Règlement pour une métropole mixte (RMM)

Je doute qu’on puisse tracer un lien causal aussi direct dans le futur. La Ville et les arrondissements (surtout centraux) ont aussi adopté des mesures réduisant le coût des constructions, comme par exemple l’abolition des normes minimales de stationnement dans Ville-Marie et le Sud-Ouest. Et une augmentation des coûts de construction de l’ordre de quelques points de pourcentage (si je me souviens bien, l’estimé du réglement amendé était de 2%) est largement absorbable par les constructeurs.

Il faut aussi rappeler que d’autres villes de banlieue adoptent elles aussi des règles qui augmentent le coût de construction, comme les pourcentages minimaux de stationnement intérieur dans certains secteurs de Laval, les marges minimales autours des bâtiments, ou sinon le refus de faire des rues publiques qui forcent les constructeurs à payer pour faire des allées privées.

Je me demande quelles seront les conséquences concrètes sur un futur projet. Est-ce qu’on va avoir une multiplication des portes pour un même projet pour différencier les usagés ? Ou dans une tour, comment est-ce qu’on va limiter l’accès à certaines aires communes, car clairement pour rester dans le abordable & social, certains charges ne seront pas inclues (piscines, gym, terrasses, salles communes) ? Si on a des parkings, est-ce qu’il vont être réservé aux seuls acheteurs ? Car les familles aurait sûrement avoir accès a des parkings, et c’est souvent une raison pourquoi certaines ne vont pas s’installer en ville.

Est-ce qu’on va spliter des ascenseurs ou ou bien diviser les étages, comme par exemple : 1 à 7 social, de 8 à 14 abordable, 14 à 21 familial & 21 et plus condo & penthouse ? Ou bien est-ce qu’on va spliter ça par étages ?

De plus, je comprend que le promoteur doit assurer des garanties a la ville pour avoir son permis, mais quand le bâtiment sera construit, qu’est-ce qui va forcer les promoteurs et les compagnies de gestion immobilière de respecter le côté abordable des logements ? Est-ce que des chartes de loyers vont être imposées ? Pour les sociaux, est-ce que l’OMHM va avoir son mot à dire dans l’attribution ?

Pour les logements familiaux, est-ce que ceux-ci seront inclus dans les abordables, ou bien si on va juste avec la superficie, ou pourrait inclure un penthouse de 4 chambres à 900 000$ comme étant familial ?

J’aurais apprécier que la ville inclue dans sont règlement un annexe avec un exemple très basique, afin de réellement faire comprendre sont raisonnement pour l’imposition de ce développement et comme cela la ville aurait pu voir quel serait la logique et les problèmes qui vont apparaître avec ce genre de restriction.

Vivement qu’on voit le premier projet et voir leur analyse pour voir si c’est viable à long terme.

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Certes, mais c’est pas comparable au 20-20-20 qui est beaucoup plus important en terme de manque à gagner. J’aurais compris que Montréal suive cette voie là si en contrepartie on permettait plus de densité, plus de hauteur etc. Mais non. Là c’est vouloir le beurre et l’argent du beurre. Si jamais le nombre de mises en chantier venait à diminuer à cause de ce règlement selon moi mal ficelé, est ce qu’on aurait réellement gagné quelque chose ?

Est ce que ceux qui estiment une augmentation de seulement 2% des coûts sont les mêmes qui voulaient donner seulement la moitié du coût réel pour la construction de la tour des logements sociaux au Square Children’s ? Si oui je ne fais absolument pas confiance à leurs estimations. D’ailleurs une contre étude suggérait une augmentation plus élevée que ça si ma mémoire est bonne. De plus ce ne sont pas les promoteurs qui vont absorber les augmentations, ce sont les acheteurs. Rendre la ville plus abordable pour les uns et moins abordable pour les autres…

Les pôles secondaires vont se multiplier grace au REM. Suffit de regarder Vancouver. Et pour beaucoup, habiter dans le futur complexe à Panama ou au Solar ce sera comme habiter au coeur de la ville si le Centre-Ville n’est qu’à 15mn de métro. Pareil pour le West-Island.

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Pour les détails d’où le fameux 2% vient, je t’encourage à lire le document explicatif de la ville (pages 30-33). Les mécanismes de contrôle de l’augmentation des coûts sont expliqués, et ils ont aussi produit une analyse des coûts des redevances du REM qui les place dans la plage de 2.5% à 3.5%. Les pôles REM comme le pôle Panama, le Solar ou les développements de Cadillac Fairview sont assujettis à ces redevances.

L’analyse et la méthodologie de la Ville a aussi été vérifiée par le CIRANO.

Il faudra en effet attendre pour voir l’effet sur le développement à la fois du 20-20-20 et des redevances REM. Il faudra aussi attendre pour voir la brochette réelle des charges imposées par ces règlements. Mais pour l’instant, je ne crois pas qu’il y ait lieu de présumer que le 20-20-20 aille un impact désastreux tandis que les redevances du REM aient un impact nul.

Il est entièrement possible (et je dirais même souhaitable) que des pôles secondaires se forment en banlieue, mais je crois que tu es un peu trop rapide à mettre le blâme sur le 20-20-20. Comme je l’expliquais également, les municipalités de banlieue imposent elles aussi une panoplie de règles urbanistiques qui augmentent les coûts de développement, sans qu’on ait réellement de discussion tant qu’à leur effet sur l’abordabilité. Par exemple, construire un espace de stationnement souterrain, ça coûte de 25 000 à 40 000$ par place.

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Yeah the 20/20/20 rule is honestly horrible. The rules in place (30% allocated to families,affordable housing) was sufficient enough. All this will do is increase prices of housing (if developers choose to build here) lead to urban sprawl, losing development/tax money and investments. It’s simply an anti-capitalist policy by an anti-capitalist party. What’s gonna happen when noone builds here? you don’t get units. A better solution would have been to keep the 30% + ask developers to pay $10-$20M to the city so THEY can be the ones building units. Terrible policy.

Il n’y a pas un tel règlement en ce moment.

J’avais lu dans le règlement que les promoteurs ont le choix de céder un terrain pour le logement social et une contribution pour le logement abordable, plutôt que de construire. Je ne sais pas pour la toute dernière version du règlement, mais il est devenu moins contraignant avec le temps, j’imagine que c’est similaire dans la version finale.

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Manque de logement social « Les gens sont obligés de quitter le Grand Montréal »

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Si le taux d’inoccupation a augmenté en 2020 pour s’établir à 2,7 % dans le Grand Montréal, ce chiffre est toutefois demeuré « très bas en banlieue », 1,2 % en moyenne, selon des données de la Communauté métropolitaine de Montréal.

Des maires, des organismes et des spécialistes s’inquiètent de l’aggravation de la crise du logement social en banlieue de Montréal, en pleine pandémie. Non seulement celle-ci fragilise les plus vulnérables, mais elle envoie aussi de plus en plus de gens dans la rue, alors que le prix des loyers continue d’augmenter dans la métropole.

Publié le 14 février 2021 à 5h00

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Henri Ouellette-Vézina Henri Ouellette-Vézina
La Presse

« En ce moment, les gens sont obligés de quitter le Grand Montréal pour se loger. Et ça concerne aussi des clientèles qui ont des emplois raisonnables. On a des infirmières et des préposés de l’hôpital Pierre-Le Gardeur qui ont maintenant de la difficulté à se loger. Ce n’est pas normal », affirme le maire de Terrebonne, Marc-André Plante, en entrevue avec La Presse.

Pour lui, le regard des gouvernements a été porté « depuis trop longtemps » sur les grandes villes du Québec en matière de logement social. « Pendant ce temps, [l’]été [dernier], on a dû mettre en place pour la première fois une ressource de soutien à des gens sans logement le 1er juillet. Ça presse d’agir », implore le maire.

Il affirme que la ressource en itinérance à Terrebonne, l’organisme La Hutte, atteint aujourd’hui des taux d’occupation frisant les 160 %. « On est en train de doubler sa capacité pour répondre aux besoins sur une base permanente. Ce qui se passe est quand même assez exceptionnel », rajoute M. Plante, qui dit disposer de terrains pour mettre en chantier jusqu’à 300 logements sociaux « dès demain matin ».

On est encore en rattrapage pour des projets datant de 2014. Ce qu’on demande au gouvernement, c’est de nous allouer les ressources et les unités nécessaires, et on va s’organiser pour livrer.

Marc-André Plante, maire de Terrebonne

Des taux d’inoccupation encore « très bas »

Si le taux d’inoccupation a augmenté en 2020 pour s’établir à 2,7 % dans le Grand Montréal, ce chiffre est toutefois demeuré « très bas en banlieue », 1,2 % en moyenne, selon des données de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). À Terrebonne, il est toutefois de 0,4 %, alors qu’à Beauharnois, il atteint 0,2 %, et à Sainte-Thérèse, 0,7 %.

Ce décalage s’explique par le fait qu’à l’extérieur de l’île, le marché locatif est beaucoup moins « influencé par la demande de logements de la part d’immigrants temporaires ou d’étudiants ». « Partout au Québec, les besoins sont grands. Le programme Accès-Logis a besoin d’une révision majeure », dit la chef d’équipe au développement social de la CMM, Nathalie Chicoine.

Son groupe déplore que les mécanismes d’attribution des fonds soient « trop lourds » et impliquent « beaucoup de délais administratifs ». « On demande aux villes de se mobiliser, sauf que les étapes sont longues à franchir et il y a beaucoup d’exigences. Les projets sont là, mais trop souvent, les gens se découragent », explique Mme Chicoine.

Des projets dans les cartons, il y en a beaucoup. Mais ils ne lèvent pas. On doit pouvoir s’organiser pour que l’appareil gouvernemental soit capable d’y répondre.

Nathalie Chicoine, chef d’équipe à la CMM

La CMM réclame à Québec 300 millions par année pendant au moins cinq ans en vue de la réalisation annuelle d’environ 2700 nouveaux logements sociaux dans le Grand Montréal. Elle demande aussi 200 millions pour rénover et moderniser le parc de HLM montréalais, et ce, sur les trois prochaines années.

Prix en forte hausse

Pour la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain, Véronique Laflamme, la « cherté des logements neufs qui se sont construits » en banlieue dans les dernières années a fortement contribué à « tirer à la hausse le coût des loyers ». « Ces tours qu’on voit pousser dans les villes de banlieue ne répondent pas aux besoins d’une partie des locataires à faible revenu qui sont bel et bien présents aussi en banlieue, et qui ont besoin de logements sociaux », explique-t-elle à La Presse. Selon des chiffres avancés par l’organisme, les loyers moyens ont augmenté de 7,1 % dans la couronne nord de Montréal l’an dernier, et de 7,9 % sur la Rive-Sud. Pendant ce temps, le loyer moyen québécois, lui, a augmenté de 5,5 %. « Dans des villes comme Longueuil ou Sainte-Thérèse, des stratagèmes visant à faire partir les locataires moins payants, comme les “rénovictions”, sont de plus en plus observés », conclut Mme Laflamme.https://www.lapresse.ca/actualites/2021-02-14/manque-de-logement-social/les-gens-sont-obliges-de-quitter-le-grand-montreal.php

On pousse pour la mixité, mais on a un parc existant en mauvais état. C’est totalement aberrant de savoir que 324 logements sont condamnés, quand il y a une crise du logement.

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Logement: dénonciation des HLM décrépits et à moitié vides à Montréal (journalmetro.com)

Nouveau programme pour des logements abordables à Montréal

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Ce nouveau programme constitue « un nouveau produit innovant qui est un peu le chaînon manquant de l’offre immobilière actuelle », a expliqué Robert Beaudry, responsable de l’habitation au comité exécutif de Valérie Plante.

L’administration Plante vient d’annoncer un nouveau programme pour la construction de logements abordables à Montréal, qui prévoit un rabais de 20 % pour des unités d’habitation familiales.

Publié le 12 mars 2021 à 11h59

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Philippe Teisceira-Lessard Philippe Teisceira-Lessard
La Presse

Le programme est pour l’instant limité à deux secteurs de l’arrondissement de Saint-Laurent et de l’île des Soeurs. Il concerne des projets futurs de construction de condominiums.

Ce nouveau programme constitue « un nouveau produit innovant qui est un peu le chaînon manquant de l’offre immobilière actuelle », a expliqué Robert Beaudry, responsable de l’habitation au comité exécutif de Valérie Plante. « Il vise les ménages qui ont un salaire moyen, mais qui sont incapables d’accéder à la propriété privée conventionnelle. »

Le rabais de 20 % offert à l’acheteur sera financé à moitié par le promoteur immobilier - qui remplira ainsi ses obligations en vertu du nouveau règlement sur le logement abordable - et à moitié par la Ville. Montréal espère pouvoir aider 300 familles à acquérir un nouveau domicile dans les deux prochaines années.

M. Beaudry a expliqué que l’acheteur qui profite de ce programme s’engagera en limitant la hausse de prix à 3 % par année écoulée depuis l’achat initial. Cette obligation suivra l’appartement pendant 30 ans.
https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2021-03-12/nouveau-programme-pour-des-logements-abordables-a-montreal.php

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Le règlement entre en vigueur aujourd’hui.
Robert Beaudry a fait une entrevue à Tout un matin à 8h16 pour expliquer le règlement.

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« Rénovictions » « Ce n’est pas moral de mettre des gens à la rue »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

La semaine dernière, un duo de propriétaires fonciers a averti les locataires d’un immeuble de 90 logements sur le Plateau Mont-Royal, le Manoir Lafontaine, qu’ils devraient bientôt quitter leur appartement pour au moins sept mois, afin que la tour soit rénovée de fond en comble.

Valérie Plante en appelle à l’action de Québec et au sens moral des propriétaires d’immeubles de logements face aux potentielles « rénovictions » qui menacent les loyers modestes dans les quartiers centraux de Montréal, alors que l’immobilier surchauffe.

Publié le 7 avril 2021 à 5h00

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Philippe Teisceira-Lessard Philippe Teisceira-Lessard
La Presse

La mairesse croit qu’un registre des baux, qui permettraient aux nouveaux locataires de savoir combien payaient leurs prédécesseurs, permettrait de régler une partie du problème. Mais les propriétaires doivent aussi se responsabiliser.

« C’est légal, mais moi, je trouve que ce n’est pas moral de mettre des gens à la rue comme ça », a-t-elle dit.

La Presse a révélé mardi matin que deux importants propriétaires fonciers montréalais avaient un sombre historique judiciaire dans leurs relations avec les locataires qui résistent à leurs tentatives de vider leurs immeubles pour y faire des rénovations majeures. Brandon Shiller et Jeremy Kornbluth ont notamment été condamnés à indemniser des locataires pour harcèlement.

La semaine dernière, le duo a averti les locataires d’un immeuble de 90 logements sur le Plateau Mont-Royal, le Manoir Lafontaine, qu’ils devraient bientôt quitter leur appartement pour au moins sept mois, afin que la tour soit rénovée de fond en comble.

« La limite de nos outils »

« Dans ce cas-ci, on a comme atteint la limite de nos outils », a dit la mairesse en entrevue téléphonique. Les arrondissements centraux ont « mis en place des règlements pour vraiment limiter les rénovictions » et ne peuvent aller plus loin, à son avis.

La solution se trouve plutôt entre les mains de Québec, a fait valoir Mme Plante.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LAPRESSE

Valérie Plante, mairesse de Montréal

« On demande depuis longtemps un registre des baux et des loyers. Ça, c’est un outil qui serait intéressant », pas juste à Montréal, a-t-elle souligné. Un locataire qui arrive dans un immeuble pourrait donc constater combien payait celui qui a occupé l’endroit avant lui et si l’augmentation de loyer a été faite légalement. « Ce serait à Québec d’agir là-dessus », a-t-elle ajouté.

Mme Plante voudrait aussi que la législation soit changée pour renverser le fardeau de la preuve devant le Tribunal administratif du logement (l’ex-Régie du logement) afin qu’il incombe aux propriétaires de prouver le bien-fondé de leur projet de rénovation en cas de contestation. « En ce moment, ce sont les locataires qui doivent faire la preuve qu’il s’agit d’une rénoviction », a-t-elle dit.

« Changer de façon importante le visage de Montréal »

À plus long terme, Valérie Plante espère que son Règlement sur la métropole mixte — qui forcera les promoteurs à intégrer 20 % de logements sociaux et 20 % de logements abordables dans leurs nouveaux projets — permettra d’éviter l’écueil d’une ville inaccessible à la classe moyenne.

Ce sont des mesures robustes. C’est sûr que dans cinq ans, ça va changer de façon importante le visage de Montréal.

Valérie Plante

« D’ici là, on se retrouve avec une situation sur laquelle on aurait dû travailler bien avant. Moi, je ne comprends pas comment ça se fait qu’avant nous, l’habitation n’était pas une priorité », a-t-elle déploré.

Mme Plante met aussi de l’avant l’enveloppe de 100 millions réservée par son administration pour acheter des bâtiments à transformer en logements sociaux dans les 10 prochaines années. Le premier bâtiment acquis de cette façon, la Plaza Hutchison dans Parc-Extension, vendue 6 millions, appartenait justement à Brandon Shiller et Jeremy Kornbluth.

« J’aime mieux payer M. Shiller, mais au moins récupérer un bâtiment et le développer à notre façon », a-t-elle expliqué, soulignant l’existence de besoins criants dans ce quartier. « On ne choisit pas à qui on achète les terrains. »

La Ville de Montréal a confirmé hier que malgré les indications inscrites à l’acte de vente du Manoir Lafontaine concernant une exemption de droits de mutation de 373 000 $, ceux-ci avaient été facturés à une étape subséquente du montage financier.
https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2021-04-07/renovictions/ce-n-est-pas-moral-de-mettre-des-gens-a-la-rue.php

Montréal investit 79,4 millions pour construire plus de 3500 logements sociaux

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Le responsable du dossier de l’habitation au comité exécutif de la Ville, Robert Beaudry, croit que cette subvention de 79,4 millions est essentielle pour permettre à Montréal de réaliser ses objectifs en matière de logements sociaux dans le but d’atteindre une réelle mixité sociale dans la métropole.

(Montréal) Le comité exécutif de la Ville de Montréal annonce jeudi la ratification d’une entente tripartite qui prévoit le versement d’une subvention maximale de 79,4 millions pour poursuivre la réalisation des 3562 logements sociaux sur le territoire de Montréal.

Publié le 15 avril 2021 à 8h07

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La Presse Canadienne

Les projets d’habitation seront réalisés en collaboration avec le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation et la Société d’habitation du Québec (SHQ) dans le cadre du programme AccèsLogis Québec.

La ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, signale que la Ville de Montréal bénéficie ainsi de près du tiers de l’enveloppe budgétaire allouée à la construction de logements abordables.

Pour sa part, le responsable du dossier de l’habitation au comité exécutif de la Ville, Robert Beaudry, croit que cette subvention de 79,4 millions est essentielle pour permettre à Montréal de réaliser ses objectifs en matière de logements sociaux dans le but d’atteindre une réelle mixité sociale dans la métropole.https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2021-04-15/montreal-investit-79-4-millions-pour-construire-plus-de-3500-logements-sociaux.php

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Montréal veut protéger les locataires résidentiels et commerciaux

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES PRESSE

La Ville demande entre autres au gouvernement du Québec de réviser les dispositions du Code civil afin de mieux protéger les locataires, et demande sa collaboration pour trouver des solutions au problème des « rénovictions ».

Réagissant à la crise du logement et à la hausse des prix des loyers commerciaux, qui secouent la métropole, la Ville de Montréal demande au gouvernement provincial de mettre en place des mesures pour mieux protéger les locataires résidentiels et commerciaux.

Publié le 19 avril 2021 à 21h03

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Isabelle Ducas Isabelle Ducas
La Presse

Pour les loyers résidentiels, le conseil municipal a adopté une déclaration demandant à Québec d’instaurer un registre public des loyers « afin de limiter les hausses de loyer abusives lors de changements de locataires ».

« La crise du logement atteint un niveau préoccupant, avec 63 % des ménages montréalais qui sont locataires, que plus de 36 % d’entre eux ont des difficultés financières à se loger, consacrant 30 % et plus de leurs revenus à se loger, et que 11 % des locataires occupent un logement trop petit pour la taille de leur ménage », a rappelé la mairesse Valérie Plante.

Montréal a connu en 2020 sa plus forte hausse de loyers depuis 2003, soit une moyenne de 4,6 % pour la dernière année, a-t-elle ajouté.

La Ville demande aussi au gouvernement du Québec de réviser les dispositions du Code civil afin de mieux protéger les locataires, et demande sa collaboration pour trouver des solutions au problème des « rénovictions ».

Logements commerciaux

Dans une autre déclaration, on se préoccupe aussi des hausses de loyers des locaux commerciaux, qui ont obligé des petits commerces à mettre la clé sous la porte récemment.

Autre demande de la Ville au gouvernement provincial : rendre obligatoire l’enregistrement des baux commerciaux au registre foncier et mettre en place un bail type pour les locaux commerciaux.

« On a constaté que certains propriétaires abusent de la situation en spéculant de façon éhontée, en augmentant sans vergogne les loyers de petits commerçants », ce qui force certains à jeter la serviette, déplore le conseiller Richard Ryan, président de la Commission sur le développement économique et urbain et l’habitation, qui évoque des hausses de loyers pouvant atteindre 250 %.

Pour un grand chantier en habitation Place aux projets d’envergure

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Le monastère du Bon-Pasteur

Comme elle l’a fait dans le passé, la métropole doit lancer un nouveau grand chantier en habitation. Dans ce second volet, André Lavallée souhaite que Montréal reprenne l’initiative des grands projets.

Publié le 31 mai 2021 à 13h00

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André Lavallée André Lavallée
Ex-vice-président du comité exécutif de la Ville de Montréal*

Montréal peut et doit reprendre l’initiative sur le plan de l’habitation. Augmenter l’offre de logements abordables est un enjeu majeur, si l’on veut préserver un volet essentiel de la ville qu’on aime, sa mixité et la qualité de vie qu’on y trouve.

Voici quelques exemples de gestes qui devraient être faits.

Les exemples de projets de conversion réalisés avec succès sur la base des principes évoqués plus haut sont de plus en plus nombreux à Montréal : le quartier Angus, les anciens ateliers municipaux du métro Rosemont, les bassins du Havre.

Encore aujourd’hui, l’exemple presque parfait de reconversion est celui du monastère du Bon-Pasteur, rue Sherbrooke Est. Dans les années 1970, la Ville ne lui accordait aucune valeur parce qu’elle considérait que personne ne voudrait habiter au centre-ville de Montréal : le lieu a pourtant accueilli avec succès une coopérative d’habitation, des condos, un CPE, des bureaux, des locaux communautaires et des espaces verts ouverts au public.

La restauration des ensembles patrimoniaux n’est pas en reste. L’espace Fullum dans l’ancienne Maison des sœurs de la Providence, la résidence pour aînés Saint-Eugène sise dans l’ancienne église de Rosemont, le théâtre Paradoxe aménagé dans l’ancienne église Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours dans le Sud-Ouest, les équipements communautaires du site Sainte-Germaine-Cousin à Pointe-aux-Trembles sont autant de valeur ajoutée à des milieux de vie.

Un potentiel énorme

Montréal, les gouvernements et de grandes institutions publiques sont propriétaires d’un très grand nombre de sites et de grands ensembles dont le potentiel de développement est énorme. Le privé n’est pas en reste. À lui seul, l’est de Montréal compte des dizaines de millions de pieds carrés de terrains à décontaminer et à mettre en valeur. Sans parler des abords des stations du métro et des futures stations du SRB et du REM.

Mais la Ville a accumulé un retard majeur dans la mise à jour de son plan d’urbanisme et de ses règlements afférents. Hormis l’adoption de quelques plans particuliers d’urbanisme, les discussions se font à la pièce, lorsqu’un projet se pointe ou à l’initiative du milieu, le leadership est diffus et les délais s’additionnent. Pendant ce temps, autour de Montréal, à Longueuil, au DIX30, à Mont-Royal et à Pointe-Claire, des projets totalisant des dizaines de milliers de logements sont en chantier.

Le développement du site Blue Bonnets est à l’ordre du jour depuis 1992, la démolition du viaduc Van-Horne et la construction d’un millier de logements au métro Rosemont sur le site Bellechasse font du sur place depuis 10 ans.

Et qu’adviendra-t-il des grands ensembles institutionnels tels que l’Institut des sourdes-muettes, l’ancien hôpital Jacques-Viger, la portion gouvernementale de l’ancien Hôtel-Dieu, l’ancien siège social de la CSDM, les immeubles de l’ancien hôpital Royal-Victoria ? Leur sort redevient d’actualité de temps à autre quand on sent que leur avenir est menacé.

Et si la Ville, avec des experts et ses principaux partenaires, rédigeait pour chaque projet majeur un cahier de charges, avec des objectifs et des critères définis, des normes de mixité sociale et de fonctions, des paramètres financiers réalistes et des délais à respecter, elle pourrait lancer des appels à projets.

Pas question de faire une vente précipitée ! La Ville pourrait même se réserver le droit de refuser toutes les propositions reçues, mais on aurait l’impression d’avancer, non ?

Surenchère

Le phénomène de surenchère et de mise à l’encan – dans le neuf comme dans l’existant – a pris des proportions alarmantes depuis le début de la pandémie, au point où le marché du logement et les niveaux élevés d’endettement des ménages inquiètent la Banque du Canada.

Comment réguler un marché en folie ? La Ville n’y peut rien. Si les gouvernements reconnaissaient les faits, on pourrait commencer à discuter de solutions.

À Québec, anticipant la transformation des 80 centres commerciaux de la ville par l’ajout d’immeubles résidentiels, la Ville a décidé que la compétence de ce dossier relevait dorénavant du conseil municipal plutôt que des arrondissements.

Le maire de Québec a fait valoir qu’une vision d’ensemble des possibilités de réaménagement de ces sites était nécessaire pour permettre par exemple la construction de tours d’habitation ou de résidences pour aînés sur les stationnements.

À Montréal, à lui seul, le cas du centre commercial Boulevard situé à l’intersection du boulevard Pie-1X et de la rue Jean-Talon justifierait que Montréal accélère la définition de ses objectifs, étant donné tout le potentiel de développement qui viendra avec la station de métro prévue à cette intersection. Et ce n’est qu’un exemple parmi de nombreux autres.

Le développement a besoin de temps. Commençons maintenant. Pour ce faire, Montréal peut et doit reprendre l’initiative !

*L’auteur a été responsable du premier plan d’urbanisme de Montréal et du premier plan de transport de l’agglomération, ainsi que secrétaire général adjoint du gouvernement du Québec pour la métropole.
https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2021-05-31/pour-un-grand-chantier-en-habitation/place-aux-projets-d-envergure.php

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Métamorphose en vue pour deux grands bâtiments patrimoniaux

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

L’hôpital de la Miséricorde, à Montréal

Aux prises avec plusieurs bâtiments patrimoniaux vacants, Montréal veut en reconvertir deux importants, l’hôpital de la Miséricorde et l’Institut des sourdes-muettes, afin d’y accueillir des familles, des étudiants, des sans-abri et des bureaux.

Publié le 3 juin 2021 à 5h00

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Philippe Teisceira-Lessard Philippe Teisceira-Lessard
La Presse

Henri Ouellette-Vézina Henri Ouellette-Vézina
La Presse

L’administration Plante présentera bientôt son plan pour les deux immenses ensembles immobiliers, a appris La Presse. Le premier, boulevard René-Lévesque, accueillerait une nouvelle tour de bureaux et de condos de 17 étages, ainsi qu’un refuge pour sans-abri, des logements étudiants et du logement social.

Le second, rue Saint-Denis, inclurait une résidence pour les étudiants de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), du logement social, un CPE et des bureaux pour l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Façade de l’Institut des sourdes-muettes, qui sera redéveloppé par la Ville de Montréal

Les projets, qui seront confiés à des promoteurs privés, constituent un « bon exemple » de la vision de mixité sociale préconisée par l’administration actuelle, a fait valoir la mairesse Valérie Plante en entrevue téléphonique. Les bâtiments appartiennent actuellement à l’État québécois.

« Ce qu’on essaie de faire, c’est de travailler en amont et de faire du développement inclusif », a expliqué Mme Plante en entrevue avec La Presse. « Quand les promoteurs vont s’intéresser à ces lieux-là, ils vont savoir quelles sont les attentes. »

À cinq mois des élections, Mme Plante est bien consciente que les inaugurations ne se feront pas avant le scrutin. Mais elle espère que les plans serviront d’illustration de ses priorités et de feuille de route pour la prochaine administration.

« Ce qui m’a beaucoup choquée, c’est comment ça s’est passé avec le Children’s », a-t-elle dit, faisant référence à des promoteurs qui avaient obtenu le feu vert de la Ville pour le redéveloppement du site de l’ancien Hôpital de Montréal pour enfants en s’engageant à y construire du logement social, avant de renoncer à cet engagement. Une école avait aussi été évoquée : elle n’a jamais vu le jour. Dans ce dossier, « les besoins de la population, les besoins de l’arrondissement, les besoins de la Ville n’ont pas été pris en considération », a déploré la mairesse.

Projets mixtes

La Ville veut donc faire connaître clairement ses conditions pour autoriser le redéveloppement des deux sites.

Pour l’hôpital de la Miséricorde, la permission de démolir un bâtiment en mauvais état pour construire une grande tour de 17 étages de bureaux et de condos pourrait attirer un promoteur.

En échange, celui-ci s’engagerait à aménager les espaces pour des projets moins payants, nommément « 90 logements sociaux, 130 ateliers d’artistes, 60 studios pour la Maison du Père, 80 studios étudiants », ainsi qu’un espace culturel dans la chapelle.

Plans pour l’hôpital de la Miséricorde

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« Les fonctions et les clientèles sont ségrégées de façon nette sur le site, sans cohabitation forcée », indique la présentation de la Ville. Sur le plan de la construction, le défi n’est pas mince. La Ville signale un « déficit d’entretien très important » et une « instabilité structurale ».

Dans le cas de l’Institut des sourdes-muettes, deux options sont envisagées par l’administration : la construction d’un nouveau bâtiment sur le grand terrain afin d’accueillir du logement social ou l’intégration d’un plus petit nombre d’unités dans les bâtiments actuels.

Plans pour l’Institut des sourdes-muettes

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Des fonctionnaires municipaux y éliraient domicile, tout comme des étudiants de l’ITHQ. Liza Frulla, grande patronne de l’école, s’est d’ailleurs dite enthousiasmée par le projet. « Il faut que ça se fasse », a-t-elle affirmé.

Mais là encore, des défis techniques importants attendent les architectes : les fondations souffrent d’« affaissements, [de] déformations et [d’]infiltrations », indique la Ville.

« Il suffit de bien les adapter »

Pour le porte-parole d’Héritage Montréal, Dinu Bumbaru, la reconversion de ces ensembles pose des « défis importants », mais doit être saluée sur le principe. « Autant la Miséricorde que l’Institut des sourdes-muettes font l’objet de discussions depuis longtemps. Il faut se rendre compte que ce sont des ensembles pararésidentiels », explique-t-il.

« Ce sont des milieux de vie. Il suffit de bien les adapter. Est-ce qu’on peut sauvegarder les intérieurs ? On y retrouve des espaces magnifiques et chargés de mémoire. Il y a la marque de notre époque, mais il y a aussi la mise en valeur de notre histoire », dit M. Bumbaru.

À ses yeux, le piège à éviter est de « tout vider à tout prix ». « On peut faire beaucoup de choses en termes d’adaptation […] Malgré les apparences, c’est encore plus un sujet de société qu’il y a 30 ans. Les gens sont plus sensibles au patrimoine, les mobilisations sont plus nombreuses », dit le porte-parole.

Quand on fait le catalogue des ensembles patrimoniaux à Montréal, c’est majeur, et pas juste au centre-ville. Ça prend une pluralité d’usages, avec une vision d’ensemble, et surtout un pilote dans l’avion.

Dinu Bumbaru, porte-parole d’Héritage Montréal

Pour David Wachsmuth, professeur d’urbanisme à l’Université McGill, deux forces s’opposent dans des milieux urbains « vieillissants » comme Montréal. « Les vieux bâtiments sont de moins en moins bien adaptés à nos usages modernes, mais en même temps, les gens apprécient beaucoup, d’un point de vue historique, l’existence de ces bâtiments. La Ville est donc obligée d’équilibrer ces deux forces, en direction opposée », raisonne l’expert.

À ses yeux, un redéveloppement comme celui qu’envisage Montréal est « une option à explorer ». « Réaménager des sites avec beaucoup de logements, pour donner aux gens un endroit où vivre, au lieu de s’arrêter au fait que c’est un héritage et qu’on ne peut pas y toucher, c’est une approche intéressante », juge M. Wachsmuth. « Il existe des possibilités de réaménagement, mais parfois les règles du patrimoine empêchent que cela se produise. Ça prend donc une grande conversation », conclut-il.
https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2021-06-03/metamorphose-en-vue-pour-deux-grands-batiments-patrimoniaux.php

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Depuis le temps que j’écris sur le sujet sur différents fils, voici enfin des projets précis de transformations d’édifices institutionnels anciens proposés par la Ville. Ces immeubles occupent des sites stratégiques à proximité de tous les services, dont les TEC. Ils sont imposants par leur volume et peuvent répondre à plusieurs fonctions et clientèles. En plus ce sont des constructions emblématiques d’une autre époque, qui ont un caractère identitaire fort dans le quartier où ils sont implantés depuis des générations.

Évidemment chacun pose un défi, puisque la rénovation est souvent plus longue et couteuse que du neuf. Mais sauvegarder ces bâtiments est essentiel non seulement pour le patrimoine, mais aussi pour la grande polyvalence qu’ils offrent à la communauté. On fera donc d’une pierre plusieurs coups puisqu’on pourra répondre à plusieurs besoins simultanément.

Un dossier à suivre de près, qui implique plusieurs organismes et partenaires déjà présents dans la communauté et qui pourra inclure une partie privée afin d’en assurer une meilleure rentabilité. À tous les points de vue c’est gagnant-gagnant, d’autant qu’on pourra aller chercher, selon les programmes, du financement dans le public comme dans le privé. :+1:

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Montréal apporte des modifications à son règlement d’inclusion


Photo: Jacques Nadeau Le Devoir Depuis 2018, la Ville indique avoir acquis 23 terrains qui pourraient permettre la réalisation de 1500 logements sociaux dans les prochaines années, si l’aide financière de Québec est au rendez-vous.

Zacharie Goudreault
03 h 01

La Ville de Montréal ajoutera cinq zones dans la métropole où les promoteurs immobiliers devront inclure des logements sociaux dans leurs projets afin d’éviter que les résidents de ces secteurs en développement subissent les contrecoups de la spéculation immobilière, a appris Le Devoir.

L’administration municipale annoncera jeudi son intention d’apporter des modifications à son Règlement pour une métropole mixte, qui est entré en vigueur le 1er avril 2021. À la base, la mairesse Valérie Plante souhaitait forcer les promoteurs immobiliers à inclure 20 % de logements sociaux et tout autant de logements abordables et familiaux dans leurs projets.

À la suite de consultations publiques tenues en 2019 et en 2020, et pendant lesquelles plusieurs promoteurs immobiliers et associations du milieu des affaires ont vivement critiqué ce projet de règlement, ce dernier a été révisé à quelques reprises.

La mouture actuellement en vigueur continue de réclamer l’inclusion de logements sociaux dans les projets immobiliers montréalais, mais limite ses exigences pour le volet abordable à deux secteurs en développement, soit une partie de l’arrondissement de Saint-Laurent et la Pointe-Nord de L’Île-des-Sœurs.

Les promoteurs disposent par ailleurs de portes de sortie lorsqu’ils refusent d’inclure des logements sociaux ou abordables dans leurs projets immobiliers. Ils peuvent ainsi remettre une contribution financière à la Ville ou lui céder un terrain.

Plus de zones abordables

La Ville de Montréal entend néanmoins ajouter cinq nouvelles zones situées dans autant d’arrondissements de la métropole où les promoteurs devront inclure des logements abordables dans ces projets.

« Au total, ces nouvelles zones représentent un potentiel de développement significatif de 950 nouveaux logements abordables sur le territoire de la métropole », fait valoir la Ville dans un communiqué diffusé jeudi et que Le Devoir a obtenu sous embargo. Celui-ci fait état de changements réglementaires qui ont reçu une première approbation à huis clos des membres du comité exécutif, mercredi.

Les nouvelles zones en question comprennent des secteurs en développement situés dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve et Montréal-Nord, de même que dans Saint-Léonard, qui bénéficiera du prolongement de la ligne bleue du métro, dans Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, ainsi que dans Ville-Marie, plus précisément dans le secteur des Faubourgs, qui comprend l’ancienne usine de Molson-Coors.

Dans ces endroits en développement, qui ont fait l’objet de changements en matière de densité et de hauteur, les promoteurs devront inclure de 10 à 20 % de logements abordables dans leurs projets immobiliers. Ceux-ci seront vendus ou mis en location à 90 % de leur valeur marchande. Un contrôle des prix s’appliquera également pendant 30 ans afin d’éviter que ces logements subissent les contrecoups de la spéculation immobilière.

« Il faut s’assurer que lorsqu’il y a du développement, il y ait des retombées sociales », a évoqué le responsable de l’habitation au comité exécutif, Robert Beaudry, en entrevue au Devoir mercredi.

L’élu de Projet Montréal se montre d’ailleurs persuadé que les promoteurs dans ces zones n’auront pas recours massivement à des contributions financières plutôt que d’inclure des logements abordables dans leurs projets immobiliers puisque les montants exigés ont été « fortement augmentés ». Les compensations exigées aux promoteurs seront ainsi « dissuasives », espère M. Beaudry.

« Au final, c’est plus intéressant financièrement pour les promoteurs de faire de la place pour du logement social ou abordable [dans leurs projets immobiliers] » que de remettre une compensation financière à la Ville, affirme M. Beaudry.

Plusieurs autres secteurs s’ajouteront d’ailleurs dans les prochaines années au volet abordable du Règlement pour une métropole mixte, au fur et à mesure que ceux-ci attireront l’attention des promoteurs immobiliers, entrevoit l’élu municipal.

La Ville de Montréal entend par ailleurs modifier le programme AccèsLogis Montréal afin de rehausser les montants admissibles pour la réalisation de logements sociaux à Montréal, au moment où les coûts de construction et la valeur des terrains sont en forte augmentation dans la métropole. « Mais encore une fois, et ça, c’est immanquable, ça va prendre du financement de Québec » pour que les projets de logements sociaux qui seront soumis se concrétisent dans la métropole, relève l’élu municipal.

Les changements réglementaires proposés par la Ville devront par ailleurs recevoir l’approbation des élus du conseil municipal en septembre avant d’entrer en vigueur.

Or, déjà, le candidat à la mairie et chef d’Ensemble Montréal, Denis Coderre, a indiqué dans les derniers mois que le Règlement pour une métropole mixte sera remis en question s’il prend les rênes de la métropole en novembre prochain. Son parti prône notamment une action concertée avec les autres municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal, qui, à l’heure actuelle, n’imposent pas de telles contraintes aux promoteurs immobiliers. Le parti Ensemble Montréal est néanmoins minoritaire actuellement au conseil municipal.

Plus d’argent pour le logement social

La Ville a par ailleurs vendu à des organismes communautaires trois terrains situés dans Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, Le Plateau-Mont-Royal et Outremont, où un total de 121 logements sociaux verront le jour dans les prochaines années.

Le comité exécutif a également adopté un règlement d’emprunt de 95 millions de dollars auprès du gouvernement du Québec pour financer l’acquisition de terrains qui seront revendus à des organismes communautaires qui se spécialisent dans l’aménagement de logements sociaux.

« C’est vraiment une stratégie qui est variée que la Ville a mise en place pour mettre la main le plus rapidement possible sur des terrains », estime M. Beaudry.

Depuis 2018, la Ville indique avoir acquis 23 terrains qui permettraient la réalisation de 1500 logements sociaux dans les prochaines années, si l’aide financière de Québec est au rendez-vous.

Des riches qui achètent des condos « abordables » pour les revendre au prix du marché.
Il y a déjà eu des histoires semblables avec des prête-noms pour les condos du programme AccèsCondos

https://www.journaldemontreal.com/2021/08/13/immobilier-condos-abordables-pour-medecins-et-investisseurs

Québec et Ottawa investissent 1,5 milliard pour des logements abordables

PHOTO RYAN REMIORZ, LA PRESSE CANADIENNE

La ministre québécoise des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, et le leader parlementaire des libéraux fédéraux, Pablo Rodriguez

(Montréal) Le leader parlementaire des libéraux fédéraux, Pablo Rodriguez, et la ministre québécoise des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, ont annoncé vendredi un investissement conjoint de 1,5 milliard sur sept ans pour la création de logements abordables et le soutien des familles en situation précaire.

Publié le 13 août 2021 à 16h07

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Clara Descurninges La Presse Canadienne

Ottawa investira 338 millions pour créer 1300 logements abordables au Québec. Ceux-ci devraient être achevés « d’ici la fin de 2022 », a indiqué M. Rodriguez en conférence de presse. Ces logements ne seront pas seulement à Montréal, mais aussi à Québec, à Laval, à Gatineau et à Longueuil.

« On veut augmenter l’offre de logement dans toutes les régions du Québec », a expliqué la ministre Laforest en conférence de presse. Elle a ajouté qu’avec la pandémie et le télétravail, beaucoup de Québécois sont allés vivre en région, ce qui a fait augmenter les besoins en logement à l’extérieur des grandes villes.

« On lance un appel à tous nos partenaires », dont les municipalités, pour déposer des projets « avant le 21 octobre 2021 », a-t-elle dit.

Cette annonce amorce la deuxième phase de l’Initiative pour la création rapide de logements du gouvernement fédéral. Les constructions des 1491 logements abordables promis en octobre 2020 pour la première phase « vont très, très bien », a assuré la ministre.

De plus, les bénéficiaires du programme Allocation-logement verront leur allocation mensuelle monter de 80 $ à 100 $, puis « à 150 $ par mois d’ici quatre ans » alors que Québec investira 684 millions dans le programme. La participation du gouvernement fédéral, elle, sera de 454 millions. Ces investissements « vont aider, en tout, 145 000 familles québécoises », a déclaré M. Rodriguez, énonçant l’objectif d’« éliminer l’itinérance chronique d’ici 2030 ».

Le programme Allocation-logement vient en aide aux personnes à faible revenu qui ont 50 ans ou plus ou qui ont au moins un enfant à charge.
https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2021-08-13/quebec-et-ottawa-investissent-1-5-milliard-pour-des-logements-abordables.php