Comment tu fais pour monter si tu peux seulement descendre?
Texte d’opinion de Konrad Yakabuski dans le Globe and Mail
Riding on Mount Royal is dangerous, however, for pro and amateur cyclists alike. Most drivers still do not like the idea of sharing the road with bicycles, especially the ones in a hurry. Their disregard for speed limits and other rules of the road is the main cause of dozens of serious accidents every year. In 2017, 18-year-old competitive cyclist Clément Ouimet was killed when he ran into an SUV doing an illegal U-turn on Camilien-Houde Way, the main artery that ascends Mount Royal from the east. A white “ghost bike” installed at the site of the accident is a constant reminder to cyclists, like myself, that Camilien-Houde can be a death trap.
Montreal Mayor Valérie Plante, who came to office shortly after the accident that took Mr. Ouimet’s life, has now promised to fix the problem once and for all. This week, she announced plans to proceed with a proposal to permanently close Camilien-Houde to motorized traffic and transform the artery into separate pedestrian and bike paths. The $90-million plan will involve planting thousands of trees and restore Mount Royal to its vocation as the urban park envisioned by its creator, Frederick Law Olmstead, who also designed New York’s Central Park. The city has awarded an initial $12.8-million contract to two local firms to draw up plans, with a completion date set for 2029.
The uproar against Ms. Plante’s plans has been predictable, and depressing. To be sure, the mayor, who is not running for re-election in November, has a reputation as an eco-warrior whose obsession with bike lanes and pedestrian avenues has been the defining feature of her two terms in office. She is accused of ignoring the recommendations of the city’s public consultation bureau, which called for the preservation of a road for cars through the park, albeit one with reduced traffic.
Ms. Plante insisted this week that she is “on the right side of history.” And on this, she is right. Mount Royal should never have been allowed to become the site of an autoroute that disfigures its verdant landscape and destroys its integrity.
Still, unless Montreal’s next mayor backtracks, Mr. Ouimet’s sad death will have served as a catalyst for the remaking of Mount Royal into what it was always meant to be.
I have fond memories 30 years ago
Watching submarine races from there was so good !
Résumé
Le mont Royal et vous
PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE
La voie Camillien-Houde
[
Maxime Bergeron La Presse
](La Presse | Maxime Bergeron)
Il n’y a pas à dire : le sort du mont Royal vous tient à cœur.
Publié à 5 h 00
Ma boîte de courriel déborde depuis la publication d’une chronique sur le projet de transformation de 91 millions de dollars lancé par l’administration Plante1.
Le sujet vous galvanise, vous divise, vous enrage…
Et un élément, plus que tous les autres, retient votre attention : la fermeture de la voie Camillien-Houde à toute circulation motorisée sur le versant est. La mairesse Valérie Plante est persuadée d’être « du bon côté de l’histoire » avec ce projet vert, réservé aux cyclistes et aux piétons2.
Mais bien des Montréalais s’estiment plutôt largués, car ils se trouvent du « mauvais côté » de la montagne. Ou encore : sur le mauvais versant de la pyramide démographique…
Vivian Djandi combine ces deux réalités. « Monter le mont Royal en auto, en partant de l’est, garer l’auto et me promener à pied autour du lac des Castors et jusqu’à la maison Smith, c’est une escapade, un bol d’air frais qui me sont essentiels », m’écrit la lectrice de 81 ans.
« Mais si on n’est pas jeune, qu’on ne fait pas du vélo, on est exclu des plans de la Ville », tranche-t-elle.
« Je ne peux pas croire qu’il n’y avait pas de solutions sécuritaires qui auraient laissé la voie Camillien-Houde accessible (même avec des limitations) pour nous permettre de rejoindre le sommet directement sans avoir à contourner la montagne par l’ouest, souligne pour sa part Marie Kronström. J’ai 71 ans et j’aime skier et marcher en haut de la montagne. J’irai comment au sommet ? »
Ce sentiment « d’exclusion », vous êtes nombreux à m’en avoir fait part.
Maryse Piuze s’inquiète du sort des jeunes familles « immigrantes ou à faible revenu » de l’Est. On les voit souvent, les week-ends, chargées de paniers à pique-nique et de poussettes.
Et comment se rendront-elles maintenant avec tout leur bagage ? En vélo ? À pied ? Dans une navette bondée ? Est-ce que quelqu’un est tombé sur la tête ? Pourquoi ne s’est-on pas posé cette question essentielle, et pourquoi n’a-t-on pas trouvé des solutions ? Car il en existe sûrement.
Maryse Piuze
Il restera un accès à la montagne pour les automobilistes : le chemin Remembrance, du côté ouest. C’est aussi par là que transiteront tous les autobus de la Société de transport de Montréal (STM).
IMAGE FOURNIE PAR LA VILLE DE MONTRÉAL
La voie Camillien-Houde, selon les plans actuels, sera constituée d’une voie cyclable et d’une allée piétonne.
Bien des lecteurs appréhendent des embouteillages autour de l’unique point d’entrée. Et des détours interminables pour se rendre à destination.
Suzanne Craig, résidante du Plateau Mont-Royal, craint une répétition de ce qui s’est produit lors d’un projet-pilote mené en 2018. « Il ne s’agissait pas de 5-10 minutes de plus, mais de 20-30 minutes de plus à émettre encore plus de gaz à effet de serre… et cela multiplié par deux si on fait l’aller-retour ! »
Des sportifs, comme Sébastien Côté, du Mile End, redoutent aussi un casse-tête logistique. Il est habitué à courir sur la montagne et y fait aussi du ski de fond en semaine avec ses enfants, vers 18 h.
« La configuration proposée rendra beaucoup plus difficile l’accès (je devrai aller sur Côte-Sainte-Catherine ou zigonner dans le Haut-Outremont), congestionnera encore plus le coin Côte-des-Neiges/Remembrance et prendra plus de temps. Il se pourrait, si c’est trop compliqué, qu’on mette une croix sur cette activité en semaine (ça prend déjà beaucoup de coordination). »
La question de la légitimité du projet est revenue à plusieurs reprises dans vos messages.
Plusieurs sont outrés que les premières recommandations faites par l’Office de consultation publique de Montréal en 2019 – de maintenir la circulation d’est en ouest sur la montagne – aient été ignorées. L’OCPM préconisait la création d’un « chemin de plaisance », moins dangereux pour les cyclistes et piétons.
« Je suis en profond désaccord avec la prétention de la Ville que son projet est dans l’intérêt public », avance Luc Gratton, un avocat retraité d’Ahuntsic, qui se rend trois fois par semaine sur le mont Royal (en voiture) depuis sa jeunesse.
« Compte tenu de la limitation de l’accès automobile au mont Royal par une seule voie, le chemin Remembrance, limité désormais à une voie de circulation de chaque côté, et compte tenu de la limitation importante du nombre de places de stationnement, ce projet aura comme effet de limiter sérieusement le nombre de personnes qui pourront fréquenter le parc », ajoute l’homme de 72 ans.
Vous êtes plusieurs à y être allés de vos suggestions en vue de maintenir un accès minimal par Camillien-Houde.
« Par exemple : un péage de 20 $ qui donnerait droit à 2 heures de stationnement en haut de la montagne, écrit Benoit Parizeault. Le coût du stationnement étant inclus, cela amortirait la dépense pour les gens qui veulent visiter le parc ou faire des activités de plein air. Et cela découragerait ceux qui veulent simplement emprunter cette voie pour se rendre de l’autre côté. »
IMAGIE FOURNIE PAR LA VILLE DE MONTRÉAL
Des tramways grimpant et descendant le versant est du mont Royal, à une date inconnue
René Robitaille propose de « ramener un tramway du siècle dernier ».
Dans la même veine, Jean Trudel suggère de faire « revivre » un funiculaire comme à la fin du XIXe siècle, pour « transporter les personnes âgées, familles et personnes à mobilité réduite jusqu’au sommet ».
PHOTO FOURNIE PAR LA VILLE DE MONTRÉAL
Le funiculaire du mont Royal, en activité entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle
D’autres avaient bien apprécié le projet-pilote lancé par la Ville en 2018. Il maintenait les accès des deux côtés de la montagne, tout en bloquant la possibilité de traverser une fois rendu au sommet. Pourquoi ne pas en faire une version bonifiée ?
Je dois le souligner : la majorité de ceux qui m’ont écrit s’opposent à la fermeture totale de Camillien-Houde.
Mais Marc Langlois, Montréalais pure laine dans la soixantaine, s’en réjouit au contraire.
« On pourra maintenant s’y rendre en toute sécurité et même dans une certaine rêverie à pied, à vélo, en groupe. On pourra profiter d’un belvédère sans voiture, d’un parc apaisé. Les seuls vrais perdants sont ceux qui utilisaient ce raccourci combien malheureux pour gagner du temps, faire de la vitesse. Soyez un peu plus visionnaire, SVP. Le temps de l’auto-roi solo est révolu. »
C’est déjà assuré : ce dossier occupera une place importante dans la campagne en vue de l’élection de novembre 2025. Les nouveaux chefs des deux partis en puissance, Luc Rabouin (Projet Montréal) et Soraya Martinez Ferrada (Ensemble Montréal), ont déjà affiché leurs positions respectives.
Pas de scoop ici : elles sont aux antipodes.
1. Lisez « Les exclus de Camillien-Houde »
2. Lisez « Voie Camillien-Houde : “On est du bon côté de l’histoire”, affirme Valérie Plante »