceux de Communauto», ajoute-t-elle.

Le nombre d’abonnements à Communauto a explosé dans les dernières années. Le taux de croissance annuel varie entre 30 et 35%, et 10% des ménages montréalais sont abonnés au service d’autopartage, selon l’entreprise.

Cette hausse significative des abonnés et les problèmes d’approvisionnement à l’échelle du marché aggravent la pénurie de voitures disponibles. Pénurie qui devrait perdurer au moins jusqu’en 2024, confie M. Viviani.

Communauto n’a obtenu que 600 des 800 véhicules qu’elle a commandés en 2022. Pour 2023, les différents fournisseurs de l’entreprise ont confirmé la livraison de 900 des 1300 véhicules commandés.

De plus, tout comme l’année dernière, une part importante de ces véhicules seront reçus après l’été, période où la demande est la plus importante, souligne Marco Viviani. Les fournisseurs disent vouloir prioriser les ventes aux particuliers qui n’ont pas encore été livrées avant celles de Communauto. Pour tenter d’atténuer la pénurie, l’entreprise est passée d’un seul fournisseur – Toyota – à cinq.

En raison des délais d’attente, Communauto pourrait perdre la confiance des Montréalais, reconnaît M. Viviani. Une crainte qui ne devrait pas se matérialiser à court terme, souligne-t-il, puisque le nombre de désistements n’a pas augmenté dans les dernières années.

image

Les utilisateurs du service FLEX [NLDR : véhicules en libre-service] doivent aussi revoir leurs attentes, estime Marco Viviani. «L’autopartage, ce n’est pas un taxi. C’est normal d’attendre 10 à 20 minutes pour qu’une voiture se libère à proximité.»

«L’autopartage, ce n’est pas fait pour aller travailler toute la semaine, poursuit-il. C’est fait pour être utilisé de temps en temps, quand on a besoin, Les abonnés les plus heureux, ce sont ceux qui utilisent d’autres options de transport [comme le vélo et transport en commun] lorsque c’est plus efficace.»

La Ville en mode projet-pilote

Pas question pour Communauto de rester les bras croisés, insiste son vice-président. L’entreprise continuera son travail promotionnel pour faire connaître le service et le démystifier, tout en essayant de conserver des tarifs abordables.

«Il faut faire une distinction entre FLEX et le service en station, souligne M. Viviani. Pour le service en station, le principal défi est de trouver suffisamment d’espace, explique-t-il, tandis que pour le service FLEX, il faut minimiser les barrières de stationnement, faire connaître le service et mettre en place des incitatifs. La Ville n’a pas beaucoup de leviers pour faciliter ça», reconnaît-il.

«Les territoires sont déjà ouverts à la desserte de Communauto, assure Sophie Mauzerolle. Dans le premier mandat [de Projet Montréal], on a vraiment simplifié la règlementation pour permettre un déploiement à plus grande échelle.» La ville-centre a également rapatrié les compétences des arrondissements en matière de stationnement des véhicules libre-service pour que Communauto n’ait qu’un seul interlocuteur.

On collabore avec Communauto pour lui simplifier la vie le plus possible.

— Sophie Mauzerolle, responsable du transport et de la mobilité au comité exécutif de la Ville de Montréal

«On est en mode projet-pilote, déclare la conseillère de Ville. On teste différentes stratégies dans différents arrondissements.»

La Ville travaille notamment avec l’Agence de mobilité durable pour atténuer les impacts des opérations de déneigement des rues sur le stationnement des véhicules FLEX, affirme-t-elle. L’administration municipale considère également exiger des promoteurs immobiliers qu’ils réservent une partie des stationnements des nouveaux projets à l’autopartage.

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Communauto inaugure des « stations-zones » et agrandit son parc

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

12 % de la population montréalaise est abonnée à Communauto.

Avec 885 véhicules en plus d’ici l’automne, Communauto tente une nouvelle approche pour lutter contre le manque d’espace, a appris La Presse. L’entreprise d’autopartage annoncera ce vendredi la création de 90 nouvelles « stations-zones » devant permettre aux usagers de rendre les véhicules réservés dans de plus larges périmètres.

Publié à 0h48 Mis à jour à 5h00

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Henri Ouellette-Vézina
Henri Ouellette-Vézina La Presse

Ce qu’il faut savoir

  • 90 nouvelles « stations-zones » seront réparties à travers 10 arrondissements, à raison de 500 mètres sur 500 mètres.
  • Communauto prévoit ajouter 710 véhicules d’ici la fin de l’été, et 175 autres à l’automne, pour un total de 885 nouveaux véhicules.
  • Le territoire « FLEX » sera de son côté étendu aux secteurs Lachine et Montréal-Nord, jusqu’au cégep Marie-Victorin.

« Ça devrait nous permettre de mieux équilibrer l’offre et la demande », résume à ce sujet le président de l’organisation, Benoit Robert, en entrevue.

Depuis quelques années, dit-il, le manque d’espaces et de stationnements empêchait les équipes de Communauto d’acquérir davantage de véhicules en stations. Très appréciés de la clientèle, ces derniers peuvent être réservés jusqu’à un mois d’avance, contrairement aux voitures « FLEX », qui peuvent être stationnées dans la rue et réservées de façon instantanée, sur l’application mobile.

En pleine croissance – aujourd’hui, 12 % de la population montréalaise est abonnée à Communauto –, l’entreprise a donc fait le constat qu’il fallait « innover » autrement. « Chaque année, on sait qu’on doit ajouter des centaines de nouveaux véhicules pour répondre à la demande », illustre le vice-président, Marco Viviani.

Soit on trouvait de nouvelles façons de les distribuer, soit on n’y arrivait tout simplement pas.

Marco Viviani, vice-président de Communauto

Une entente est donc intervenue avec la Ville afin de créer un projet pilote de « stations-zones », dans lesquelles on pourra garer son véhicule directement dans la rue, à la manière d’un « FLEX », y compris dans les espaces réservés aux résidants avec vignettes. Faisant 500 mètres sur 500 mètres en moyenne, ces 90 espaces élargis se situeront dans divers arrondissements, au moins jusqu’en novembre 2023.

Dans le Plateau-Mont-Royal, où on avait testé le tout à petite échelle il y a quelques mois, on retrouvera 21 de ces zones. Dans Rosemont–La Petite-Patrie, ce sera 11 zones et dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, 7. Les arrondissements de Ville-Marie, du Sud-Ouest, de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, de Verdun, d’Ahuntsic-Cartierville et d’Outremont se joindront ensuite au projet.

« Montréal est heureuse d’être un acteur de premier plan en matière de développement de l’autopartage », s’est réjouie la responsable des transports de la Ville, Sophie Mauzerolle. Dans une déclaration, elle affirme que le projet « offrira une réponse à la hauteur des attentes et des besoins grandissants des usagers ».

Un parc qui s’agrandit, mais…

Quelque 710 véhicules Communauto en plus seront déployés cet été à Montréal. En ce moment, 148 sont déjà arrivés et 157 sont « en attente » chez le concessionnaire. Les autres arriveront graduellement pendant l’été. Sur ces 710 voitures, 660 seront en station fixe, et 50 en mode « FLEX ». On prévoit réserver environ 350 de ces véhicules aux nouvelles « stations -zones ».

Au terme de l’été, l’entreprise s’attend donc à disposer d’un peu plus de 3500 véhicules. Puis, au cours de l’automne, 175 voitures supplémentaires seront ajoutées, soit en tout 3685. La barre des 4000 véhicules pourrait ensuite être franchie, plus probablement en 2024.

Cela dit, plusieurs défis pourraient compliquer l’acquisition du nombre de véhicules souhaité dans les prochains mois. « En ce moment, les constructeurs n’ont pas beaucoup de marge, et ils coupent beaucoup sur le parc d’entreprises et commerciaux. Autrement dit, on ne peut pas être certains qu’on pourra tout acquérir », avoue M. Viviani en ce sens.

Sur 885 véhicules qu’on prévoit acquérir au cours de l’été et de l’automne, seuls 80 seront entièrement électriques, ces modèles se faisant rares. Communauto a d’ailleurs fait une demande au ministère de l’Environnement afin que celui-ci modifie sa norme sur les véhicules zéro émission (VZE) « pour favoriser d’abord la vente de véhicules électriques aux services d’autopartage ».

Périmètres élargis, nouveaux modèles

Une centaine de nouvelles stations fixes apparaîtront également sur l’île de Montréal cette année, notamment dans le quartier Bois-Franc de l’arrondissement de Saint-Laurent, où les résidants réclamaient l’arrivée de Communauto depuis un moment. Le territoire « FLEX » sera quant à lui élargi à Lachine et Montréal-Nord, jusqu’au cégep Marie-Victorin.

Sept nouveaux modèles de voitures seront dorénavant offerts : Nissan Sentra, Nissan Kicks, Kia Forte 5, Kia Sportage, Chevrolet Bolt EV, Kia Sorento et Kia Carnival.

Dans les deux derniers cas, il s’agit de fourgonnettes pouvant transporter jusqu’à huit personnes. « On remarque que les voitures plus spacieuses qui ne sont pas des VUS disparaissent de plus en plus du marché. On est confrontés à devoir acheter des modèles plus énergivores donc, malheureusement », déplore Benoit Robert.

Communauto dévoilera aussi ce vendredi les résultats d’un vaste coup de sonde mené auprès de 7500 de ses usagers en février 2023. On y apprend notamment que 83 % de ses usagers ne possèdent pas de voiture et qu’environ 78 % des clients disent avoir soit vendu leur véhicule, soit renoncé à en acheter un.

En savoir plus

  • 39 pour 100
    Actuellement, sur l’île de Montréal, on compte environ 39 véhicules pour 100 habitants. En banlieue, c’est plutôt 63 véhicules pour 100 habitants. Québec arrive non loin avec 58 voitures pour 100 habitants.

SOCIÉTÉ DE L’ASSURANCE AUTOMOBILE DU QUÉBEC

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Voici les quartiers les plus friands de Communauto

Un véhicule Communauto. Photo: Archives Métro

Mateo Gaurrand-Paradot - Nicolas Monet

14 mai 2023 à 5h00 2 minutes de lecture

La popularité du service Communauto a explosé en cinq ans. Le taux de foyers à Montréal ayant un compte avec l’entreprise est aujourd’hui de 12%. Et dans certains quartiers, ce taux est beaucoup plus élevé.

Un tiers des ménages du Plateau-Mont-Royal, un quart de ceux de Ville-Marie et un cinquième des Rosepatriens et Outremontais possèdent un compte Communauto. Sur ces quatre arrondissements, trois sont en tête de ceux ayant également les pistes cyclables les plus achalandées.

(Cliquez sur les quartiers pour voir les pourcentages.)
Carte : Nicolas Monet.

Le Plateau-Mont-Royal est aussi un quartier où la majorité des résidents se rendent au travail en transport actif ou collectif. La part modale du vélo dans les déplacements y est la plus importante du Québec.

57% des usagers Communauto sont d’ailleurs des utilisateurs du transport collectif, 32% font du vélo régulièrement et 33% utilisent le service de vélopartage BIXI à l’occasion ou régulièrement. 70% des usagers n’ont pas de voiture personnelle.

Le profil des usagers de Communauto

Communauto est utilisée par légèrement plus d’hommes que de femmes (alors que les femmes sont majoritaires à Montréal) et par une population légèrement plus jeune que la moyenne. Les usagers Communauto ont en moyenne 37 ans, alors que l’âge moyen de la population montréalaise est de 40,6 ans.

Si 35% des Montréalais ont obtenu un diplôme universitaire, c’est le cas de 81% des usagers Communauto. Les personnes sans aucun diplôme ne sont pas du tout représentées parmi les utilisateurs de Communauto, alors qu’ils forment près de 18% des Montréalais. Les diplômés du niveau collégial constituent quant à eux 13% des comptes Communauto et 16% des Montréalais.

Les ménages montréalais avec des revenus totaux supérieurs à 80 000$ sont les plus friands du service Communauto, y compris ceux qui génèrent plus de 150 000$ de revenus familiaux annuels, un salaire qui permet largement de s’acheter une voiture. À l’inverse, les ménages touchant moins de 40 000$ par année sont sous-représentés parmi les utilisateurs du service.

Texte par Matéo Gaurrand-Paradot / Carte par Nicolas Monet.

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Éditorial de Philippe Mercure en faveur de l’autopartage

Déroulons le tapis rouge à l’autopartage


PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE
Communauto compte pas moins de 125 000 usagers, dont 105 000 à Montréal. Dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, pas moins du tiers des ménages l’utilise.

Philippe Mercure
LA PRESSE

C’est la solution de mobilité dont on parle trop peu. Pendant que les débats sur les pistes cyclables, le transport collectif et les travaux routiers enflamment l’espace public, l’autopartage, lui, passe largement sous le radar.

Publié à 0h39 Mis à jour à 5h00

C’est à déplorer. Parce que même le plus convaincu des écolos a parfois besoin d’une auto pour cueillir un meuble chez IKEA, visiter un ami au chalet ou emmener la marmaille aux glissades d’eau.

Pouvoir compter sur une solution d’autopartage est d’ailleurs un facteur essentiel pour convaincre les ménages de renoncer à leur propre véhicule.

Pour la société, les bénéfices sont importants. Au Québec, le parc automobile croît plus vite que la population. Cela cause des problèmes de trafic, de stationnement, de sécurité, de pollution, de sédentarité.

Combattre l’équation « un individu = une voiture » devrait donc être une priorité absolue, devançant même l’électrification du parc automobile (qui est toutefois essentielle).

Considérant cela, il est troublant de constater que les différents ordres de gouvernement ne font pas toujours des pieds et des mains pour accommoder les opérateurs d’autopartage et leurs usagers.

Au Québec, l’acteur dominant est Communauto, qui est en situation de quasi-monopole depuis que Car2Go a cessé ses activités en Amérique du Nord en 2019.

L’entreprise étend sans cesse ses tentacules et est désormais présente dans six villes (Montréal, Québec, Sherbrooke, Gatineau, Trois-Rivières, Victoriaville).

Communauto compte pas moins de 125 000 usagers, dont 105 000 à Montréal. Dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, pas moins du tiers des ménages l’utilise.

Comme 80 % des usagers de Communauto n’ont pas de voiture, l’entreprise contribue à retirer des dizaines de milliers de véhicules de nos rues. Ce n’est pas rien. Pourtant, l’opérateur se heurte à des obstacles frustrants. Le plus important est sans doute l’accès aux voitures.

Avec la perturbation des chaînes d’approvisionnement, on sait que tout le monde peine à se procurer un véhicule depuis quelques années.

Mais la situation est pire pour Communauto. Les concessionnaires préfèrent réserver leurs véhicules pour les particuliers parce qu’il est plus facile de leur vendre des extras comme des services d’entretien et limitent le nombre de voitures dirigées vers les parcs de véhicules commerciaux.

Cette année, Communauto visait à ajouter 1150 véhicules à son parc montréalais – et voulait les rendre disponibles avant l’été, la grosse saison d’utilisation. Elle n’en a mis pour l’instant que 700 en circulation et croit pouvoir atteindre 850 d’ici la fin de l’année.

C’est dommage. L’autopartage connaît un essor fulgurant (croissance d’environ 30 % par année), mais cet élan aussi enthousiasmant que nécessaire est freiné par le manque de véhicules alors qu’il devrait être accéléré.

Catherine Morency, titulaire de la Chaire mobilité à Polytechnique, martèle sur toutes les tribunes qu’on devrait envoyer les véhicules en priorité à l’autopartage, puisque chacun d’entre eux profite à une trentaine de ménages plutôt qu’à un seul.

Les bénéfices sont encore plus évidents pour les véhicules électriques partagés, qui roulent beaucoup plus souvent que les véhicules des particuliers et contribuent donc à réduire davantage les émissions de gaz à effet de serre.

Dans ce cas, Québec a une occasion en or d’agir. Avec sa norme sur les véhicules zéro émission, actuellement en révision, le gouvernement du Québec accorde des crédits aux constructeurs qui vendent des véhicules électriques. Il serait très simple d’accorder encore plus de crédits aux véhicules destinés à l’autopartage. C’est ce que recommande notamment le Conseil régional de l’environnement de Montréal dans un mémoire récent1.

Autre illogisme : un acheteur de véhicule électrique peut généralement bénéficier d’une subvention de 7000 $ au provincial et de 5000 $ au fédéral. Mais Communauto peut seulement toucher l’aide fédérale pour un maximum de 10 véhicules par année. Encore ici, on favorise l’usage individuel plutôt que collectif.

Les opérateurs d’autopartage se heurtent également à des défis pour trouver des stationnements, déplacer les véhicules lors du déneigement et recharger leurs véhicules électriques. La Ville de Montréal est clairement en mode collaboration, mais il reste des éléments irritants. Simplement poser des panneaux orange pour indiquer les heures du déneigement, par exemple, cela peut convenir pour un particulier dont la voiture est stationnée devant chez lui, mais pas pour un opérateur d’autopartage.

Par des actions concrètes, Montréal et Québec devraient envoyer le message qu’ils déroulent le tapis rouge à l’autopartage. Cela permettrait à Communauto de pouvoir répondre correctement à l’explosion de la demande, mais aussi, peut-être, de convaincre un deuxième acteur de s’installer dans la métropole ou ailleurs au Québec. Cela rendrait le marché plus dynamique, au bénéfice des usagers.

À l’ombre de l’autopartage traditionnel, un autre acteur s’implante discrètement : Turo. Ce service permet aux particuliers de partager leur véhicule lorsqu’ils le souhaitent. L’entreprise dit avoir doublé tant le nombre de locateurs que le nombre de locataires au Canada l’an dernier, y compris au Québec.

Ce service a l’avantage de donner accès à une grande diversité de véhicules. Il permet aussi de maximiser l’utilisation de voitures qui, sinon, resteraient stationnées 95 % du temps. Cela fait partie des solutions qui auraient avantage à être mieux connues.

Il ne faudrait pas grand-chose pour faire du Québec un paradis de l’autopartage. Qu’est-ce qu’on attend ?

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Nous avons de la famille en visite d’Europe et on a loué une voiture avec Turo vu que nous étions 6 et on avait besoin d’un plus gros véhicule et je crois que c’était moins cher que d’autres services comme Discount.

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La « valse des pneus » bat son plein chez Communauto

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Opération de changement de pneus dans le garage de Communauto, boulevard Monk

Faire changer les pneus de votre voiture vous pèse ? Imaginez devoir en changer 14 000.

Publié à 2h19 Mis à jour à 5h00

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Philippe Teisceira-Lessard
Philippe Teisceira-Lessard La Presse

C’est la corvée à laquelle les équipes montréalaises de Communauto doivent s’atteler deux fois par année afin de respecter la législation québécoise sur les pneus d’hiver. Un défi dont l’ampleur croît au rythme effréné des achats de véhicules par la populaire entreprise d’autopartage.

Communauto termine son opération pneus d’hiver ces jours-ci, après un été de planification et un automne de travail. Au Québec, la date limite légale pour installer les pneus d’hiver est fixée au 1er décembre.

« La personne responsable commence à prendre ses rendez-vous au début du mois de juillet. Il faut qu’on bloque les véhicules en station un mois à l’avance pour éviter qu’il y ait une réservation » en même temps, explique Simon Rouleau-Mailloux, gestionnaire des ressources matérielles, devant des mécaniciens qui s’activent. « On commence à changer des pneus à la fin du mois d’août et on finit au début de novembre. »

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Simon Rouleau-Mailloux, gestionnaire des ressources matérielles chez Communauto

M. Rouleau-Mailloux et ses équipes ont besoin d’un mois de marge pour attraper les quelques voitures récalcitrantes qui ont quitté Montréal pendant de longues périodes et d’autres imprévus. Et « les garages ont zéro disponibilité en novembre », explique-t-il.

Communauto exploite environ 5000 véhicules, dont 3500 à Montréal.

« Un blitz »

La majorité des changements de pneus de Communauto sont effectués par des garages privés, répartis un peu partout dans la région de Montréal afin de réduire le temps de transit.

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Communauto exploite environ 5000 véhicules, dont 3500 à Montréal.

Mais l’an dernier, l’entreprise a acheté son propre atelier mécanique, boulevard Monk, dans le sud-ouest de la métropole. Objectif : prendre en charge les réparations les plus coûteuses, réaliser certains entretiens… et changer des pneus. Beaucoup de pneus.

« C’est un blitz. C’est du stock. C’est du 40 chars [par jour], il faut que le rythme soit là », a expliqué le patron du garage, Patrick Darche. À travers les bruits de perceuse à percussion et les odeurs d’huile, il évoque poétiquement une « valse des pneus ». « On va répondre à la demande. »

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Patrick Darche, responsable du nouveau garage de Communauto

Celle-ci est en croissance constante. Juste cette année, 900 véhicules ont été ajoutés dans les rues de Montréal.

M. Darche circule à travers les rangées d’étagères qui – toutes remplies – peuvent accueillir plus de 3000 pneus. Les autres sont entreposés dans des garages privés et dans un grand entrepôt loué par Communauto. Le garagiste veut d’ailleurs sacrifier son espace d’entreposage local pour ajouter des ponts élévateurs et augmenter sa capacité de travail.

Parce que du travail, il y en a. « [Les pneus], on arrête le 1er novembre et on recommence le 15 mars » avec les pneus d’été, laisse-t-il tomber en riant. « On dirait qu’on soupire et qu’on recommence sur l’autre cycle. »

Ouvrir un garage, ça fait longtemps que le PDG de Communauto, Benoit Robert, y pensait. « C’était stressant, parce que ce n’est pas notre corps de métier », relate Simon Rouleau-Mailloux. « [Ça permet de] faire le plus possible sur nos propres véhicules et avoir aussi la priorité, parce que quand tu vas dans un autre garage, il y a aussi d’autres clients », ajoute Patrick Darche.

À la recherche d’une petite voiture

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Des Kia Rio et des Prius C qui ne sont plus commercialisées

Exit les Prius C. Exit les Kia Rio. Communauto se gratte la tête ces jours-ci afin de trouver le nouveau modèle de sous-compacte dont elle achètera des milliers d’exemplaires au fil des prochaines années. Les petites voitures grises devenues omniprésentes dans la métropole prendront donc un nouveau visage. « Malheureusement, c’est la dernière année de la Kia Rio », puisque le constructeur abandonne le modèle, explique Simon Rouleau-Mailloux, gestionnaire des ressources matérielles chez Communauto. « Là, on cherche ce qui va remplacer la Kia Rio comme petite voiture. » Toyota a cessé de produire des Prius C pour l’Amérique du Nord en 2019. Déjà, devant les difficultés d’approvisionnement des dernières années, l’entreprise s’est mise à acheter différents modèles de voitures intermédiaires pour les offrir en location inopinée (service « Flex »). Elle a aussi baissé les bras quant à l’uniformité de couleur (tant pis pour le gris) et retarde la mise au rancart de ses plus vieilles voitures.

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Une série de vols de voitures frappe Communauto

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L’entreprise d’autopartage Communauto a écrit à ses membres récemment pour les aviser qu’elle était aussi touchée par la hausse des vols de voitures frappant Montréal.

Communauto appelle ses utilisateurs à la vigilance en lien avec une vague de vols de véhicules perpétrés dans certaines stations ces dernières semaines. Les voleurs réussissent à avoir accès aux voitures en raison de la négligence de certains utilisateurs.

Publié à 1h27 Mis à jour à 5h00

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Henri Ouellette-Vézina
Henri Ouellette-Vézina La Presse

L’entreprise d’autopartage a écrit à ses membres récemment pour les aviser qu’elle était aussi touchée par la hausse des vols de voitures frappant Montréal. « En tant qu’autopartageur, il est de votre responsabilité de vous assurer que toutes les portes soient bien verrouillées et que le trajet soit bien terminé, sans quoi vous pourriez être tenu responsable de ce qui se passe après avoir quitté le véhicule », avise l’entreprise.

Essentiellement, les vols surviennent parce que les clients ne procèdent pas à la fermeture manuelle de leur trajet, en ne comptant que sur le verrouillage automatique après trois minutes, un délai suffisant pour que les voleurs accèdent au véhicule.

Joint à ce sujet, le vice-président de Communauto, Marco Viviani, affirme que le phénomène s’est aggravé depuis quelques semaines.

Il y a eu une fin de semaine en particulier où on a eu une dizaine de voitures qui ont été prises sans permission. Depuis, ç’a été quelques cas par semaine. C’est sûr que ça nous préoccupe.

Marco Viviani, vice-président de Communauto, en entrevue avec La Presse

La plupart du temps, l’organisme réussit à retrouver les véhicules grâce à deux systèmes de géolocalisation distincts. Il reste que ces vols compliquent le travail des employés au quotidien.

« On a plusieurs abonnés chaque jour, donc quand on s’aperçoit que la voiture n’est pas là où elle devrait être, on est en mesure de la retrouver et de la récupérer assez rapidement. C’est sûr que si le voleur démonte la voiture complètement, c’est un autre enjeu, mais ça n’arrive pas vraiment souvent, pour ne pas dire jamais », affirme M. Viviani à ce sujet.

Appel à la vigilance

A priori, seules quelques stations seraient visées pour le moment. Les secteurs n’ont pas été précisés par mesure de prudence. « C’est un groupe de personnes qui ont identifié que les usagers ont pris l’habitude de ne pas fermer les voitures. Ils traînent un peu autour et vont ensuite voler les clés, et donc les véhicules. Pour l’instant, c’est assez circonscrit et localisé », soutient M. Viviani.

N’empêche, tout cela survient alors que les vols de voitures sont devenus un véritable fléau à Montréal et dans la région métropolitaine. Le phénomène est en forte hausse depuis quelques années ; plus de 800 véhicules sont volés chaque mois sur l’île de Montréal. Les véhicules volés sont généralement envoyés à l’étranger à partir du port de Montréal, dans des conteneurs.

Lisez « Vols de véhicules : “C’est un fléau national” »

Récemment, le phénomène a continué de s’intensifier à Montréal. Le SPVM a fait état de 5920 vols durant les 6 premiers mois de 2023, une augmentation de 35 % par rapport à la même période l’an dernier.

Le vol de voitures devrait ainsi atteindre de nouveaux sommets, 2022 ayant déjà été une année record.

Dans son avis aux membres, Communauto avance très clairement : « Dans les circonstances, nous comptons également sur votre vigilance et [vous demandons] de faire preuve d’un maximum de précaution si d’autres personnes se trouvent à proximité au moment de terminer un trajet. »

« Ces précautions contribueront grandement à la sécurité de nos véhicules et éviteront toute mauvaise surprise », ajoute l’entreprise d’autopartage.

Vers un temps des Fêtes achalandé

Par ailleurs, la période du temps des Fêtes s’annonce encore une fois cette année « compliquée » pour Communauto. Les 90 stations-zones implantées au printemps, pour rendre les véhicules réservés dans de plus larges périmètres, seront retirées avec l’arrivée de l’hiver.

« Ça veut dire qu’on rapatrie environ 350 véhicules en station au réseau FLEX. En proportion, on va donc avoir moins de véhicules en station qu’on peut réserver à l’avance. On évalue qu’à partir de la semaine prochaine, toutes les voitures en station seront réservées », affirme Marco Viviani.

Afin de maximiser la disponibilité des véhicules, une pénalité de 20 $ par jour sera cette année imposée à toute personne qui annulerait ou raccourcirait une réservation touchant les 24 et 25 décembre, ainsi que les 31 décembre et 1er janvier, inclusivement.

Seules les journées retranchées avant le 24 décembre seront soumises à cette pénalité, dans l’objectif d’éviter que « certaines personnes abusent de la flexibilité de [la] politique d’annulation et de modification », affirme l’organisation dans un avis interne.

Chaque année, le défi demeure de recevoir toutes les voitures commandées, les difficultés d’approvisionnement touchant toujours fortement le secteur de l’automobile depuis la pandémie de COVID-19. « L’an passé, on avait eu environ 60 % de nos provisions. Cette année, ça tournait autour de 75 %, donc ça s’améliore, mais ça reste un défi », conclut le vice-président.

En savoir plus

  • 3600
    En date de novembre, Communauto disposait d’environ 3600 véhicules à l’échelle de l’île de Montréal. L’an prochain, l’entreprise compte ajouter jusqu’à 1300 voitures, ce qui devrait lui permettre de frôler la barre des 5000 véhicules en circulation dans la métropole.

source : COMMUNAUTO

Lyft veut établir un service de taxi à Montréal

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Il était temps…Je me rappelle qu’il y a quelques années, ils étaient commanditaires de Fierté Montréal même sans présence ici!

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Solution pour réduire le nombre de véhicules et le nombre de cases de stationnement dans les grands projets

à écouter

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Carrefour Lobby Québec

Période du mandat

Du 2024-02-21 au 2025-02-28

Description

Démarches en vue de planifier l’implantation des services de transport automobile de personnes de Bolt à Montréal

Contrepartie reçue ou à recevoir pour l’exercice des activités de lobbyisme

De 10 000 $ à 50 000 $

La compagnie Bolt Technology semble vouloir s’implémenter ici. J’ai l’impression qu’ils font dans le covoiturage?

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Bolt fait du taxi à la Uber aussi.

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Communiqué de Communauto

En 2024, afin de répondre à la demande croissante, Communauto ajoutera graduellement, au cours de l’année, 1 100 nouvelles voitures, dont 900 en station et 200 en mode FLEX.

Expansion du service FLEX : nouvelles zones desservies

Le service FLEX de Communauto sera désormais disponible à Lachine, à la suite de l’approbation du conseil d’arrondissement. De plus, d’autres secteurs de Montréal, tels que Rivière-des-Prairies et le secteur de Bois-Franc, à Saint-Laurent, bénéficieront de l’expansion du service FLEX, en plus du service en station.

Parmi les plus de 50 nouvelles stations « fixes » qui seront ajoutées en 2024, certaines seront déployées dans des secteurs jusqu’alors moins bien desservis, tels que Dorval, Cartierville, Montréal-Nord, Rivière-des-Prairies et Bois-Franc.

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Reportage au Téléjournal

Expansion de Communauto : plus de voitures, plus d’arrondissements

Le service d’autopartage Communauto prend de l’expansion. En plus d’ajouter 1100 voitures à sa flotte, des arrondissements plus excentrés se verront offrir le service sans réservation.

Le reportage de Marie-Josée Paquette-Comeau

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