Programme des infrastructures de la Ville de Montréal - Discussion générale

Une présentation a été faite ce matin au comité exécutif. Plusieurs chantiers sont reportés
Programmation des chantiers 2021
Réduction des impactshttps://ville.montreal.qc.ca/sel/adi-public/afficherpdf/fichier.pdf?typeDoc=da&doc=7397
Pour voir la présentation en vidéo
(à 14m50s)

1 « J'aime »

Donc ça va encore attendre pour la réhabilitation de plusieurs rue dans Griffintown. Un projet que je me demande pourquoi on reporte c’est les alentours du CHUM, est-ce qu’on va se retrouver avec un trottoir en asphalte tout croche qui renfonce autour de l’hôpital? Car ce chantier va terminer sous peu.

Je comprend la nécessité de certains report, mais la majorité des travaux ne sont pas réalisés pas la ville, donc est-ce qu’il serait possible que la ville force ses partenaires à diminuer leurs impacts et à accélérer la cadence de certains travaux ? Car si on prend la STM ses chantiers sont toujours très très long (par exemple la membrane sur la station McGill ou les postes de ventilations). Hydro-Québec, ça fait plusieurs années qu’ils font des travaux sur René-Lévesque, pour ça prend autant de temps? Chantier 24h, blitz de fermetures, etc)

De plus, est-ce qu’une optimisation de l’espace que prennent certains chantiers pourrait être mise en place, par exemple, la rue Ste-Catherine, il manque juste les grilles d’arbres et d’égout pour ré-ouvrir des tronçons, mais certains clôtures pourraient être déplacées pour donner plus d’espace sur les trottoirs, car plus aucun travaux ne sont à faite sur certains secteurs.

2 « J'aime »

Dom723 said: Donc ça va encore attendre pour la réhabilitation de plusieurs rue dans Griffintown. Un projet que je me demande pourquoi on reporte c’est les alentours du CHUM, est-ce qu’on va se retrouver avec un trottoir en asphalte tout croche qui renfonce autour de l’hôpital? Car ce chantier va terminer sous peu.

Je comprend la nécessité de certains report, mais la majorité des travaux ne sont pas réalisés pas la ville, donc est-ce qu’il serait possible que la ville force ses partenaires à diminuer leurs impacts et à accélérer la cadence de certains travaux ? Car si on prend la STM ses chantiers sont toujours très très long (par exemple la membrane sur la station McGill ou les postes de ventilations). Hydro-Québec, ça fait plusieurs années qu’ils font des travaux sur René-Lévesque, pour ça prend autant de temps? Chantier 24h, blitz de fermetures, etc)

De plus, est-ce qu’une optimisation de l’espace que prennent certains chantiers pourrait être mise en place, par exemple, la rue Ste-Catherine, il manque juste les grilles d’arbres et d’égout pour ré-ouvrir des tronçons, mais certains clôtures pourraient être déplacées pour donner plus d’espace sur les trottoirs, car plus aucun travaux ne sont à faite sur certains secteurs.

Pour Griffintown, je ne comprends même pas pourquoi la rue Young était dans la programmation originale quand il y plusieurs chantiers privés qui ont commencé là ou qui s’en viennent, en plus des place de la place William Dow (malgré que je ne vois pas le projet sur la carte). Pendant ce temps là, les rues Shannon et Ann entre Ottawa et William ont grandement besoin de travaux et à moins que le proprio du bâtiment du West Elm vend son terrain, il n’y a pas de construction privée à venir à court terme…

« Nous nous ajustons » : Plante annonce le report d’une vingtaine de chantiers

La mairesse souhaite ainsi donner un peu de « répit » et de « stabilité » à la population montréalaise.


Année après année, le cône orange demeure roi et maître de Montréal l’été venu.

PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Radio-Canada**15 h 53 | Mis à jour à 17 h 39

Circuler dans la métropole sera peut-être un peu plus facile en 2021.

La mairesse Valérie Plante, qui avait promis cet été de revoir le calendrier des travaux de voirie de la Ville de Montréal, annonce le report d’une vingtaine de chantiers majeurs prévus l’an prochain.

Son plan a été présenté au comité exécutif mercredi. Il prévoit l’annulation de travaux majeurs ou de travaux mineurs de longue durée sur 20 des 64 chantiers prévus en 2021 sur des artères comme Saint-Laurent, Frontenac, Guy, Saint-Joseph, Van Horne, Ottawa et William.

Leur report devait réduire de 41 % les impacts sur la circulation, selon les estimations de la Ville.

« C’est une façon d’envoyer un signal que les grandes artères, les grandes rues utilisées pour entrer et sortir plus facilement, on veut autant que ce peut les sécuriser. »

— Valérie Plante, mairesse de Montréal

, a prévenu la mairesse lors de la réunion du comité exécutif. Mais la revue en profondeur des travaux à venir a permis à son administration de se de plusieurs chantiers qui n’étaient pas urgents, a-t-elle expliqué.

Montréal est responsable d’environ 25 % des chantiers sur son territoire. Les autres sont encadrés par l’escouade mobilité et relèvent d’entreprises de services publics (Hydro-Québec, Bell, Énergir), de promoteurs privés ou d’organismes comme le MTQministère des Transports du Québec ou la STMSTM.

Des travaux ponctuels avec entraves mineures seront également permis, de même que les travaux qui étaient déjà en cours en 2020 et qui doivent se poursuivre en 2021.

« Nous nous ajustons »

Sur Twitter, la mairesse a expliqué que . , a-t-elle écrit.

Mme Plante a également précisé que l’élu rosemontois Jocelyn Pauzé siègera dorénavant au comité exécutif à titre de conseiller associé aux services aux citoyens et à la gestion des chantiers. À ce titre, il aura pour mandat de s’assurer que ceux-ci , a-t-elle spécifié par communiqué.

, a déclaré le principal intéressé, qui en était mercredi à sa première réunion du comité exécutif.

Comme conseiller associé, M. Pauzé viendra prêter main-forte au responsable des infrastructures et de l’eau au comité exécutif, Sylvain Ouellet, et au responsable des services aux citoyens, Jean-François Parenteau.

Un enjeu pour les Montréalais

Cette sortie de la mairesse fait suite à la publication des résultats d’un sondage commandé par Radio-Canada, qui laisse entendre que la fluidité des transports, la congestion routière et la gestion de travaux routiers constituent un irritant de taille pour plusieurs Montréalais.

Par exemple, 60 % d’entre eux considèrent que la gestion de cet enjeu s’est détériorée depuis les élections de 2017, alors que seulement 5 % pensent le contraire.

Un Montréalais sur quatre estime en outre que la fluidité des transports, la congestion routière et la gestion de travaux routiers devraient être une priorité d’action pour l’administration.

« C’est un aveu d’échec »

L’opposition officielle à l’Hôtel de Ville estime de son côté que le report annoncé mercredi n’est rien de moins qu’une manœuvre électoraliste, un an avant les prochaines élections municipales. Le chef intérimaire d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, signale que des travaux reportés pourraient au final coûter plus cher que prévu en cas de bris d’aqueduc ou d’égout.

La solution proposée mercredi par l’administration Plante pourrait dans tous les cas lui permettre de sauver de précieux dollars, alors que la pandémie de COVID-19 a eu un impact important sur les revenus et les dépenses de la Ville de Montréal. Son budget 2021 sera d’ailleurs présenté le 12 novembre, a fait savoir la mairesse mercredi.

Travaux à la station de pompage McTavish et rénovations devant le Leacock building juste à côté, sur le campus de McGill (à déplacer dans un autre fil ?)

1 « J'aime »

En passant, en me promenant sur des Pins, je viens de voir ça ! Quelq’un sait si c’est une erreur ? :sweat_smile:
2030 ??

1 « J'aime »

Ça semble effectivement être le cas :open_mouth:

Par contre, il semble que la présente phase des travaux ne durera que jusqu’à la fin 2022

2 « J'aime »

2 « J'aime »

Des couvercles d’égout mettent Montréal en vedette

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Quelques-uns des nouveaux couvercles d’égout ont déjà été installés place Jacques-Cartier, dans le Vieux-Montréal, notamment.

Même en matière d’égout, certains cherchent la beauté : les couvercles de regard de Montréal – le mobilier urbain le plus snobé en ville – recevront un coup de jeune grâce à un premier design exclusivement local.

Publié le 6 juin 2021 à 5h00

Partager

Philippe Teisceira-Lessard Philippe Teisceira-Lessard
La Presse

L’hôtel de ville a chargé un graphiste et un fondeur de dessiner et fournir de nouveaux couvercles de fonte spécifiques à Montréal, plutôt que d’acheter un modèle générique.

« Est-ce qu’on peut avoir du beau à Montréal ? Quelque chose qui représente la Ville de Montréal, quelque chose qui donne un sentiment de fierté aux gens ? », a dit Sylvain Ouellet, responsable du service de l’eau au comité exécutif de Valérie Plante, posant devant l’un de ces nouveaux couvercles. « On veut avoir une certaine fierté dans ce que les citoyens peuvent voir. »

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Sylvain Ouellet, responsable du service de l’eau au comité exécutif de Valérie Plante

Les lourds disques, qui coûtent chacun environ 300 $ à la Ville, seront changés progressivement à mesure que les besoins se feront sentir. Quelques-uns ont déjà été installés place Jacques-Cartier, dans le Vieux-Montréal, et sur le campus MIL, à Outremont.

Ils ont été dessinés par l’illustrateur Luc Melanson. Le design inclut les cinq emblèmes botaniques représentés sur les armoiries de Montréal : la fleur de lys des Français, le chardon des Écossais, la rose des Anglais, le trèfle des Irlandais et – depuis 2017 – le pin blanc des Autochtones.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Nouveau couvercle d’égout place Jacques-Cartier

« On voulait quelque chose qui soit le plus intemporel possible. C’est important, parce que ces couvercles peuvent durer des décennies et des décennies », a fait valoir M. Ouellet. L’élu raconte que des concepts plus ancrés dans les tendances actuelles ont été rejetés de peur qu’ils vieillissent mal.

Science complexe

Dessiner un couvercle d’égout n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire. L’omniprésence de ces couvercles dans la ville les place sous les pas de dizaines de milliers de Montréalais chaque jour. Ils doivent donc être antidérapants – même usés, même l’hiver.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Exemple d’un couvercle d’égout actuel place Jacques-Cartier

« On avait considéré la possibilité de mettre le logo – la rosace – normal de la Ville, mais le problème, c’est qu’il n’y avait pas assez de détails et donc pas assez d’adhérence », a expliqué M. Ouellet.

L’épaisseur de chaque ligne du dessin et de chaque lettre des inscriptions a été réfléchie en fonction de cet impératif.

Les couvercles doivent aussi être extrêmement solides, pour ne pas céder sous le poids d’une roue de camion, par exemple.

En obtenant son propre design de couvercle de fonte, Montréal rejoint un club sélect très niché, qui comprend notamment Seattle, Berlin et plusieurs villes japonaises.

Sylvain Ouellet dit avoir vu des touristes se pencher sur un couvercle d’égout berlinois avec une grande feuille de papier et un crayon afin d’en prendre l’empreinte. Il espère maintenant assister à une scène semblable dans une rue de Montréal.
https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2021-06-06/des-couvercles-d-egout-mettent-montreal-en-vedette.php

4 « J'aime »

C’est un projet qui date de 2016: Des nouveaux couvercles pour le 375e anniversaire de Montréal?

C’est très bien que Montréal prenne ce chemin-ci; mais l’article me donne l’impression que ce serait quelque chose de très « sélect » et seulement vu à l’international; alors que d’autres villes au Canada l’ont aussi fait.

Par exemple Calgary:

Ou Vancouver, dès le début des années 2000, et renouvelé au début des années 2010:

Il y en a aussi en Ontario, à Toronto, Windsor, Ottawa même (les poissons).

Rien qu’aux Etats-Unis, il y a quelques dizaines de villes qui ont des designs propres.

Ce n’est pas du tout aussi peu répandu que ce qui est sous-entendu.

5 « J'aime »

Québec is world-famous in Québec

3 « J'aime »

Image dans le communiqué de presse

5 « J'aime »

Versus la réalité… de plus, j’ai remarqué que la ville, à chaque fois qu’elle installe un nouvel élément en acier corten, il reste toujours des traces de béton dessus et ça fini gris et tout sale, même chose quand ils coulent de l’asphalte et laisse des traces noires sur le béton…

1 « J'aime »

Juste… ugh. On voit quelque chose supposé neuf là.

La mairesse d’Ahuntsic-Cartierville a publié des photos sur Facebook du bassin de rétention Lavigne
C’est assez impressionnant.

« Voici des photos de l’avancement de la construction du bassin de rétention Lavigne, situé dans le parc Lefebvre. Ce grand chantier, qui a des impacts significatifs pour le voisinage et sur le boulevard Gouin, avance bien. Le bassin de rétention est en fait une succession de tuyaux et de réservoirs qui sont reliés au réseau d’égout. Lorsqu’il sera en fonction, il permettra d’accumuler l’eau lors des pluies intenses, pour la relâcher doucement quand le réseau d’égout aura la capacité de la prendre. Les objectifs sont d’éviter d’envoyer de l’eau souillée dans la rivière des Prairies (ce qu’on appelle des surverses) et de conserver une capacité dans le réseau d’égout pour les usages des résidents. »

https://montreal.ca/articles/construction-du-bassin-de-retention-lavigne-actualites-et-impacts-12876

11 « J'aime »

Le budget et le Programme décennal d’immobilisations 2022-2031 ont été publiés ce matin

Vous pouvez consulter les documents ici. Voir les fiches détaillées pour connaître les investissements de la Ville en 2022.

2 « J'aime »

Un message a été fusionné à un sujet existant : Réseau cyclable montréalais - Discussion générale

Travaux d’infrastructures et inflation Québec devra prioriser ses projets

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

« Le secteur public québécois au sens large est encore aujourd’hui le plus important donneur d’ouvrage dans le secteur de la construction non résidentielle », explique l’auteur.

L’augmentation très rapide des dépenses en infrastructures contribue de façon importante à la surchauffe observée dans l’industrie de la construction au Québec.

Publié hier à 9h00

Partager

Louis Lévesque

Louis Lévesque Président du Comité des politiques publiques de l’Association des économistes québécois

Les heures travaillées dans le secteur non résidentiel ont ainsi augmenté encore plus rapidement que dans la construction résidentielle. Ces pressions sur la main-d’œuvre combinées aux importantes augmentations du prix des matériaux se traduisent donc par une forte inflation dans les coûts des travaux. En 1975, le rapport de la commission Cliche1 avait déjà mis en lumière le besoin d’arrimer le volume des travaux d’infrastructure à la capacité de l’industrie. Il est grand temps de s’en souvenir.

Durant la pandémie, on a beaucoup parlé de l’effervescence dans la rénovation résidentielle, ce que les données de la Commission de la construction du Québec (CCQ) confirment avec 15 millions d’heures travaillées en 2021 de plus qu’en 2015 dans le résidentiel. Il est moins connu que les heures travaillées dans le secteur non résidentiel ont augmenté de 40 millions d’heures durant la même période, soit plus du double de l’augmentation dans le secteur résidentiel.

Cela résulte en bonne partie du doublement des investissements annuels au Plan québécois des infrastructures (PQI) entre 2016 et 2022. De plus, le gouvernement s’est engagé à ajouter un autre 7,5 milliards de dollars sur 10 ans au budget du PQI.

Sans surprise, l’augmentation des heures travaillées dans la construction s’est accompagnée de l’aggravation des pénuries de main-d’œuvre. La pandémie et la guerre en Ukraine ont aussi fragilisé les chaînes d’approvisionnement dans l’économie mondiale, engendrant des réductions intermittentes de l’offre de divers produits.

Le résultat : des hausses de prix importantes depuis janvier 2020 pour plusieurs matériaux de construction, notamment 19,1 % de plus pour le béton, 79,3 % de plus pour l’acier, 88,3 % de plus pour le cuivre – selon les données d’octobre 2022 de la Société québécoise des infrastructures.

Il faut que le Québec se souvienne

Ce n’est pas la première fois que le Québec connaît une inflation galopante dans l’industrie de la construction. Au début des années 1970, le gouvernement du Québec lance la construction du grand complexe hydroélectrique de la Baie-James et la Ville de Montréal obtient la tenue des Jeux olympiques de 1976, et ce, alors que d’autres importants travaux, incluant le prolongement du métro, sont déjà en marche.

Par la suite, les coûts explosent et les relations de travail dans l’industrie dégénèrent jusqu’au saccage des installations à la Baie-James. La commission Cliche est alors mise sur pied pour enquêter sur l’exercice de la liberté syndicale sur les chantiers de construction. Des recommandations adressées au gouvernement visent spécifiquement à améliorer la planification des travaux et la coordination entre les donneurs d’ouvrage.

Voici un extrait du rapport de 1975 de la commission Cliche : « Chapitre 16 sur la politique de main-d’œuvre : La Commission recommande 1. Que le Conseil du Trésor et l’Office de la planification et du développement du Québec (OPDQ) coordonnent la planification des travaux de construction du gouvernement en tant que donneur d’ouvrage en prévoyant le temps de leur mise en chantier, compte tenu des disponibilités de la main-d’œuvre ; 2. Que les ministères et organismes gouvernementaux planifient leurs travaux de construction à cinq ans ; 3. Que les municipalités des grandes agglomérations, telles que Montréal, Québec, Trois-Rivières, Sherbrooke, Chicoutimi et Sept-Îles soient tenues de communiquer au gouvernement la planification quinquennale de leurs travaux de construction ; 4. Que le Gouvernement du Québec se réserve, par loi, le pouvoir de retarder ou de modifier le calendrier des travaux visés aux recommandations 2 et 3 ; 5. … ; 6. … ; »

Le secteur public québécois au sens large est encore aujourd’hui le plus important donneur d’ouvrage dans le secteur de la construction non résidentielle.

Comme à l’époque, l’industrie de la construction peine à répondre à la demande. Elle a le défi de trouver de la main-d’œuvre et n’a pas de contrôle sur l’inflation des prix des matériaux. Les différentes annonces gouvernementales et municipales accentuent la pression sur les ressources limitées de l’industrie. Il n’y a toujours pas aujourd’hui de mécanisme formel mis en place pour éviter que l’État québécois, les municipalités et Hydro-Québec ne se livrent à une concurrence inflationniste.

Il est urgent que le gouvernement se souvienne des messages de la commission Cliche. Il doit rapidement établir un portrait détaillé des travaux importants planifiés par l’ensemble des donneurs d’ordres publics à l’horizon d’au moins cinq ans. L’explosion actuelle des coûts montre que le gouvernement devra probablement retarder le calendrier de certains projets pour que le volume global de travaux d’infrastructures s’arrime à la capacité de l’industrie de la construction. Devant ces choix, le gouvernement devra prioriser encore davantage les projets de remise en état des infrastructures existantes plutôt que les nouvelles constructions.

1. Consultez le rapport de la commission Cliche sur le site de BAnQ

1 « J'aime »

Une fortune aux égouts

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

L’usine d’épuration Jean-R. Marcotte, à Rivière-des-Prairies

Oubliez les espaces verts, la collecte du recyclage ou les bornes électriques. Le plus gros projet d’infrastructure verte de Montréal consiste à mieux traiter et brûler le contenu de vos toilettes (et le reste des eaux usées de la métropole). Au programme : une usine d’ozonation et le remplacement des quatre gigantesques incinérateurs du site, pour une facture prévue de 1,4 milliard. Et si le passé est garant de l’avenir, la facture n’a pas fini de gonfler.

Publié à 5h00

Partager


Philippe Teisceira-Lessard
Philippe Teisceira-Lessard La Presse


Alain Roberge
Alain Roberge La Presse

Dans le bâtiment de combustion de l’usine d’épuration Jean-R.-Marcotte, à Rivière-des-Prairies, mi-février, une odeur de caoutchouc brûlé attaque soudainement les narines. L’air se voile d’une subtile fumée blanche.

Comme si les vieux incinérateurs avaient voulu convaincre que l’heure de leur retraite avait sonné, l’un d’eux surchauffe et tombe en panne en plein pendant la visite organisée pour La Presse. Évènement « rarissime », tempère la Ville.

C’est pour s’attaquer à ces avaries – et réduire son empreinte écologique – que la Ville a planifié le changement complet des quatre immenses incinérateurs de son usine d’épuration dans les prochaines années. Ce sont eux qui brûlent en continu toute la matière solide récupérée dans les eaux usées de la métropole. Ils ont dépassé depuis plusieurs années leur espérance de vie.

Le système de combustion actuel, « c’est le plus grand producteur de gaz à effet de serre à Montréal », explique Maja Vodanovic, responsable du dossier de l’eau au comité exécutif de Valérie Plante.

La Ville espère trouver un système beaucoup moins polluant. Première estimation : 682 millions.

Et ce mégaprojet débute sans que le précédent soit terminé : la plus grosse usine de désinfection à l’ozone sur la planète est en construction sur le site, afin de réduire la contamination de l’eau rejetée. Facture estimée : 717 millions, en hausse constante depuis 15 ans.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Vue aérienne de la construction de l’usine d’ozonation jouxtant la station d’épuration Jean-R.-Marcotte, à Rivière-des-Prairies

Au total, 1,4 milliard d’investissement prévu d’ici 2032.

« On n’a pas le choix de s’occuper de ces sources de pollution que nous, comme êtres humains, on produit. On n’a pas le choix », a justifié Mme Vodanovic. « Le choix de ne rien faire est beaucoup plus coûteux que de faire quelque chose. »

« On a des obligations à rencontrer »

La pharaonique station d’épuration des eaux usées de Montréal a été inaugurée par phases, à partir de 1984. Quarante ans plus tard, elle demeure l’une des trois plus grandes sur la planète. « On traite l’équivalent de la rivière L’Assomption en termes de débit, a rappelé Mme Vodanovic. Avant, dans les années 1980, les égouts de la Ville de Montréal allaient directement dans le fleuve. »

Sur place, les lieux ressemblent à un grand campus, avec des bâtiments industriels à la place des pavillons d’une université.

En souterrain, d’immenses conduites permettent à l’eau de progresser, d’étape en étape. Des grues surplombent l’immense chantier de l’unité d’ozonation, mené par l’entreprise Pomerleau.

Car même si l’usine est loin d’être centenaire, sa performance ne répond plus aux normes. « On a des obligations à rencontrer », a expliqué Mme Vodanovic. D’où le projet de l’ozonation, qui consiste à injecter une grande quantité de ce gaz dans l’eau qu’on s’apprête à rejeter dans le fleuve. L’ozone détruit « 99,9 % des bactéries, 99 % des virus et environ 80 % des particules émergentes », assure l’élue.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Même si l’usine est loin d’être centenaire, sa performance ne répond plus aux normes.

Dans un bâtiment de l’usine d’épuration, on se préparait au cours des dernières semaines à inaugurer une unité d’ozonation… en modèle réduit. Des tests pourront être effectués sur ce système, plusieurs dizaines de fois plus petit que le système à construire.

Ce dernier se fait attendre et la date d’inauguration est constamment repoussée : 2013, 2016, 2023 et maintenant 2025. La facture, estimée à moins de 200 millions au lancement du projet, augmente au même rythme, pour maintenant dépasser les 700 millions.

« Je suis sûr et certain que ça va continuer à augmenter », a affirmé le chef de l’opposition à l’hôtel de ville, Aref Salem. « La capacité de payer des Montréalais a une limite. Si tu as une maison à rénover et que tu as un budget, à un moment donné, tu ne peux pas dépasser ce budget, personne ne va te donner de l’argent. »

Faire de ce projet le symbole des dépassements de coûts à la Ville, « je ne trouve pas que c’est une analyse honnête », a répliqué Mme Vodanovic. L’estimation de 200 millions était extrêmement préliminaire et ne prenait pas en compte la réalité du marché, assure-t-elle.

Les incinérateurs, « ça va coûter cher »

Alors que l’usine d’ozonation défraie la chronique depuis des années, le remplacement des incinérateurs est arrivé à l’ordre du jour plus récemment. Mais quiconque jette un coup d’œil à ces immenses fournaises de métal recouvertes par endroits de petites et grandes plaques d’acier pour boucher les fuites réalise qu’elles ont fait leur temps.

Ça va coûter cher, mais ce qu’on va faire avec, ça va être différent des incinérateurs [actuels]. Les projets qui sont en cours, [selon] les études qu’on a faites, ça pourrait complètement réduire, je pense à zéro, la production des GES.

Maja Vodanovic, responsable du dossier de l’eau au comité exécutif de Valérie Plante

« C’est sûr que les citoyens sont toujours plus heureux d’avoir un centre sportif, d’avoir de beaux bancs dans leur parc ou d’avoir un jeu d’eau, a-t-elle continué. Mettre des millions pour brûler ce qu’on ne veut pas voir, ce n’est pas chic. Mais il faut le faire. »

Là encore, l’opposition officielle à l’hôtel de ville ne doute pas de la nécessité de changer ces incinérateurs, mais se questionne sur la capacité de l’administration municipale à le faire au meilleur prix.

« C’est un projet d’envergure qui est là, mais on dirait que les morceaux ne sont pas attachés. Ça reflète la façon de faire de Projet Montréal », a affirmé Aref Salem, en déplorant que ce projet n’ait pas fait l’objet d’une demande de subvention à l’actuel programme fédéral d’infrastructure. « Ce projet, je le sens mal ficelé. Je n’ai aucune idée comment ils vont faire pour aller chercher le financement. »

Le chemin des eaux usées

1/6

En savoir plus

79 000 tonnes
    Quantité de gaz à effet de serre rejetés par l’usine d’épuration des eaux en 2021. Soit l’équivalent des rejets annuels d’environ 24 000 voitures.
1 « J'aime »