Réaménagement du Parc de l'Espoir (2021)

La vitesse à laquelle la course au vaccin contre la COViD s’est déroulée prouve exactement ton point.

A 12h10, Moncef Slaoui, conseiller scientifique en chef de l’opération Warp Speed; campagne de développement d’un vaccin contre la Covid-19 aux USA, explique maintes choses. Il évoque notamment que des vaccins ont pu être développés si rapidement car notre connaissance de ce genre de virus n’est pas nouvelle, que de nombreux travaux avaient déjà été effectué sur des cousins (SARS-CoV-1; MERS-CoV …) et que le développement d’un vaccin pour ces virus a été arrêté pour la simple et bonne raison que la maladie avait disparue. Il évoque aussi le fait que la complexité du mécanisme d’infection et du déclenchement de la maladie, pas qu’entièrement compris, n’est fort probablement pas si complexe.

Donc bon, juxtaposer ca au manque de vaccin contre le VIH, je trouve cela un brin malvenu.

Vaccin: pourquoi 18 mois pour la COVID et plus de 30 ans pour le VIH ?

Jean-François Cliche

JEAN-FRANÇOIS CLICHE

Le Soleil

Q : «Pourquoi on dit qu’un vaccin contre la COVID-19 pourrait être disponible d’ici 12 à 18 mois alors que pour le VIH, ça fait plus de 30 ans qu’on cherche sans trouver ?», demande Jason Grondin.

R : En général, quand un virus nous infecte, le système immunitaire trouve assez rapidement comment faire des anticorps qui neutralisent le microbe et l’empêchent de se reproduire. Il apprend également à reconnaître les cellules infectées (où le virus est en train d’être répliqué) et à les détruire. Certes, il n’y parvient pas toujours à temps : il y a des virus comme la fièvre Ébola qui tuent un certain nombre de malades avant qu’ils soient capables de les combattre. Mais dans l’ensemble, l’organisme finit par produire des anticorps efficaces.

Ce n’est toutefois pas ce qui se passe avec le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Comme l’expliquait un article paru en 2008 dans le New England Journal of Medicine, «pour l’essentiel, la réponse immunitaire naturelle du corps humain contre le VIH est complètement inadéquate». D’une part, le virus s’intègre très rapidement à l’ADN des cellules infectées (ce qui les forcent à faire des copies virales) et devient alors invisible pour le système immunitaire. Et d’autre part, ce virus-là mute à une telle vitesse que «le temps que l’organisme apprenne à produire des anticorps, l’enveloppe externe du VIH, qui est la cible des anticorps, a déjà tellement changé que les anticorps en circulation ne peuvent plus neutraliser le virus. De nouveaux anticorps sont alors produits, mais de nouvelles mutations permettent continuellement au virus d’échapper au système immunitaire», lisait-on dans cet article.

Alors on peut bien mettre au point des vaccins qui présentent des bouts de VIH au système immunitaire, cela ne donne rien : le corps va juste apprendre à produire des anticorps inopérants. Il y a par ailleurs des parties de ce virus-là qui ne changent pas ou peu et qui pourraient en principe servir de cible efficace et durable, mais en pratique elles sont situées «à l’intérieur» du virus, pour ainsi dire, ce qui les place hors d’atteinte pour les anticorps.

Bref, si nous n’avons toujours pas de vaccin contre le VIH plus de 40 ans après sa découverte, c’est parce que ce virus-là est un horrible casse-tête.

Heureusement, la COVID-19 ne se comporte pas du tout de cette manière. Même s’il reste encore beaucoup de choses à éclaircir sur la réponse immunitaire à ce coronavirus, tout indique que les anticorps développés lors de l’infection sont efficaces. D’abord, lorsqu’on injecte le plasma (la partie liquide du sang, qui contient les anticorps) de gens qui sont guéris de la COVID-19 à des patients dans un état critique, leur état s’améliore nettement, ont trouvé deux études parues récemment. C’est un signe assez clair que nos anticorps fonctionnent bien.

Ensuite, on s’attend à ce que ceux qui ont fait la maladie soient immunisés, au moins pour quelques mois. Une petite étude (pas encore publiée, donc à interpréter avec prudence) a trouvé que des singes qui avaient déjà été infectés ne refaisaient pas la COVID-19 quand on les réexposait au virus.

Les médias ont certes évoqué quelques cas de réinfections possibles, notamment en Corée du Sud et en Colombie-Britannique, mais il n’est pas clair s’il s’agit vraiment de gens qui s’étaient complètement débarrassé du virus et qui ont été de nouveau infectés, ou s’il leur restait encore des virus de la première infection qui ont recommencé à se multiplier. Il se peut aussi que ce soit simplement des erreurs de test, rapportaient cette semaine des médias coréens. Mais dans tous les cas, ce sont là des exceptions : la règle générale est qu’une fois guéri, on est immunisé (même si c’est pour une période encore inconnue).

Alors il n’y a pour l’instant aucune raison de croire que la recherche d’un vaccin contre la COVID-19 se butera aux mêmes difficultés que pour le VIH. Ça ne signifie pas que ce vaccin-là sera «facile» à mettre au point, avertit Amir Hossein Momen, chercheur post-doctoral en immunologie à l’UQAC, parce qu’il faut trouver la bonne protéine virale et la bonne formulation qui feront produire les bons anticorps à notre système immunitaire. «Et il y a d’autres problèmes à prendre en considération aussi, comme les effets secondaires et les mutations du virus [ndlr : le coronavirus ne mute pas aussi rapidement que le VIH, mais il se transforme quand même]», ajoute-t-il. Mais ce ne sont pas là des difficultés du même ordre que pour la mise au point d’un vaccin contre le VIH.

Reste qu’en terme de recherche de traitement ou vaccin contre le VIH, le problème demeure toujours le même : le financement. Une scientifique impliquée dans la course au vaccin pour la COVID avait expliqué qu’en temps normal, la plupart de son temps était occupé à la production et la négociation de demandes d’aides financières aux différentes instances pour de la recherche et du développement.

Les sommes investies dans la recherche contre la COVID cette année équivalent à plusieurs années d’investissement pour le VIH et d’autres maladies. C’est normal, c’est un virus qui a interrompu le cours de toute la société comme cela n’arrive qu’une fois dans une génération. Reste qu’avec de telles sommes, le VIH pourrait être éradiqué dans les 10-20 prochaines années, sans vaccin, puisqu’avec la prévention (PrEP, préservatifs) et les traitements en nombre assez élevé, la chaîne de transmission peut être brisé.

Le problème est que le VIH continue de toucher de manière disproportionnée des populations marginalisées (hommes gais, personnes noires et autochtones, populations immigrantes et pauvres, utilisateurs de drogues), qui malheureusement sont moins “intéressantes” pour les décideurs que si le VIH décimait de la même façon que la COVID.

C’est déjà plus complet et nuancé.

Il y a plein d’autres maladies qui sont tout aussi mortelles et dévastatrices et qui pourtant malgré les dépenses n’ont toujours pas de remède miracle si ce n’est la prévention, comme certains cancers ou l’hépatite C.

Il y a aussi des maladies tout aussi incurables et dévastatrices comme le lupus qui reçoivent bien moins de publicité et de financement en recherche, soins ou prévention que le VIH. Et le SIDA est une maladie infectieuse; pas héréditaire ou auto-immune. Il y a une part de responsabilité individuelle qui existe, aussi négligeable voudrait-on l’admettre.

Le financement est certainement insuffisant pour complétement éradiquer la maladie mondialement, mais il n’est pas inexistant et est même conséquent (19 milliards US pour les pays a faible et revenu intermediaire); et les avancées sont majeures: chute de 60% des nouvelles infections par rapport au pic de 2004; et 40% des décès par rapport au pic de 1998. Ce n’est guère suffisant, loin s’en faut.

De là à dire que c’est un enjeu complètement oublié et mis sous le tapis; voire juste négligé car affectant des minorités; c’est un raccourci il me semble.

Sans même parler de vaccin, le Tenofovir (PrEP générique), c’est 240$ par mois; le Biktarvy (Trithérapie dernière generation), c’est environ 15000$ par année. Le vaccin le plus onéreux pour la Covid? 39 USD par dose. Ce n’est pas du tout le même ordre de grandeur. On estime que les gouvernements mondiaux ont mis plus de 20 milliards de dollars US sur la table pour le développement d’un vaccin sur la voie express. Combien de gens pouvons-nous mettre sur la PrEP avec cette somme? Si on suppose un coût annuel de 2000 USD, on est à 10 millions de personnes… pour une seule année. A 500USD, on a mis 40 millions de personnes sous PrEP pendant 1 an. Même à 50 USD on serait à 400 millions de personnes seulement pour une année.
La Covid est autrement plus contagieuse, a déjà tué deux fois plus de monde cette année que pour le SIDA en 2019; et a forcé les économies à fermer et les gouvernements à sortir la planche à billets. Les laboratoires savaient aussi qu’il était fort probable qu’un vaccin soit possible et efficace à court terme. Le retour sur investissement des labos et des gouvernements est bien supérieur pour la Covid, plutôt que pour le SIDA; même si les dépenses totales pour celui-ci frôlent le 50 milliards de dollars annuellement.

Et j’arrêterais ici car ce n’est pas le sujet du poteau! :slight_smile:

Les travaux sont en suspend depuis décembre, j’espère qu’ils reprendront bientôt s’ils veulent respecter leurs échéances!

Avec une réflexion de la sorte c’est comme dire que ceux qui se pètent la gueule en alpinisme, vélo, kayak, ont une part de responsabilité dans leur malheur. Donc on devrait moins s’en occuper, pas trop se presser pour envoyer l’ambulance, pas trop chercher à les soigner efficacement.
C’est une tangente dangereuse.

3 « J'aime »

Ce n’est pas mon propos, et ce ne l’a pas été il y a quatre mois non plus. Merci.

1 « J'aime »

4 « J'aime »

3 mai


9 « J'aime »

7 mai. Très hâte de voir les pavés!

5 « J'aime »

En espérant qu’un jour toute la Ste-Catherine dans le Village aura ce traitement (Larges trottoirs, plus de verdure, des pavés et du mobilier urbain neuf) pour lui donner une petite touche de fraicheur

6 « J'aime »

J’ai espoir que Sainte-Catherine de Atwater à Iberville sera transformée un jour. C’est un parcours structurant pour Ville-Marie, avec le centre-ville, le Quartier Latin, le Village et le faubourg Sainte-Marie.

3 « J'aime »

Mario Girard nous parle d’un lieu-hommage pour les LGBTQ+2 et du Parc de l"Espoir:

Texte intégral

Un lieu-hommage pour les LGBTQ+2

La Ville de Montréal profite de la Journée internationale contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie, qui a lieu ce lundi, pour annoncer la création d’un lieu-hommage qui soulignera l’apport des pionniers et des bâtisseurs qui se sont battus pour défendre les droits de la communauté LGBTQ+2.

Publié le 17 mai 2021 à 7h00

Mario GirardMARIO GIRARD
LA PRESSE

« Chaque année, nous soulignons la journée du 17 mai par une déclaration », dit Robert Beaudry, conseiller dans l’arrondissement de Ville-Marie et membre du comité exécutif. « Dans celle qui est présentée aujourd’hui, il y a un engagement ferme à réaliser ce lieu-hommage. »

Dans le texte de la déclaration présentée ce lundi, la Ville de Montréal réaffirme l’importance du devoir de mémoire « en soutenant la création d’un lieu-hommage visant à célébrer les luttes, les avancées et la résilience des populations LGBTQ+2 en rappelant les moments clés de leur histoire, tout en saluant la mémoire des victimes de crimes haineux visant les communautés LGBTQ+2 ».

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Emplacement pressenti, à l’angle des rues Sainte-Catherine et Atateken, pour la création d’un lieu-hommage aux pionniers et bâtisseurs qui se sont battus pour défendre les droits de la communauté LGBTQ+2.

Robert Beaudry refuse de dire à quel endroit sera érigé ce lieu-hommage, mais tout indique que ce sera sur le terrain situé à l’angle des rues Sainte-Catherine et Atateken. Depuis quelques années ce lieu est animé par la présence de la Galerie Blanc, qui offre des expositions et des installations artistiques.

« C’est sûr que ce lieu-hommage sera situé dans le Village, précise Robert Beaudry. Je ne vous cache pas qu’il y a un intérêt pour ce terrain, d’autant plus que nous assurons son contrôle. »

Ce projet est porté depuis quelques années par divers organismes, dont la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais. « Ça fait trois ans qu’on travaille là-dessus, raconte Jasmin Roy. J’aurais aimé que ça se fasse pour le 50e anniversaire des émeutes de Stonewall, en 2019. Cela dit, je souhaite qu’il y ait un montage financier qui soit fait rapidement avant les élections municipales. »

Jasmin Roy voudrait que ce lieu soit marqué par la présence d’une œuvre d’art majeure.

Je suis tanné d’aller dans le Village et de voir des peanuts. Il est temps d’investir massivement dans ce quartier.

Jasmin Roy

Par ailleurs, des travaux de réaménagement lancés en 2020 vont permettre aux visiteurs du Village de découvrir un parc de l’Espoir plus accueillant. Créé par Jean Doré en 1994 à l’angle des rues Sainte-Catherine et Panet, ce lieu souligne la mémoire des victimes du sida.

La Ville de Montréal tient à réitérer son engagement à faire vibrer le Village, un secteur qui a été durement touché par la pandémie, divers défis sociaux et la désertion d’une certaine clientèle. « Il y a un travail extraordinaire qui est en train de se faire, dit Robert Beaudry. Il y a un nouveau concept qui s’en vient pour le Village. Il faut d’abord déconfiner, puis attirer les gens pour faire vivre ce quartier. »

Un guide pour les médias

La Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais lance ces jours-ci le guide Comment aborder la diversité sexuelle et de genre dans les médias ? Conçu et rédigé par Michel Dorais, chercheur en sociologie de la sexualité et professeur à l’Université Laval, Guillaume Tardif, étudiant à la maîtrise en travail social, et Jasmin Roy, ce guide propose des outils et des informations sur les conditions de vie des personnes LGBTQ+2.

Le but est de faire en sorte que des mythes et des préjugés cessent d’être véhiculés dans les médias.

On attire l’attention des journalistes et des patrons des médias sur des sujets comme le recours aux images sensationnalistes, l’importance de savoir utiliser un vocabulaire approprié quand vient le temps d’aborder la communauté LGBTQ+2 ou savoir désigner correctement les préjudices vécus par les personnes de la diversité sexuelle et de genre.

« On pourrait commencer par cesser de dire qu’une personne ‟avoue” son homosexualité, dit Jasmin Roy. On avoue une faute, pas son identité sexuelle. »

Ce guide a été réalisé à la demande de la Commission canadienne pour l’UNESCO. On souhaite maintenant que le document soit traduit et offert dans plusieurs pays.

2 « J'aime »

Dommage qu’on ne puisse pas lire ces articles sans être abonné à La Presse.
Peut-être qu’il vaudrait la peine de mettre le texte en publication si vous voulez qu’on puisse le lire.

J’ai ajouté le texte intégral. Incidemment, je n’ai jamais eu besoin d’un abonnement ou d’une connexion pour lire La Presse, alors je ne savais pas qu’il y avait un mur à l’accès! :thinking:

1 « J'aime »

Quand on a pas d’abonnement, on a un nombre limité d’article, mais juste en s’inscrivant (gratuit) et vous pourrez avoir accès aux articles

2 « J'aime »

Merci de l’info Dom723 !
Je m’y inscrirai surement.
J’ai été abonné régulier de La Presse de 1982 jusqu’à la fin du journal papier.
Je peux vous dire que le format et le contenu ont souvent changé depuis.
Et longue vie au Parc de l’Espoir.

Sans titre

Tant qu’à y être, au cas où certains ici ne connaîtraient pas, je mets un lien pratique vers les archives de La Presse.
Pour consulter librement toutes les anciennes éditions.
Bonne lecture, bonne recherche !
Cliquez sur le calendrier pour choisir une date entre 1884 et 2016.

1 « J'aime »

J’ai le paywall seulement sur mon laptop, sur mon cell j’ai jamais de problème!

J’espère qu’on gardera une dimension artistique pour ce terrain, la Galerie blanc a un énorme succès