Québec - Projets d'infrastructure

La ville de Lévis sera amenée à devenir le centre économique de la région de Québec. Moins de contrainte de ce coté du fleuve…

Port de Québec Ottawa dit non au projet de terminal portuaire Laurentia

PHOTO PATRICE LAROUCHE, ARCHIVES LE SOLEIL

Le projet d’agrandissement du port de Québec avait déjà échoué, plus tôt ce mois-ci, au test de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada.

Après six années de démarches, le projet de terminal portuaire Laurentia se heurte au refus du gouvernement Trudeau, ce qui contraint l’Administration portuaire de Québec à « regarder vers l’avant » et à trouver d’autres moyens pour « assurer le développement de [ses] activités ».

Publié le 29 juin 2021 à 17h21

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Julien Arsenault

Julien Arsenault La Presse

Ce verdict d’Ottawa est tombé seulement deux semaines après l’avis défavorable livré par l’Agence d’évaluation d’impact du Canada, qui soulevait des risques pour la qualité de l’air dans les quartiers situés à proximité ainsi que pour l’écosystème de la baie de Beauport, où les promoteurs souhaitaient ajouter une ligne de quai de 610 mètres en eau profonde.

L’agence fédérale avait également jugé que les mesures d’atténuation proposées par le Port de Québec étaient insuffisantes. Le rapport avait incité le ministre fédéral de l’Environnement et des Changements climatiques, Jonathan Wilkinson, à remettre le dossier entre les mains du Conseil des ministres.

« Au XXIe siècle, le développement économique doit se faire dans le respect de l’environnement, a souligné le député de Québec et président du Conseil du Trésor Jean-Yves Duclos, dans une déclaration. Après un examen approfondi des renseignements pertinents, notre gouvernement a pris la décision de ne pas autoriser le projet. »

La lecture du président-directeur général du Port de Québec Mario Girard – qui n’était pas disponible pour accorder des entrevues – était différente.

Dans un communiqué, il a souligné être convaincu que des solutions existaient pour répondre aux préoccupations de l’Agence et de Pêches et Océans Canada. Une analyse « approfondie des impacts de la décision du gouvernement fédéral » sera menée au cours des prochains mois.

« Le port de Québec est l’un des cinq plus grands ports au pays et demeure déterminé à poursuivre sa mission, a indiqué M. Girard. Nous devons maintenant réfléchir sur les manières de tirer profit de ces forces distinctives […] et cela, dans le contexte de la décision prise par le gouvernement fédéral. »

Pour gros navires

Le modèle d’affaires du projet Laurentia s’appuyait sur sa capacité à accueillir d’immenses navires, dont la capacité dépasse 15 000 conteneurs, qui ne peuvent actuellement se rendre jusqu’à Montréal en raison de leur tirant d’eau trop élevé. Cela ne devait donc pas nuire au port de Montréal, mais certains experts doutaient de ce scénario.

Québec visait une capacité maximale de 700 000 EVP (équivalents vingt pieds) pour son terminal estimé à 775 millions de dollars. Laurentia avait noué des partenariats avec Hutchison Ports, l’un des plus importants gestionnaires de ports du monde, ainsi qu’avec la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada.

La mouture initiale du projet tablait sur un quai de vrac liquide. Les promoteurs avaient par la suite opté pour un terminal de conteneurs en 2018.

Le gouvernement Legault a également exprimé sa déception par l’entremise d’une déclaration de la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, également ministre responsable de la Capitale-Nationale.

« C’est sûr que c’est décevant, a laissé tomber le président de la Corporation des parcs industriels du Québec (CPI) Pierre Dolbec, qui figurait parmi les partisans du projet. Pour la grande région de Québec, l’Est, la Côte-Nord et le Bas-Saint-Laurent, Laurentia était un moyen de survie au chapitre de la compétitivité. »

Pour Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec, qui fait partie de la coalition SOS Port de Québec, la décision du gouvernement Trudeau devrait signaler que la porte est « définitivement » fermée à tout projet d’agrandissement industriel du port de Québec.

« Le port devrait mettre tous ses efforts à moderniser, nettoyer et mettre sous couvert ses installations, qui sont parmi les plus vieilles du pays », a-t-elle fait valoir.

Pour sa part, le professeur émérite à l’Université Concordia et spécialiste du transport maritime Brian Slack, ne s’est pas montré surpris du dénouement. Si Ottawa a évoqué des raisons environnementales, M. Slack, lui, doutait de la pertinence du projet Laurentia.

Dans un courriel, l’expert a souligné que les promoteurs n’avaient pas été en mesure d’identifier clairement les marchés potentiels pour Laurentia et d’expliquer comment le projet serait complémentaire aux installations portuaires situées à Montréal.

En ce qui a trait à la métropole, le sort du projet Contrecœur, qui propose la construction d’un terminal pour manutentionner annuellement 1,15 million de conteneurs EVP afin de doubler la capacité de l’Administration portuaire de Montréal, est également entre les mains des autorités fédérales.

Les promoteurs ont obtenu le feu vert du gouvernement fédéral, mais la problématique concerne le chevalier cuivré, une espèce menacée de disparition. En mai dernier, le gouvernement Trudeau a protégé une partie de l’habitat de ce poisson, qui est partiellement chevauché par le chantier.

L’enjeu, pour le Port de Montréal, est de tenter d’obtenir un permis de Pêches et Océans Canada en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Celle-ci ne prévoit que trois exceptions pour intervenir dans un habitat essentiel désigné officiellement. Ce processus pourrait s’échelonner sur de nombreuses semaines, voire des mois.
https://www.lapresse.ca/affaires/2021-06-29/port-de-quebec/ottawa-dit-non-au-projet-de-terminal-portuaire-laurentia.php

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Est-ce que le tramway survivra le départ de Labeaume :thinking:

https://www.tvanouvelles.ca/2021/09/17/elections-municipales-cinq-candidats-a-la-mairie-pour-seduire-quebec

Élections municipales: cinq candidats à la mairie pour séduire Québec
Stéphanie Martin et Taïeb Moalla | Journal de Québec| Publié le 17 septembre 2021 à 10:27
Quebec Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBE

La campagne électorale municipale est lancée aujourd’hui. Cinq partis sont sur les rangs et mettent de l’avant un candidat à la mairie et 21 candidats aux postes de conseillers municipaux. D’ici le scrutin du 7 novembre, ils tenteront de convaincre les 411 000 électeurs de Québec qu’ils ont ce qu’il faut pour diriger la Ville, après 14 ans de règne de Régis Labeaume. Voici un portrait des forces en présence.

Marie-Josée Savard

47 ANS

QuebecPhoto Stevens LeBlanc
-Diplômée au certificat en psychologie de l’Université Laval

-Gestionnaire et franchisée dans le domaine alimentaire et propriétaire d’un commerce de détail à Place Québec

-Conseillère municipale et membre de l’exécutif entre 2009 et 2013 et entre 2017 et 2021

-Mère de deux enfants

-Aucun colistier

Parti : Équipe Marie-Josée Savard

21 candidats : 12 hommes, 9 femmes

TROIS PRINCIPAUX ENGAGEMENTS

Limiter l’augmentation des taxes à l’inflation avec possibilité de fixer un plafond
Animer la ville pour la relance post-pandémique des secteurs événementiels et touristiques, s’attaquer à la pénurie de main-d’œuvre.
Réalisation du tramway, en utilisant cette occasion pour repenser l’aménagement de la ville
Bruno Marchand

48 ANS

QuebecPhoto d’archives, Stevens LeBlanc
-Diplômé en philosophie de l’Université Laval

-Ancien président-directeur général de Centraide Québec Chaudière-Appalaches et Bas-Saint-Laurent

-Père de deux enfants

-Colistier/ère : Son identité n’a pas encore été dévoilée

Parti : Québec forte et fière

21 candidats : 13 femmes, 8 hommes

TROIS PRINCIPAUX ENGAGEMENTS

Revitaliser les artères commerciales et dynamiser les quartiers
Créer un guichet unique sur la mobilité qui réunit tous les moyens de transport ; paiement à l’usage
Limiter les hausses de taxes à l’inflation et étudier la taxation à paliers pour le non-résidentiel
Jean-François Gosselin

46 ANS

QuebecPhoto d’archives, Stevens LeBlanc
-Diplômé au MBA du Rensselaer Polytechnic Institute de New York

-Ancien directeur administratif de l’entreprise familiale Amis-Maux

-Chef de l’opposition depuis 2017, ancien député adéquiste en 2007 et 2008

-Père de cinq enfants

-Colistière : Manouchka Blanchet, dans Sainte-Thérèse-de-Lisieux à Beauport

Parti : Québec 21

21 candidats (dont deux seront annoncés aujourd’hui) : 12 hommes, 9 femmes

TROIS PRINCIPAUX ENGAGEMENTS

Construction du projet VALSE, un métro léger de 13,5 km, entre Sainte-Foy et la colline Parlementaire, et d’un trambus de 4,5 km au coût de 2,925 G$
Exposer de nouvelles idées pour la relance économique et redonner des pouvoirs aux arrondissements
Gel des taxes résidentielles et commerciales lors des deux premières années du mandat électoral
Jean Rousseau

60 ANS

Quebecphoto d’archives, Stevens LeBlanc
-Diplômé au doctorat en chimie de la State University of New York

-Entrepreneur en biotechnologie

-Conseiller municipal depuis 2017

-Père de trois enfants

-Colistier : David Johnson dans Cap-aux-Diamants

Parti : Démocratie Québec

13 candidats (dont 4 seront annoncés aujourd’hui) : 9 hommes, 4 femmes

8 candidatures à venir

TROIS PRINCIPAUX ENGAGEMENTS

Limiter les hausses de taxes à l’inflation, implanter une taxation par paliers pour les commerces de proximité
Politique de l’arbre qui vise à verdir les quartiers et à réduire l’abattage
Un réseau de transport régional qui inclut un troisième lien réservé exclusivement à un métro sous-fluvial
Jackie Smith

39 ANS

Jackie Smith Transition Québec 9 sept 2021Photo d’archives, Dominique Lelièvre
-Diplômée de la faculté de droit de l’Université Laval

-Militante et analyste d’affaires

-Mère d’un enfant

-Colistière : Madeleine Cloutier, dans Limoilou

Parti : Transition Québec

21 candidats : 11 femmes, 9 hommes, une personne non binaire

TROIS PRINCIPAUX ENGAGEMENTS

Gratuité dans le transport en commun
Obligation d’inclure 20 % de logements sociaux dans tout projet immobilier de cinq logements et plus
Modulation de la taxation des citoyens et des entreprises en fonction de leur empreinte sur l’environnement
Qu’est-ce qu’un colistier ?
Si un chef de parti perd la course à la mairie, il lui reste tout de même une possibilité de siéger comme conseiller municipal. Pour ça, il faut impérativement que son colistier remporte l’élection dans son district. Advenant ce scénario, le colistier cède immédiatement sa place de conseiller municipal à son chef. Sur les cinq candidats à la mairie, seule Marie-Josée Savard, cheffe d’Équipe Savard, a choisi de ne pas avoir de colistier.

Le scrutin municipal de Québec en chiffres
Scrutin le dimanche 7 novembre et vote par anticipation les 30 et 31 octobre

-Il faut élire un maire (ou une mairesse) et 21 conseillers municipaux

-Date limite pour dépôt de candidatures : 1er octobre à 16 h 30

-Il y a 21 districts répartis dans six arrondissements

-Environ 411 000 électeurs inscrits sur la liste électorale

-165 lieux de vote ouverts sur l’ensemble du territoire de Québec le jour du scrutin en plus de certaines résidences pour personnes âgées

-Budget électoral de 6,1 millions $ comprenant le remboursement des dépenses électorales (4,2 millions $ en 2017)

-En 2017, le taux de participation a été de 50,9 %

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Un métro pour Lévis semble excessif, mais c’est une des seules raisons que j’aime les campagnes; fantasy transit propositions and map galore!

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No comments !! :face_with_raised_eyebrow:

Tunnel Québec-Lévis : l’étude d’impact environnemental est lancée!

NOUVELLES FOURNIES PAR Cabinet du ministre des Transports | Sept 28, 2021, 16:45 ET

QUÉBEC, le 28 sept. 2021 /CNW Telbec/ - Le projet du tunnel reliant les villes de Québec et Lévis franchit une étape supplémentaire en vue de sa réalisation avec le début de l’étude d’impact sur l’environnement. Le ministre des Transports et ministre responsable de la région de l’Estrie, M. François Bonnardel, confirme que le mandat de près de 2 M$ a été octroyé au consortium SNCL-Englobe : Étude Enviro 3ieme lien à la suite de l’appel d’offres publié en mai dernier.

Rappelons que ce jalon, essentiel à toute réalisation de projet majeur d’infrastructure publique, comprend une analyse de l’ensemble des dimensions environnementales à prendre en compte dans une perspective de développement durable. Cet exercice rigoureux permettra d’évaluer l’incidence du projet sur son environnement ainsi que d’identifier des pistes d’optimisation, le cas échéant.

Citation

« L’étude d’impact sur l’environnement qui s’amorce aujourd’hui constitue une étape fondamentale du projet. Chaque enjeu répertorié sera minutieusement analysé afin de développer le meilleur projet possible. Votre gouvernement y veillera. »

François Bonnardel, ministre des Transports et ministre responsable de la région de l’Estrie

Faits saillants

  • Le projet vise à relier les centres-villes de Québec et Lévis par un tunnel d’une longueur d’environ 8 kilomètres construit entre l’autoroute Jean-Lesage (20), à la hauteur de la route Monseigneur-Bourget, et l’autoroute Laurentienne (973), à la hauteur du boulevard Wilfrid-Hamel.
    • Le tunnel comportera trois voies par direction. Ces voies seront superposées.
    • Une gestion dynamique des voies sera mise en place pour permettre d’adapter, au besoin, leur attribution.
    • L’une des trois voies sera destinée au transport en commun. Deux stations souterraines, deux terminus et plusieurs stations en surface seront aménagés
  • Le projet est assujetti à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement prévue au Règlement relatif à l’évaluation et l’examen des impacts sur l’environnement. Celle-ci se poursuivra jusqu’en 2025.
  • Le tunnel Québec-Lévis est un composant du Réseau express de la Capitale, la vision gouvernementale du transport collectif pour la région métropolitaine de Québec.

Selon M. Gosselin, on pourrait envisager de construire deux petits tunnels : un consacré au transport en commun, entre les deux centres-villes, et un autre pour les voitures, à l’est.

Son “troisième lien” est le bon: seulement pour du transport en commun. Mais le 4e, non.

Je le dis et le répète, Québec et Lévis ont besoin d’une “Ligne Jaune”.

Un tramway partant du secteur UQAR/Centre des Congrès, plongeant sous terre près des Galeries Chagnon. On pourrait faire un geste architectural fort et rare en le faisant sortir par le roc de la falaise, au sud de la gare fluviale, traverser le fleuve en pont, et rejoindre la falaise sous la Citadelle. Par la suite, il se connecterait à la station Colline Parlementaire (sa “Berri-UQAM”) avec le projet actuel de tramway, suiverait le même tracé jusqu’au Chemin de la Croix-Rouge, avant de se diriger vers le centre Vidéotron et Expo-Cité

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Je suis tombé sur ce plan de mobilité du parti Transition Québec pour les élections de la Ville de Québec. C’est largement inspiré du REV et je trouve ça franchement intéressant.

Capture d’écran, le 2021-10-14 à 13.56.41
Phase 1

  • Axe Haute-Ville, reliant la Colline Parlementaire à la tête des ponts en passant par l’Université Laval (environ 8,5 km)
  • Axe Nord-Sud du centre-ville, reliant la Colline Parlementaire à Charlesbourg jusqu’au terminus de la Faune en passant par Limoilou (environ 11,9 km)
  • Axe Basse-Ville, continuant la piste cyclable existante sur Versant-Nord pour la relier au Vieux-port en passant par St-Sauveur et St-Roch (environ 11,5 km)
  • Axe Nord-Sud de la Pente-Douce, connectant le Corridor des Cheminots à la Haute-Ville (environ 8,7 km)
  • Axe Beauport, reliant Limoilou, Maizerets et Beauport jusqu’aux Chutes Montmorency avec une branche se rendant directement à la baie de Beauport (environ 10,2 km)

Capture d’écran, le 2021-10-14 à 13.57.04
Phase 2

  • Axe Est-Ouest des Rivières, reliant Des Saules, Vanier, Lairet et Maizerets (environ 11,0 km)
  • Carré de la couronne Nord, reliant en circuit le terminus de la Faune, St-Émile, Loretteville, Neufchâtel, Lebourgneuf et le Trait-Carré (environ 19,6 km)
  • Boucle Pointe de Sainte-Foy, reliant en circuit la tête des ponts, Cap-Rouge et le boulevard du Versant-Nord (environ 8,5 km)
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Après Transition Québec, voici la proposition de Démocratie Québec. Le REV fait vraiment des petits!


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Juste… Ayoye !!! :exploding_head: :dizzy_face:

Je ne peux juste pas croire qu’on ne reculera pas sur cette promesse de 3e lien à Québec. Complètement inutile… et un projet d’une autre époque. :unamused:

Se ruiner pour une promesse


PHOTO ÉRICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL | L’autoroute Laurentienne à Québec, où l’on projette une sortie du troisième lien.

Publié le 5 novembre 2021 à 5h00 | PAUL JOURNET | LA PRESSE

Imaginez un gouvernement qui prépare le projet d’infrastructure le plus onéreux de sa génération.

Il promet de le construire, peu importe le coût, peu importe l’utilité, peu importe l’impact environnemental.

Insensé, n’est-ce pas ?

C’est pourtant ce que le gouvernement caquiste fait avec le troisième lien entre Québec et Lévis.

Même si la facture devait doubler, il le fera.

Même si les experts évaluent que la congestion routière ne diminuera pas à long terme, il le fera.

Même si les études environnementales sont critiques, il le fera aussi.

Article complet

Je remonte dans l’histoire, je cherche des cas semblables, et je n’en trouve pas.

François Legault avait lancé la promesse lors de la dernière campagne électorale. Le coût était alors évalué à 4 milliards. La nouvelle estimation, frais connexes compris, s’élève à 9,7 milliards. Et la facture devrait augmenter, car l’étude d’opportunité n’a même pas encore été déposée.

C’est énorme.

À titre de comparaison, le complexe hydroélectrique de la Romaine coûtera 7,2 milliards, et ses centrales alimenteront l’équivalent de 470 000 résidences. Autre exemple : le plan pour verdir l’économie de tout le Québec prévoit un budget de 6,7 milliards sur cinq ans.

À lui seul, le troisième lien coûtera plus cher. De combien ? La CAQ l’ignore, et cela ne la préoccupe pas. Elle n’impose aucun plafond !

Pourtant, les dollars sont minutieusement comptés pour des projets plus écologiques comme le tramway de Québec et le prolongement du métro à Montréal.

Tout ça pour quoi ? On l’ignore…

Selon Québec, le troisième lien pourrait réduire la durée du trajet d’un modeste 15 %, pour ses 55 000 utilisateurs. Cette étude reste confidentielle. Si elle était fiable, le gouvernement ne se gênerait pas pour la dévoiler…

Les experts sont sceptiques. Tous les experts, en fait. Aucun n’appuie le projet.

Je répète : ce qui pourrait devenir le plus gros projet du Québec contemporain n’est appuyé par aucun expert en urbanisme ou en planification des transports.

À peine 2,3 % des résidants de la Capitale-Nationale passent plus d’une heure par jour dans leur voiture. Depuis 20 ans, la circulation a très peu augmenté sur le pont Pierre-Laporte (1,1 %) et le pont de Québec. Et la population active sur la Rive-Sud diminuera d’ici 2040.

Il ne s’agit pas de réparer un tronçon existant, comme dans le cas de l’ancien pont Champlain. On ajoute à la capacité routière. Pourtant, l’agglomération de Québec est parmi celles qui comptent le plus de kilomètres d’autoroute par habitant au pays, et le moins de transports en commun.

Voilà ce qui justifie selon François Legault de creuser sous le fleuve ce mastodonte à deux étages, dont quatre des six voies seront pour les voitures. Il nécessitera le plus gros tunnelier au monde. Tout cela pour réduire la congestion de façon temporaire, avant qu’elle ne revienne à la normale à long terme à cause du « trafic induit ».

LISEZ une entrevue sur le trafic induit (Université Laval)

Et l’environnement ?

Le ministre qui en est responsable, Benoit Charette, expliquait en début de mandat qu’il n’avait pas besoin d’études pour conclure que le projet serait « vert ».

Son argument : les véhicules seront électriques. Ce n’est pas sérieux. D’abord, des véhicules à essence continueront d’être vendus jusqu’en 2034 et certains rouleront encore après 2040.

Ensuite, même si tous les modèles devenaient électriques demain, il y aurait encore un problème d’étalement urbain, de perte de zones agricoles et de destruction de milieux humides, destruction que la CAQ a d’ailleurs facilitée en affaiblissant la réglementation.

Cela aide à comprendre la démarche d’Ottawa.

Le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, veut réaliser sa propre étude.

La nouvelle loi sur les évaluations, en vigueur depuis 2019, lui donne ce pouvoir. Ottawa l’a utilisée pour un projet d’autoroute en Ontario, et il veut le faire aussi pour le troisième lien.

Aux yeux de François Legault, ce serait une attaque contre la Nation. Pourtant, l’étude fédérale ratisserait plus large. Elle évaluerait l’impact de la route sur le climat et sur les écosystèmes de la région. Le Centre québécois du droit en environnement la réclamait donc.

Je sais, le gouvernement centralisateur de Justin Trudeau s’immisce souvent sans gêne dans les compétences du Québec. Mais dans ce cas-ci, c’est différent.

L’environnement est une compétence partagée. De plus, on lui demande de signer un chèque d’environ 4 milliards. Et ce, en puisant dans une enveloppe destinée aux infrastructures vertes. Cela signifie que l’argent allant au troisième lien réduirait les sommes disponibles pour les transports en commun ailleurs au pays.

À la COP26, M. Legault nous invite à ne pas être « écoanxieux ». Soyons « fiers », dit-il, en vantant le bilan québécois, le meilleur en Amérique du Nord. Selon lui, le Québec fait « sa part ».

Qu’on soit d’accord ou non avec M. Legault, cela ne change rien au problème : la crise climatique occasionne déjà des coûts à cause de l’érosion des berges, des fondations des maisons qui se fissurent, des routes submergées, des inondations, de la fonte du pergélisol ou encore des canicules qui accablent les gens vulnérables. La facture annuelle pourrait dépasser 1 milliard par année.

LISEZ le rapport du Bureau de projet des changements climatiques DÉCOUVREZ le rapport de l’Union des municipalités du Québec CONSULTEZ le rapport de l’Institut canadien pour des choix climatiques

Même si le Québec ne voulait rien faire de plus contre le réchauffement, d’un point de vue strictement égoïste, il serait payant d’investir en prévention pour minimiser ces dégâts.

Quant à la congestion dans la Capitale-Nationale, des solutions moins coûteuses existent sans doute pour désengorger les routes et améliorer les transports en commun.

L’argent englouti dans ce projet pharaonique servirait mieux à autre chose comme rénover des écoles, construire des résidences pour aînés ou atténuer les effets du réchauffement.

La grande faille du troisième lien, elle est là : dans le coût d’opportunité.

Je ne peux pas croire que ce gouvernement de comptables l’ignore.

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9000 personnes qui suivaient la page FB du gars.

« La page Facebook qu’il avait créée, Tramway non merci, est suivie par 9000 personnes. Elle sera fermée d’ici vendredi, a annoncé Stéphane Lachance. « Je ne comprends pas qu’une majorité de gens opposés au tramway n’ont pas fait l’effort d’aller voter. Parce qu’essentiellement, c’est ça : les gens ne sont pas allés voter », selon sa lecture. Le taux de participation à Québec a été de 45 %. Lachance pense que les opposants au tramway n’ont pas exercé leur droit de vote et ont plutôt « décidé de rester à la maison et de regarder Netflix ».»

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Vivement une page Facebook “anti- 3e lien”… si elle n’existe pas déjà !!! :upside_down_face:

Peut-être les gens qui suivront cette page FB sortiront voter l’an prochain, lors des élections provinciales. :smirk:


Edit: 2 minutes plus tard: :slightly_smiling_face:

Vivement une page Facebook “anti- 3e lien”… si elle n’existe pas déjà !!! :upside_down_face:

Elle existe déjà !!

https://www.facebook.com/Non3elien/

Et il y a aussi un site web:

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Le troisième lien est la plus grande aberration soutenue par la CAQ. Derrière cette entêtement se profile la prochaine élection l’an prochain et le risque que la CAQ perde des plumes à Québec, en abandonnant son préjugé favorable à l’expansion du réseau autoroutier de la vieille capitale. Il faut dire que les radios poubelles ont encore beaucoup d’ascendant sur la population, elles sont depuis toujours pro-voitures et anti TEC. Ce qui fait que le gouvernement doit s’ajuster à ce discours s’il veut conserver sa popularité.

Il m’apparait alors évident que Legault ne changera rien vis à vis du 3è lien tant qu’il ne sera pas réélu, c’est ce qu’on appelle de l’électoralisme de bas étage, puisque l’on sait que ce projet irréaliste au niveau des couts ne sera jamais appuyé par la majorité des québécois. Sans jeu de mots ce projet ne tient pas la route sur le plan environnemental, pas plus qu’économique. C’est une infrastructure démesurée par rapport aux besoins locaux et en contradiction directe des plus récentes études sur les déplacements véhiculaires quotidiens dans la grande région de Québec. Le maire Labeaume l’a bien illustré dernièrement, lui qui n’avait maintenant plus rien à perdre en prenant sa retraite de la mairie.

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Le pire, c’est que si la CAQ abandonnait l’idée au profit d’une ligne de transport en commun, la forte majorité de la population se rallierait au projet avec joie.

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Rien de nouveau, mais un bon résumé avec ses inputs!

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Oui, tout le monde peut critiquer le 3e lien

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

« Le gouvernement n’a aucune étude à offrir aux Québécois pour démontrer scientifiquement la pertinence et l’utilité d’un 3e lien entre Québec et Lévis », écrit Patrick Lagacé.

Patrick Lagacé

Patrick Lagacé La Presse

C’était une promesse caquiste : la construction d’un 3e lien entre Québec et Lévis, une demande qui germe depuis longtemps dans la région. Élu, le gouvernement de François Legault va de l’avant. Il construira ce tunnel.

Publié le 18 novembre 2021 à 5h00

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Facture financière : 10 milliards.

Facture écologique : à définir.

Les 43 mots que je viens d’écrire dans les trois paragraphes précédents ne sont pas controversés. Mais à Québec, il y a des gens pour qui cela tient de l’hérésie.

Car il y a chez les défenseurs et les promoteurs du 3e lien un zèle quasi religieux à vouloir excommunier ceux qui soulèvent des doutes face à cette infrastructure et en particulier si les critiques viennent de… Montréal. Il y a une sorte de sacralisation du 3e lien et comme chacun le sait, on ne saurait contester le sacré. C’est pas de vos affaires, disent-ils, c’est un projet qui touche Québec et juste Québec, mêlez-vous de vos oignons, à Montréal !

Je n’ai qu’un mot à opposer à cette posture : non.

D’abord et avant tout, c’est un projet québécois au sens large, au sens national. La seule région de Québec ne peut pas se payer un 3e lien à 10 milliards, à moins de n’en construire qu’un moignon en forme de cul-de-sac sous le fleuve.

Ce sont tous les Québécois qui vont payer pour ce projet d’infrastructure – le plus coûteux de notre génération – s’il voit le jour.

Juste là-dessus, de Chibougamau à Anjou, on a le droit d’émettre tous les bémols imaginables, de la même façon que les fans du CH peuvent décider de huer qui ils souhaitent, au Centre Bell.

L’inverse est aussi vrai. Il y a des gens à Gaspé et à Limoilou qui ont des opinions sur les saillies de trottoir, la ligne rose du métro, le REV et la réfection du Stade olympique à Montréal : ils en ont le droit.

Je souligne aussi que Revenu Québec a perçu 80 milliards de dollars sur le territoire en 2019. La région de la Capitale-Nationale a fourni 8,7 milliards du pactole. Montréal ? 23,5 milliards. Montréal fournit donc trois fois plus de dollars du Dominion au Trésor public que la Capitale-Nationale1.

Vous me voyez venir ?

On va le payer, nous aussi, ce tunnel-là, les gens de Montréal (comme ceux de Chibougamau, du reste). Au bout du compte, les Montréalais vont même le financer trois fois plus que les gens de la région de la Capitale-Nationale.

Je pense donc que le citoyen du 514 a tout à fait le droit d’occuper une partie du débat sur le 3e lien. Et s’il faut absolument appliquer une logique mathématique, les Montréalais devraient avoir trois fois plus de voix que les gens de Québec…

C’est de l’hyperbole, bien sûr : je ne pense pas que Montréal devrait avoir un plus grand poids sur les débats qui se déroulent au Québec sous prétexte que le poids des Montréalais dans le Trésor public est plus grand que celui de toutes les autres régions.

J’utilise cette formule pour montrer que le 3e lien n’est quand même pas la réfection d’une saillie de trottoir sur la Grande Allée. Le 3e lien est financé par tous les Québécois. Juste là-dessus, tous les Québécois ont le droit de commenter le 3e lien. Ça inclut le droit de le critiquer.

Mais le socle de mon argument est ailleurs. La société, c’est une belle bibitte. Des fois, tu donnes ; des fois, tu reçois. Personne ne tient vraiment de registre, personne ne te demande si tu as pris plus que tu n’as donné. C’est ça, la force d’une société.

Et les Québécois ont toujours la légitimité d’émettre un point de vue sur leur société.

Le gouvernement de François Legault a donc promis un 3e lien à la région de la Capitale-Nationale.

Mais le gouvernement n’a aucune étude à offrir aux Québécois pour démontrer scientifiquement la pertinence et l’utilité d’un 3e lien entre Québec et Lévis, en lieu et place d’autres solutions. Peut-être que ça viendra. À 10 milliards, me semble que c’est un… minimum.

Jusqu’ici, le gouvernement n’a réussi à gagner l’appui d’aucun expert connu, le genre d’expert qui publie des recherches scientifiques dans le domaine de la mobilité. Peut-être que ça viendra. En 2021, me semble que c’est incontournable de présenter des données probantes, s’il y en a, pour appuyer des projets, des politiques, des programmes. On ne manque pas d’experts qui publient sur la mobilité.

Le débat sur le 3e lien est donc engagé. Pour la CAQ, le fait de l’avoir promis semble tenir lieu de données probantes. C’est un peu court.

Exemple : quand Régis Labeaume a critiqué le 3e lien en guise de dernier geste politique, avec plusieurs arguments à l’appui, les ténors caquistes lui ont reproché son… amertume2.

Ai-je besoin de dire que ce n’est pas un argument, ça ?

Alors, on peut l’aimer, ce 3e lien. On peut ne pas l’aimer. On peut y voir les qualités ou les défauts que l’on souhaite. Mais une chose est absolument certaine : tous les Québécois ont absolument le droit d’avoir un point de vue sur le 3e lien, où qu’ils vivent.

1. Consultez l’article de Radio-Canada « Quelles régions paient le plus d’impôt au fisc québécois ? » 2. Consultez l’article de Radio-Canada « La lettre de Labeaume teintée
d’“amertume”, selon les ténors de la CAQ »

https://www.lapresse.ca/actualites/chroniques/2021-11-18/oui-tout-le-monde-peut-critiquer-le-3e-lien.php

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extrait:

Le premier ministre du Québec ne ferme pas la porte à une éventuelle augmentation de la contribution de son gouvernement dans le financement du projet de tramway de la Ville de Québec. François Legault s’engage également à partager avec le maire Bruno Marchand les études sur le troisième lien.

Le gouvernement du Québec est ouvert à faire sa part, à faire une plus grande part au projet. Donc, ça va faire partie des discussions qu’on va avoir dans les prochaines semaines, dans les prochains mois, a déclaré le premier ministre, vendredi, à l’issue de sa première rencontre officielle avec le successeur de Régis Labeaume.

François Legault a toutefois tenu à préciser qu’il fallait également prendre en considération l’avis du gouvernement fédéral, deuxième bailleur de fonds en importance.

Il a indiqué que son équipe étudiera les modifications au projet de tramway proposées par Bruno Marchand à l’aide d’une analyse coût-avantage.

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Bonne nouvelle, le tramway à Charlesbourg est un must!

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3e lien carboneutre… :thinking:

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