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Salle plénière de l’Assemblée générale des Nations unies à New York (Wikipedia)

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J’ouvre ce nouveau fil de discussion parce que nous vivons des moments historiques hautement significatifs, pas seulement pour les USA mais aussi et surtout pour le monde.


Les faits :

Lisez la lettre de Joe Biden.

Résumé

« Je me retire » : Joe Biden donne son soutien total à Kamala Harris

Le président Joe Biden sort derriêre un rideau bleu.

Le président Joe Biden a annoncé qu’il renonçait à briguer la présidentielle de 2024. (photo d’archives)

Photo : Getty Images / SAMUEL CORUM/AFP

Publié à 15 h 14 HAEMis à jour à 18 h 12 HAE

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Dans un dénouement saisissant, mais que les pressions croissantes semblaient rendre inéluctable, le président Joe Biden a mis fin à sa campagne pour la présidentielle, donnant son appui à la vice-présidente Kamala Harris.

Pour ne rien manquer du retrait de Joe Biden de la course à la Maison-Blanche, suivez notre couverture en direct.

Fragilisé et confronté aux appels croissants des membres de son propre camp à passer le flambeau, en chute dans les sondages, largué par les donateurs, Joe Biden a fini par céder sa place, lançant sur le réseau X cette bombe qui bouleverse radicalement la dynamique de la campagne.

Servir en tant que président a été le plus grand honneur de ma vie . Et même si c’était mon intention de chercher à me faire réélire, je crois qu’il est dans l’intérêt supérieur de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l’accomplissement de mes fonctions de président pour le reste de mon mandat, a écrit le président Biden dans une lettre publiée sur son compte X.

Dans un message subséquent, il a mis tout son poids derrière la candidature de sa vice-présidente, Kamala Harris.

Ma toute première décision en tant que candidat du parti en 2020 a été de choisir Kamala Harris comme vice-présidente. Et c’est la meilleure décision que j’ai prise, a-t-il écrit.

Aujourd’hui, je veux offrir mon soutien total à Kamala pour qu’elle soit la candidate de notre parti cette année. Démocrates – il est temps de s’unir et de battre Trump. Faisons-le.

Une citation de Joe Biden

Depuis le débat, Mme Harris avait affiché sa loyauté à l’endroit de son patron en coulisses et dans tous les événements de campagne.

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À moins de quatre mois de l’élection, ce revirement est inédit : c’est la première fois qu’un président sortant se désiste de la course aussi tard dans le cycle électoral.

Ce dénouement s’inscrit dans une campagne sans précédent déjà marquée par des événements exceptionnels – la tentative d’assassinat contre Donald Trump ainsi que le procès criminel, premier procès intenté contre un candidat à la présidence, de surcroît un ancien président, qui s’est soldé par un verdict de culpabilité.

Joe Biden a indiqué qu’il s’adresserait à la nation plus tard cette semaine pour expliquer davantage sa décision, annoncée 24 jours après un débat présidentiel catastrophique.

Le désistement de Joe Biden a pour conséquence de jeter l’éclairage sur l’âge de Donald Trump : dorénavant, c’est le candidat républicain, âgé de 78 ans, qui deviendra le candidat le plus âgé à briguer la présidentielle dans toute l’histoire américaine.

Selon CNN, le processus entourant cette décision, prise en collaboration avec sa famille et ses proches conseillers, a été mis en branle hier, mais Kamala Harris n’en aurait été informée qu’aujourd’hui.

Harris entend « mériter » la nomination à l’investiture démocrate

Kamala Harris sourit devant un micro.

La vice-présidente américaine, Kamala Harris, lors d’un événement de campagne à Fayetteville, en Caroline du Nord.

Photo : Getty Images / AFP / ALLISON JOYCE

Dans un communiqué, la vice-présidente, âgée de 59 ans, s’est dite honorée d’avoir le soutien du président. Mon intention est de mériter et de gagner cette nomination, a-t-elle dit.

« Il nous reste 107 jours avant le jour de l’élection. Ensemble, nous nous battrons. Et ensemble, nous gagnerons.

Une citation de Kamala Harris

La nomination de Kamala Harris serait historique, puisqu’elle serait la première femme noire, ainsi que la première personne ayant des origines asiatiques. En vertu des règles du parti et de la résistance de certains démocrates à sa candidature, le soutien de Joe Biden n’entraîne cependant pas automatiquement qu’elle deviendra le porte-étendard de la formation pour la présidentielle.

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Certains démocrates, dont l’ex-président Bill Clinton et sa femme Hillary, candidate malheureuse à la présidentielle de 2016, se sont rapidement ralliés à la candidature de l’ancienne sénatrice de Californie.

Nous sommes honorés de nous joindre au président Biden pour appuyer Kamala Harris et nous ferons tout ce que nous pouvons pour la soutenir, ont-ils écrit dans un communiqué publié sur X.

Dans un communiqué, l’influent représentant afro-américain Jim Clyburn, dont le soutien envers Joe Biden en 2020 avait été déterminant dans sa victoire à l’investiture démocrate, a lui aussi apporté son appui à Kamala Harris. Je suis fier de suivre [l’]exemple de [Joe Biden] pour soutenir sa candidature, a-t-il dit.

De son côté, Nancy Pelosi a rendu hommage à Joe Biden, vantant un héritage qui en fait l’un des présidents les plus importants de l’histoire américaine, sans faire allusion à l’appui qu’il a accordé à sa vice-présidente.

Selon le site Politico, lors d’une réunion avec des collègues il y a deux semaines, l’ancienne présidente de la Chambre des représentants a insisté sur la nécessité d’avoir un processus ouvert afin d’éviter l’apparence d’un couronnement de Kamala Harris advenant le désistement de Joe Biden.

Le communiqué de Mme Harris semble indiquer qu’elle ne mise pas nécessairement sur un couronnement, du moins publiquement, quoiqu’elle s’affaire déjà en coulisses pour s’assurer des appuis.

Les délégués remportés par Joe Biden lors des primaires étaient engagés à voter pour lui, mais leur vote n’est pas automatiquement transféré vers sa colistière.

Certains démocrates estiment que Kamala Harris est la meilleure successeure possible, ou du moins qu’il s’agirait de la décision la plus sage dans les circonstances.

D’autres espèrent la tenue d’une mini-primaire qui connaîtrait son dénouement à la Convention nationale démocrate, qui se tiendra à Chicago, en Illinois, du 19 au 22 août. Ce camp inclut tout autant des démocrates qui ne croient pas qu’elle est la mieux placée pour battre Donald Trump que des démocrates qui, sans être opposés à sa candidature, espèrent une compétition.

La liste des candidats dont les noms comme remplaçants éventuels de Joe Biden ont été évoqués dans les dernières semaines inclut plusieurs gouverneurs, dont Gretchen Whitmer (Michigan), Gavin Newsom (Californie), J. B. Pritzker (Illinois), Josh Shapiro (Pennsylvanie), Andy Beshear (Kentucky) et le secrétaire aux Transports, Pete Buttigieg.

Chronique d’un retrait annoncé

Joe Biden, la main levée, prend la parole devant un décor bleu où on voit plusieurs fois le logo de CNN.

Le président Joe Biden lors du débat contre Donald Trump, le 27 juin 2024.

Photo : Reuters / Brian Snyder

Depuis le duel oratoire du 27 juin, le président démocrate avait manifesté une détermination sans faille à rester dans la course, maintenant qu’il était le meilleur candidat pour battre un rival qu’il qualifie de danger pour la démocratie.

Son équipe de campagne avait pris l’initiative de ce débat – qui s’est tenu trois mois avant la date habituelle – espérant changer la trajectoire d’une course relativement statique qui semblait favoriser son adversaire.

Mais sa performance catastrophique l’a modifiée au-delà de ce qu’anticipaient Joe Biden et son équipe, l’amenant 24 jours plus tard, à jeter l’éponge.

Dès la première portion du duel oratoire de 90 minutes organisé par CNN, le politicien de 81 ans, d’une voix enrouée et faible, a bafouillé, quelques fois marmonné, donné des réponses confuses, peiné à terminer ses phrases, perdu par moments le fil de ses idées et échoué à dénoncer les nombreux mensonges de l’ancien président républicain.

Le choeur de ceux qui l’appelaient à renoncer à briguer un second mandat grossissait de plus en plus, et une trentaine d’élus avaient publiquement relayé ce message.

La semaine dernière, des fuites vraisemblablement orchestrées ont indiqué que des poids lourds du Parti démocrate doutaient tous de sa capacité à remporter l’élection de novembre ou même l’avaient encouragé directement à mettre un terme à sa campagne.

Les sources des médias américains mentionnaient ainsi l’ancien président Barack Obama, sous qui Joe Biden a servi comme vice-président, l’ancienne présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, son successeur Hakeem Jeffries ainsi que le leader de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer.

Selon un sondage AP-NORC publié mercredi dernier, 70 % des électeurs américains estimaient par ailleurs que Joe Biden devait se retirer et permettre à son parti de choisir un autre candidat. La proportion est à peine plus faible chez les démocrates : 65 % espéraient avoir la chance de voter pour un autre candidat démocrate.

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Publié à 16h55

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Agence France-Presse

Canada

« Je connais le président Biden depuis des années. C’est un grand homme, et tout ce qu’il fait est guidé par l’amour qu’il porte à son pays. En tant que président, il est un partenaire des Canadiens et un véritable ami », a écrit le premier ministre canadien Justin Trudeau sur X.

Russie

Le Kremlin a réagi en se disant « attentif » à l’évolution de la situation.

« Les élections sont dans quatre mois. C’est une longue période pendant laquelle beaucoup de choses peuvent changer. Nous devons être attentifs, suivre ce qui va se passer », a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov au média Life.ru.

Israël

À Jérusalem, le président Isaac Herzog a remercié le président américain « pour son soutien inébranlable au peuple israélien ».

« Je tiens à exprimer mes plus sincères remerciements à Joe Biden pour son amitié et son soutien inébranlable au peuple israélien au cours de sa longue carrière de plusieurs décennies », déclare M. Herzog dans un message sur X.

« En tant que premier président américain à s’être rendu en Israël en temps de guerre […] et en tant que véritable allié du peuple juif, il est un symbole du lien indéfectible entre nos deux peuples », a-t-il ajouté.

Pologne

Le premier ministre polonais Donald Tusk a rendu hommage au président Biden en estimant qu’il rendait « la démocratie plus forte ».

« Vous avez pris de nombreuses décisions difficiles grâce auxquelles la Pologne, l’Amérique et le monde sont plus sûrs et la démocratie plus forte », a réagi le dirigeant polonais sur X.

« Je sais que vous étiez animés par les mêmes motivations lorsque vous avez annoncé votre décision finale. Probablement la plus difficile de votre vie ».

Allemagne

À Berlin, le chancelier Olaf Scholz a salué une décision qui mérite « le respect ».

« Mon ami Joe Biden a accompli beaucoup de choses : pour son pays, pour l’Europe, pour le monde », a écrit le chancelier sur X, ajoutant : « sa décision de ne pas se représenter mérite le respect ».

Grande-Bretagne

Le premier ministre britannique Keir Starmer a dit « respecter » la décision du président américain.

« Je sais que comme il l’a fait tout au long de sa remarquable carrière, il aura pris sa décision en fonction de ce qu’il estime être le mieux pour le peuple américain », a-t-il ajouté sur X.

Australie

Le premier ministre australien Anthony Albanese a salué le « leadership » de Joe Biden et son engagement « en faveur des valeurs démocratiques, de la sécurité internationale, de la prospérité économique et de l’action climatique pour les générations actuelles et futures ».

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Sans vouloir exclure les autres candidats potentiels du parti démocrate, je crois que la sensibilité d’une femme accomplie comme Kamala Harris, pourrait faire beaucoup pour contrer la marche vers la droite de certains pays et aussi aider à régler des conflits qui s’enlisent depuis des décennies, par une vision toute à fait différente de celles du passé. Tout d’un coup la démission que j’anticipais de Biden me redonne soudainement espoir d’assister à un véritable changement positif dans l’évolution du monde.


(Washington) La décision du président Joe Biden de se retirer de la course à la présidence et de soutenir sa vice-présidente, Kamala Harris, donne à cette dernière – déjà première femme et première personne noire au poste de vice-présidente – une nouvelle occasion d’entrer dans l’histoire.

Résumé

Kamala Harris Une nouvelle chance de faire l’histoire

PHOTO KEVIN MOHATT, ARCHIVES REUTERS

La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris

(Washington) La décision du président Joe Biden de se retirer de la course à la présidence et de soutenir sa vice-présidente, Kamala Harris, donne à cette dernière – déjà première femme et première personne noire au poste de vice-présidente – une nouvelle occasion d’entrer dans l’histoire.

Mis à jour hier à 23h44

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Jazmine Ulloa The New York Times

Dans une lettre annonçant son retrait, Joe Biden a remercié la vice-présidente Kamala Harris « pour avoir été une partenaire extraordinaire dans tout ce travail ». Il l’a soutenue dans un message distinct publié sur les réseaux sociaux, avec une photo d’eux deux sur le terrain de la Maison-Blanche.

« Ma toute première décision en tant que candidat du parti en 2020 a été de choisir Kamala Harris comme vice-présidente. Et c’est la meilleure décision que j’ai prise », a-t-il écrit dans ce message.

Avant d’être choisie comme colistière, Mme Harris s’était opposée à M. Biden lors de la campagne présidentielle de 2020.

M. Biden s’était alors engagé à choisir une femme comme candidate à la vice-présidence, ainsi qu’une personne ayant de l’expérience et qui serait « en phase avec [lui], tant sur le plan de la personnalité que sur celui de la substance », avait-il affirmé. Au début de sa carrière, Mme Harris a été sénatrice de Californie et procureure générale de cet État.

« Je mange du non au petit-déjeuner »

Dans ses discours et ses apparitions lors d’évènements, Mme Harris, qui est depuis longtemps considérée comme l’incarnation d’un pays de plus en plus diversifié sur le plan racial et ethnique, a souvent fait allusion à sa mère et aux générations de femmes de toutes appartenances ethniques qui ont ouvert la voie à une personne comme elle. Son choix en tant que vice-présidente a également été perçu comme une reconnaissance du rôle essentiel joué par les femmes noires dans les victoires démocrates depuis 2016.

PHOTO EDMUND D. FOUNTAIN, ARCHIVES REUTERS

Kamala Harris lors du festival culturel Essence, à La Nouvelle-Orléans, le 6 juillet dernier

Ce mois-ci, lors du festival culturel Essence à La Nouvelle-Orléans, Mme Harris a fait une apparition remarquée, confiante et vêtue d’un tailleur bleu électrique. Elle a parlé des réalisations de l’administration Biden sur des questions comme l’endettement des étudiants et la santé maternelle chez les femmes noires, mais elle a aussi défendu l’idée d’accepter son pouvoir intérieur et son ambition, même lorsqu’on ne ressemble pas aux autres personnes dans la pièce. « Les gens dans votre vie vous diront que ce n’est pas votre heure, que ce n’est pas votre tour. Ce n’est pas votre tour. Personne comme vous ne l’a fait auparavant. N’écoutez jamais cela », a-t-elle déclaré, avant d’ajouter : « J’aime dire : “Je n’ai pas d’autre choix que de faire ce que je veux.” J’aime à dire : “Je mange du non au petit-déjeuner.” »

La nouvelle de la candidature potentielle de Mme Harris a électrisé le réseau d’organisations qui ont fait pression pour augmenter la représentation des femmes en politique et qui se sont préparées pour la soutenir. Selon elles, Mme Harris possède une solide expérience en matière de leadership et se propose d’être une voix puissante à une époque où la démocratie et les droits des femmes sont mis à mal.

« Il s’agit d’une occasion historique qui pourrait enthousiasmer et mobiliser les jeunes électeurs comme nous ne l’avons pas vu depuis longtemps », a dit Shaunna Thomas, cofondatrice et directrice exécutive d’UltraViolet, qui se concentre sur l’éducation des électeurs en matière de désinformation numérique.

On ne saurait trop insister sur l’importance de cette campagne en cette année où les républicains s’en prennent aux femmes.

Shaunna Thomas, cofondatrice et directrice exécutive de l’organisation UltraViolet

Christina Reynolds, porte-parole du comité d’action politique EMILY’s List, qui milite notamment pour le droit à l’avortement et qui a dépensé des millions pour promouvoir Mme Harris, a indiqué qu’elle avait eu du mal à percer parce que les vice-présidents ont tendance à recevoir moins d’attention de la part des médias et parce qu’en tant que femme et femme noire, elle est sujette à des critiques fondées sur le sexe et la race que d’autres vice-présidents n’ont pas eu à subir.

« Elle fait l’objet d’attaques racistes et sexistes qui ne concernent pas uniquement l’administration et son travail », a-t-elle illustré. Elle a ajouté qu’EMILY’s List et d’autres organisations s’efforçaient de lutter contre cette attention négative depuis le lancement de la campagne en ligne #wehaveherback dans les heures qui ont suivi sa sélection comme candidate à la vice-présidence, en 2020.

Cible des républicains

La semaine dernière, lors de la convention nationale du Parti républicain, Mme Harris a été une cible constante. Dans les panels et sur scène, les orateurs l’ont associée à une administration qui, selon eux, a entraîné une augmentation de la criminalité et de l’inflation. Ils l’ont présentée comme la complice d’un président vieillissant et inefficace. Ils l’ont rendue responsable du nombre record de passages de migrants à la frontière, la qualifiant à plusieurs reprises de « tsar de la frontière » de M. Biden.

PHOTO ERIC RISBERG, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Kamala Harris enlaçant son mari en janvier 2015, après sa seconde prestation de serment en tant que procureure générale de Californie

Selon les stratèges républicains et démocrates, ces attaques contre Mme Harris avaient plusieurs fonctions. Les républicains la considéraient déjà comme une option à la tête du Parti démocrate dans le cas du désistement de M. Biden. De plus, Mme Harris est depuis longtemps considérée comme une personnalité importante, capable de dynamiser les groupes de la coalition considérés comme vulnérables : les femmes, les jeunes et les électeurs non blancs.

Mme Harris, ancienne procureure de San Francisco, a été élue en 2010 en tant que première femme noire à occuper le poste de procureur général de Californie. Son élection au Sénat américain en 2016 a fait d’elle la deuxième femme noire seulement dans l’histoire de la chambre.

Fille d’une mère indienne et d’un père jamaïcain, Mme Harris a été choisie comme candidate à la vice-présidence à une époque où de nombreux électeurs réclamaient le changement et l’égalité pour les Noirs, alors que les manifestations en faveur des droits civiques secouaient le pays après le meurtre de George Floyd. Mais son expérience considérable dans le domaine de l’application de la loi – acquise dans les années 1990, période de répression de la criminalité – a été considérée comme un handicap par les démocrates qui prônaient des réformes radicales de la justice pénale.

Aujourd’hui, sa carrière de procureur pourrait être un avantage, selon certains consultants et stratèges démocrates.

Anat Shenker-Osorio, consultante en campagne démocrate et chercheuse en communication qui a exhorté le parti à élever Mme Harris avant même que Mme Biden ne se retire, a indiqué qu’une confrontation potentielle entre Mme Harris et l’ancien président Donald Trump pourrait susciter l’intérêt des électeurs qui avaient prévu ne pas participer à la course.

« C’est presque hollywoodien. Qui s’attaque à un méchant qui a été révélé comme un criminel condamné, à l’exception d’un procureur ? Qui s’attaque à ce méchant qui a commis une série d’actes extraordinairement sexistes, si ce n’est une femme ? Qui s’attaque à ce méchant qui a fait du racisme son jour et sa nuit et du bouc émissaire sa prémisse centrale et sa promesse, si ce n’est une femme de couleur ? »

Cet article a d’abord été publié dans le New York Times.

Lisez l’article original (en anglais ; abonnement requis)

Des liens avec Montréal

Avant de devenir la première femme américaine, la première noire et la première personne d’ascendance sud-asiatique à devenir vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris a passé plusieurs années à Montréal, où elle a fréquenté l’école secondaire Westmount de 1978 à 198i.

Elle a déménagé en ville alors qu’elle était adolescente lorsque sa mère, Shyamala Gopalan, chercheuse sur le cancer du sein, a travaillé à l’Institut Lady Davis de l’Hôpital général juif de Montréal. La jeune élève a été inscrite à l’école secondaire de Westmount après un premier passage dans une école de langue française.

Le Dr Michael Pollak, qui a travaillé avec Mme Gopalan à Montréal, l’a décrite dans une note publiée sur le site web de l’Université McGill comme une « pionnière » qui a laissé une marque sur l’institution, en aidant à développer une méthode d’évaluation des tissus mammaires cancéreux qui est devenue une procédure standard à l’hôpital général juif et d’autres hôpitaux.

La Presse Canadienne

Résumé

Retrait de Joe Biden Kamala Harris rallie les délégués démocrates à sa campagne

PHOTO ALLISON JOYCE, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

La vice-présidente Kamala Harris

(Washington) La vice-présidente Kamala Harris s’est empressée de rallier les délégués démocrates à sa campagne pour la Maison-Blanche, après le retrait du président Joe Biden.

Publié à 8h10

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Zeke Miller et Seung Min Kim Associated Press

Le départ de M. Biden, annoncé dimanche, motivé par les inquiétudes des démocrates quant à son aptitude à exercer ses fonctions, a constitué un changement sismique dans la course à la présidentielle qui a bouleversé les plans soigneusement élaborés des deux principaux partis politiques pour la course de 2024.

Dans le but de mettre derrière eux des semaines de drames intrapartis autour de la candidature de M. Biden, d’éminents élus démocrates, des dirigeants de partis et des organisations politiques se sont rapidement alignés derrière Mme Harris dans les heures qui ont suivi l’annonce par M. Biden de son abandon de sa campagne de réélection.

Le départ de M. Biden permet à ses délégués de voter pour qui ils veulent. Mme Harris, que M. Biden a soutenue après avoir mis fin à sa candidature, est jusqu’à présent la seule candidate déclarée et s’efforçait d’obtenir rapidement le soutien d’une majorité de délégués.

Ce n’est que le premier élément d’une liste de tâches politiques stupéfiante pour elle après la décision de M. Biden de quitter la course, qu’elle a apprise lors d’un appel dimanche matin avec le président. Si elle parvient à garantir l’investiture, elle doit également choisir un candidat à la vice-présidence et lancer une opération politique massive pour renforcer sa candidature au lieu de celle de M. Biden à un peu plus de 100 jours du jour du scrutin.

Dimanche après-midi, la campagne de M. Biden a officiellement changé son nom pour devenir « Harris à la présidence », reflétant qu’elle hérite de son opération politique de plus de 1000 collaborateurs et d’un trésor de guerre qui s’élevait à près de 96 millions à la fin du mois de juin.

Mme Harris a passé une grande partie de la journée de dimanche entourée de sa famille et de son personnel, effectuant plus de 100 appels à des responsables démocrates pour s’assurer de leur soutien à sa candidature, selon une personne proche du dossier qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat pour discuter de cet effort. Cela survient alors qu’elle tente de faire passer son parti au-delà des douloureuses querelles publiques qui ont défini les semaines écoulées depuis le débat désastreux de M. Biden le 27 juin avec M. Trump.

S’adressant aux chefs du parti, Mme Harris a exprimé sa gratitude pour le soutien de M. Biden, mais a insisté sur le fait qu’elle cherchait à remporter l’investiture à part entière, a indiqué cette personne informée du dossier.

Signe que le Parti démocrate était sur le point de s’unir derrière elle, Mme Harris a rapidement obtenu le soutien des dirigeants de plusieurs caucus et d’organisations politiques influentes.

Parmi elles, on compte notamment l’AAPI Victory Fund, qui se concentre sur les électeurs américains d’origine asiatique et insulaires du Pacifique, le Collective PAC, axé sur la construction du pouvoir politique noir, et du Latino Victory Fund. Elle a aussi eu le soutien des présidents du Congressional Progressive Caucus et du Congressional Hispanic Caucus, et de l’ensemble du Congressional Black Caucus.

Mme Harris, si elle était élue, serait la première femme et la première personne d’origine sud-asiatique à être présidente.

Une poignée de politiciens qui ont déjà été évoqués comme candidats potentiels à la vice-présidence de Mme Harris – le gouverneur de la Pennsylvanie Josh Shapiro, le gouverneur de la Caroline du Nord, Roy Cooper, et le sénateur de l’Arizona, Mark Kelly, – ont également rapidement publié des déclarations la soutenant. Les assistants de M. Shapiro et de M. Cooper ont confirmé que Mme Harris leur avait parlé dimanche après-midi. Lors de son bref appel avec M. Cooper, le gouverneur de la Caroline du Nord a dit à Mme Harris qu’il la soutenait pour être la candidate démocrate, selon la porte-parole de M. Cooper, Sadie Weiner.

Toutefois, l’ancien président Barack Obama a hésité à apporter son soutien immédiat, car certains membres du parti ont exprimé leur inquiétude quant au fait que le passage rapide à Mme Harris puisse ressembler à un couronnement, promettant plutôt son soutien au candidat éventuel du parti.

Pendant ce temps, le sénateur de la Virginie-Occidentale, Joe Manchin, qui a quitté le parti plus tôt cette année pour devenir indépendant, envisage de se réinscrire en tant que démocrate pour concourir à l’investiture contre la vice-présidente, selon Jonathan Kott, conseiller de longue date de M. Manchin.

Une première apparition lundi

Mme Harris devait faire sa première apparition publique lundi matin à la Maison-Blanche, où elle doit prendre la parole lors d’un évènement honorant les équipes championnes de la National Collegiate Athletic Association. Elle remplace M. Biden, qui se remet après avoir contracté la COVID-19 la semaine dernière.

Mme Harris, dans un communiqué, a salué « l’acte altruiste et patriotique » de M. Biden en décidant de quitter la course et a déclaré qu’elle avait l’intention de « mériter et de gagner » l’investiture de son parti.

« Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour unir le Parti démocrate – et unir notre nation – afin de vaincre Donald Trump et son programme extrême du Projet 2025 », a-t-elle déclaré.

M. Biden prévoyait de discuter de sa décision de se retirer plus tard cette semaine dans un discours à la nation. Il a écrit dans une lettre publiée dimanche sur le réseau social X : « Je crois qu’il est dans l’intérêt supérieur de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l’accomplissement de mes fonctions de président pour le reste de mon mandat ».

Près de 30 minutes après avoir annoncé qu’il abandonnait sa campagne, M. Biden a apporté son soutien à Mme Harris.

« Aujourd’hui, je veux offrir mon plein soutien et mon approbation à Kamala pour qu’elle soit la candidate de notre parti cette année », a-t-il affirmé dans une autre publication sur X. « Démocrates, il est temps de s’unir et de battre Trump. »

La convention nationale démocrate doit se tenir du 19 au 22 août à Chicago, mais le parti avait annoncé qu’il organiserait un appel virtuel pour nommer officiellement M. Biden avant le début des procédures en personne. Le comité des règles de la convention doit se réunir cette semaine pour finaliser son processus de nomination et on ne sait pas comment il sera ajusté pour refléter le départ de M. Biden.

La présidente du Congressional Hispanic Caucus, Nanette Barragan, qui a souligné qu’elle était « à fond » derrière la vice-présidente, a indiqué qu’elle s’était entretenue dimanche avec Mme Harris, qui lui a fait savoir qu’elle préférait renoncer à un appel nominal virtuel pour le processus de nomination et le remplacer par un processus respectant l’ordre habituel.

Le président du comité national démocrate, Jaime Harrison, a déclaré dans un communiqué que le parti « entreprendrait un processus transparent et ordonné » pour sélectionner « un candidat capable de vaincre Donald Trump en novembre ».

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Rappel que Kamala Harris a fait ses études secondaires à Westmount High quand sa mère faisait de la recherche sur le cancer du sein à l’hôpital général juif

Before she became America’s first female, first Black, and first South Asian vice-president-elect, Harris spent several years in Montreal, where she attended Westmount High School from 1978 to 1981.

She moved to the city as a teen so her mother Shyamala Gopalan, a breast-cancer researcher, could work at the Lady Davis Institute of Montreal’s Jewish General Hospital. Harris enrolled at Westmount after an initial stint at a French-language school.

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C’est un bon point qui devrait accorder un certain capital de sympathie de sa part envers Montréal. Mais c’est bien davantage pour ses grandes qualités et compétences ainsi que son esprit batailleur et incisif à titre de procureur qu’elle pourrait gagner des points face à un futur débat avec Trump, bien sûr si elle devient la candidate officielle des Démocrates.

Disons qu’elle s’est grandement retenue jusqu’alors pour ne pas faire ombrage à Biden, mais dorénavant rien ne pourra plus l’arrêter dans ses répliques acerbes face à un Trump qui aura eu jusqu’alors la partie facile.

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(New York) À la fin d’une journée où la toute nouvelle course à l’investiture démocrate a semblé prendre les allures d’un couronnement, Kamala Harris a sorti l’artillerie lourde.

Résumé

Harris lance une attaque frontale contre Trump « Je connais le type de Donald Trump »

PHOTO ERIN SCHAFF, ASSOCIATED PRESS

Kamala Harris a prononcé lundi soir un discours à son quartier général de Wilmington, dans le Delaware

(New York) À la fin d’une journée où la toute nouvelle course à l’investiture démocrate a semblé prendre les allures d’un couronnement, Kamala Harris a sorti l’artillerie lourde.

Mis à jour hier à 23h58

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Richard Hétu
Richard Hétu Collaboration spéciale

Lors de son premier discours électoral en tant que candidate présidentielle, la vice-présidente des États-Unis a lancé une attaque frontale contre Donald Trump, comparant le candidat présidentiel du Parti républicain aux criminels auxquels elle a été confrontée en tant que procureure en Californie.

« Je me suis attaquée à toutes sortes de malfaiteurs. Des prédateurs qui abusaient des femmes. Des fraudeurs qui escroquaient les consommateurs. Des tricheurs qui enfreignaient les règles pour leur propre compte. Alors écoutez-moi quand je vous dis : je connais le type de Donald Trump », a-t-elle déclaré en s’adressant au personnel du quartier général de la campagne de Joe Biden, qui est devenu le sien dimanche.

« Donald Trump veut ramener notre pays en arrière, à une époque où beaucoup de nos concitoyens américains n’avaient pas encore toutes leurs libertés et tous leurs droits », a-t-elle ajouté en comparant les politiques économiques et sociales de l’ancien président à celles qu’elle entend défendre.

[Ces politiques] ne mènent pas à la prospérité. Elles conduisent à l’inégalité et à l’injustice économique. Et nous ne reviendrons pas en arrière. Nous ne reviendrons pas en arrière.

Kamala Harris

PHOTO ERIN SCHAFF, ASSOCIATED PRESS

Des appuis de Kamala Harris réagissent avec émotion au discours livré lundi par la vice-présidente.

Avant que Kamala Harris ne prenne la parole, Joe Biden a fait entendre sa voix pour la première fois depuis son désistement historique.

« Le nom a changé à la tête du ticket, mais la mission n’a pas changé du tout », a déclaré le président via le téléphone aux membres de son ancienne équipe de campagne. « Et d’ailleurs, je ne vais nulle part. Je vais faire campagne avec Kamala. Je vais travailler d’arrache-pied, à la fois en tant que président en exercice pour faire adopter des lois et pour faire campagne. Vous savez, nous devons encore sauver cette démocratie, et Trump est toujours un danger pour la communauté. Il est un danger pour la nation. »

« Fierté et optimisme »

Kamala Harris n’est pas encore officiellement la candidate du Parti démocrate à la présidence, mais c’est tout comme. Un par un, ses principaux adversaires potentiels l’ont assurée de leur soutien lundi, tout comme l’ont fait plusieurs élus démocrates du Congrès, dont l’ancienne présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.

PHOTO HAIYUN JIANG, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Nancy Pelosi, le 9 juillet dernier

Mis en branle la veille, ce mouvement d’appui en faveur de la vice-présidente reflète le désir des démocrates d’éviter une bataille fratricide à moins de quatre mois de l’élection présidentielle. Il participe aussi du sentiment de soulagement et d’enthousiasme qui s’est emparé de nombre d’entre eux après la décision historique de Joe Biden de quitter la course à la Maison-Blanche.

« Aujourd’hui, c’est avec une immense fierté et un optimisme sans limite pour l’avenir de notre pays que je soutiens la candidature de la vice-présidente Harris à la présidence des États-Unis », a annoncé en début d’après-midi Nancy Pelosi, qui a joué un rôle clé dans le désistement du président.

« Mon soutien enthousiaste à Kamala Harris est officiel, personnel et politique », a-t-elle ajouté avant de qualifier la Californienne de 59 ans de « brillamment astucieuse » sur le plan politique.

PHOTO TOM GRALISH, ASSOCIATED PRESS

Le bureau de campagne des démocrates à Roxborough, en Pennsylvanie

Cependant, Hakeem Jeffries, chef des démocrates à la Chambre, et Chuck Schumer, son pendant démocrate au Sénat, ne se sont pas encore prononcés sur la candidature de Kamala Harris. Le représentant Jeffries a indiqué que la paire rencontrera « sous peu » la vice-présidente, dont la candidature, a-t-il affirmé, « a enthousiasmé le pays ».

Barack Obama a également conservé sa réserve 3de la veille concernant la candidature de Kamala Harris. Il s’était alors dit en faveur d’un processus « ouvert » pour remplacer Joe Biden. On le soupçonne de ne pas vouloir jouer au faiseur de rois ou de reines.

Un parti enthousiaste

L’appui de Nancy Pelosi a précédé de quelques heures celui exprimé par six rivaux potentiels de Kamala Harris — les gouverneurs Andy Beshear (Kentucky), J.B. Pritzker (Illinois), Gretchen Whitmer (Michigan), Wes Moore (Maryland), Tim Walz (Minnesota) et Tony Evers (Wisconsin).

« Je soutiens la candidature de Kamala Harris à la présidence et je travaillerai dur pour qu’elle soit élue, car je pense qu’elle est la personne la plus qualifiée et la plus capable d’être présidente », a déclaré le gouverneur Pritzker, un milliardaire de Chicago qui était particulièrement frustré du refus de Joe Biden de passer le flambeau.

Je pense également qu’il est grand temps de briser le plus haut et le plus dur des plafonds de verre et d’élire enfin une femme à la présidence des États-Unis.

J. B. Pritzker, gouverneur de l’Illinois

Les gouverneurs Gavin Newsom (Californie), Roy Cooper (Caroline du Nord) et Josh Shapiro (Pennsylvanie) avaient annoncé dimanche leur appui à Kamala Harris.

PHOTO DERIK HAMILTON, ASSOCIATED PRESS

Le cortège de la vice-présidente Kamala Harris quitte le quartier général de campagne sous le regard de policiers.

De nombreux délégués à la convention démocrate de Chicago les ont imités dimanche et lundi. Selon le décompte de l’Associated Press, Kamala Harris a déjà reçu l’appui du nombre de délégués nécessaires pour remporter l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de 2024.

« Il y a beaucoup d’enthousiasme à voir la vice-présidente Kamala Harris devenir la candidate du Parti démocrate », a déclaré dans un communiqué Sharif Street, président du Parti démocrate de Pennsylvanie, dont les 185 délégués ont voté unanimement lundi pour le bras droit de Joe Biden.

Les dons au rendez-vous

Les démocrates ont également exprimé leur enthousiasme en déliant les cordons de leur bourse. Le Super PAC démocrate Future Forward a reçu 150 millions de dollars de nouveaux engagements de la part de grands donateurs démocrates dans les 24 heures qui ont suivi l’annonce de Joe Biden.

****Durant la même période, les petits donateurs démocrates ont versé plus de 100 millions à divers candidats, dont 81 millions à Kamala Harris – un record pour une période de 24 heures –, via le site de traitement des dons en ligne ActBlue utilisé par les démocrates.

De retour dans sa ville natale de Middletown, en Ohio, J.D. Vance a contribué aux attaques républicaines de la journée contre Kamala Harris. Il a notamment dénoncé le processus par lequel la vice-présidente pourrait remplacer Joe Biden à la tête du ticket démocrate.

PHOTO EDUARDO MUÑOZ, REUTERS

Un panneau numérique diffuse des nouvelles concernant Kamala Harris, à Times Square, en plein cœur de New York.

« L’idée de choisir le candidat du Parti démocrate parce que George Soros, Barack Obama et quelques élites démocrates se sont réunis dans une pièce enfumée et ont décidé de jeter Joe Biden par-dessus bord ? Ce n’est pas comme ça que ça marche », a déclaré le colistier de Donald Trump en s’adressant à des partisans réunis dans le gymnase d’une école secondaire.

« C’est une menace pour la démocratie, et non pour le Parti républicain, qui se bat chaque jour pour la démocratie. »

Joseph Costello, porte-parole de Kamala Harris, a répliqué : « C’est un peu fort de café de la part de l’extrémiste J.D. Vance qui est acheté et payé par Elon Musk et la Silicon Valley. »

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(Washington) Kamala Harris s’est assurée vendredi de devenir la candidate de son parti à l’élection présidentielle américaine de novembre et d’affronter Donald Trump, un couronnement éclair moins de deux semaines après l’abandon de Joe Biden.

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Kamala Harris assurée d’être la candidate démocrate à la présidentielle

(Washington) Kamala Harris s’est assurée vendredi de devenir la candidate de son parti à l’élection présidentielle américaine de novembre et d’affronter Donald Trump, un couronnement éclair moins de deux semaines après l’abandon de Joe Biden.

Publié à 13h42 Mis à jour à 15h41

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Camille CAMDESSUS et Lucie AUBOURG Agence France-Presse

Les démocrates ont annoncé en milieu de journée que la vice-présidente américaine avait recueilli le soutien de plus de la moitié des délégués pour son investiture, lors d’un vote en ligne.

La quinquagénaire s’est dite « honorée d’être la candidate » de son parti. Elle acceptera officiellement cette investiture après la clôture du scrutin lundi, et la célébrera lors d’une grande soirée à la convention démocrate, prévue à Chicago, mi-août.

Joe Biden avait annoncé dans un grand fracas le 21 juillet se retirer de la course à la Maison-Blanche, plombé par les inquiétudes liée à son âge et sa forme. Il avait immédiatement annoncé soutenir sa numéro 2 pour reprendre le flambeau.

« Je ne pourrais pas être plus fier », a-t-il déclaré vendredi après-midi.

Course aux millions

Kamala Harris, qui deviendra la première femme noire présidente des États-Unis si elle est élue, a désormais moins de 100 jours pour convaincre les électeurs américains de la soutenir face à l’ancien président républicain Donald Trump.

« Cela ne va pas être facile, mais nous allons y arriver. Et en tant que votre future présidente, je sais que nous sommes à la hauteur pour cette bataille », a-t-elle lancé dans une intervention téléphonique retransmise lors d’un évènement de campagne.

Dans ce duel de haute voltige, la démocrate part avec un avantage financier conséquent.

L’équipe de campagne de Kamala Harris a annoncé avoir récolté 310 millions de dollars en juillet, plus du double des fonds recueillis par Donald Trump, un montant en grande partie engrangé depuis que la vice-présidente a remplacé Joe Biden pour l’élection de novembre.

Le financement joue un rôle essentiel dans les campagnes américaines, aux montants souvent astronomiques largement dépensés dans des clips très onéreux inondant les chaînes de télévision et internet.

La nouvelle candidate démocrate avait recueilli 200 millions de dollars en moins d’une semaine après le retrait de Joe Biden, les donateurs désenchantés par le président vieillissant faisant leur retour. Cette levée de fonds a été « alimentée par le meilleur mois de collecte auprès de petits donateurs dans l’histoire de la présidentielle » américaine, s’est-elle félicitée.

L’équipe du candidat républicain a elle annoncé jeudi dans un communiqué avoir recueilli 138,7 millions de dollars en juillet, une somme conséquente engrangée le mois où Donald Trump a survécu à une tentative d’assassinat et a reçu un soutien triomphal à la convention républicaine.

Sept États en cinq jours

Si le camp démocrate a bénéficié d’un nouvel élan favorable ces derniers jours, les observateurs préviennent qu’il devrait se méfier d’un excès d’optimisme, car même si l’écart se resserre, Donald Trump conserve toujours une avance dans les sondages.

La semaine prochaine s’annonce donc importante pour Kamala Harris, qui cherchera à ne pas perdre son élan.

Outre l’officialisation de son investiture, l’ex-procureure et ancienne sénatrice de Californie doit annoncer le choix de son colistier, appelé à devenir vice-président si elle est élue.

Les noms de quatre gouverneurs d’États clés, ainsi que d’un sénateur, reviennent notamment en boucle.

Mme Harris et son choix pour figurer sur le fameux « ticket » démocrate entameront ensuite, à partir de mardi, une tournée dans pas moins de sept États, qu’ils sillonneront en cinq jours. Au programme : uniquement des États clés, comme la Pennsylvanie mardi, le Wisconsin et le Michigan mercredi, ou encore le Nevada samedi.

Le duo sera ensuite célébré lors de la convention démocrate prévue à Chicago du 19 au 22 août, un rassemblement qui s’annonce comme une grande fête d’intronisation.

Plusieurs femmes ont exercé un grand pouvoir au cours de l’histoire. Cléopâtre, Marie-Antoinette, Angela Merkel, Margaret Thatcher, Simone Veil et, plus près de nous, Pauline Marois. Et si pouvoir est un mot qui ne se déclinait pas beaucoup au féminin dans les derniers siècles, les femmes sont prêtes depuis longtemps à mener.

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Kamala Harris Le pouvoir à une femme

PHOTO REBECCA COOK, ARCHIVES REUTERS

Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis et candidate démocrate à la présidence


Hélène David
Hélène David Collaboration spéciale

Plusieurs femmes ont exercé un grand pouvoir au cours de l’histoire. Cléopâtre, Marie-Antoinette, Angela Merkel, Margaret Thatcher, Simone Veil et, plus près de nous, Pauline Marois. Et si pouvoir est un mot qui ne se déclinait pas beaucoup au féminin dans les derniers siècles, les femmes sont prêtes depuis longtemps à mener.

Publié à 0h31 Mis à jour à 7h00

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C’est la structure politique et sociale qui ne leur accordait que très rarement ce privilège. Leur pouvoir ne s’exerçait, au mieux, que dans la sphère privée.

Depuis quelques décennies, les changements s’accélèrent.

Et puis, à coups de rebondissements récents, arrive Kamala Harris, celle qui pourrait devenir la première présidente américaine de l’histoire. Nous vivons au Canada, ce n’est pas notre élection, mais plusieurs ont ressenti le même soulagement, le même enthousiasme, face à l’arrivée de cette candidate. L’espoir revient, les Américains de différentes origines se reconnaissent et les femmes sont fières. Même les « dudes blancs pour Harris » ont réuni plus de 200 000 personnes en visioconférence !

J’ai rarement vu un engouement aussi palpable autour de moi et dans les commentaires que je lis face à une candidature aux élections américaines. Dans les milieux progressistes, tant sur les réseaux sociaux que dans les créneaux plus traditionnels de l’information, on sent du soulagement. C’est à un engagement fébrile, tant émotif que politique, qu’on assiste depuis l’arrivée de cette candidate démocrate. Un peu comme si l’élection américaine devenait « notre » élection et Kamala, « notre » candidate !

Il faut écrire sur Kamala Harris, s’intéresser à elle, à l’audace et au courage nécessaires pour affronter le mur de sarcasme et d’attaques rétrogrades qui fait la particularité de nos voisins du Sud. Des propos misogynes, des qualificatifs plus que douteux qui nous font réagir comme s’ils nous rejoignaient personnellement.

Car oui, lorsque Kamala Harris est ciblée, ce sont toutes les femmes qui se sentent interpellées. Cette candidate tient tête à un opposant qui résistera et attaquera avec tous les outils à sa disposition et dont la virulence des propos sera proportionnelle à la popularité de son adversaire.

Si Kamala est élue en novembre prochain, elle sera la femme la plus puissante de la planète. Pour y arriver, je n’ose imaginer la force mentale et l’énergie qu’elle devra déployer. Elle s’est immédiatement imposée avec un enthousiasme et un aplomb remarquables.

Des millions de personnes sont prêtes à la suivre et à s’engager pour elle. Les dons individuels modestes affluent et la campagne démocrate atteint des records de financement. Les attentes sont énormes. Non seulement elle doit alimenter la mobilisation, mais elle devra présenter un projet politique inspirant, à la hauteur des espoirs qu’elle suscite.

Par ailleurs, les Jeux olympiques viennent de se terminer. Simone Biles a été consacrée reine de la gymnastique, après avoir surmonté des enjeux de santé mentale pendant plusieurs mois. Il y a aussi Céline Dion qui a beaucoup souffert au cours des dernières années et qui a triomphé à la tour Eiffel.

Pour Kamala, les attentes sont d’un autre ordre, mais elle partage les mêmes effets d’une remontée spectaculaire dont les Américains sont si friands. Elle est entrée en scène et, chez plusieurs, l’espoir est revenu. Trois femmes, trois destins différents, mais qui, chacune à leur façon, sont des modèles.

Comment faire face à un tel engouement et porter l’avenir d’un pays aussi puissant que les États-Unis sur ses épaules ? Elle se fait déjà rappeler à tout moment qu’elle est une femme, qu’elle est de couleur, qu’elle a des parents nés à l’étranger. Tout le racisme et le sexisme peuvent se déchaîner. Elle se fait accuser d’être favorable à l’avortement, d’avoir échoué dans ses fonctions antérieures, de rire trop fort et trop souvent.

Pourquoi, à travers l’histoire, a-t-on toujours voulu cacher les femmes fortes capables d’exercer le pouvoir politique et les faire taire ? Trop dangereuses, trop brillantes, trop performantes ?

Au Moyen-âge, on a envoyé au bûcher des femmes soupçonnées de sorcellerie. Quand ses adversaires la traitent de folle et de cinglée, nous ne sommes plus très loin de cette chasse aux sorcières.

Le moment est extraordinairement fertile en ce moment pour que les Américaines et les Américains, de toutes les origines, de tous les âges et de toutes les régions, affichent leur solidarité envers celle qui ose se présenter et les représenter.

Ne serait-ce que parce qu’elle marque l’histoire, non seulement des États-Unis, mais aussi de toutes les femmes à travers les siècles, il faut suivre attentivement cette élection et reconnaître que Kamala Harris travaille au nom de toutes celles qui, depuis tellement longtemps, se battent pour les droits les plus élémentaires : ceux d’étudier, de voter, de disposer librement de son corps, de gagner son salaire, de revendiquer la sécurité et le respect.

On est encore loin du compte à l’échelle planétaire, mais imaginez un instant si le président des États-Unis devenait une présidente. Tout ne serait pas réglé, les défis seraient encore énormes, mais nous aurions le sentiment que la moitié de la planète a accompli un pas de géant, plus grand que le premier pas sur la Lune ! Hillary Clinton n’a pas eu cette occasion, il ne faut pas laisser passer celle-ci.

« Le taux d’homicide diminue plus rapidement qu’à tout autre moment de l’histoire, a-t-il déclaré. Les crimes violents ont atteint leur niveau le plus bas depuis plus de 50 ans, et la baisse de la criminalité se poursuivra lorsque nous mettrons un procureur dans le bureau Ovale au lieu d’un criminel condamné. »

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Sur les épaules d’Hillary

PHOTO EVA HAMBACH, AGENCE FRANCE-PRESSE

Hillary Clinton s’adresse à la foule des délégués rassemblés pour la convention démocrate au United Center, à Chicago.


Yves Boisvert
Yves Boisvert La Presse

(Chicago) Le moment était historique. Il était aussi émouvant pour les démocrates. Un seul autre candidat démocrate de l’histoire moderne à avoir renoncé à sa réélection, Lyndon B. Johnson, a cédé sa place après un mandat. Mais « LBJ » ne s’est pas présenté à la convention démocrate de 1968 à Chicago. Il a préféré se rendre à son ranch.

Publié à 3h04 Mis à jour à 5h00

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Joe Biden, lui, est venu faire ses adieux à un public qui lui scandait son amour. Son discours ressemblait à celui qu’il aurait livré jeudi, s’il avait été le candidat de son parti, comme prévu. Avec ses grands succès, une défense de son mandat, un bilan de son engagement. Tout ou presque était repiqué de ses discours depuis trois mois.

PHOTO CRAIG HUDSON, REUTERS

Le président américain Joe Biden

Sauf la fin : « Kamala et Tim, je serai le meilleur bénévole de votre campagne. » Et, à la toute fin : « Amérique, j’ai fait de mon mieux pour toi ! » Ajoutant qu’en ce jour d’août 2024, il est « plus optimiste que quand j’ai été élu sénateur à 29 ans ».

Mais le discours de cette soirée aura été celui d’Hillary Clinton, qui a fait trembler l’amphithéâtre des Blackhawks.

Le discours de sa vie, peut-être. Elle en a fait de mémorables pendant la campagne de 2016.

Mais huit ans plus tard, en donnant l’accolade à celle qui sera peut-être à sa place la première présidente des États-Unis, contre le même candidat, la charge symbolique était immense.

Elle a parlé de sa mère, née à Chicago à une époque où les femmes n’avaient pas encore conquis le droit de vote.

Elle a parlé de Febb E. Burn, cette veuve qui a écrit à son fils à la législature du Tennessee pour lui dire d’être un « bon garçon » et de voter pour le 19e amendement à la Constitution, accordant le droit de vote aux femmes. Le Tennessee était le 36e État à adopter l’amendement, ce qui lui a permis d’être inscrit dans la Constitution, en 1920.

Elle a parlé de Shirley Chisholm, première femme noire élue au Congrès, en 1968. Puis la première femme à tenter d’être candidate présidentielle pour le Parti démocrate, en 1972.

Elle a parlé de ce moment où elle a emmené sa fille Chelsea entendre Geraldine Ferraro, première femme candidate à la vice-présidence des États-Unis, en 1984.

Ce fil historique qui va des suffragettes jusqu’à Kamala Harris, c’est elle qui l’a tendu le plus fort, en 2016, quand elle a fait face à Donald Trump. Elle a remporté le vote populaire par 2,9 millions de voix à l’échelle nationale, mais a obtenu moins de votes dans les États clés, et donc perdu la présidence.

La foule des délégués du United Center était électrifiée par ce discours. Les mots à eux seuls ne font pas les grands discours. Il faut le moment. L’occasion. Et en ce moment précis, cette femme qui avait perdu, malgré sa compétence, malgré son expérience, malgré sa majorité, passait le flambeau à la suivante.

Et : « En 2016, presque 66 millions d’Américains ont voté pour faire éclater le dernier plafond de verre. Je vois les fissures dans ce plafond. Et à travers ces fissures, je vois la liberté de prendre nos décisions, de choisir nos amours, nos vies, notre santé, nos familles. »

En 2008, quand Clinton se présentait une première fois, Harris avait été une des premières à choisir le camp de son rival Obama. Mais les deux femmes sont vite devenues des alliées après coup. Et le jour de la démission de Biden, les Clinton ont été les premiers à envoyer le signal du ralliement.

Tout en restant soigneusement hors du débat sur le départ de Biden, elle avait fait savoir qu’en pareil cas, il n’y avait qu’une seule option de rechange : Kamala Harris. Ça semble évident aujourd’hui, mais un très grand nombre de démocrates préféraient d’autres candidatures. Hillary Clinton a mis tout son poids pour la soutenir.

La soirée était centrée sur le discours d’adieu de Biden, mais le vrai thème de cette soirée était le pouvoir politique des femmes. Les droits reproductifs, l’avortement ont été mis de l’avant. Jill et Ashley Biden ont présenté Joe.

« Quelque chose arrive dans ce pays, a dit Hillary Clinton. Nous écrivons un nouveau chapitre. J’aurais voulu que ma mère et celle de Kamala soient ici ce soir. »

L’histoire de ce pays, mais la mienne aussi, nous enseigne que le progrès est possible, mais il n’est pas garanti.

Hillary Clinton

Dans la bouche de la femme qui a failli devenir présidente des États-Unis, qui a surmonté l’amertume devant un candidat notoirement sexiste, cet appel à l’engagement résonnait avec une force historique instantanée qu’il n’avait jamais eue.

« On peut dire que nous sommes tous sur les épaules d’Hillary », a dit ensuite le comédien Tony Goldwyn, le présentateur.

Sur les épaules de toute une longue lignée de femmes, qui n’en croiraient pas leurs yeux.

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Convention démocrate « Merci, Joe ! »

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(Chicago) La scène était inédite. Le président sortant, qui avait récolté l’appui de l’immense majorité des délégués de la convention démocrate, s’est présenté devant eux tard lundi soir pour tirer sa révérence, ni plus ni moins, et donner sa bénédiction à celle qui le remplacera de façon officielle jeudi soir à la tête du ticket présidentiel de son parti.

Mis à jour à 5h11

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Richard Hétu
Richard Hétu Collaboration spéciale

En arrivant sur la scène du United Center de Chicago, Joe Biden a été accueilli par des délégués qui ont exprimé bruyamment leur gratitude pour sa décision historique de se retirer de la course à la Maison-Blanche. Décision qui a ouvert la voie à Kamala Harris, énergisé son parti et transformé la campagne présentielle.

« Merci, Joe ! Merci, Joe ! Merci, Joe ! », ont scandé les délégués en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Nous aimons Joe ».

« Mes amis, laissez-moi vous demander si vous êtes prêts à voter pour la liberté », a demandé Joe Biden d’une voix forte à la foule au début de son discours, qui a commencé avec quasiment une heure de retard et que plusieurs téléspectateurs ont sans doute raté.

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« Oui », a répondu la foule d’une seule voix.

« Êtes-vous prêts à voter pour la démocratie et pour l’Amérique ? », a-t-il enchaîné.

« Oui », a de nouveau répondu la foule d’une voix encore plus forte.

« Laissez-moi vous demander si vous êtes prêts à élire Kamala Harris et Tim Walz ? »

Cette fois, le « oui » de la foule était assourdissant.

À la fin de son discours, le président octogénaire a lancé : « Amérique, j’ai fait de mon mieux pour toi ! »

« Nous te sommes éternellement reconnaissants »

Kamala Harris a assisté en personne à ce discours d’adieu en compagnie de son colistier, Tim Walz. Plus de deux heures plus tôt, elle avait elle-même fait une apparition inattendue sur la scène du United Center pour remercier le président.

PHOTO CHARLY TRIBALLEAU, AGENCE FRANCE-PRESSE

Kamala Harris a fait une apparition inattendue sur la scène du United Center.

« Ce sera une semaine formidable, et je tiens à commencer par rendre hommage à notre incroyable président Joe Biden, qui s’exprimera plus tard dans la soirée », a déclaré la vice-présidente, dont la participation à la première soirée de la convention n’avait pas été annoncée.

« Joe, merci pour ton leadership historique, pour ta vie au service de notre nation et pour tout ce que tu continueras à faire, nous te sommes éternellement reconnaissants. Merci, Joe ! », a-t-elle ajouté en s’adressant à une foule qui avait écouté d’une oreille distraite les discours précédents.

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Joe Biden est le premier président en exercice depuis Lyndon B. Johnson à avoir décidé de ne pas briguer un second mandat. Contrairement à Joe Biden, cependant, le président Johnson n’avait pas assisté à la convention démocrate de 1968, qui se déroulait également à Chicago.

À l’opposé, le 46e président a mis à profit son discours de Chicago pour vanter les mérites de Kamala Harris, rappeler les grandes réalisations de son mandat et définir les enjeux de l’élection.

« Aujourd’hui, c’est l’été. L’hiver est passé », a-t-il déclaré après avoir évoqué les épreuves qui ont marqué le début de sa présidence. « C’est avec un cœur reconnaissant que je me tiens devant vous en cette nuit d’août pour vous annoncer que la démocratie a prévalu. La démocratie a tenu ses promesses, et elle doit maintenant être préservée. »

Il a attaqué Donald Trump à plusieurs reprises.

« Donald Trump qualifie l’Amérique de nation défaillante. Quand il dit que l’Amérique est une nation défaillante, il dit que nous sommes en train de perdre. C’est lui, le perdant. Il a tout faux. »

Et il a mêlé un compliment à Kamala Harris à une autre attaque contre son ancien rival.

« Le taux d’homicide diminue plus rapidement qu’à tout autre moment de l’histoire, a-t-il déclaré. Les crimes violents ont atteint leur niveau le plus bas depuis plus de 50 ans, et la baisse de la criminalité se poursuivra lorsque nous mettrons un procureur dans le bureau Ovale au lieu d’un criminel condamné. »

Des manifestants propalestiniens ont déroulé une bannière sur laquelle on pouvait lire « Arrêtez d’armer Israël » pendant le discours du président. Ce dernier a fait référence à la guerre de Gaza en notant les efforts de son administration pour « obtenir un cessez-le-feu et mettre fin à cette guerre ».

Biden a « plongé dans son âme »

Joe Biden avait été précédé à la tribune par sa femme Jill et sa fille Ashley. La première dame a évoqué avec émotion le moment où elle a vu son mari « plonger dans son âme et décider de ne plus chercher à se faire réélire et de soutenir Kamala Harris ».

PHOTO PAUL SANCYA, ASSOCIATED PRESS

La première dame Jill Biden et le président américain Joe Biden

Figuraient également parmi les autres orateurs de marque deux femmes représentant des générations aux antipodes, l’une qui s’est exprimée avec l’autorité de l’expérience, l’autre qui a incarné la fougue et l’espoir de la jeunesse : Hillary Clinton et Alexandria Ocasio-Cortez.

PHOTO KAMIL KRZACZYNSKI, AGENCE FRANCE-PRESSE

La représentante Alexandria Ocasio-Cortez

Les deux femmes ont évidemment placé en Kamala Harris leur rêve de voir une femme accéder à la présidence. Mais ce rêve revêt une importance particulière par l’ancienne candidate présidentielle, qui est venue si proche de l’atteindre en 2016.

« Il se passe quelque chose en Amérique. On peut le sentir », a-t-elle déclaré après avoir été longuement ovationnée par la foule avant de la galvaniser avec le meilleur discours de la soirée. « C’est quelque chose pour lequel nous avons travaillé et dont nous avons rêvé pendant longtemps », a-t-elle ajouté après avoir évoqué son propre parcours historique et assuré que « l’avenir est ici ».

PHOTO CHARLY TRIBALLEAU, AGENCE FRANCE-PRESSE

Hillary Clinton, ancienne secrétaire d’État

L’ancienne secrétaire d’État a pris un malin plaisir à s’attaquer à son ancien rival, Donald Trump, esquissant même un sourire quand certains délégués se sont mis à scander « Enfermez-le ! ».

« Lors de son premier jour au tribunal, Kamala a prononcé cinq mots qui la guident toujours : “Kamala Harris pour le peuple.” C’est quelque chose que Donald Trump ne comprendra jamais », a-t-elle déclaré. « Il n’est donc pas surprenant qu’il mente sur le bilan de Kamala. Il se moque de son nom et de son rire. Cette dernière attaque me semble familière », a-t-elle plaisanté.

« Mais il est en fuite maintenant. »

L’accès à l’avortement au premier plan

La question de l’avortement a occupé une place importante tout au long de la soirée. Trois femmes ayant vécu des expériences traumatisantes ont notamment raconté leur histoire. Elles ont confirmé leur rôle de porte-parole redoutables d’un Parti démocrate qui tente de tirer parti de la colère persistance provoquée par la décision de la Cour suprême d’abroger l’arrêt Roe c. Wade.

PHOTO MIKE SEGAR, REUTERS

Hadley Duvall

Hadley Duvall, l’une de ces femmes, a raconté à une foule soudainement silencieuse comment elle a été victime d’une agression sexuelle et est tombée enceinte de son beau-père à l’âge de 12 ans.

« C’est la première fois qu’on m’a dit que j’avais le choix », a déclaré la jeune femme du Kentucky. « Je ne peux pas imaginer ne pas avoir le choix, mais aujourd’hui, c’est la réalité pour de nombreuses femmes et filles à travers le pays à cause des interdictions d’avortement de Donald Trump. Il dit que c’est “une belle chose”. Qu’y a-t-il de si beau à ce qu’une enfant doive porter l’enfant de ses parents ? »

Shawn Fain, président des United Auto Workers, a donné voix de son côté au monde syndical. Au cours de son discours, il a enlevé son veston et dévoilé un t-shirt sur lequel on pouvait lire : « Trump est un scab [un briseur de grève]. Votez pour Harris ».

La caricature de Côté

Par André-Philippe Côté, Le Soleil

24 août 2024 à 04h00

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(André-Philippe Côté/Le Soleil)