Musée d'Art Contemporain - 4 étages

La rigidité des processus (et leur lenteur) n’est pas adaptée à ces fluctuations là. C’est inconcevable de pouvoir réaliser un projet public en 2022 en fonction d’enveloppes déterminées en 2018. C’est juste stupide que les hauts-fonctionnaires soient incapables de faire preuve de la flexibiltié et de l’ouverture nécessaire pour mener à bien les projets. Puisque mettre un projet sur la glace pour le réviser, c’est aussi la certitude que pendant ce temps, on continue de perdre de l’argent et de gaspiller des ressources. Retourner à la table à dessin est la chose la plus coûteuse, bien plus que d’accepter des soumissions trop hautes maintenant.

De toute façon, les soumissions futures seront toutes aussi hautes; mais le projet aura grandement perdu en qualité à cause de coupures dignes de bouts de chandelle. Au bout du compte, on perd argent, temps et qualité, et ultimement; confiance.

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Tout est là.

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Niveau Métro Berri UQAM Circa 1990

Projet d’agrandissement | Le MAC lancera un nouvel appel d’offres


PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE
Le directeur général et conservateur en chef du MAC, John Zeppetelli, dans l’espace temporaire du musée à la Place Ville Marie, en 2021

Le Musée d’art contemporain de Montréal lancera un nouvel appel d’offres en janvier, a appris La Presse. La réalisation de son projet d’agrandissement, en suspens depuis le printemps dernier, dispose maintenant d’une enveloppe de 85,3 millions, une somme qui pourrait même être bonifiée. L’ouverture est toutefois reportée en 2026.

Publié à 7h00
Jean Siag
LA PRESSE

Un an après son déménagement temporaire à la Place Ville Marie, le transfert complet de sa collection, la finalisation des plans et devis du nouveau bâtiment et un budget revu à la hausse, les travaux d’agrandissement du Musée d’art contemporain (MAC) se font toujours attendre.

Le printemps dernier, un appel d’offres avait finalement été lancé, mais les soumissions reçues dépassaient « de plus de 50 % » les prévisions du MAC et de la Société québécoise des infrastructures (SQI), qui gère le projet. « Les prix étaient trop élevés, indique le directeur général et conservateur en chef du MAC, John Zeppetelli. C’était une réponse du marché irrecevable. On aurait été en dépassement. Donc, on a annulé le processus en juin. »

Les équipes du MAC et de la SQI étaient pourtant convaincues que leur budget majoré, établi à 85,3 millions, était « adéquat ». « Mais c’était peut-être le pire moment dans l’histoire de Montréal, se rend compte John Zeppetelli aujourd’hui. Il y a 15 tours de 60 étages qui se construisent autour de moi en ce moment, dont deux juste en face du MAC. »

Le contexte post-pandémique, avec la pénurie de main-d’œuvre, de matériaux et le manque de disponibilité des entrepreneurs, a joué contre nous.

— John Zeppetelli, directeur général et conservateur en chef du MAC

Malgré l’incertitude des derniers mois, John Zeppetelli assure que le nouveau bâtiment, qui devrait permettre au MAC de doubler sa surface d’exposition, est « absolument toujours vivant ». Il exclut également un retour au MAC « sans intervention ». « Il est trop tard, dit-il, le train a quitté la gare. »

Un budget augmenté

Le projet initial de 57 millions a été bonifié il y a six mois d’une « réserve » additionnelle de 25 millions accordée par Québec, grâce au Plan québécois des infrastructures, peu de temps avant l’appel d’offres du printemps, nous a confirmé le ministère de la Culture et des Communications. Le reste du financement devrait être assuré par la Fondation du MAC.

Aujourd’hui, même la somme de 85,3 millions pourrait être insuffisante pour répondre aux prix actuels, dit John Zeppetelli, qui a l’intention de poursuivre les discussions avec le nouveau ou la nouvelle titulaire de la Culture et des Communications. « On fait des démarches pour bonifier la contribution de Québec. On va aussi reparler au fédéral, faire un appel aux mécènes… »


PHOTO FOURNIE PAR SAUCIER + PERROTTE ARCHITECTES
Vue aérienne du nouveau bâtiment du MAC

Selon le montage financier actuel, le gouvernement fédéral contribuerait à hauteur de 18,9 millions (grâce au fonds Chantiers Canada) et la Fondation du Musée d’art contemporain débourserait jusqu’à 15 millions. L’essentiel des investissements – un peu plus de 50 millions – serait assuré par Québec, qui sera invité à offrir plus d’argent.

À la suite de l’appel d’offres refusé du printemps, le MAC avait indiqué qu’il « réexaminerait les conditions de réalisation » du projet.

C’est sûr qu’on souhaite réaliser le projet tel qu’il a été dessiné par nos architectes [Saucier + Perrotte], mais il est possible qu’on soit obligés de revoir la portée architecturale. On ne veut pas rester à l’extérieur de la Place des Arts pour toujours.

— John Zeppetelli, directeur général et conservateur en chef du MAC

Si rien n’est changé, le MAC ne risque-t-il pas de se retrouver dans la même situation en janvier ? « C’est une possibilité, répond John Zeppetelli, mais c’est une possibilité qu’on va tester, parce qu’on a eu une validation d’experts externes du budget qu’on a, qui est quand même substantiel pour l’intervention qu’on fait. En espérant qu’on aura des résultats différents. »

Le directeur général du MAC parle aussi de « différents modes de gestion » pour construire le bâtiment, qui sont également à l’étude, et qui pourraient être moins onéreux. Ce qu’espère John Zeppetelli, c’est qu’en janvier, « le marché de la construction se sera un peu calmé ».

Pas avant 2026

Dans le meilleur des scénarios, si un entrepreneur est retenu en début d’année, les travaux pourraient débuter au printemps ou à l’été 2023. Ils devraient durer un peu plus de deux ans, ce qui nous mène à l’automne 2025. Et comme une intervention à l’interne sera ensuite nécessaire pour réintégrer la collection et harmoniser la partie nord du musée, on parle d’une réouverture en 2026.

Le directeur général du MAC travaille maintenant avec la nouvelle présidente du C.A., Claudie Imbleau-Chagnon, qui a remplacé Alexandre Taillefer en juillet dernier. Mme Imbleau-Chagnon est vice-présidente chez Ivanhoé Cambridge. Elle est responsable de l’équipe Investissement des Affaires juridiques. « Elle comprend tous les enjeux de la construction et son mandat est de mener le projet à bon port », dit John Zeppetelli.

En attendant, le MAC a l’intention d’investir d’autres lieux pour lancer des projets ponctuels, par exemple avec la Cinémathèque québécoise, « pour compléter » son programme d’exposition de la Place Ville Marie, somme toute limité.

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« Il y a 15 tours de 60 étages qui se construisent autour de moi en ce moment, dont deux juste en face du MAC «

Bon c’est un peu exagéré…

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Plan d’action pour s’assurer que le projet se fasse, et pour assurer le respect du budget:

  1. Sortir la SQI du projet.

Fin du plan d’action.

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La SQI, où la profession de metteur-de-bâton-dans-les-roues est la plus recherchée.

Comme disait Monique Jérôme-Forget, c’est pas prestigieux.

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“Stune gang de pas bons la dedans!”

Trêve de plaisanterie… mais quel chaos pour le MAC.

:frowning_face:

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Incroyable :-1:

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Qui se soucie du Musée d’art contemporain ?

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Exposition David Altmejd au Musée d’art contemporain de Montréal en 2015


Nathalie Collard
Nathalie Collard La Presse

En mai 2019, les employés du musée du Louvre, à Paris, ont déclenché une journée de grève. Une seule journée qui a soulevé la colère du public et donné lieu à de nombreux reportages dans les médias.

Publié à 1h00 Mis à jour à 5h00

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À Montréal, le Musée d’art contemporain est fermé depuis presque deux ans. Tout le monde a l’air de s’en ficher.

Oui, il faut être un peu de mauvaise foi pour comparer le MAC au Louvre, qui accueille entre 7 et 10 millions de visiteurs par année.

Cela dit, on parle tout de même de deux institutions muséales importantes dans leur ville respective.

À l’échelle montréalaise, le MAC a déjà été très populaire. Souvenez-vous : les files d’attente monstres pour visiter l’exposition consacrée à Leonard Cohen en 2017. Ou le succès retentissant de l’exposition de David Altmejd en 2015. Et de celle de Janet Werner en 2019.

En 2018, le directeur et conservateur en chef, John Zeppetelli, se réjouissait de son demi-million de visiteurs. Le musée était pertinent, il s’était taillé une place enviable dans le paysage culturel montréalais.

Aujourd’hui ses locaux, qui occupent le cœur du Quartier des spectacles, sont vides. Ses portes sont fermées à double tour et ses collections sont entreposées. Tout ça dans l’indifférence quasi générale. Pendant ce temps, c’est au Centre PHI et à l’Arsenal art contemporain qu’on a pu voir des expositions marquantes comme Kusama, Yoko Ono ou Pink Floyd.

Rappelons quelques dates importantes. En 2014, la direction du musée présente sa vision pour doubler la superficie du MAC. Évaluation du projet : 44 millions dollars. Cinq ans plus tard, le projet est arrêté. Les prévisions laissent entrevoir un trop grand dépassement de coûts. Puis en 2022, nouvel appel d’offres avec un budget de 88 millions dollars. L’appel d’offres est annulé quelques mois plus tard dans l’espoir que le marché post-pandémique de la construction se calme un peu, les soumissions reçues dépassant le budget de 50 %. Depuis, c’est silence radio. Or plus on attend et plus ces travaux coûteront cher.

Fait à noter, c’est la Société québécoise des infrastructures (SQI) qui est partenaire du musée dans ce dossier et qui gère le projet. La même SQI qui ne s’illustre pas par sa vitesse d’exécution à l’Institut des Sourdes-Muettes, pour ne citer qu’un exemple. Mais comme dans tous ces projets d’envergure qui impliquent plusieurs partenaires gouvernementaux, il n’y a jamais un seul responsable des délais, tout le monde se renvoie la balle.

On dit que le dossier est sur le bureau du ministre fédéral Pablo Rodriguez et que des annonces seront faites sous peu. On le croira quand on le verra. Mais il serait surprenant qu’on puisse fouler le sol du nouveau MAC avant au moins quatre ans, si on est optimiste. Cela fera alors presque six ans que l’institution aura fermé ses portes.

Le MAC n’est quand même pas la première institution muséale à devoir gérer de grands travaux

Le musée de Pergame, à Berlin, sera fermé jusqu’en 2037 ! Le centre Georges-Pompidou, qui effectuera des travaux de 2025 à 2030, s’est quant à lui associé au Louvre et au Grand Palais pour présenter des expositions durant cette parenthèse.

Le MAC, lui, présente des expositions assez pointues dans un ancien restaurant chinois de la Place Ville Marie, dans un quartier de tours de bureaux fréquenté par des travailleurs pressés.

Un seul artiste québécois a exposé dans cette galerie temporaire du centre-ville en deux ans alors que le rayonnement de l’art contemporain québécois fait partie de la mission du musée.

Quant aux collections du MAC, elles sont entreposées et donc inaccessibles aux autres musées qui souhaiteraient emprunter des œuvres.

Et cette situation durerait encore quatre ou cinq ans ?

On comprend que l’agrandissement, qui implique un volet architectural de la firme Saucier+Perrotte, ne se fait pas en criant ciseau. Personne ne souhaite qu’on bâcle ces travaux. Mais pendant que le MAC se languit, d’autres institutions québécoises ont commencé et terminé leur rénovation.

La direction du musée aurait-elle pu se montrer plus dynamique, plus visible sur la place publique, tout en mettant davantage de pression sur les gouvernements pour que les choses bougent plus vite ?

Le directeur John Zeppetelli doit convaincre les sceptiques qu’il est encore l’homme de la situation pour faire aboutir les travaux et diriger le MAC dans sa prochaine incarnation.

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C’est quand même des dépassements importants, un projet de 44 millions en 2014 est rendu à environ 130 millions de dollars.

Construire le nouveau musée de l’Holocauste coûte 80 millions de dollars.
Si ça continue, on devrait juste construire un nouveau MAC.

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C’est clairement la solution depuis le début.
On gaspille un élément de patrimoine postmoderne et une quantité démesurée d’argent pour au final très peu de nouvelle superficie.

Jouer dans l’existant, surtout sur un site comme ça, coûte très cher.

Le MAC aurait été mieux de s’inscrire dans la mouvance internationale de musées satellites et ouvrir un deuxième pavillon ailleurs. Prêt du Musée des Beaux-Arts, ou carrément dans un autre quartier en périphérie pour rendre l’art plus accessible.

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Le Silo no5 du Vieux-Port est tout désigné pour accueillir un musée d’art contemporain moderne…oui, contemporain moderne, c’est un euphémisme mais dans ce cas-ci il faut y mettre l’emphase car Montréal mérite quelque chose de grandiose. Nous y sommes maintenant, un peu d’envergure au niveau muséal nous fera tous du bien et nous rendra un peu plus fier de notre ville.

Et je suis certain que l’immeuble actuel du MAC pourrait servir pour quelque chose de plus festif, de plus divertissant dans le sens familial grand public.

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Ça pourrait être intéressant mais je crois qu’un musée comme le MAC bénéficie vraiment de son emplacement en plein milieu du centre-ville et surtout d’être directement lié au métro. Le Silo no 5 est quand même un peu excentré, et s’il devait être utilisé (en partie ) pour des activités muséales, je le verrais plutôt comme une antenne secondaire de Pointe-à-Callières.

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Le Silo n5 est situé dans le vieux port de Montréal, la destination touristique la plus populaire de la métropole. Avec la vue potentielle à partir du toit, il
y aurait potentiellement énormément de visiteurs.

Cependant, les coûts de transformation seraient énorme.

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Si on refait le MAC et son entrée, serait-il possible ou souhaitable d’utiliser les marches menant à la place des arts pour en faire une signature visuelle dynamique? Probablement non réaliste en hiver mais le reste du temps, ça pourrait devenir quelque chose d’interessant à intégrer et qui serait unique. On a la compétence à Montréal pour réaliser ce type projet sans pour autant mettre l’emphase sur l’intensité des couleurs. Les images suivantes sont tirées de vidéos car tout ces motifs sont en constante évolution dans le temps. Ça peut être très dynamique comme l’inverse.

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On l’a déjà mentionné à plusieurs reprises, le silo #5 serait un endroit formidable qui se prêterait merveilleusement à la vocation de musée d’art contemporain. Son volume est immense et pourrait accueillir d’autres partenaires d’affaires dans le processus de transformation de cet icône montréalais.

Quant à sa localisation et son accessibilité, je n’y vois aucun problème puisque le REM passera à courte distance, le métro est à quelques coins de rue plus au nord et qu’éventuellement on peut aussi imaginer un tramway sur de la Commune. Ici on pourrait aussi installer ses réserves en réunissant tout sur le même site.

Disons que le potentiel de cet édifice est extraordinaire et je verrais bien les 3 niveaux de gouvernements contribuer financièrement via différentes formes d’investissements.

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Il n’est pas vraiment possible de modifier le Silo #5 pour y aménager quelque chose à l’intérieur. Ce n’est pas un bâtiment vide à l’intérieur, c’est justement une série de silos de béton collés ensemble avec un grand rez-de-chaussée à plafond bas qui servait à accueillir les trains/camions sous les silos pour les remplir. Chacun des silos n’est pas très grand au final, et percer des ouvertures entre les silos pour faire de grands planchers utiles à un musée serait une aventure vraiment audacieuse, pour rester poli.

On pourrait construire au dessus et autour, et probablement intégrer son rez-de-chaussée à un nouvel immeuble. Mais construire dedans, c’est pas possible.