Qu’en sera-t-il du projet mixte au 800 Henri-Bourassa ?
Journaldesvoisins.com | 23 avril 2025 | Hassan Laghcha, chroniqueur et journaliste
Journée d’information sur le projet de développement mixte au 800 boulevard Henri-Bourassa O. Photo : Hassan Laghcha/JDV
La firme Gris Orange Consultant vient d’organiser une journée d’information publique autour du projet immobilier mixte (résidentiel et commercial) au 800 Henri-Bourassa Ouest (ancien Loblaws). Le promoteur de ce projet espère avoir bientôt le feu vert de la Ville en vue d’entamer le chantier de la première phase à l’automne prochain. Dans ce sens, la firme mandatée devrait déposer un rapport indépendant ce printemps auprès de la Ville. Aussi, et dans le cadre de ce processus d’approbation, le projet sera débattu en Conseil d’arrondissement prochainement.
La préservation des espaces verts et boisés autour du site, la hauteur des immeubles près d’un quartier résidentiel, la forte densification que le projet induit, ce sont les principales doléances et inquiétudes des citoyens présents à cette séance de consultation publique que JDV a rencontrés.
« De la première pelletée de terre jusqu’au dernier coup de peinture, il faut compter cinq à huit ans pour la réalisation de ce projet mixte (résidentiel et commercial) qui compte environ 1200 unités dont 172 logements sociaux », annonce Pierre Barrieau, président de la firme Gris Orange Consultant qui a été mandaté par le promoteur Le 800 Solaia pour la tenue de cette journée d’information et de consultation publique. En entrevue avec le JDV, il estime que si les démarches auprès de la Ville de Montréal et de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville continuent à bien cheminer, la construction devrait être entamée l’automne prochain. »
Suite à cette consultation publique avec les résidents du quartier, la firme produira un rapport qui sera présenté à la Ville de Montréal ce printemps.
De son côté, l’architecte Marc Chaloub indique que bientôt le projet sera soumis au Conseil d’arrondissement. Il explique comment le projet a été conçu pour répondre aux exigences de l’arrondissement concernant le verdissement qui atteint un taux de 54%, la disponibilité d’une épicerie et d’une offre commerciale assurant une autosuffisance au projet, ainsi que l’allocation d’un nombre réduit de places réservées au stationnement. Pour l’administration locale, il s’agit là d’une condition qui vise à encourager l’usage du transport actif, étant donné que le secteur est bien desservi par le réseau du transport en commun.
Présentation du projet de développement au 800 boulevard Henri-Bourassa Ouest
PPU dépassé ?
Pour faire valoir le bienfondé de son projet auprès des citoyens et des administrations locales (Ville et arrondissement), le promoteur doit opérer une revalorisation complète du site qui s’étend sur une superficie de quatre hectares selon une approche qui permet un minimum d’ilots de chaleur et de circulation véhiculaire et qui, à terme, donne lieu à un projet autosuffisant en matière de mobilité complété par une offre commerciale suffisante.
À noter que le projet comporte une dizaine de bâtiments mixtes de 4 à 16 étages, un parc public de près de 3300 m2, un jardin communautaire et une garderie. Le stationnement de surface comporte 38 cases pour le résidentiel et 41 cases pour le commercial.
Pour les concepteurs de ce projet, sa réalisation nécessite des dérogations au Plan particulier d’urbanisme (PPU) qui date de 2015 et qui était conçu pour le développement intégré de cette zone sur les trois gros terrains ( à savoir, celui de la SAAQ, celui de la prison pour femmes et celui de l’ancien Loblaws). Ils considèrent que vu que des projets de développements sur ces terrains n’ont pas eu lieu, des dérogations au PPU sont parfaitement justifiées et même nécessaires.
« La Ville a donc l’obligation de densifier le secteur, estiment-ils. D’autant plus qu’il y a la station du REM juste à côté et qu’il y a le SRB (service rapide par bus) sur Henri-Bourassa. »
Ils se réjouissent du fait que la Ville est en processus d’adoption d’un nouveau plan d’urbanisme et de mobilité (PUM2050). « C’est un plan qui change complètement la planification et permet une plus grande densification. »
Aussi, Pierre Barrieau précise que le projet utilise les mécanismes du règlement PM31 qui est un outil instauré par le gouvernement provincial et qui permet aux arrondissements et aux Villes d’accélérer le rythme de construction de logements pour faire face à une pénurie d’habitats pressante. À suivre…