9720-9730 Gouin Ouest - 6 étages (2022)

Ce genre d’histoire est extrêmement décevant. Comment allons nous sortir de la crise de logement si on est pas capable de construire des logements autour des transports en commun?

Ceci étant dit, comment ça se fait que ça prend une dérogation de zonage pour construire un immeuble résidentiel de 6 étages à côté d’un pôle de TeC? N’y a t-il pas un zonage automatique autour de stations de trains? Sinon, pourquoi ce n’est pas le cas?

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C’est ça la partie le plus déprimant. On échange des lots super bien équipés pour acueillir cette densité et les envoient où l’offre TeC est souvant inférieur par ce que 26 résidents (13% des résidents potentiels de ce projet selon le recensement de 2021) ont peur du perte de “L’intimité pour les propriétaires sur la rue Andras” comme si tous les locataires etaient super intéressé par ce qui se passe dans leur cour…

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C’est vraiment désolant.

L’on mentionne la nouvelle loi 16 qui entrait en vigueur le 2 juillet. Est-ce qu’Emma partir de maintenant ce type de chose devrait moins arriver ? Et si oui, est-ce possible que des promoteurs attendaient cette loi avant de reprendre certaines démarches ?

Aussi, il faut absolument que tous les arrondissements de Montréal changent leur limite de hauteur pour plus haut / plus de densité sur la majorité de leur territoire sans avoir besoin de dérogation. Il y a peut-être les quartiers historiques dont il faudrait possiblement se soucier, mais sinon… Cela devrait être 4, 5 ou 6 étages minimum sur l’ensemble de l’île sans dérogation nécessaire. C’est rendu ridicule. On parle de pénurie de logements et de densification intelligente et humaine, de ne pas vouloir d’immenses tours de 60 étages puis on empêche de construire un édifice de 6 étages…

Le projet de loi a ajouté des exemptions au processus d’approbation référendaire :

  1. Si ça dépasse de moins de 33% la hauteur permise par le zonage
  2. Si ça dépasse de moins de 33% la densité permise par le zonage
  3. Dans un zonage incitatif qui permet de négocier des avantages pour la communauté en échange de d’hauteur et/ou densité

Pour 1 et 2, ce serait 50% dans la zone d’une gare/station de transport collectif, incluant les zones contiguës!

Cependant, l’approbation référendaire va rester pour le changement d’usage.

La version sanctionnée du projet de loi 16 est disponible en ligne
https://www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/projets-loi/projet-loi-16-43-1.html

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Les nouvelles dispositions sur les consultations publiques et approbation référendaire entrent en vigueur le 1er septembre

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L’arrondissement a probablement défini ses règles de zonage de deçà de son PPU pour se donner un levier pour négocier des dérogations avec les développeurs. C’est ± l’approche de Griffintown si je ne me trompe pas. L’avantage est qu’il devient plus facile pour l’arrondissement de négocier du logement abordable ou des lots pour de l’équipement municipal. Le désavantage est que ça rend des projets qui s’alignent pourtant au PPU beaucoup plus à risque d’être rejetés par des citoyens. La ville est par conséquent plus à risque de manquer de fonds pour financer les travaux d’infrastructure nécessaires ou développement du quartier.

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Densification à Montréal | Le droit de veto de 26 personnes


PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE
Le projet de développement immobilier de plus de 100 logements est tombé à l’eau à Pierrefonds. Même s’il obtenait la faveur de 75 % des citoyens sondés.

MARIE-EVE FOURNIER
LA PRESSE

Le terrain est occupé par un vieux garage et un petit bâtiment industriel vacant dont la démolition ne fera pleurer personne, en plus d’être collé sur une future gare du REM. Montréal est en pleine crise du logement. Les changements climatiques exacerbés par l’étalement urbain ne font que prendre de l’ampleur. Mais qu’à cela ne tienne, le projet d’immeuble de 111 logements proposé sur le site a été bloqué… par 26 citoyens. L’arrondissement en compte 71 000.

Publié à 0h55 Mis à jour à 6h30

Ça s’est passé dans l’Ouest-de-l’Île, à Pierrefonds-Roxboro. Comme l’a raconté jeudi mon collègue André Dubuc dans un texte déconcertant, 26 personnes ont exercé un droit de veto grâce aux règles qui régissent les changements de zonage. Il ne fallait en effet que 20 opposants pour forcer la tenue d’un référendum, un exercice qui ne sera pas fait en raison des coûts que ça suppose et de la complexité assez effarante de la chose. Un chiffre qui illustre à lui seul le besoin criant de revoir la loi encadrant les référendums.

Lisez l’article « Un autre cas de “Pas dans ma cour” »

Le projet de développement immobilier chez Quorum est donc tombé à l’eau. Même s’il obtenait la faveur de 75 % des citoyens sondés ! Quand on n’est pas un expert du monde municipal et de l’immobilier, l’histoire paraît tout simplement invraisemblable.

En plus, la Ville semble avoir été exemplaire dans son processus de consultation. Elle n’a pas tenté de passer le projet en catimini, m’a dit Christian Savard, directeur général de Vivre en ville, une organisation spécialisée dans le développement optimal des communautés.

C’est un exemple qui fait mal. C’est le genre de projet qui devrait aller de soi. D’un point de vue urbanistique, construire six étages près du transport en commun, c’est ce qu’il faut faire pour l’avenir de nos villes.

Christian Savard, directeur général de Vivre en ville

Il qualifie de « regrettable » ce « cas d’école du “pas dans ma cour” ».


IMAGE TIRÉE DU SITE WEB DE L’ARRONDISSEMENT DE PIERREFONDS-ROXBORO
Situation géographique du projet immobilier bloqué

Il ne faut pas s’étonner que le changement ne soit pas toujours le bienvenu dans les quartiers résidentiels et que certaines personnes craignent une perte de quiétude avec la densification. Des travaux qui s’étirent sur des années, ce n’est jamais agréable. Les tours changent le paysage, je le comprends.

Certains citoyens se méfient des administrations municipales, l’histoire nous ayant enseigné que les principes de saine gouvernance peuvent être bafoués à répétition. D’ailleurs, une résidante de Pierrefonds-Roxboro a accusé la Ville de vouloir faire « encore une passe d’argent vite faite » avec le projet de Quorum.

Les promoteurs immobiliers privés sont aussi la cible d’une certaine suspicion, comme si leur raison d’être – le profit – était forcément incompatible avec la volonté sincère d’ériger des projets positifs pour la communauté.

Dans le contexte où ces a priori et ces préoccupations ne s’éclipseront pas comme par magie, il importe de mieux faire valoir – et vite – les avantages de la densification.

Même si cet argument touche peu le cœur des propriétaires, il faut leur rappeler que la densification fait partie des solutions pour atténuer la crise du logement. Construire près des infrastructures existantes limite aussi l’étalement urbain qui coûte une fortune en nouvelles infrastructures, accroît la pollution et réduit la superficie des terres agricoles.

Les nouveaux projets immobiliers peuvent par ailleurs attirer de nouveaux commerces et services de proximité qui réduisent le recours à l’automobile. Dans certains cas, des espaces publics y sont intégrés pour le bien de tout le quartier. Les taxes municipales supplémentaires pourront aussi bonifier l’offre de services pour tout le monde.

Le « pas dans ma cour » n’empêche pas uniquement l’érection de tours. Des Torontois ont fait preuve d’une imagination inouïe pour s’opposer à la transformation d’une grosse maison en garderie, il y a quelques années. Le fait que 82 000 places en garderie étaient alors manquantes dans la Ville Reine ne les émouvait guère.

Une résidante est allée jusqu’à affirmer que les couches utilisées par la marmaille pourraient aggraver la circulation dans la rue, avait rapporté le Toronto Star. Selon les calculs savants de cette dame, entre 400 et 600 couches seraient jetées chaque semaine.

« Les camions à ordures devront rester en bordure du site pendant de longues périodes pour vider toutes les poubelles, ce qui mettra encore plus en danger les enfants qui seront déposés ou ramassés à la garderie », avait-elle écrit dans une lettre de protestation.

L’inesthétisme des poussettes et les sons émis par les bambins étaient aussi des sources de préoccupation des voisins.

« Je n’arrive toujours pas à croire que des gens puissent dire que le bruit des enfants qui jouent est offensant ou que les poussettes [sur le porche de la garderie] portent atteinte au caractère patrimonial du quartier alors qu’ils ont garé leur BMW à l’extérieur », avait répliqué une défenseuse du projet.

Lisez le reportage du Toronto Star (en anglais)

Comme vous pouvez l’imaginer, l’accroissement de la circulation automobile était aussi un argument récurrent des opposants. Le même genre d’argument est aussi utilisé au Québec, où l’on se plaint des écoles vétustes et trop petites tout en s’opposant à la construction de nouvelles.

Si l’être humain est incapable d’accepter pour le bien commun un peu plus d’ombre et de voitures dans les rues à proximité de son logis, comment en arriverons-nous à ralentir les changements climatiques, un défi qui implique une réduction certaine de son confort individuel ?

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Malheureusement, il existe de nombreux propriétaires de maison unifamiliale qui vouent une crainte presque irrationnelle envers la densification, peu importe les arguments qui leur sont présentés. Aucun changement dans leur environnement immédiat ne peut être toléré, même si ce changement serait positif pour la communauté. Ce sont donc les arrondissements, les municipalités et le gouvernement qui doivent adapter leur règlementation afin qu’une minorité de propriétaires ne gardent pas leur communauté en otage pour leur propre intérêt personnel.

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What a disgrace. The 26 people who blocked the proposal should be ashamed of themselves.

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Why? They are operating in their best interest.

What we should be ashamed of is the system that allows them to block this project and the government instances that are letting this system run.

Si on crée un modèle de gouvernance qui permet de l’abus, il ne faut pas être surpris que le modèle soit abusé.

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We need something like bill 23, the More Homes Built Faster Act, in Ontario. The bill allows their provincial government to override certain municipal jurisdiction that can effect the housing needs of the province.

I would love to see a law that allows projects like this one by a transit hub to be able to apply for provincial approval if they are blocked by nimbys.

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Cela prendrait une forme différente au Québec. C’est une loi du gouvernement du Québec qui encadre les consultations publiques et les référendums, et non un règlement de juridiction municipal. Le provincial n’a qu’à changer cette loi (ce qui se fait partiellement en ce moment). Les villes au Québec ne font que suivre la loi, et ne peuvent pas faire plus ou moins que celle-ci.

Aussi, j’ai l’impression que c’est pratique pour le gouvernement du Québec de ne pas trop bouger dans ce dossier. Les 26 personnes qui ont pris la peine de signer le processus référendaire vont voter aux prochaines élections, comme partout ailleurs. C’est plus commode de ne pas trop toucher aux pouvoirs démocratiques consultatifs et de laisser les villes prendre le blâme, que ce soit quand un projet se fait bloquer ou son inverse.

À la base, c’est un problème de culture. Ces 26 personnes ne sont pas différentes de la plupart des consultations qu’on voit à la grandeur du Québec. Ça va prendre un certain sacrifice politique si on veut faciliter la construction de projets plus controversés, avant que ce soit socialement plus accepté dans la population en général. Mais les choses changent. Le ton dans les éditoriaux sur la question est assez différent de nos jour qu’il y a quelques années.

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Je suis d’accord avec vous, sauf sur le point qu’il est politiquement plus avantageux de laisser le dossier tel quel.

La disponibilité et l’abordabilité des logements sera le principal sujet de discussion lors des prochaines élections provinciales et fédérales. La CAQ souffre déjà politiquement pour son inaction et ses propos maladroits en matière de logement.

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