Sites de dépôt de contenants consignés

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Québec craint la «grogne» et reporte au début de 2025 l’élargissement de la consigne du verre et du plastique

TVA Nouvelles | Nicolas Lachance | Bureau parlementaire | Publié le 19 mai 2023 à 00 h 00

Le gouvernement Legault estime que le public et les équipementiers ne sont pas encore prêts pour l’élargissement complet de la consigne, si bien que les Québécois devront patienter jusqu’au début de 2025 pour récupérer leurs bouteilles d’eau et de vin.

Les détaillants qui ne souhaitaient pas l’élargissement de la consigne avant 2025 ont gagné leur pari, pour le plastique et le verre.

«Ça n’a pas été facile. Mais, j’ai la tête dure, ce n’est pas eux qui m’ont convaincu», a affirmé le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, en entrevue avec notre Bureau parlementaire.

L’application de la consigne sur l’ensemble des contenants de plastique et de verre, prévue d’abord pour novembre 2022 et reportée à cette année, est encore repoussée de plus d’un an.

«Pour ce qui est du verre et du plastique, on parle d’un échéancier qui nous amènerait quelque part au début de 2025, avec un devancement du multicouche [carton de jus-] au même moment, a-t-il confirmé. On avait cette crainte que tout intégrer en même temps allait susciter beaucoup de grogne.»

Prévue initialement à la fin de 2025, la consigne des cartons multicouches commencerait en même temps que le verre et le plastique.

Plusieurs raisons

Les reports « parfaitement assumés » par le ministre de l’Environnement.

«Il y a différentes raisons qui expliquent ces reports-là», a-t-il affirmé, disant notamment que les fabricants de machines appelées «supergobeuses» sont incapables d’en livrer maintenant en nombre suffisant.

«J’ai des équipementiers qui n’arrivent pas à fournir, j’ai de nouveaux sites de dépôts qui n’ont pas encore leurs permis municipaux. Je voulais éviter à tout prix au 1er novembre qu’on se retrouve avec des consommateurs qui auraient payé leur 10 sous, mais qui n’auraient pas la possibilité de se le faire rembourser.»

Il explique que les deux équipementiers lui ont signalé qu’ils «n’y arriveraient pas» pour le 1er novembre.

«C’est le signal que je devais entendre pour éviter une forme de ressac de la population», a-t-il soutenu.

Dès le 1er novembre 2023, les bouteilles en aluminium pourront être consignées (voir encadré).

La consigne déjà existante, comme sur les cannettes de bière, passera de 5 à 10 cents.

«Ce n’est pas banal, doubler […] et dix sous supplémentaires pour les contenants qui n’étaient pas consignés, ça va susciter des réactions», plaide le ministre.

Éducation à faire

Benoit Charette soutient que le projet pilote mis en place à la fin de 2022 a démontré, pour l’instant, que le public doit encore être éduqué en la matière.

«On en parle depuis les années 1980 de la consigne, mais ce n’est pas intégré par tout le monde, au contraire, on le voit dans nos données […] On voulait aussi se donner un temps de pédagogie, donc dès cet été il y aura des publicités qui vont se faire pour informer un peu les gens des grands changements. Il y aura ensuite une année pour les autres contenants», a-t-il souligné.

ÉLARGISSEMENT DE LA CONSIGNE

1er novembre 2023

◆ Contenant en aluminium comme :

  • Boîtes de conserve
  • Cannettes
  • Pots

*Passe de 5 cents à 10 cents

Début 2025

◆ Plastique, verre, cartons multicouches comme :

  • Bouteilles de vin et de spiritueux
  • Bouteilles d’eau
  • Contenants de jus
  • Contenants de lait
  • Contenants pour la lessive
  • Bocaux en vitre

*Consigne de 10 cents

https://www.tvanouvelles.ca/2023/05/19/quebec-craint-la-grogne-et-reporte-au-debut-de-2025-lelargissement-de-la-consigne-du-verre-et-du-plastique-1


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Bien sûr que c’est une logistique complexe, mais nous n’avons pas le choix puisque tout ce qui n’est pas consigné se retrouve généralement dans les sites d’enfouissement, quand ce n’est pas carrément dans le paysage.

Mais bon le ministre de l’environnement est reconnu pour ses reports et son manque de courage quand vient le temps de porter des gestes forts qui dérangent les entreprises ou les consommateurs récalcitrants. Pourtant d’après son rôle il devrait être le plus grand défenseur de l’environnement, or depuis son premier mandat il clairement démontré qu’il fait bien davantage partie du problème que des solutions.

Vivement un remaniement ministériel pour qu’enfin le ministère de l’Environnement ait un véritable promoteur du développement durable et un authentique protecteur de nos richesses naturelles et de l’écologie. En effet l’environnement est trop souvent mis en concurrence avec développement économique tout azimut, puisqu’il est encore loin des priorités du gouvernement Legault, qui continue de confondre le greenwashing avec les véritables actions sur le terrain.

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Réforme de la consigne Une grande chaîne a voulu « acheter le monopole »

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

La réforme de la consigne entre en vigueur mercredi au Québec.

Une grande chaîne de détaillants en alimentation a offert au gouvernement Legault de payer pour obtenir le monopole du système québécois de consigne sur les contenants de boisson, qui sera élargi mercredi, pendant que d’autres se sont battus jusqu’à la fin pour en réduire la portée, soutient le gouvernement Legault.

Publié à 2h19 Mis à jour à 5h00

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Jean-Thomas Léveillé
Jean-Thomas Léveillé La Presse

Ce qu’il faut savoir

  • Une grande chaîne d’alimentation a tenté d’obtenir le monopole du système québécois de consigne sur les contenants de boisson, qui sera élargi mercredi, a révélé le ministre Benoit Charette.
  • D’autres acteurs ont tenté jusqu’à la toute fin de minorer la réforme.
  • Quelque 3000 points de retour accepteront à partir de mercredi les contenants consignés, soit plus du double que ce que Québec avait promis.

« Une offre formelle » a été faite par « une chaîne bien, bien en vue au Québec », a révélé dans un entretien avec La Presse le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette.

Cette chaîne, que le ministre Charette n’a pas voulu nommer, demandait d’obtenir par contrat le monopole des points de retour des contenants consignés – la consigne s’appliquera à tous les contenants d’aluminium de 100 ml à 2 L et son montant sera uniformisé à 10 cents, sauf exception, à partir du 1er novembre.

« Les chaînes savent bien que le client ou la cliente qui rapporte des contenants va probablement en profiter pour aller faire son épicerie ou acheter quelques [articles] manquants », a souligné le ministre.

Aucun montant n’a été évoqué dans les discussions, auxquelles le gouvernement a coupé court, a indiqué Benoit Charette.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Benoit Charette, ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs

On a dit non. […] Aucune chaîne ne peut prétendre être partout au Québec. Si on donne un monopole, il y a des régions qui vont être mal desservies.

Benoit Charette, ministre de l’Environnement

Costco, Couche-Tard, Loblaw, Metro, Sobeys et Walmart n’ont pas rappelé La Presse, mais aucune de ces grandes chaînes « n’a levé la main pour gérer l’écosystème à elle seule », a assuré le président du Conseil canadien du commerce de détail, Michel Rochette, soulignant que leur intérêt pour la consigne a varié avant que les détails de la réforme soient officiellement adoptés.

L’affirmation du ministre Charette « risque de détourner l’attention » du fait que le « système n’est pas encore prêt », a ajouté M. Rochette, rappelant que « la majorité des commerçants veut que [les points de retour] soient à l’extérieur de leurs murs », lors de l’entrée en vigueur de la deuxième phase, en mars 2025.

Opposition jusqu’à la fin

D’autres acteurs du système de la consigne, dont la réforme confie la gestion aux entreprises mettant en marché des boissons prêtes à boire en vertu du principe de responsabilité élargie des producteurs, ont tenté jusqu’à la toute fin de le minorer, a aussi confié le ministre Charette.

« Encore il y a deux semaines, j’en ai brassé quelques-uns », qui demandaient notamment des exclusions, a-t-il affirmé, ajoutant avoir « eu à rappeler que le non-respect de cette réglementation-là serait accompagné de sanctions ».

Aujourd’hui, tout le monde veut être sur la photo, bien content de mettre en place cette réforme-là, mais je peux vous dire qu’il y a plusieurs acteurs qui ont tiré de nombreuses ficelles pour essayer de [la] faire dérailler.

Benoit Charette, ministre de l’Environnement

Le ministre Charette ne craint pas pour autant que sa réforme soit sabotée par ceux qui s’y sont jadis opposés, et qui font partie de ceux ayant la responsabilité de l’implanter.

« Ils ont des obligations de résultat, a-t-il dit. S’ils n’atteignent pas ces résultats-là, ce seront les premiers pénalisés. »

Cette obligation de résultat concerne en premier lieu les producteurs, précise le ministre ; les détaillants ont pour leur part une obligation d’offrir le service de collecte, sauf pour ceux dont le commerce fait moins de 375 m⁠2.

Plus de 3000 points de retour

À partir de mercredi, 3273 détaillants à travers le Québec reprendront les contenants consignés, dont 1776 détaillants de moins de 375 m⁠2.

C’est plus du double de ce qui avait été promis par Québec, qui prévoyait 1200 points de retour pour la première phase et 1500 pour la deuxième, le 1er mars 2025, quand s’ajouteront notamment les contenants de verre, comme les bouteilles de vin et spiritueux, ainsi que les contenants multicouches (jus, lait).

300 millions

Nombre annuel de contenants supplémentaires qui seront consignés avec l’élargissement de la consigne à tous les contenants en aluminium de 100 ml à 2 L

Source : Association québécoise de récupération des contenants de boissons

Certains petits commerçants pourraient vouloir se retirer du système lors de l’entrée en vigueur de cette deuxième phase, pour ne pas avoir à gérer ces contenants supplémentaires, reconnaît Benoit Charette, qui n’exclut pas d’éventuelles « modifications réglementaires » pour faciliter la vie aux petits commerçants, ou même pour augmenter le montant de la consigne si les taux de retour ne s’avèrent pas ceux escomptés.

« On sait qu’il va y avoir du travail d’ajustement d’ici le 1er mars 2025 », indique le ministre.

Éviter le mur

Benoit Charette ne regrette pas d’avoir retardé une partie de sa réforme de la consigne en l’implantant en deux phases.

« On aurait pu frapper un mur, solide », a-t-il fait valoir, évoquant l’impossibilité de terminer à temps l’acquisition des nouveaux équipements requis pour les contenants de verre et les modifications aux réglementations municipales nécessaires à l’implantation de points de dépôt dans des stationnements, par exemple.

Quant aux bouteilles d’eau, qui représentent annuellement 1,2 milliard de contenants de plastique pourtant déjà acceptés par les gobeuses lorsqu’ils sont remplis de boisson gazeuse, le ministre soutient que la décision de ne pas les assujettir à la consigne dès mercredi était simplement « une question de volume ».

Il y a eu « 40 ans d’efforts réussis pour faire dérailler cette réforme-là », souligne le ministre, qui se dit tout à fait à l’aise de « gérer un an » de délai pour maximiser ses chances de succès.

Le ministre ferme d’ailleurs la porte à tout autre report, soulignant que les « contraintes » ayant justifié le dernier sont essentiellement réglées.

Favoriser la réutilisation

Benoit Charette assure vouloir favoriser la réutilisation des contenants de boissons, plus écologique que leur recyclage, même si différentes organisations écologistes ont estimé que sa réforme de la consigne ne fait rien en ce sens, dans la foulée de la faillite de la seule usine québécoise de lavage de bouteilles de bière de microbrasseries. « On a des équipes qui travaillent pour trouver comment améliorer [l’utilisation des] contenants à remplissage multiple », assure le ministre, évoquant les microbrasseries et les laiteries, « mais à petite échelle ». Recyc-Québec, qui avait abandonné en 2019 le plafond de contenants à usage unique imposé aux brasseurs de bière, a refusé la demande d’entrevue de La Presse, invoquant « une semaine occupée pour nos porte-parole », a déclaré sa porte-parole, Véronique Boulanger.

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Deux articles dans La Presse

Des lieux de retour… qui refusent les contenants

Consigne sur les contenants de boisson | Des lieux de retour… qui refusent les contenants


PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE
Au magasin Costco de Longueuil, le remboursement de la consigne est réservé aux détenteurs d’une carte de membre, payante, ce qui est contraire à la réglementation.

Cannettes acceptées, mais bouteilles refusées, exclusion de certaines marques, carte de membre exigée pour reprendre des contenants : la réforme de la consigne devait simplifier la vie au grand public, mais elle démarre dans la confusion.

Publié à 5h00
Jean-Thomas
LA PRESSE

« Celle-là, on ne la prend pas, parce que je ne la vends pas en magasin », a dit la caissière d’un dépanneur Couche-Tard de Longueuil en pointant l’une des deux caisses de bières vides que le représentant de La Presse, incognito, voulait retourner.


PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE
Le journaliste de La Presse dans un dépanneur Couche-Tard identifié comme lieu de retour des contenants consignés

Les exigences imposées aux lieux de retour sont pourtant limpides : « Tous les contenants consignés doivent y être acceptés », indique le règlement entré en vigueur le 1er novembre.

« L’autre fois, je me suis fait chicaner par mon gérant parce que j’ai repris des bouteilles qu’on ne vend pas », s’est défendue la caissière.

Dans un magasin Walmart situé non loin, seules les cannettes d’aluminium et les bouteilles de plastique sont acceptées, contrevenant ainsi au règlement.

« Ce Walmart ne prend pas les bouteilles », a déclaré, désolée, une préposée du service à la clientèle.

La Presse est aussi repartie bredouille d’une succursale montréalaise de la Société québécoise du cannabis (SQDC), pourtant dûment enregistrée comme un lieu de retour.


PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE
Une succursale montréalaise de la Société québécoise du cannabis, enregistrée comme un lieu de retour, a refusé d’accepter des contenants consignés.

« J’suis pas un dépanneur, moi, je recycle [sic] mes bouteilles à moi », a affirmé le directeur du magasin, ignorant lui aussi ses obligations en vertu de la loi.

Réservé aux membres

Au magasin Costco de Longueuil, le remboursement de la consigne est réservé aux détenteurs d’une carte de membre, payante, bien que la réglementation indique que tous les services de retour « doivent être offerts gratuitement ».


PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE
Au magasin Costco de Longueuil, le remboursement de la consigne est réservé aux détenteurs d’une carte de membre, payante, ce qui est contraire à la réglementation.

« Chez Costco, c’est comme un peu privé, c’est pas comme un dépanneur », a argumenté une superviseuse appelée par la préposée ne sachant pas comment rembourser le montant de la consigne à un non-membre.

Cette contravention au règlement, comme les autres constatées par La Presse, risque de miner le succès de la réforme de la consigne, craint Amélie Côté, analyste en réduction à la source chez Équiterre.

« Ce qui est choquant, c’est que le résultat est encore une fois de complexifier la tâche aux citoyens et citoyennes qui vont rapporter leurs contenants consignés et qui veulent contribuer au bon fonctionnement du système », dit-elle.

On a voulu faire un système simple d’utilisation, [mais] si les lieux de retour ne se conforment pas aux obligations, bien, on va manquer le bateau.

— Amélie Côté, analyste en réduction à la source chez Équiterre

Un « ménage doit être fait » rapidement, renchérit le directeur général du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets, Karel Ménard.

« C’est un nouveau système qu’on implante, on ne peut pas se permettre de rater notre coup », dit-il, déplorant l’opposition qui perdure face à la réforme de la consigne chez ceux et celles qui sont chargés de la faire fonctionner.

« Si tu veux que le système ne fonctionne pas, tu fais exactement ce qu’ils font en ce moment, dit-il. Je me demande si, des fois, on ne fait pas un petit peu exprès pour que le système ne fonctionne pas. »

Karel Ménard estime que l’Association québécoise de récupération des contenants de boissons (AQRCB), l’organisme créé par les embouteilleurs pour gérer le système de consigne, doit consacrer toutes ses énergies à mettre sur pied les lieux de retour spécialisés qui verront le jour en prévision de la seconde phase de la réforme de la consigne, le 1er mars 2025, quand les bouteilles de vin ainsi que les cartons de lait et de jus seront à leur tour assujettis à la consigne.

Anciennes habitudes « bien ancrées »

Les contraventions au règlement sur la consigne constituent des « cas isolés », a affirmé dans un entretien avec La Presse Maryse Taupier, directrice principale de l’exploitation du réseau à l’AQRCB.

« La transition [entrée en vigueur le] 1er novembre, c’est un grand changement aussi pour les acteurs impliqués », a-t-elle justifié, ajoutant que les anciennes habitudes sont « bien ancrées » et qu’une période d’adaptation est nécessaire.

L’AQRCB dit avoir fait le nécessaire pour informer les gestionnaires de lieux de retour du fonctionnement de la consigne, mettant en place un comité de travail avec les grandes chaînes d’alimentation, envoyant des infolettres à tous les détaillants inscrits, mettant à leur disposition une « boîte à outils ».

Les consommateurs qui se butent à un problème sont invités à en informer l’AQRCB au numéro de téléphone 1-877-CANETTE ou par courriel à l’adresse info@consignaction.ca.

« Quand on reçoit des plaintes, on prend contact avec les détaillants, qui sont globalement toujours collaboratifs », assure Maryse Taupier.

La Société québécoise de récupération et de recyclage (Recyc-Québec), qui est chargée de veiller au respect du règlement sur la consigne et à qui l’AQRCB doit donc rendre des comptes, a refusé d’accorder une entrevue à La Presse.

« Le rôle de Recyc-Québec est d’accompagner l’AQRCB », a déclaré dans un courriel Moïse Alex Docteur, porte-parole de la société d’État.

RÉUSSITE CHEZ DOLLARAMA… AVEC PERSÉVÉRANCE


PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE
De nombreux magasins Dollarama sont désormais des lieux de retour des contenants consignés.

De nombreux magasins Dollarama sont désormais des lieux de retour des contenants consignés, même si le personnel des succursales visitées par La Presse l’ignorait. « On prend pas ça, ici », a d’abord répondu la caissière d’un magasin de Longueuil, avant que la gérante l’informe du contraire en critiquant cette nouveauté. « Je n’ai pas la place pour mettre ça », a-t-elle affirmé, pestant aussi contre le fait que sa caisse enregistreuse prévoit pour la consigne un montant de 5 ¢, et non de 10 ¢, le montant en vigueur depuis le 1er novembre. Peu de gens semblent d’ailleurs retourner leurs contenants consignés chez Dollarama, d’après la réaction de la gérante d’une autre succursale, lors du passage de La Presse : « Ah, mon Dieu, vous êtes le premier ! »

L’A B C DE LA NOUVELLE CONSIGNE

Depuis le 1er novembre 2023, le montant de la consigne a été uniformisé à 10 ¢ pour tous les contenants consignés et la consignation a été élargie à tous les contenants d’aluminium de 100 millilitres (ml) à 2 litres (L), comme les canettes de jus ou d’eau pétillante. L’élargissement de la consigne aux autres contenants de boissons de 100 ml à 2 L qui ne sont pas encore consignés, comme les bouteilles de vin et spiritueux en verre ou les contenants de carton multicouches pour le lait et les jus, aura lieu le 1er mars 2025 – le montant de la consigne sur les contenants de verre de plus de 500 ml sera de 25 ¢. Les commerces d’une superficie de plus de 375 m⁠⁠2 où ces produits sont vendus ont l’obligation de reprendre tous les contenants consignés – pas seulement ceux qu’ils vendent. Ceux dont la superficie est inférieure à 375 m⁠⁠2 peuvent le faire sur une base volontaire, mais s’ils le font, ils doivent eux aussi reprendre tous les contenants consignés. Le retour doit être offert gratuitement à tout le monde.

EN SAVOIR PLUS

5 milliards
Nombre anticipé de contenants consignés qui seront retournés chez les détaillants lorsque l’élargissement sera complet en 2025, soit le double du nombre actuel

SOURCE : ASSOCIATION QUÉBÉCOISE DE RÉCUPÉRATION DES CONTENANTS DE BOISSONS (AQRCB)

90 %
Taux de récupération des contenants consignés que l’élargissement de la consigne devrait permettre d’atteindre, contre 73 % actuellement

SOURCE : ASSOCIATION QUÉBÉCOISE DE RÉCUPÉRATION DES CONTENANTS DE BOISSONS (AQRCB)

Des erreurs sur la liste officielle

Lieux de retour des contenants consignés| Des erreurs sur la liste officielle


PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE
Le restaurant Le Parlementaire, situé à l’Assemblée nationale du Québec, fait partie de la liste officielle des lieux de retour de contenants consignés.

La liste officielle des lieux de retour de contenants consignés au Québec comporte de nombreux établissements qui ne sont pas des lieux de retour, dont un à… Toronto !

Publié à 5h00
Jean-Thomas Léveillé
LA PRESSE

On y trouve aussi le chic restaurant Le Parlementaire, situé à l’Assemblée nationale du Québec, où les élus et leur personnel qui ont l’habitude de s’y sustenter ne risquent pas, dans les faits, de croiser quiconque rapportant ses bouteilles vides.

« Pour des raisons de sécurité, il n’y a aucune collecte grand public à l’Assemblée nationale », a déclaré à La Presse la porte-parole de l’institution, Béatrice Zacharie, indiquant avoir demandé à l’Association québécoise de récupération des contenants de boissons (AQRCB) de corriger cette erreur.

Trois des quatre casinos de Loto-Québec étaient également sur la liste, dont celui de Montréal, où l’agent de sécurité posté à l’entrée a sourcillé en voyant le représentant de La Presse passer la porte principale avec une caisse de 24 bières vides et un sac de canettes.


PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE
Le casino de Montréal fait partie de la liste officielle des lieux de retour de contenants consignés au Québec.

« C’est une erreur de [l’AQRCB, le Casino] n’aurait pas dû se retrouver initialement sur la liste », a déclaré le porte-parole de Loto-Québec, Renaud Dugas, disant que la société d’État a promptement fait retirer ses établissements concernés de la liste après la visite de La Presse.

La liste officielle comporte aussi de très nombreuses succursales des pharmacies Jean Coutu, mais les trois visitées par La Presse n’acceptaient pas le retour des contenants. En revanche, une affiche dans la porte d’entrée indiquait où se trouvait le lieu de dépôt le plus près.

« Il ne faudrait pas que le Jean Coutu soit identifié comme lieu de retour, effectivement, s’il réfère à un commerce partenaire voisin », a reconnu Maryse Taupier, de l’AQRCB.


PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE
Une affiche dans la porte d’entrée d’un Jean Coutu indique où se trouve le lieu de dépôt le plus près.

Le magasin Canadian Tire de Saint-Hyacinthe figure aussi sur la liste des lieux de retour, mais il s’agit d’une « mauvaise information », a affirmé au téléphone une employée, après s’être informée auprès du gérant de l’établissement.

Erreur des commerçants ?

Avec autant d’erreurs sur la liste des lieux de retour, « il y a lieu de se demander quelle proportion sont effectivement de [véritables] lieux de retour », affirme Amélie Côté, d’Équiterre, rappelant que l’AQRCB a l’obligation d’en offrir un minimum de 1200 à la grandeur du Québec – un nombre qui passera à 1500 le 1er mars 2025.

L’AQRCB se targuait en novembre d’avoir mis sur pied un réseau de 3273 lieux de retour.


PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE
La liste officielle des lieux de retour de contenants consignés comporte de très nombreuses succursales des pharmacies Jean Coutu, mais les trois visitées par La Presse n’acceptaient pas le retour des contenants.

« Ça ressemble un peu à une liste qu’on essaie de gonfler », affirme Karel Ménard, du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets.

« Je ne serais pas prête à dire ça », répond Maryse Taupier, qui estime que le nombre de lieux de retour est « amplement suffisant », tout en reconnaissant qu’une révision de la liste s’impose.

L’AQRCB émet l’hypothèse que ces erreurs sont attribuables aux commerçants eux-mêmes, qui doivent s’inscrire sur son portail informatique, tout comme les établissements de restauration, auxquels l’organisme a l’obligation d’offrir un service de collecte des contenants consignés, et les producteurs.

Il est donc possible que certains établissements se soient inscrits dans la mauvaise catégorie et se soient ainsi retrouvés sur la liste des lieux de retour, suggère Mme Taupier, expliquant que la personne chargée de valider les inscriptions n’a pas eu le temps de toutes les faire.

« Au 1er novembre, c’était plus de 5000 inscriptions, dit-elle. C’est un processus qui prend du temps. »

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Deux articles dans La Presse
Le déploiement de la phase finale du nouveau système québécois de consigne sur les contenants de boissons accuse des retards et a des problèmes de financement, révèle une enquête de La Presse. L’organisme créé par les embouteilleurs pour le gérer n’a encore ouvert aucun des lieux de retour nouveau genre qui étaient attendus à partir de la fin de 2023.

Résumé

Retour élargi des contenants Loin du compte

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

L’un des lieux de retour qui devraient voir le jour, à Granby

Les lieux de retour qu’on projetait pour la fin de 2023 se font toujours attendre

Publié à 5h00

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Jean-Thomas Léveillé
Jean-Thomas Léveillé La Presse

Le déploiement de la phase finale du nouveau système québécois de consigne sur les contenants de boissons accuse des retards et a des problèmes de financement, révèle une enquête de La Presse. L’organisme créé par les embouteilleurs pour le gérer n’a encore ouvert aucun des lieux de retour nouveau genre qui étaient attendus à partir de la fin de 2023.

Le Québec devrait compter 200 de ces lieux consacrés uniquement au retour des contenants consignés le 1er mars 2025, quand la consigne sera élargie à tous les contenants de boissons de 100 mL à 2 L qui ne sont pas encore consignés, comme les bouteilles de vin en verre ou les contenants de carton multicouches pour le lait et les jus, et 400 d’ici 2026.

Mais à moins d’un an de la date butoir, l’Association québécoise de récupération des contenants de boissons (AQRCB), organisation privée qui a été désignée en octobre 2022 gestionnaire du nouveau système de consigne, en vertu du principe de « responsabilité élargie des producteurs », peine à atteindre sa vitesse de croisière.

L’AQRCB a obtenu le 19 février son premier permis de transformation, pour l’aménagement d’un lieu de retour à Granby, au terme de démarches durant lesquelles elle a été rappelée à l’ordre par l’administration municipale. C’est ce que montrent les échanges entre l’organisation et la Ville, obtenus par La Presse en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Une affiche sur la porte du futur lieu de retour, à Granby

« Il semble manquer plusieurs informations sur la nature des travaux » dans la demande de permis, datée du 30 janvier 2024, écrit une fonctionnaire municipale dans un courriel au responsable de l’AQRCB, le 2 février, énumérant les documents à fournir, dont une description des travaux, un plan de construction « signé scellé par l’architecte » et des plans de plomberie, d’électricité et de ventilation.

L’AQRCB a fourni des plans la semaine suivante, mais ils n’étaient ni signés ni scellés, « donc non complets », note ensuite la fonctionnaire dans le dossier, qui mentionne que l’organisation a aussi demandé si elle pouvait amorcer la démolition des locaux existants avant d’avoir obtenu le permis, ce qui lui a logiquement été refusé.

L’AQRCB a aussi obtenu à la mi-février deux « certificats d’occupation » de l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie, à Montréal, pour l’établissement de lieux de retour à deux endroits distincts dans la rue Beaubien – un tel certificat est requis pour « exercer une activité commerciale ou industrielle », mais ne constitue pas un permis pour effectuer des travaux.

Des démarches sont aussi en cours avec l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, mais aucun permis n’a encore été délivré, a indiqué l’administration municipale.

L’AQRCB, qui a refusé d’accorder une entrevue à La Presse pour parler de l’avancement du déploiement du nouveau système, se dit incapable de préciser combien de lieux de retour sous sa responsabilité seront ouverts le 1er mars 2025.

Peu de baux signés

Si l’aménagement des futurs lieux de retour tarde, c’est aussi parce que les démarches de location sont encore peu avancées : l’AQRCB n’a pour l’instant signé que sept baux, a révélé à La Presse Emmanuelle Géhin, présidente-directrice générale (PDG) de la Société québécoise de récupération et de recyclage (Recyc-Québec), de qui relève l’AQRCB.

Ainsi, 136 sites pouvant accueillir des lieux de retour ont en outre été identifiés par l’AQRCB, indique Mme Géhin, qui ajoute que des « démarches ont été entamées pour 80 % » d’entre eux.

L’AQRCB ambitionne d’avoir 200 lieux affectés au retour ouverts le 1er mars 2025, mais elle s’est fixé un objectif « plancher » de 150 à 175 sites, précise Mme Géhin.

« Ça va permettre d’avoir assez de points de retour [pour] ne pas saturer les détaillants », qui constituent les lieux de retour existants, explique-t-elle, ajoutant que tous les lieux de retour seront aménagés dans des bâtiments déjà construits, ce qui devrait accélérer les démarches.

L’AQRCB devra tout de même ouvrir plus d’un lieu de retour par jour ouvrable pour le reste de l’année si elle veut atteindre son objectif de 200 pour le 1er mars, constate la PDG de Recyc-Québec, qui dit ignorer si l’organisation y parviendra.

« J’ai les mêmes questions que vous », a-t-elle déclaré, disant tout de même faire confiance à l’AQRCB pour réussir la phase deux de l’élargissement de la consigne, comme elle a réussi la phase un, l’automne dernier, malgré certains cafouillages1.

L’AQRCB soutient maintenant que les premières ouvertures de lieux affectés au retour auront lieu au printemps : « Nous ne souhaitons pas vous en dire plus pour le moment », a déclaré par courriel la représentante d’une firme externe de relations publiques refusant d’être nommée, soutenant que des annonces seraient faites « sous peu ».

Problèmes de financement

L’AQRCB peine aussi à trouver les fonds nécessaires pour compléter le déploiement de la consigne élargie, si bien qu’elle a dû demander au gouvernement de l’endosser, dans une « demande urgente » de garantie de financement soumise le 27 février au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP).

Elle y indique faire face à « des difficultés significatives pour sécuriser le financement nécessaire [à sa mission] auprès d’institutions financières », qui s’inquiéteraient de sa capacité à rembourser les prêts contractés.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

La consigne sera élargie à tous les contenants de boissons de 100 mL à 2 L qui ne sont pas encore consignés le 1er mars prochain.

Cette inquiétude serait attribuable à la durée du mandat de l’AQRCB comme gestionnaire du système de consigne, qui est de cinq ans, comme le prévoit la réforme adoptée par le gouvernement Legault.

L’AQRCB évalue « l’ampleur des investissements initiaux nécessaires pour le déploiement du système de consigne » à 125 à 150 millions de dollars, que la dizaine de millions de dollars qui lui a été versée par Recyc-Québec lors de sa désignation ne couvre donc pas.

Les travaux pour l’aménagement du lieu de retour de Granby sont par exemple évalués à 165 000 $, selon les informations figurant sur la demande de permis.

Pourquoi l’AQRCB a-t-elle mis plus de 15 mois à sonner l’alarme sur cet enjeu de financement et à amorcer l’aménagement de ses lieux de retour ?

« C’est une bonne question », répond la PDG de Recyc-Québec, qui se la pose aussi.

1. Lisez l’article « Retour élargi des contenants : une consigne confuse »

En savoir plus

  • 5 milliards
    Quantité anticipée de contenants consignés qui seront retournés lorsque l’élargissement sera complété en 2025, soit le double d’avant la réforme

source : Association québécoise de récupération des contenants de boissons

90 %
Taux de récupération des contenants consignés que l’élargissement de la consigne devrait permettre d’atteindre, contre 73 % avant la réforme

source : Association québécoise de récupération des contenants de boissons

Donc à Montréal-Nord ils avaient un projet pilote pour utiliser des bacs semi-enfouis communs. Reste juste à étendre ça à toute la ville pour régler le problème de malpropreté!

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Je ne connaissais pas ce projet pilote.

Ville de Montréal - Portail officiel - Détail du communiqué (montreal.qc.ca)

Une photo du Journal Métro par Anouk Lebel:

Conteneurs semi-enfouis: six bacs de plus à Montréal-Nord (journalmetro.com)

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Les centres de retour des matières consignées ont des allures de boutiques.

Les arrondissements de Montréal ont commencé à changer leur règlement d’urbanisme pour permettre ce nouvel usage qui est dans la catégorie commercial.

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« C’est super, on n’attend plus »

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Le premier site de retour dédié aux contenants consignés de boisson au Québec, situé au 560 rue Conrad, à Granby

Le premier des 400 lieux de retour nouveau genre qui verront le jour dans le cadre de la réforme du système québécois de consigne des contenants de boissons a ouvert ses portes jeudi, à Granby, avec un retard de quelques mois qui inquiète Québec, qui exhorte les embouteilleurs à « accélérer la cadence » de déploiement du système.

Résumé

Nouveau centre pour les contenants consignés « C’est super, on n’attend plus »

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Le premier site de retour dédié aux contenants consignés de boisson au Québec, situé au 560 rue Conrad, à Granby

Le premier des 400 lieux de retour nouveau genre qui verront le jour dans le cadre de la réforme du système québécois de consigne des contenants de boissons a ouvert ses portes jeudi, à Granby, avec un retard de quelques mois qui inquiète Québec, qui exhorte les embouteilleurs à « accélérer la cadence » de déploiement du système.

Publié à 1h31 Mis à jour à 5h00

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Jean-Thomas Léveillé
Jean-Thomas Léveillé La Presse

Le tintement des bouteilles vides et le froissement des canettes se faisaient entendre dans le stationnement du tout nouveau lieu de retour de Granby, situé en face du Zoo de Granby, témoignant d’un achalandage constant, même si l’ouverture n’avait pas été annoncée.

À l’intérieur, des équipements dernier cri gobent les contenants rapportés, peu importe qu’ils soient en plastique, en aluminium ou même en verre.

Les gens rapportant de grandes quantités de contenants peuvent les déverser sur un appareil automatisé muni d’un convoyeur qui trie le tout automatiquement et rapidement.

« C’est super, on n’attend plus », s’est exclamée une dame croisée par La Presse.

Le Québec devrait compter 200 lieux de retour du genre le 1er mars 2025, quand la consigne sera élargie à tous les contenants de boissons de 100 millilitres à 2 litres qui ne sont pas encore consignés, comme les bouteilles de vin en verre ou les contenants de carton multicouche pour le lait et les jus, et 400 d’ici 2026.

Ces établissements consacrés uniquement au retour des contenants consignés sont mis en place par l’Association québécoise de récupération des contenants de boissons (AQRCB), l’organisme créé par les acteurs de l’industrie des boissons pour gérer l’élargissement de la consigne adoptée par le gouvernement Legault, en vertu du principe de responsabilité élargie des producteurs (REP).

Un volume supplémentaire de contenants à traiter

Mais la création de ce nouveau réseau devant absorber le volume supplémentaire de contenants consignés, qui passera de quelque 2,5 milliards à 5 milliards de contenants par année lorsque la réforme sera achevée, l’an prochain, connaît des difficultés, rapportait La Presse en mars.

Lisez le dossier « La consigne piétine »

L’AQRCB a notamment demandé une garantie de prêt au gouvernement, faisant face à des difficultés d’emprunt pour financer l’ouverture de son réseau, qu’elle estime à 200 millions de dollars, à raison de 500 000 à 600 000 $ par lieu de retour.

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Machine servant à trier les contenant consignés

Québec a demandé « des précisions » à l’AQRCB avant de répondre à sa demande, a déclaré le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette.

« On a reçu les réponses [mercredi], en fin de journée, c’est en analyse ; on ne ferme pas la porte, mais on veut s’assurer de certaines choses, [notamment] sur la vitesse de déploiement de ces lieux de retour », a-t-il indiqué à La Presse, jeudi.

On demande à l’AQRCB d’augmenter la cadence, de s’assurer de respecter les délais.

Benoit Charette

L’élargissement de la consigne devait initialement entrer en vigueur en une seule phase, le 1er novembre dernier, mais Québec a accepté de procéder en deux temps à la demande des embouteilleurs, qui plaidaient que l’augmentation du volume de contenants et l’ajout des contenants en verre comme les bouteilles de vin requéraient plus de temps de préparation.

« Pour nous, il n’y a pas d’autres délais envisageables », a catégoriquement affirmé M. Charette, jeudi.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Cette machine dernier cri trie tous les contenants consignés, peu importe leur matériau de fabrication.

« Il n’y a officiellement pas eu de demandes, mais on a entendu différentes entrevues [du président-directeur général de l’AQRCB] laissant entendre que ça pourrait être une option, a détaillé le ministre. Ce n’est pas une option que l’on considère. »

Peu de baux signés à ce jour

L’ouverture de 200 lieux de retour d’ici le 1er mars 2025 représente plus d’une ouverture par jour ouvrable, mais l’AQRCB a signé peu de baux à ce jour pour ouvrir de tels établissements et encore moins de locaux ont commencé à être aménagés.

Les premiers lieux de retour devaient initialement ouvrir à la fin de 2023, avait annoncé l’AQRCB, et le lieu de retour de Granby, qui a ouvert jeudi, était déjà un lieu de retour mis sur pied par l’épicier voisin dans le cadre d’un projet pilote, qui n’a donc pas nécessité de travaux majeurs de rénovation.

Son ouverture réjouit néanmoins le ministre Benoit Charette, qui espère que les difficultés rencontrées pour son ouverture aideront à « aller plus vite pour les prochains ».

L’AQRCB a de nouveau refusé d’accorder une entrevue à La Presse, jeudi, mais son PDG, Normand Bisson, a indiqué dans une déclaration transmise par une firme de communications que l’ouverture du lieu de retour de Granby « donne un avant-goût de ce qui s’en vient pour la phase 2 de la modernisation du système de consigne ».

Un centre de tri destiné à la consigne

Un centre de tri destiné spécifiquement aux contenants de boisson consignés en aluminium, en plastique et en carton multicouche sera construit à Sorel-Tracy. « Les contenants de boisson récupérés, provenant de partout au Québec, seront pris en charge par un système de tri complet et automatisé allant jusqu’à la mise en ballots avant de prendre le chemin de l’usine de recyclage ou de la fonderie, dans le cas de l’aluminium », ont annoncé l’Association québécoise de récupération des contenants de boissons (AQRCB) et l’équipementier québécois Machinex, à la fin de mars. L’usine, qui sera construite sur un terrain de la zone industrialo-portuaire de Sorel-Tracy que Machinex est en train d’acheter de la Ville, sera prête d’ici le 1er mars 2025, date de la deuxième phase de l’élargissement de la consigne, assure le communiqué. « Nous avons les autorisations municipales nécessaires pour commencer les travaux », a indiqué à La Presse Anne-Marie Paré, porte-parole de Machinex. Le communiqué ne mentionne pas ce qu’il adviendra du verre qui sera récupéré ; l’AQRCB a refusé d’accorder une entrevue à La Presse.

L’histoire jusqu’ici

La réforme du système québécois de la consigne sur les contenants de boissons du gouvernement Legault a élargi le 1er novembre dernier la consigne à tous les contenants d’aluminium de 100 millilitres à 2 litres, comme ceux de jus et d’eau pétillante.

La consigne sera à nouveau élargie le 1er mars 2025, cette fois aux contenants de plastique, de carton multicouches et de verre de 100 millilitres à 2 litres, comme ceux de lait, de jus et de vin.

Le nombre de contenants consignés récupérés devrait passer ainsi de 2,5 milliards à 5 milliards par année au Québec.

En savoir plus

  • 10 cents
    Consigne uniformisée pour les contenants de boisson depuis le 1er novembre, sauf pour les contenants de verre de 500 ml à 2 L, dont la consigne est de 25 cents

Source : Recyc-Québec

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Une premier Consignaction à Montréal dans RPP

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may i ask, in downtown montréal, do all groceries have the machines for consiaction? or they dont have any so dedicated places are required?

https://consignaction.ca/communiques-de-presse/ouverture-dun-lieu-de-retour-consignaction-a-rosemont/

Le communiqué de presse mentionne l’adresse qui est le 1301 Beaubien Est.

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J’ai visité le nouveau centre Consignaction sur Beaubien cet après-midi. Très cool, mais il y a beaucoup, beaucoup de bugs technologiques. Je vous raconte ça en mots plus tard ce soir, mais voici des photos.










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c’est le robinet-séchoir à main de Dyson!
Il y en a dans les toilettes des tours du Complexe Desjardins

Ça évite la traînée de gouttes d’eau entre le robinet et le séchoir/distributeur de papier

https://www.dysoncanada.ca/en/commercial/hand-dryers/airblade-wash-dry-wall

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Donc je vous raconte mon aventure en mots. La pièce accessible aux client.e.s fait la taille d’une chambre environ, donc ce n’est pas super grand, mais c’est super beau et moderne. Lorsque j’y suis allé, il y avait deux commis et un agent de sécurité. Il existe 2 façons de remettre ses contenants.

La première manière est d’utiliser une machine style « épicerie ». Pour cela, il faut télécharger l’app Consignaction, se créer un compte et scanner le code QR. Par contre, ma première tentative de création de compte a échoué pour une raison mystérieuse, l’écran du téléphone devient noir pour quelques secondes lorsqu’on scanne le code QR (ce qui est inquiétant la première fois) et l’app fait vraiment site web transformé en app. Bref, lorsque le code QR sur la machine est scanné, la machine nous accueille avec notre nom et on peut ensuite y déposer ses contenants. J’avais apporté une canette et une bouteille de verre un peu plus grosse qu’une canette normale. Après deux tentatives où la machine disait que la canette n’était pas consignable (elle l’était), le commis est venu m’aider. Il a dû lui-même faire deux tentatives en plus pour y arriver, en lançant la canette dans le fin fond de la machine. Quant à la bouteille de verre, la machine ne la reconnaissait tout simplement pas et disait, encore une fois, que c’était non consignable (ce qui était faux). Le commis a donc manuellement dû récupérer la bouteille de verre. Bref, j’ai récupéré 10 sous avec la machine, mais vu que j’ai décidé de choisir l’option par transfert bancaire, il va falloir que je récupère 25$ avant de cash out.

Revenons à la bouteille de verre. Après l’avoir consigné manuellement à l’aide d’un téléphone, le commis me donne un coupon papier que je vais scanner à une autre machine pour récupérer le 10 sous de la bouteille de verre en cash cash.

Il y a aussi l’autre option d’apporter un grand sac de contenants est de mettre ça dans la machine express. On scanne un code QR, mais le décompte est fait plus tard, donc on reçoit l’argent par la suite.

TLDR Désolé si c’est complexe, mais morale de l’histoire, c’est très cool, c’est très beau, mais il y a beaucoup de bugs informatiques encore, qui rendent la consignation quasiment impossible sans l’aide d’un.e employé.e.

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Je n’avais pas réalisé que ça commençait à ouvrir! J’ai très d’en avoir un près de chez moi, ça sera tellement plus pratique qu’aller à l’épicerie (je bois beaucoup de Kombucha donc je dois toujours attendre à la caisse avec mes bouteilles de verre pour être servi). En plus ça permettra d’occuper des locaux vides sur les artères commerciales!