REM 2 (Est de Montréal) - Projet annulé

En complément de l’article précédemment partagé, voici d’autres informations et les réactions de Valérie Plante, Denis Coderre et (dans un second article) François Legault:

CDPQ promet une architecture « complètement différente »

[…]

Plante et Coderre attendent d’en savoir plus

Au cabinet de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, on reste prudents sur le sujet. « Le comité est au fait de nos préoccupations par rapport à l’intégration architecturale et de notre extrême sensibilité sur cet enjeu », a dit le directeur des relations médias, Youssef Amane.

Nous faisons confiance au comité pour trouver une voie de passage et ainsi assurer le succès du projet.

Youssef Amane, directeur des relations médias au cabinet de la mairesse Valérie Plante

La Ville se prononcera davantage « une fois les travaux du comité terminés », poursuit-il. « D’ici là, nous devons laisser la chance au coureur. »

Le chef d’Ensemble Montréal, Denis Coderre, demande aussi à avoir plus d’informations. « Lorsque nous aurons les détails finaux, nous pourrons nous prononcer. En attendant, on nous parle de projets de maquettes et d’inspirations extérieures : laissons le temps aux spécialistes de finir leur travail », soutient-il. Pour lui, « l’essentiel est que l’intégration du REM se fasse en accord avec les citoyens et nos partenaires ». « Il faut être pragmatique au niveau du transport tout en permettant à Montréal de rayonner au niveau architectural », a ajouté M. Coderre.

C’est un projet excessivement important pour Montréal, et pour l’Est particulièrement. Nous le disons depuis les tout débuts : il doit se faire.

Denis Coderre, chef d’Ensemble Montréal

La ministre déléguée aux Transports et à la Métropole, Chantal Rouleau, a pour sa part souligné mercredi qu’il s’agissait du plus important projet d’investissement en transport collectif dans l’histoire du Québec. Elle a réitéré sa pleine confiance envers le comité d’experts qui chapeautera l’élaboration architecturale du REM de l’Est. « C’est un projet signature, c’est un projet qui va être, à travers le monde, reconnu comme un projet bien intégré, bien fait, avec une signature architecturale », a-t-elle lancé en réponse à des députés libéraux à l’Assemblée nationale.

Les six scénarios souterrains au centre-ville

En février, la Caisse a révélé les six scénarios souterrains que ses équipes avaient étudiés au centre-ville. Chaque fois, des obstacles « bloquants » se posaient, d’après l’organisation.

  1. Un tunnel profond sur l’axe Notre-Dame, qui commencerait à l’est du pont Jacques-Cartier. Cela forcerait l’élimination de la station Dufresne, dans le Centre-Sud, en plus de se heurter à de lourds obstacles.

  2. Un tunnel profond sur l’axe Notre-Dame, à partir de l’est des voies du Canadian Pacifique (CP). Cela sauverait la station Dufresne, mais l’excavation sous les rails serait difficile, puisqu’elles sont situées sur un sol meuble, près du fleuve.

  3. Un tunnel court sur l’axe René-Lévesque, entre les deux lignes de métro. Cela créerait toutefois une infrastructure infranchissable de 500 mètres, la distance nécessaire pour que le rail passe des airs à la terre.

  4. Un tunnel qui passerait sous la rue Saint-Antoine, en croisant la ligne jaune du métro. La manœuvre serait toutefois ardue en raison de l’épaisseur de la couche de roc qui s’y trouve.

  5. Un tunnel sur l’axe Viger, qui se dirigerait vers le nord et l’axe René-Lévesque. Or, la structure se buterait aux installations souterraines du centre-ville.

  6. Un tunnel au niveau de l’autoroute 720. Selon la Caisse, cette option forcerait une réduction importante de la capacité de cette artère, en plus de mener au sacrifice de la station Cartier.

Les prochaines étapes du projet

  • Mai 2021
    Avis de projet au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC)

  • Juin 2021
    Consultations publiques en ligne du MELCC

  • Fin 2021
    Dépôt de l’Étude d’impact sur l’environnement au MELCC

  • Début 2022
    Audiences publiques du BAPE

  • 2022
    Émission du décret environnemental

  • 2023
    Début des travaux

  • 2029
    Mise en service

https://www.lapresse.ca/affaires/2021-05-26/rem-de-l-est/cdpq-promet-une-architecture-completement-differente.php


Legault « fait confiance aux architectes » de CDPQ Infra

Le premier ministre François Legault a réitéré jeudi sa confiance envers les architectes de la filiale de la Caisse de dépôt, CDPQ Infra, au lendemain du dévoilement de différents métros aériens représentant des exemples et sources d’inspiration pour le REM de l’Est à Montréal.

Publié le 27 mai 2021 à 10h48 | HENRI OUELLETTE-VÉZINA | LA PRESSE

« Il va falloir que ce soit beau. […] Je fais confiance aux architectes. J’ai vu des dessins que la Caisse m’a montré. Je pense que ça peut être beau. Ça va être beau », a indiqué le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) en point de presse à l’Assemblée nationale, en début de journée.

CDPQ Infra a levé le voile mercredi, pour la première fois, sur ce à quoi pourrait ressembler son futur « REM de l’Est », dont le tronçon aérien prévu au centre-ville de Montréal continue de soulever de vives inquiétudes dans la population et chez certains élus montréalais. Le groupe a cité des projets récents ou en construction à Rennes et à Paris, en France, de même qu’à La Haye, aux Pays-Bas, et à Chicago, aux États-Unis, qui traversent tous des quartiers densément peuplés.

La directrice des affaires publiques, Virginie Cousineau, a assuré que l’approche architecturale serait « complètement différente » de celle utilisée lors de la première phase du REM, juché sur d’imposants pylônes de béton dans plusieurs secteurs. « La hauteur, la grandeur, les matériaux qui seront utilisés, rien n’a encore été décidé », a expliqué Mme Cousineau à l’occasion d’un breffage technique, mercredi matin.

Des coûts trop élevés

Pour M. Legault, ce réseau structurant « ne peut pas arriver sur la terre » au centre-ville « pour des questions de circulation ».

On parle de tunnel. Ça coûterait très cher de le mettre en-dessous de la terre. On parle d’un projet d’une dizaine de milliards, le REM de l’Est, comme ça, dans les airs.

François Legault, premier ministre du Québec

« Quand on regarde le REM dans l’ouest de l’île – quand je vais chez ma mère à Sainte-Anne-de-Bellevue, je vois ça, tous les pylônes –, je ne verrais pas quelque chose comme ça au centre-ville, comme le montrait Serge Chapleau », a poursuivi M. Legault, en faisant référence au caricaturiste de La Presse, dont une représentation du REM aérien au centre-ville, basée sur la structure désignée dans l’ouest de l’île, a fait beaucoup jaser dans les derniers jours.

Le premier ministre plaide qu’une « arrivée bien emballée, qui s’intègre bien architecturalement parlant » est encore possible, alors que les consultations s’entament jeudi dans les différents arrondissements de la métropole.

C’est dans les secteurs de Saint-Léonard et de Montréal-Nord que la Caisse entamera sa série de consultations publiques sur son REM de l’Est, qui reliera le quartier des affaires, le nord-est et la pointe est de l’île. Ce réseau de 32 kilomètres, évalué à 10 milliards, doit être mis en chantier en 2023. Il devrait prendre la forme d’un train électrique sans conducteur, avec 23 stations. D’autres audiences publiques et consultations environnementales sont aussi prévues en 2021 et 2022.

Avec Maxime Bergeron

https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2021-05-27/rem-de-l-est/legault-fait-confiance-aux-architectes-de-cdpq-infra.php

Il y toujours moyen d’enlaidir. Mais on pourrait espéré du plus beau et ou créatif…


bof

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On pourrait aussi ajouter à ça de relever la structure plus haut, à 10-15m. C’est le même concept que les tours sur podium à-la-Vancouver: notre champ de vision à partir du trottoir n’intègre pas généralement ce qui se trouve à plus de 4-6 étages de haut. En faisant ça, on conserve une vue d’ensemble sur la rue pour le piéton (en plus de diminuer le bruit).
Mais bon, n’en reste pas moins que c’est les stations qui seront problématique plus que la structure, et ça on en voit pas encore de rendu.

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Mieux ? :rofl:
wuh

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Ouff, que pensez-vous de ma version? :innocent:

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La population locale veut (…et elle va…) se faire entendre.

Manifestation pour un REM socialement acceptable dans MHM

Journal Métro | Hochelaga-Maisonneuve | 16:08 27 mai 2021 | Par: Jason Paré, Métro

Manifestation pour un REM socialement acceptable dans MHM
Photo: Josie Desmarais/Métro | Les travaux du REM desservant la Rive-Sud et l’ouest de Montréal sont en cours dans le quartier Griffintown.

Inquiet par l’implantation du REM de l’Est dans l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, le Regroupement des riverains de la rue Notre-Dame (RRNDHM) organise une première manifestation le 5 juin.

Cette manifestation pour un REM «socialement acceptable» a lieu en amont de la consultation publique concernant le tronçon Hochelaga-Maisonneuve du REM de l’est, prévue par la CDPQ Infra le 8 juin .

Les organisateurs reprochent principalement le tracé aérien du REM dans le secteur, un projet qui n’est pas «à échelle humaine», selon eux.

À lire aussi:

La porte-parole du RRNDHM, Patricia Clermont, ne comprend pas que des consultations publiques soient entamées sans qu’aucune «modélisation» du projet ne soit encore disponible.

«Nous avons eu deux rencontres privées avec la Caisse de dépôt. On nous dit qu’on aura toutes les infos pour le BAPE. C’est très loin ça. C’est l’année prochaine.»

Elle reproche à CDPQ Infra de ne pas donner accès aux études et aux divers scénarios envisagés, dont l’enfouissement du REM.

«Depuis le début, on décrie leur manque de transparence. C’est une consultation qui est drôlement faite. Il faut les croire sur parole. On a aussi l’impression, pour prendre une image empruntée à la pandémie, que l’avion se construit en plein vol.»

D’autres consultations à venir

La directrice des affaires publiques de CDPQ Infra, Virginie Cousineau, rétorque qu’une analyse sur le choix technologique du métro léger, ainsi que l’avis de projet sont déjà accessibles sur leur site Internet.

Elle précise également que le comité d’experts indépendants sur l’intégration architecturale et urbaine du REM de l’Est de Montréal vient à peine d’être créé, mais que dès que leurs travaux seront assez avancés, la CDPQ Infra retournera «auprès de la population avec des esquisses, des perspectives, des maquettes pour recueillir l’opinion des gens».

«Nous avons une approche pour le REM de l’Est qui est complètement différente de l’approche du REM actuellement en construction», ajoute Mme Cousineau.

Une approche différente, selon elle, puisque le REM de l’Est sera implanté dans des milieux complètement différents, comme des rues municipales, tandis que «le REM 1.0 se situe dans des axes autoroutiers».

Un problème plus qu’esthétique

Pour Mme Clermont, le problème n’est pas esthétique, c’est le caractère massif et aérien du projet qui inquiète, ainsi que les nuisances sonores provoquées par les nombreux passages de ce train aux voies surélévées.

Allant dans le même sens, la porte-parole de Mobilisation 6600 Parc-nature MHM, Anaïs Houde, ne comprend pas qu’on souhaite construire ce genre d’infrastructure à proximité des maisons.

«La bande de parcs qui longe Notre-Dame a été conçue pour limiter les effets néfastes de l’agrandissement de cette rue. Retirer ça pour mettre des trains qui vont rouler au niveau des appartements, ça ne fait aucun sens.»

Mme Cousineau rappelle que la CDPQ Infra a encore deux années avant de finaliser leurs plans.

«Le premier principe, c’est toujours d’éviter les impacts. Si on ne peut pas éviter les impacts, il faut les minimiser. Et si on ne peut pas les minimiser, on va les compenser.»

Elle affirme que si la CDPQ Infra détermine qu’il y a un impact sonore important, elle aura l’obligation de mettre en place des mesures d’atténuation «pour revenir à la situation d’avant, par exemple des murs anti-bruit et des écrans acoustiques».

Une structure au sol

Le RRNDHM aimerait que la CDPQ Infra considère l’idée d’une structure au sol, une option qui permettrait de «desservir beaucoup plus de gens sur l’île même».

Cette avenue a été écartée par la CDPQ Infra puisque le REM serait moins rapide, devant s’arrêter à certaines intersections.

«Les temps de déplacements sont plus longs et on peut déplacer moins de personnes dans une heure de pointe», réplique Mme Cousineau.

N’empêche, Mme Clermont n’y voit pas un projet de mobilité durable, mais plutôt un levier de développement immobilier, notamment à l’extérieur de l’île de Montréal.

«Est-ce qu’on est en train de favoriser l’étalement urbain, en sacrifiant les quartiers centraux traversés par ces structures massives», demande-t-elle.

Le RRNDHM donne rendez-vous à la population le 5 juin, à 10h30, à la Place Valois. La manifestation démarrera à 11h et se terminera au parc Morgan avec des allocutions des représentants du regroupement et d’élus.

CDPQ Infra a fourni la 1ère partie des réponses aux questions soumises par les citoyens lors des séances d’information et du webinaire (voir .PDF). La partie 2 suivra la semaine prochaine.

image CDPQ Infra
Nous avons rassemblé toutes les questions soumises par les citoyennes et citoyens lors des séances d’information et le webinaire sur le REM de l’Est. Plus d’une centaine de réponses sont fournies aujourd’hui afin d’adresser les questionnements des participants, la suite suivra la semaine prochaine. Pour consulter la partie 1 :

https://www.cdpqinfra.com/sites/cdpqinfrad8/files/2021-05/Questionsréponses_séances_webinaire_Mai2021_partie1.pdf

image

Beaucoup de réponses vagues dans ce documents, mais quand même quelques points intéressants:

Pourquoi ne pas utiliser des emprisesdéjà existantes?Le tracé proposé emprunte en grande partie des emprises routières municipales.À la suite de rencontres avec les élus municipaux et les parties prenantes locales, nous avons effectivement entrepris d’approfondir l’étude d’une solution alternative passant par l’emprise ferroviaire appartenant au CN qui longe l’avenue Souligny. Ces analyses sont encore en cours.

Comment allez-vous raccorder les deux lignes à Robert Bourassa pour faire le transfert des équipements roulants?Le REM de l’Estsera connecté au REMinitialvia un tunnel piétonnier reliant la station terminale Robert-Bourassa à la Gare Centrale.

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Même chose au centre-ville.

Le plus gros problème selon moi ce n’est pas l’esthétisme en tant que tel mais la lourdeur visuelle de la structure.

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Le tunnel est superbe! Good job :+1:

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Lol

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La station Labelle, qui est indiqué comme ‘intermodale’ avec STM Berri-UQAM sur les cartes, n’en pas mentionnée dans les inter-connexions:

Edit: confirmé, faudra marcher dans la sloche

Pour être honnête, la réponse complète adressait la question correctement:

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Oui, effectivement. C’était pour le fait qu’on prévoit un tunnel piéton vers la Gare Centrale que j’avais cité cette réponse, le fait que les deux lignes n’allaient pas communiquer ensemble ça me semblait déjà connu.

Quà?? Les réseaux se croisent dans le tunnel? Explique-moi ça…

En mentionnant « secteur » cela permet de cibler quelque chose de plus vaste et n’implique pas nécessairement qu’ils se croisent réellement d’après moi.

haha, je ne comprenais pas ton commentaires jusqu’à ce que je relise le document. Effectivement ils mentionnent que les deux REM se croiseront sans connexion dans le tunnels.

La couronne nord veut sa part du REM de l’Est


Les élus de la couronne nord souhaitent que le REM se rende sur leur territoire.
PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-CLAUDE TALIANA

Radio-Canada
11 h 21 | Mis à jour à 11 h 54

Cinq maires de la couronne nord réclament l’intégration de leurs municipalités au projet de Réseau express métropolitain (REM) de l’est de Montréal afin d’améliorer l’offre de transport collectif dans leur région. Ils souhaitent que le REM de l’est se rende à Mascouche, en passant par Repentigny et Terrebonne, à l’est, et à Boisbriand par sa branche nord-est.

Nous sommes les champions de l’autosolo, déplore la mairesse de Repentigny, Chantal Deschamps. Et ce n’est pas par choix, mais bien par nécessité, selon elle, que ses concitoyens se tournent vers leur véhicule pour se rendre au travail quotidiennement.

N’allez pas croire que nos citoyens n’ont aucun intérêt pour l’environnement ou pour le transport collectif. C’est simplement que l’offre de transport n’est pas adéquate autant en mode, en fréquence qu’en qualité de service.

**Une citation de :**Chantal Deschamps

Présidente de la Table des préfets et élus de la couronne nord (TPECN), Mme Deschamps – de même que ses quatre homologues maires – souhaite profiter de la construction du REM de l’Est pour que leurs municipalités soient raccordées au réseau de transport collectif de la métropole.

Nous voyons dans le prolongement du REM de l’Est une belle opportunité de résoudre de manière durable les problèmes de mobilité.

**Une citation de :**Chantal Deschamps

Les revendications de la couronne nord s’inscrivent dans la continuité de l’engagement de la couronne de promouvoir l’accès au transport collectif sur notre territoire de façon équitable et dans un esprit et une vision métropolitaine, poursuit Mme Deschamps.

Or, le projet, à l’heure actuelle, prévoit que le REM s’arrête à Pointe-aux-Trembles dans l’est et au Cégep Marie-Victorin au nord-est.

Plus de détails à venir.

Le REM aurait pu passer au centre-ville sans être aérien


JOSIE DESMARAIS | Charles Emond, président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec

24 heures | François Carabin | 2 juin 2021 11H46

Le Réseau express métropolitain (REM) aurait pu traverser le centre-ville de Montréal sans être juché sur une structure aérienne. Mais l’option du train en hauteur a coiffé deux alternatives terrestres au fil d’arrivée, révèle un rapport.

Selon les plans actuels, la branche est du train électrique de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) passera dans les airs sur le boulevard René-Lévesque, en plein centre-ville de Montréal. L’arrivée d’ici dix ans de ce tronçon aérien soulève les passions depuis l’annonce du projet.

Pourtant, la Caisse n’a jamais eu les mains liées. La filiale qui chapeaute le projet, CDPQ Infra, a rejeté plusieurs scénarios alternatifs, dont deux qui prévoyaient un tracé au sol au centre-ville, a pu constater le 24 heures en consultant une étude comparative diffusée au mois de mai, et qui était jusqu’à maintenant passée sous silence.

Les ingénieurs qui l’ont réalisée pour le compte de la Caisse ont évalué trois scénarios de voitures pour cette nouvelle portion du REM, qui doit s’étaler sur une trentaine de kilomètres et relier le centre-ville à Montréal-Nord et Pointe-aux-Trembles.

Selon eux, la Caisse avait le choix d’utiliser un tramway, un «tram-train» ou un métro léger; les tracés ne varieraient que légèrement selon le mode de transport, mais les structures auraient eu des conséquences différentes sur le paysage urbain:

  • Le tramway aurait permis de maintenir les voitures au sol tout le long de René-Lévesque et de Notre-Dame, jusqu’à la pointe de l’île.
  • Le «tram-train», espèce de mode hybride entre le tramway et le train aérien, aurait permis au REM de circuler au sol au centre-ville entre le boulevard Robert-Bourassa et la rue Dufresne. Les voitures auraient ensuite pu emprunter un tracé aérien dans l’Est.
  • Comme on le sait, le métro léger (qui est utilisé sur le reste du tracé du REM) implique une voie aérienne au centre-ville.

Le métro léger est plus rapide

Le rapport d’une trentaine de pages, intitulé Choix du mode pour l’Est de Montréal, recommande l’adoption d’un métro léger, notamment pour des raisons de vitesse de transit.

«Le tram-train serait une alternative à considérer. Mais la perte de vitesse commerciale en centre-ville avec une insertion au sol est préjudiciable», peut-on lire dans le document produit par la firme d’ingénieurs AECOM-SYSTRA, qui a pu être consulté par les citoyens qui participent aux consultations publiques sur le REM de l’Est.

Selon les calculs d’AECOM-SYSTRA, le métro léger peut circuler à environ 42 km/h, contre 35 pour le tram-train et 29 pour le tramway. Le métro léger offrirait également une capacité deux fois plus importante que le tramway, évoque la firme.

Pas l’unanimité

Or, le métro léger nécessite la mise sur pied d’une structure en hauteur tout le long du tracé. Et l’arrivée d’une telle installation ne fait pas l’unanimité.

La semaine dernière, le premier ministre François Legault était forcé de sortir pour assurer aux Montréalais que le tronçon aérien du REM au centre-ville serait «beau». Quelques jours plus tôt, CDPQ Infra présentait sa vision pour le tracé aérien, qui s’inspirerait de l’architecture de plusieurs modes de transport à travers le monde.

En entrevue avec le 24 heures, la directrice des affaires publiques chez CDPQ Infra a tenu à assurer que les Montréalais pourront être «fiers» du tracé aérien du REM au centre-ville.

«On veut vraiment que dans tous les quartiers, les gens s’approprient ce projet-là», a-t-elle signifié.

Les consultations publiques du REM de l’Est se poursuivent jusqu’à la mi-juin.

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