Industrie de la construction - Actualités et innovation

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La construction à l’ère des drones

Jusqu’à dernièrement, la construction se résumait pour moi à un marteau, une scie et un niveau, essentiellement.

Publié le 25 janvier 2021 à 6h30

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Francis Vailles Francis Vailles
La Presse

Mais je vois bien que les choses changent. Notamment quand j’ai aperçu une souffleuse de pierre concassée dans mon quartier pour remplir les pourtours des fondations d’un projet.

Pardon ? Oui, oui, une épandeuse d’agrégats – stone slinger, en anglais – en remplacement de trois hommes et de leurs brouettes. Qui souffle la garnotte, comme une souffleuse à neige. Le remplissage se fait beaucoup plus rapidement et sans mal de dos. Une merveille.

Ce n’est pas si nouveau, mais c’est encore peu utilisé sur la Rive-Sud de Montréal, me dit-on. Et ce n’est qu’un début, si l’on se fie au texte signé par 10 chercheurs de Polytechnique Montréal et de l’École de technologie supérieure dans la plus récente édition du Québec économique, qui porte sur la transformation numérique.

Des drones pour veiller au grain

Avant longtemps se répandront les drones pour suivre l’avancement des travaux des grands chantiers, y assurer la qualité et la sécurité et collecter de précieuses données. Le texte parle aussi de radio-identification pour localiser des matériaux sur un chantier, de matériaux « augmentés » autoréparants et de l’incontournable impression 3D pour fabriquer des pièces.

La pierre angulaire de ce qu’on appelle la construction 4.0 est toutefois bien plus proche de notre quotidien, mais encore trop peu utilisée par cette industrie traditionnelle : le partage de données d’un projet sur support numérique entre tous les acteurs (architecte, ingénieurs, fournisseurs, entrepreneurs, etc.).

L’adoption par tous de cette modélisation des données du bâtiment, connue sous l’acronyme BIM en anglais, est la clé de voûte de la construction 4.0. La gestion efficace des flux d’information technique est cruciale, selon les chercheurs.

L’industrie de la construction, faut-il savoir, a grand besoin de la technologie et du BIM pour avancer au rythme des autres industries, au Québec comme ailleurs. La productivité se chiffre à 46 $ par heure travaillée dans la construction, soit bien moins que dans le secteur manufacturier, par exemple (57 $).

Cette industrie noble, constatent les chercheurs, fait très peu de recherche-développement (0,08 % du PIB) comparativement aux autres industries, comme le secteur des services (0,8 %) ou manufacturier (4,2 %).

Et « bien que l’industrie québécoise participe au courant 4.0, elle reste en retard par rapport à sa contrepartie européenne et américaine », disent les chercheurs.

Entre autres, le taux d’adoption du fameux BIM n’est que de 31 % au Québec, selon un sondage de 2015. Il est plus répandu dans les firmes de génie-conseil (62 %), mais moins chez les architectes (41 %), les donneurs d’ouvrage (20 %) et les entrepreneurs généraux (12 %).

Des économies de 5 milliards

D’ici 2025, cette transformation numérique avec le BIM entraînera des économies de coûts de 13 % à 21 % lors des phases d’ingénierie et de construction et de 10 % à 17 % durant l’exploitation de l’ouvrage. Traduction pour le Québec, si l’industrie prend le virage : de 3 à 5 milliards d’économies par année !

Ceux qui ont goûté au BIM, notamment sur leurs bidules mobiles, parlent d’amélioration de la qualité et, surtout, de gros gain de temps.

L’adoption répandue du BIM et des autres technologies par l’industrie se heurte toutefois à des écueils. D’abord, la faible taille d’un grand nombre d’entreprises de l’industrie limite leur capacité à prendre le virage. Les coûts de transition rebutent.

Ensuite, les grandes différences entre chaque projet et le grand nombre d’intervenants rendent difficiles la standardisation et l’automatisation des procédés. Enfin, il y a bien sûr la résistance au changement dans cette industrie traditionnelle.

Il faudra bien s’y mettre si l’on veut suivre la parade. Pour ce faire, les chercheurs parlent de mesures incitatives pour briser l’inertie. Il doit aussi y avoir de la recherche et, bien entendu, une formation adéquate.

Enfin, il faut du leadership, de la détermination. Entre autres, les donneurs d’ouvrage, notamment ceux du secteur public, doivent montrer l’exemple, en exigeant que leurs projets se fassent avec le BIM.

Ailleurs, on ne se contente plus de mesures incitatives, on exige. Par exemple, au Royaume-Uni et aux États-Unis, le BIM est obligatoire pour les projets publics. La France, la Finlande et Singapour sont, de leur côté, des chefs de file.

Sachant que l’industrie de la construction est un poids lourd de l’économie, avec 6 % du PIB et des milliards de dollars d’investissements annuels, le virage est important.

La Baie-James numérique dont parlait récemment Henri-Paul Rousseau pour la relance économique post-COVID-19, c’est beaucoup cela. Alors, on s’y met ?

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Innovation Construction : petite révolution laser sur les chantiers

PHOTO FOURNIE PAR MECHASYS

Développé par l’entreprise Mechasys, le système de projection FramR permet d’accélérer le processus de la pose des murs sur les grands chantiers de construction en projetant des lignes laser directement sur le sol.

Une PME montréalaise veut chambouler le milieu de la construction avec son projecteur laser qui permet de visualiser le plan de construction directement sur le sol d’un chantier.

Publié le 9 novembre 2021 à 14h00

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Antoine Trussart

Antoine Trussart Collaboration spéciale

Développé par l’entreprise Mechasys, le système de projection FramR permet d’accélérer le processus de la pose des murs sur les grands chantiers de construction en projetant des lignes laser directement sur le sol. Les charpentiers n’ont plus qu’à tracer leurs lignes le long des lasers et n’ont plus besoin dès lors de traduire un plan papier ou en version PDF.

« Ça permet de créer un “super-charpentier”, explique Christophe Roy, directeur du marketing de Mechasys. Ça ne remplace pas la personne, mais ça l’aide à faire beaucoup plus et simplifier son travail. »

Décupler la productivité

Dans des conditions contrôlées, les tests menés par l’entreprise montrent une productivité multipliée par 10 lors du traçage, l’étape cruciale qui précède la pose des murs, de la plomberie, de l’électricité et la ventilation.

« C’est toujours la personne la plus expérimentée qui fait ça, et donc quelqu’un qui est payé très cher, poursuit M. Roy. Nous, on veut que cette personne-là puisse faire le plus de travail possible. »

PHOTO FOURNIE PAR MECHASYS

Le projecteur a été utilisé entre autres dans la construction de projets de condos à Mirabel et à Mascouche, ainsi que sur le chantier du nouveau pavillon de HEC Montréal au centre-ville.

L’entrepreneur doit avoir des plans de son chantier en format AutoCAD pour les importer dans le système de projection. Le positionnement de la machine prend environ cinq minutes et peut projeter ses lasers à 360 degrés dans un rayon de 10 m.

Mechasys a été fondée à Montréal en 2018 par trois anciens étudiants en génie de l’École de technologie supérieure, William St-Pierre, Jonathan Lefebvre et Charles Ha. Après avoir été incubée au Centech, elle s’est établie depuis un an dans de nouveaux bureaux dans le secteur Chabanel.

« La R&D est faite ici, la majorité des pièces est faite ici et l’assemblage est fait ici, c’est vraiment un produit local », dit M. Roy.

Les trois ingénieurs avaient d’abord en tête de produire des murs préfabriqués avant de se faire rabrouer par des clients potentiels qui leur ont dit qu’ils avaient davantage besoin d’un système plus précis de mesure au sol.

Si le prototype du projecteur est apparu rapidement, son développement se raffine encore, en collaboration avec des clients fidèles, près de trois ans plus tard. Le projecteur a été utilisé entre autres dans la construction de projets de condos à Mirabel et à Mascouche, ainsi que sur le chantier du nouveau pavillon de HEC Montréal au centre-ville.

Croissance en vue

PHOTO FOURNIE PAR MECHASYS

Pour le moment, le projecteur intéresse surtout de grandes entreprises qui utilisent déjà des plans numériques pour leurs chantiers.

Le système FramR n’en est qu’à ses débuts et l’entreprise montréalaise de 18 employés cherche toujours à élargir son champ d’action.

On peut projeter n’importe quoi. Les systèmes intérieurs, c’est une première étape et un marché qu’on peut servir assez rapidement. Après ça, on peut projeter au plafond, on peut projeter la ventilation, l’électricité ou le carrelage au plancher. C’est illimité, les possibilités qu’on a avec ça.

Christophe Roy, directeur du marketing de Mechasys

Pour le moment, le projecteur intéresse surtout de grandes entreprises qui utilisent déjà des plans numériques pour leurs chantiers. Les quatre machines FramR sont offertes à l’achat ou en location, avec ou sans employé de Mechasys pour les opérer.

Si la majorité des clients de Mechasys sont québécois, l’entreprise est déjà présente sur le marché des États-Unis et du Japon, où la numérisation des plans de construction est plus avancée qu’ici.
https://www.lapresse.ca/affaires/portfolio/2021-11-09/innovation/construction-petite-revolution-laser-sur-les-chantiers.php

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Toitures bleues et vertes : une solution novatrice

Portail Constructo | 4 novembre 2021 | Par Benoit Poirier


Une toiture bleue va souvent de pair avec une toiture végétalisée, c’est le cas du pavillon des sciences de l’éducation de l’université McGill. Crédit : DMA architectes

La nécessité de densification des quartiers habités alliée aux dérèglements climatiques induit une pression de plus en plus problématique sur les infrastructures urbaines, notamment en ce qui a trait à la gestion des eaux de ruissellement lors de pluies abondantes. Une solution novatrice vient d’être mise en place pour l’Université McGill, à Montréal : une « ligne bleue ».

Le système a été développé par l’entreprise Hydrotech, située à Anjou. Celle-ci propose diverses solutions pour l’étanchéisation à l’aide de membranes et le drainage des toitures. Trois d’entre elles sont liées à l’installation d’une toiture bleue, permettant de retenir temporairement les eaux de pluie au toit pour les libérer progressivement à l’égout municipal, dans les 24 à 48 heures suivant une surverse, au moyen de drains à débit contrôlé.

« Le tout débute par l’installation d’un système à membrane protégée et d’isolation, selon les cas, appliqué directement sur la dalle de béton afin d’assurer l’étanchéité du système », indique le chargé de mandat, Bastien Gagné, de la firme DMA architectes. « Les différents revêtements ou bassins végétalisés pourront par la suite contribuer à la détention temporaire de l’eau.

« Que l’on pense aux interstices d’une couche de gravier pour y loger l’eau pluviale, à l’espace créé sous des dalles de béton ou sous une terrasse sur toit déposés sur des plots ajustables, à la détention de l’eau par l’entremise d’unités de stockage sous les espaces végétalisés, tous ces dispositifs sont des options pour l’emmagasinage d’eau temporaire servant à contrôler le débit des eaux pluviales. »

Dans le cadre du projet de réfection du pavillon des sciences de l’éducation de l’Université McGill, la solution de la toiture bleue s’avérait la plus judicieuse. Les diverses méthodes de détention d’eau mentionnées précédemment ont pu être utilisées pour répondre au besoin de la terrasse avec bassins végétalisés accessible aux usagers.

Comment choisir ? « Les discussions sur le sujet débutent en amont du projet selon les normes de la Ville quant aux besoins de rétention sur les toitures constatés par les services et règlementations de la gestion des eaux, dans le cas qui nous concerne le Service des eaux de la Ville de Montréal », précise Bastien Gagné, pour qui ce type de projet était l’une des premières toitures bleues. « Il y a une rétention qui se fait naturellement avec une toiture verte. Mais on atteint un niveau supplémentaire, par le principe de détention avec le système de toiture bleue. Il permet un emmagasinage temporaire et une plus grande capacité de détention des eaux. »

Le béton, un préalable

« Quand on parle d’un système de toiture bleue, on envisage majoritairement une structure de béton pour le supporter. Il est difficile d’imaginer et de concevoir une structure d’acier pour un tel système, souligne Bastien Gagné. Étant donné qu’il s’agit d’un bâtiment existant, il a d’abord fallu vérifier que la dalle pouvait recevoir l’ensemble du poids et des charges des différents systèmes. C’est un préalable. »


Les toitures bleues permettent de retenir temporairement les eaux de pluie au toit pour les libérer progressivement à l’égout municipal au moyen de drains à débit contrôlé. Image : Hydrotech

Comme il faut tenir compte de la charge de l’eau à pleine capacité tout comme de celles du substrat, des plantations et des dalles, ce type de toiture est habituellement tout indiqué pour des bâtiments commerciaux et institutionnels. Le défi et les considérations peuvent s’apparenter à une toiture verte conventionnelle, constate le chargé de mandat, qui est rompu à l’aménagement de toitures végétalisées pour divers projets.

À la base, la réfection d’un bâtiment s’avère toujours un défi, indique-t-il. Dans le cas d’une toiture bleue, il importe de connaitre les conditions existantes. Il faut connaitre la dalle, comprendre les superficies, les besoins de la Ville et du client.

« Il s’agit en quelque sorte d’une suite logique d’un concept de toiture verte. En format amélioré. Une fois les différents principes établis, les contraintes déterminées et résolues lors de la période d’exécution, l’installation se fait assez simplement lors de la réalisation au chantier. »

Toutefois, un tel chantier requiert une excellente coordination des équipes, particulièrement en début de projet. Avec les représentants municipaux, les ingénieurs en structure, pour vérifier la capacité portante des lieux, et les ingénieurs en mécanique, qui doivent effectuer des calculs précis quant aux volumes des eaux pouvant être momentanément retenus et au débit avec lequel elles peuvent être libérées vers les égouts.

Pallier les paliers

Dans le cas du pavillon des sciences de l’éducation de l’Université McGill, « la dalle de surface en béton existante d’origine, accessible aux usagers, montrait par sa configuration des accumulations d’eau. Les drains désuets notamment ne permettaient pas la bonne évacuation de l’eau pluviale. L’ensemble de la dalle de surface existante a pu être démoli afin de pouvoir nous rendre à la dalle structurale. Celle-ci étant d’une épaisseur considérable à l’origine, cela nous a permis d’envisager l’installation de dalles sur plots et ainsi de nous assurer que cela s’agence adéquatement avec les ouvertures et les accès du bâtiment conservés; élément important à considérer lors de travaux de réfection ». Les concepteurs ont toutefois eu à composer avec un toit à plusieurs sections dont certaines difficiles à atteindre, rapporte Bastien Gagné.

Des unités de stockage d’eaux de ruissellement ont été prévues sous les segments végétalisés ainsi que sous des espaces piétonniers conçus à l’aide de pattes ajustables sous le dallage et dans des murets. La capacité d’accumulation d’eau se trouve ainsi accrue et crée « une sorte de ligne bleue » uniforme et inapparente qui empêche tout débordement à la surface du toit. La durée de vie de celui-ci s’en trouve optimisée, car la structure de béton, ayant d’abord été imperméabilisée, ne peut entrer en contact avec l’eau.

Mis à part un gain environnemental plus qu’appréciable, ce système offre plusieurs avantages. Il permet aux propriétaires de respecter, voire de dépasser les exigences municipales en matière de gestion des eaux de ruissellement et d’aménager des bassins de rétention aériens plutôt que dans des espaces au sol souvent raréfiés en zone densifiée. Quant à la toiture elle-même, « l’effet d’une grosse piscine » découlant d’une surverse s’avère improbable et elle bénéficie d’une meilleure esthétique et d’une plus grande polyvalence d’aménagement, tous les drains étant inapparents.

LA TOITURE BLEUE DU PAVILLON DES SCIENCES DE L’ÉDUCATION DE L’UNIVERSITÉ MCGILL EN BREF

  • Client : Université McGill
  • Projet : Réfection du pavillon des sciences de l’éducation
  • Fabricant : Les Membranes Hydrotech
  • Architecture : DMA architectes
  • Ingénierie (mécanique) : Tetra Tech
  • Ingénierie (structure et génie civil) : LGT
  • Entrepreneur couvreur : Groupe Lefebvre
  • Aménagement paysager : Les Toits Vertige (système végétalisé toiture bleue) et Ceveco (système terrasse toiture bleue)
  • Entrepreneur général : Corporation de Construction Germano (CCG)
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La moitié du vidéo parle des manières de faire les excavations de bâtiments, avec des des explications qui explique un peu les pieux et les mur berlinois et les ‘‘retaining walls’’

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C’est niché comme partage mais le démo promo de Unreal Engine 5 et du Nouveau Matrix sur la PS5/Séries X montre une très belle modélisation 3D de San Francisco, ses bâtiments, ses rues, mobiliers urbains, voitures et citadins et par le fait même ses autoroutes et son traffic et son ambiance !

Voyez-le par vous-même et/ou par votre console !

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Un article sur le site de La Presse à propos de la construction « verte » et quelques exemples de bâtiments en construction

Aluminium et innovation Objectif : un pont 100 % en aluminium

PHOTO FOURNIE PAR MARIO FAFARD

Test en laboratoire d’un platelage d’aluminium sur une poutre en acier

Plus de 70 ans après la construction du premier pont routier en aluminium au Québec, le métal gris peine encore à se tailler une place dans nos infrastructures. Un groupe de recherche s’attelle néanmoins à changer la donne.

Publié hier à 9h00

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Emilie Laperrière

Emilie Laperrière Collaboration spéciale

L’aluminium n’a plus de secrets pour Mario Fafard. Celui qui a été professeur au département de génie civil et de génie des eaux de l’Université Laval pendant plus de 30 ans l’a étudié sous toutes les coutures. Il s’est notamment penché durant de nombreuses années sur l’amélioration des procédés de production.

Depuis l’implantation de la Stratégie québécoise de l’aluminium en 2015, l’ingénieur civil est revenu à ses racines, la conception de ponts. Il a entre autres conçu un platelage d’aluminium pour le ministère des Transports du Québec (MTQ). Pour les moins calés en génie civil, Mario Fafard explique : « Sur un pont, il y a des dalles de béton soutenues par des poutres d’acier. Dans ce cas-ci, le platelage d’aluminium remplace les dalles de béton. »

Lorsqu’on lui demande pourquoi il s’intéresse tant à ce matériau, le spécialiste mentionne d’emblée le pont d’Arvida, au Saguenay. « C’est le premier pont routier en aluminium au monde et il ne nécessite presque pas d’entretien. En 72 ans, on n’a jamais sablé la surface parce que l’aluminium résiste à la corrosion atmosphérique. Ça en fait un matériau de choix pour les ponts et les passerelles », souligne ce passionné.

« Jusqu’à trois fois moins cher »

Le chercheur a aussi participé à une analyse du cycle de vie et des coûts totaux des ponts en béton et en aluminium, basée sur les données du MTQ. « L’aluminium étant plus cher que le béton, le pont coûte plus cher au départ, admet Mario Fafard. Mais sur 75 ans, à part le revêtement antidérapant qui doit être renouvelé tous les 25 ans, il n’a pas besoin d’entretien. Le pont de béton, lui, doit être réparé après 15 et 25 ans. On doit aussi détruire et refaire la dalle de béton après 50 ans. »

PHOTO ÉTIENNE BOUCHER, FOURNIE PAR L’UNIVERSITÉ LAVAL

Avec son équipe, Mario Fafard, professeur invité au département de génie civil et de génie des eaux à l’Université Laval, essaie de développer le premier pont 100 % en aluminium.

En cumulant tous les coûts et en les actualisant en dollars d’aujourd’hui, un pont avec une dalle de béton coûtera jusqu’à trois fois plus cher qu’un pont en platelage d’aluminium.

Mario Fafard, professeur invité au département de génie civil et de génie des eaux de l’Université Laval

Une première mondiale

Les recherches de Mario Fafard ne s’arrêtent pas là. Le responsable du chantier Infrastructures et ouvrages d’art d’AluQuébec a maintenant uni ses forces avec des professeurs de l’Université Laval et de l’Université du Québec à Chicoutimi, de même qu’avec des membres de l’industrie.

Ensemble, ils essaient de développer un pont 100 % en aluminium, y compris les poutres et le platelage. Une première. « Il n’y en a nulle part ailleurs sur la planète », souligne Mario Fafard.

Plutôt que de souder les éléments à l’arc, comme c’est habituellement le cas, l’équipe veut se servir de la soudure à froid. « Cette technologie est utilisée en aéronautique, dans les voitures et les navires. Ça nous permettrait d’avoir de meilleures propriétés d’aluminium et d’optimiser l’assemblage. Ça réduirait aussi les coûts. » Mario Fafard remarque que la construction serait en outre beaucoup plus rapide. « Le pont en aluminium serait fait en usine et installé en cinq jours sur le chantier. »

La phase de financement du projet de recherche est en cours. « On espère avoir un concept qui tient la route en 2025 pour éventuellement réaliser un prototype », précise Mario Fafard. Au moins 300 ponts ont besoin d’être remplacés dans la province, selon le MTQ. Les chercheurs auront donc l’embarras du choix quand viendra le temps de mettre leur idée à l’épreuve.
https://www.lapresse.ca/affaires/portfolio/2022-03-22/aluminium-et-innovation/objectif-un-pont-100-en-aluminium.php

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Un mini documentaire mettant en exergue tous les défis de la construction de nouveaux logements dits “verts”.

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Construction | Le nombre de travailleurs non diplômés explose


PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE
Le nombre de nouveaux employés non diplômés dans l’industrie de la construction en 2021 a connu une forte augmentation dans plusieurs corps de métier, selon les chiffres compilés par la Commission de la construction du Québec.

Le nombre de non-diplômés qui ont fait leur entrée dans l’industrie de la construction a bondi en 2021, révèlent de nouvelles données que La Presse a obtenues. Des chiffres qui surprennent la Corporation des maîtres électriciens du Québec et inquiètent la FTQ-Construction.

Publié à 5h00
ISABELLE DUBÉ
LA PRESSE

Le nombre de nouveaux employés non diplômés dans l’industrie de la construction en 2021 a connu une forte augmentation dans plusieurs corps de métier, selon les chiffres compilés par la Commission de la construction du Québec (CCQ).

Ce sont 16 929 non-diplômés qui sont arrivés sur le marché du travail tandis que seulement 4783 détenaient un diplôme d’études professionnelles (DEP) de leur métier. En 2017, au contraire, la proportion était semblable, soit 5728 non-diplômés contre 5430 diplômés.

Lorsque La Presse a présenté les chiffres à la Corporation des maîtres électriciens du Québec, ses représentants croyaient qu’ils étaient erronés.

« J’ai été un peu surpris de voir qu’on est passé de 208 en 2020 à 630 en 2021. Je trouve que le chiffre est important », affirme au téléphone Michel Bonneau, directeur des services techniques et santé-sécurité du travail à la Corporation.

« Lorsqu’on voit que le nombre de personnes qui entrent dans la construction sans diplôme d’études professionnelles augmente, on est inquiets pour l’avenir de l’industrie, parce que ça va entraîner un manque de compétence à la grandeur de l’industrie », soutient de son côté Éric Boisjoly, directeur général de la FTQ-Construction.

En 2017, seulement 126 électriciens non diplômés avaient accédé au marché de l’industrie de la construction. En 2021, ils étaient 630.

En revanche, le nombre de nouveaux électriciens ayant obtenu leur DEP est resté stable. Depuis 2017, le nombre de finissants ayant terminé la formation de 1800 heures n’a augmenté que de 186, comme en témoigne le tableau.

« Tous les apprentis, diplômés ou non, sont toujours sous supervision d’un compagnon électricien, assure Michel Bonneau. C’est sa responsabilité de s’assurer que les travaux réalisés soient conformes. Cependant, si vous engagez quelqu’un qui n’a pas encore commencé sa formation, il va être limité dans les tâches qu’il va pouvoir effectuer. »

Michel Bonneau rappelle que les huit nouvelles mesures de la CCQ entrées en vigueur en avril 2021 permettent à des travailleurs d’avoir accès au domaine sans nécessairement avoir obtenu le DEP en électricité.

Ce sont des mesures temporaires qui ont été proposées et adoptées dans le cadre de la pénurie de main-d’œuvre.

— Michel Bonneau, directeur des services techniques et santé-sécurité du travail à la Corporation

La situation est semblable du côté des plombiers. Le nombre de nouveaux tuyauteurs non diplômés a grimpé de 131 à 292 entre 2017 et 2021. Pendant cette période, le nombre de diplômés est resté stable, soit 492 et 456.

La Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec croit que la situation n’est pas idéale, mais que le nombre élevé de non-diplômés dans ce domaine s’explique lui aussi par l’une des huit mesures mises en place en 2021. On reconnaît maintenant l’expérience pertinente acquise à l’extérieur de l’industrie, ce qui favorise, par exemple, l’intégration de nouveaux arrivants, soutient la Corporation.

« Ce n’est pas n’importe qui qu’on prend sur le bord de la rue, ce qu’on appelle dans notre jargon ‟l’ouverture des bassins", précise au téléphone Steve Boulanger, directeur général de la Corporation. Pour les tuyauteurs, les bassins n’ont pas ouvert et n’ouvrent jamais. Ce n’est pas comme ça que ces gens sont entrés. »

Avant l’arrivée des huit mesures, en avril 2021, les travailleurs intégraient l’industrie principalement de deux façons : soit avec un DEP et une garantie de 150 heures de la part d’un employeur, soit sans diplôme avec garantie de 150 heures de la part d’un employeur, mais lors de l’ouverture d’un bassin de main-d’œuvre pour le métier désiré dans sa région, c’est-à-dire lorsque la CCQ calcule qu’il y a un nombre insuffisant de travailleurs.

Consultez les huit mesures mises en place en avril 2021

Parmi les nouvelles données de la CCQ, les briqueteurs-maçons non diplômés sont aussi plus nombreux, tandis que le nombre de nouveaux diplômés a chuté.

Presque quatre fois moins de diplômés

Chez les charpentiers-menuisiers, le nombre de diplômés qui entrent sur le marché du travail a baissé année après année, pendant que le nombre de non-diplômés a atteint un sommet en 2021. Il est passé de 796 en 2017 à 5252 en 2021.

Pour les métiers d’électricien et de tuyauteur, ce n’est pas l’ouverture des bassins qui explique la hausse, précise Marie-Noëlle Deblois, conseillère aux affaires publiques à la CCQ. « Pour les autres métiers que vous citez, il est vrai de dire que les bassins ont été ouverts beaucoup plus souvent au cours des dernières années, ce qui s’explique par des demandes de main-d’œuvre sans précédent. »

Marie-Noëlle Deblois rappelle que l’activité économique, qui atteint des sommets jamais vus, et la pénurie de main-d’œuvre généralisée mettent une pression importante sur les mécanismes d’entrée dans l’industrie. Ces mécanismes ont été conçus dans un contexte totalement différent pour répondre à des problématiques qui ne sont plus les mêmes qu’avant, explique-t-elle.

« L’accès à l’industrie est un grand défi, tout comme l’intégration des groupes sous-représentés, la rétention des travailleuses et des travailleurs. »

Consultez le tableau des nouveaux salariés par statut de diplomation de la Commission de la construction du Québec

Formation en hausse, assure le ministère du Travail

Avec le Programme d’aide à la relance par la formation (PARAF) lancé en novembre 2020 et l’Opération main-d’œuvre annoncée en novembre 2021, le ministère du Travail et de l’Emploi s’est engagé à former plus de gens, notamment dans le secteur de la construction, soutient par courriel la conseillère en communication et relations médias Catherine Poulin.

Elle indique qu’en ce qui a trait aux professions d’électricien et de charpentier-menuisier, 1699 personnes ont participé à la mesure de formation de la main-d’œuvre (MFOR) financée par le Ministère du 1er avril 2021 au 22 mars 2022. « On constate que les formations sont en hausse dans les deux secteurs », écrit Catherine Poulin.

En charpenterie-menuiserie, le nombre de participants est passé de 621 à 889 (d’avril 2021 à mars 2022). Dans le programme d’électricité, le nombre a augmenté de 155 à 328.

Un manque de coordination, dit la FTQ-Construction

Selon la FTQ-Construction, l’industrie gagnerait à régler le manque de coordination entre les écoles de métiers et la CCQ, qui fait en sorte que des non-diplômés sont parfois engagés par les employeurs avant les diplômés.

« Quand les bassins ouvrent juste avant la diplomation des cohortes, on a eu des exemples de ça, les diplômés se retrouvent avec des employeurs qui ont priorisé des gens sans diplôme, car ils avaient besoin de main-d’œuvre deux semaines avant la fin de leur formation », soutient Éric Boisjoly.

Meilleure rétention de la main-d’œuvre diplômée

Une meilleure coordination aurait des avantages pour toute l’industrie, si l’on se fie au rapport de la CCQ Les abandons dans l’industrie de la construction au Québec, publié en janvier 2021. Après 5 ans, 35 % des non-diplômés quittent l’industrie, contre 24 % des diplômés.

EN SAVOIR PLUS

1522

C’était, en 2021, le nombre de femmes peintres dans la construction, le domaine où l’on trouve la plus grande présence féminine. Suivent les charpentières-menuisières avec 1168, les manœuvres avec 1122 et les électriciennes avec 489.

SOURCE : COMMISSION DE LA CONSTRUCTION DU QUÉBEC

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Imprimer une maison? C’est une réalité!


Chris Morin, opérateur d’imprimante de maison en 3D, se tient devant l’imprimante de maison en 3D à Leamington.
PHOTO : GABRIEL NIKUNDANA

Gabriel Nikundana
à 6 h 10

La première maison créée à partir d’une imprimante 3D au Canada est en construction à Leamington.

Habitat pour l’humanité Windsor-Essex en partenariat avec l’Université de Windsor et le centre de ressources pour les jeunes de Leamington, The Bridge, sont derrière le projet.

Le but est d’être moins cher, plus rapide et plus efficace. Je pense que cette technologie a le potentiel de contribuer à atténuer la crise du logement, explique la directrice générale d’Habitat pour l’humanité Windsor-Essex, Fiona Caughlin.

Trois à quatre jours suffisent pour construire une maison imprimée. Dans le futur ça prendra moins de temps, selon Chris Marin, chef opérateur d’imprimante de maisons en 3D.

Le premier lot de quatre maisons de trois chambres chacune à usage résidentiel sera livré avant la fin de l’année 2022.


Fiona Caughlin est la directrice générale d’Habitat pour l’humanité-Windsor-Essex.
PHOTO : GABRIEL NIKUNDANA

La valeur des quatre premières unités est estimée à 600 000 $. L’objectif du projet est d’en constuitre 42 d’ici 2025.

Le coût de la technologie devrait diminuer avec son avancement, explique le président de l’entreprise Nidus 3D.

De plus, le contrôle de la qualité reste un enjeu, selon deux doctorants de l’Université.

Baisse des coûts en perspective

Selon Ian Arthur, président de l’entreprise Nidus 3D responsable du projet pilote, il est trop tôt pour fournir des données chiffrées du coût total du projet initial.


Ian Arthur, président de l’entreprise Nidus 3D, sur le chantier de la maison imprimée en 3D à Leamington.
PHOTO : GABRIEL NIKUNDANA

Il s’agit d’un projet de recherche et de test. C’est la première fois qu’on y pense au Canada, explique-t-il.

Nous nous attendons à ce que, dans le futur, il y ait beaucoup plus d’efficacité, ce qui pourrait sensiblement réduire les coûts.

Les premières maisons imprimées en 3D sont construites sur le site du centre de ressources pour les jeunes de Leamington, The Bridge.

Selon Krista Rempel, la directrice de centre, les premiers logements seront en priorité destinés aux jeunes du centre et aux membres de la communauté de Leamington.


Krista Rempel, est la directrice générale du centre de ressources pour les jeunes The Bridge à Leamington.
PHOTO : GABRIEL NIKUNDANA

Les jeunes qui vivent avec nous auront la possibilité d’accéder à la vie indépendante lorsqu’ils auront terminé leur programme avec nous tandis que huit autres unités seront attribuées aux membres de la communauté, précise-t-elle.

Deux doctorants de l’Université supervisent le projet

L’Université de Windsor dispose d’un grand laboratoire pour tester la conformité aux normes de tout le matériel de construction des maisons imprimées en 3D.

Marcos Silveira, doctorant en ingénierie civile et environnementale à l’Université de Windsor, est content de faire partie du projet.

Il a la tâche de superviser la construction des quatre unités, dans le cadre de ses recherches doctorales.

Quant à Bruno Paini, lui aussi doctorant au même département, il se dit heureux de participer dans un tout nouveau type de construction.


L’article n’est pas trop détaillé sur comment ça fonctionne

Il y a une vidéo sur le site de la compagnie

L’impression ressemble à une superposition de couches de béton

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Une maison a été « imprimée » dans un épisode de l’émission Grand Designs au Royame-Uni en 2012. En fait, le robot qui peut être mis dans un conteneur coupait des planches de contreplaqué pour former des boîtes à assembler

À voir ici :

La compagnie s’appelle Facit Home

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La futuriste imprimante 3D à béton

Portail Constructo | 3 juin 2022 | Par Elizabeth Pouliot


L’imprimante 3D à béton offre une grande flexibilité en termes de géométrie, permettant de créer des formes complexes. Crédit : Université de Sherbrooke

L’impression en trois dimensions attire l’attention depuis quelques années déjà et voilà qu’elle investit l’industrie de la construction. Une équipe de chercheurs de l’Université de Sherbrooke travaille à développer une imprimante 3D à béton, caressant le rêve d’un jour imprimer non seulement des éléments modulaires, mais aussi des bâtiments complets.

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On trouve déjà de ces fameux bâtiments imprimés en Chine, où se sont carrément érigés des hôtels à l’aide d’imprimantes en trois dimensions. Des maisons modèles existent aussi à Dubaï ou encore à Nantes. « Je les ai visitées, en France, avant la pandémie », raconte Ammar Yahia, professeur au Département de génie civil et de génie du bâtiment à l’Université de Sherbrooke.

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Ammar Yahia, professeur au Département de génie civil et de génie du bâtiment à l’Université de Sherbrooke. Crédit : Université de Sherbrooke

« J’ai appris qu’ils se préparent pour imprimer apparemment une structure à grande échelle encore une fois. Donc, ailleurs ça se fait, surtout à l’échelle industrielle. Ça pousse rapidement. C’est une technologie très émergente. » Dans le domaine universitaire, le professeur et son équipe sont les premiers à travailler sur un tel projet au Canada. L’imprimante qu’ils ont conçue est faite de métal, fonctionne à l’aide d’un moteur électrique et peut imprimer des éléments de deux mètres cubes (m3). Ils en sont à la phase de recherche et développement, concevant puis testant par la suite les éléments imprimés. « On valide la performance des matériaux et on s’assure qu’ils sont bel et bien imprimables à petite échelle », explique le professeur. Les chercheurs s’attellent donc à comprendre le comportement des matériaux, car ils doivent en développer qui s’adaptent à l’impression 3D.

Leurs travaux sont rendus possibles grâce à une chaire de recherche, financée par des partenaires du Québec et par le gouvernement fédéral, par l’entremise du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNGC). « On est sur le point de renouveler ce programme de recherche de cinq ans pour un autre mandat de cinq ans », mentionne Ammar Yahia. Le professeur espère, pendant cette deuxième phase, monter des projets pilotes et imprimer des éléments structurants avec ses partenaires industriels.

Imprimante à avantages

Mais pourquoi imprimer des matériaux ? Bien entendu, la construction coute très cher. Et un aspect dispendieux important est la mise en place. Installer des coffrages, fixer l’armature, y couler le béton, attendre qu’il durcisse, démonter les armatures et les coffrages : ce processus prend du temps et beaucoup d’argent. « C’est une procédure assez longue et assez complexe, qui représente jusqu’à 40 pour cent (%) du cout total de la construction », confirme Ammar Yahia. L’impression 3D permet de sauter l’étape du coffrage : le béton s’imprime couche après couche, et peut supporter son propre poids, donc nul besoin de coffrages latéraux pour le retenir jusqu’à son durcissement. À la clé ? Une économie en temps et en argent, et la simplification du projet de construction.


L’imprimante est faite de métal, fonctionne à l’aide d’un moteur électrique et peut imprimer des éléments de deux mètres cubes. Crédit : Université de Sherbrooke

Le deuxième avantage de l’imprimante 3D à béton est de procurer une plus grande flexibilité en termes de géométrie, puisqu’elle permet d’imaginer ou de construire des formes plus complexes. « On peut aller chercher des géométries qui, autrement, seraient impossibles à atteindre car elles requerraient des moules très spécifiques, très pointus », explique Ammar Yahia.

En troisième lieu, l’impression en trois dimensions offre des économies en matériaux. « On peut s’assurer de maintenir 0 % de déchet, car tout ce qu’on prépare est imprimé », affirme le professeur. Avec comme point de départ une géométrie à imprimer, on entre un code à l’ordinateur qui permet d’estimer la quantité de matériaux nécessaire. On prépare ensuite ce matériau, on l’envoie à l’imprimante, puis cette dernière fait le travail; aucune perte.

Pour Ammar Yahia, il est clair que l’impression 3D serait fort utile dans le monde de la préfabrication d’éléments modulaires. « C’est le domaine qui s’adapterait le mieux en ce moment à cette technologie. » Depuis déjà longtemps, on construit des maisons préfabriquées en bois. Pour le béton, ça pourrait donc être pareil : préfabriquer des éléments, les transporter sur un chantier et les assembler sur place.

Imprimantes à défis

Devant cette nouvelle technologie, plusieurs restent néanmoins réticents. Les gens veulent comprendre, s’assurer que ça fonctionne et que c’est sécuritaire », constate Ammar Yahia. « C’est d’ailleurs un débat entre chercheurs. » La solution ? Promouvoir la technologie et laisser les gens l’apprécier et constater que c’est possible. En tant que spécialistes des matériaux, le professeur et son équipe se butent également au fait qu’ils doivent chercher à réduire l’impact environnemental des matériaux imprimés. « Ils contiennent beaucoup de poudre. Et ce sont des matériaux prototypes, modèles. Il faut donc viser à améliorer le comportement de matériaux à faible empreinte environnementale afin qu’ils soient, eux aussi, imprimables. C’est un défi de taille ! », confie le chercheur.

Ammar Yahia et son équipe espèrent bientôt acheter une imprimante à grande échelle, qui leur permettra d’imprimer des maisons. « Elle se trouve sur un flatbed. On peut la déplacer, faire des démonstrations et imprimer des éléments structurants à l’échelle réelle. » Les chercheurs déposeront sous peu une demande de subvention auprès du gouvernement provincial pour son achat. « Et avec ça, on pourra par la suite songer à imprimer des maisons modèles. »

Rappelons qu’à Nantes, en France, se trouve déjà une de ces maisons expérimentales instrumentées. Les scientifiques en place étudient notamment son efficacité énergétique, son évolution dans le temps et son comportement face aux vents et à la pluie. « Construire nous aussi une maison, c’est notre objectif à moyen terme », termine Ammar Yahia.

UN TRAVAIL DE COLLABORATION

Pour atteindre ses objectifs, l’équipe de génie civil et de génie du bâtiment du professeur Yahia travaille en parallèle avec des chercheurs en robotique. Ces derniers oeuvrent à la conception et à l’amélioration de l’imprimante comme telle. Et pour la concevoir, les deux équipes se sont inspirées de l’imprimante à plastique, qu’ils ont modifiée pour l’adapter à leurs besoins spécifiques. Résultat ? « C’est une imprimante portique à trois axes, X, Y, Z, sur le plan et l’élévation », indique Ammar Yahia.


Vers une meilleure réutilisation des matériaux en construction

Portail Constructo | 3 juin 2022 | Par Sandra Soucy


Tommy Bouillon, président de Maçonnerie Gratton, avec son appareil permettant de recycler la brique. Crédit : Caroline Perron | Photographies

Sensible aux enjeux liés à la protection de l’environnement et aux changements climatiques, Maçonnerie Gratton pose les jalons en matière de valorisation et de préservation de ressources naturelles non renouvelables en créant une machine qui facilitera la réutilisation de briques autrement destinées à l’enfouissement.

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Une réflexion créative à la fois écologique et économique s’est engagée dans l’esprit du président de Maçonnerie Gratton, Tommy Bouillon, en lien avec la nécessité de recycler les briques. « Cette réflexion s’est imposée comme une évidence. On démantèle un mur en bon état et jour après jour nous voilà contraints de transporter vers le dépotoir des conteneurs remplis de briques parfaitement réutilisables, puis d’avoir à tout reprendre avec de nouvelles briques. Alors que nous recyclons nos pots de yogourt à la maison, cela m’est apparu comme une véritable catastrophe de gaspillage une fois sur le chantier ! De là a germé l’idée de concevoir un appareil mobile qui nettoie les briques et les remet à neuf directement sur le chantier. » Deux ans de réflexion et de travail auront débouché sur une solution inédite : la création de la machine BRIQUE RECYC.

Celui qui est à la tête de l’entreprise estime que la quantité de déchets de maçonnerie pouvant être recyclée, mais qui ne l’est pas, atteint facilement les 80 %. « Le plus gros entrepôt de briques se situe sur nos bâtiments, dans nos villes, ce qui, en d’autres mots, constitue notre patrimoine québécois. De là à penser que 80 % du patrimoine part annuellement de nos murs vers le dépotoir, il n’y a qu’un pas à franchir », se désole-t-il.

Le taux de récupération de briques est, pour l’heure, très faible puisqu’elle se traduit en une méthode longue et onéreuse qui nécessite que les briques soient démontées à la main, puis débarrassées de leur mortier, les unes après les autres, à l’aide de marteaux ou d’outils à air comprimé. Il ne faut donc pas s’étonner si l’innovation de Maçonnerie Gratton fait l’envie de bien des entrepreneurs qui, déjà, la sollicitent de toutes parts, au pays comme ailleurs. D’autres entreprises en maçonnerie ont bien tenté l’expérience de recycler les vieilles briques vouées à être jetées, mais comme toutes les opérations étaient exécutées manuellement et exigeaient trop de temps, leur projet fut abandonné.

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Tommy Bouillon, président de Maçonnerie Gratton. Crédit : Laurent Canigiani

Il est indéniable que BRIQUE RECYC répond à un besoin réel. Dès le départ, observe Tommy Bouillon, l’objectif était de simplifier le processus et de conserver la brique sur les lieux mêmes où elle se trouve et d’éviter ainsi toute manutention. Il explique : « Entreprendre de recycler un mur brique par brique, c’est-à-dire nettoyer et réutiliser les mêmes matériaux, correspond à plus de 760 heures de travail pour un mur d’une surface de 1 000 pieds carrés, alors que tout jeter et recommencer à neuf exigera 600 heures de travail. Avec BRIQUE RECYC, nous parvenons à recycler les briques plus rapidement en faisant appel à moins de main-d’oeuvre. Pour une même surface de mur, nous réussissons à effectuer le travail en seulement 440 heures ! »

Des bénéfices à la pelle

Pour lui, il est clair que l’approche mécanisée comporte de nombreux avantages en matière d’efficacité, d’économie de couts et d’impact sur l’environnement, et il est bien placé pour en parler : « Nous cherchions une technologie qui pourrait nettoyer la brique sans percussion. Nous avons donc mis au point une machine qui, à l’aide d’un système de lasers, guide la brique entre deux lames en diamant qui procéderont au nettoyage du mortier par effleurement, et ce, en quelques secondes. Résultat ? Près de 100 % des briques sont récupérées. Cette machine compacte peut tout autant être utilisée en échafaudage ou à l’extérieur du site. Elle est munie de dépoussiéreurs, est alimentée à l’électricité, ne fait pas de bruit et est tout à fait sécuritaire pour les employés puisque la brique est nettoyée à l’intérieur de l’appareil ».

Autant faire d’une pierre deux coups, à savoir éviter le gaspillage tout en faisant des économies. Économiquement parlant, cette machine portative permet surtout de réaliser une économie de temps, chaque brique étant nettoyée rapidement, mais aussi, elle remplace tout le système de levage, ce qui évite l’achat d’équipement très couteux et de faire appel à de la main-d’oeuvre supplémentaire.

L’utilisation de matériaux recyclés comporte son lot d’avantages sur le plan de l’environnement, notamment la réduction de l’enfouissement des rebuts et la préservation des ressources naturelles non renouvelables, mais aussi, cela permet de pallier la pénurie des matériaux et la hausse des couts. Tommy Bouillon en est bien conscient alors qu’il fait remarquer que la gestion de déchets s’avère d’endroits acceptent les déchets de briques. « Cela va sans dire que cette pratique qui consiste à recycler les matières résiduelles est la plus appropriée pour éviter qu’elles ne soient expédiées vers un lieu d’enfouissement. Nos déchets de mortier de chaux sont réutilisables et trouvent même preneur. Puisqu’il n’y a aucun contaminant dans notre machine, nous réussissons à séparer parfaitement l’argile de la chaux lors du nettoyage de la brique. Cela nous évite d’avoir à payer pour se débarrasser des résidus de ciment et de plus, nous obtenons un additif qui peut être racheté pour la fabrication du ciment. Il s’agit de chaux vive qui est très recherchée sur le marché au point où nous ne parvenons pas à répondre à la demande ! »

Doit-on s’attendre à ce que la brique ainsi recyclée soit d’aussi bonne qualité qu’une neuve ? Le président de Maçonnerie Gratton estime que la qualité d’une brique varie selon les conditions sous lesquelles elle a vécu. « C’est souvent du cas par cas. Tout dépendra aussi de la gestion de l’eau sur le bâtiment, mais une chose est certaine, elles sont souvent plus performantes que les nouvelles briques et offrent l’avantage de bien résister aux cycles de gel-dégel de notre climat. Les nouvelles briques ont une moins grande quantité d’argile qui les compose et on y retrouve souvent de gros trous. À preuve, une brique d’époque peut peser jusqu’à quatre livres alors que celles d’aujourd’hui peinent à atteindre deux livres ! De plus, les nouvelles briques sont manipulées par des robots et parcourent de longues distances, ce qui fait que l’on obtient fréquemment un lot de briques neuves plus endommagées que celles que l’on retrouve sur un mur d’époque lorsque ce mur est défait par notre machine sans percussion. »

Effet domino

Avec BRIQUE RECYC, Maçonnerie Gratton se donne les moyens de réussir un pari technologique et écologique qui surpasse les attentes et qui, de jour en jour, prend une envergure mondiale. Il n’est pas exclu qu’elle puisse offrir son innovation, commercialement, à d’autres joueurs dans l’industrie de la construction d’ici et d’ailleurs. L’avantage de travailler avec de la brique offre des possibilités multiples alors que les appels fusent de partout, de Vancouver comme de Paris. Il n’est donc pas question, pour l’instant, d’adapter cette machine à d’autres types de matériaux, l’équipe de Maçonnerie Gratton en ayant déjà plein les bras ! Son président affirme qu’à sa connaissance, aucune approche ne serait aussi avancée que la leur en ce moment.

« Nous avons créé BRIQUE RECYC d’abord pour répondre à nos besoins, mais voilà que nous réalisons qu’elle constitue une solution pour beaucoup d’autres. En ce qui concerne nos perspectives d’avenir, nous souhaitons être en mesure d’offrir la machine dans les grandes métropoles d’Amérique du Nord et d’Europe en 2023. Toutes les villes s’efforcent de conserver leur patrimoine bâti d’origine et cela nous oblige à pousser la réflexion encore plus loin », révèle Tommy Bouillon. Ce disant, l’équipe de Maçonnerie Gratton travaille actuellement à la création d’une innovation technologique de type numérique, mais le projet demeure pour l’instant confidentiel.

LIMITER L’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT

Pas moins de 5,9 tonnes de CO2 ! Voilà ce qu’un seul mur de 1 000 pieds carrés remplacé brique par brique avec la machine BRIQUE RECYC permet d’économiser, soit l’équivalent d’une voiture et demie de moins sur les routes. Sachant que Maçonnerie Gratton réalise 500 chantiers annuellement, cela correspond à 750 voitures de moins en termes de réduction des GES. L’innovation de la maçonnerie de Verdun permet aussi la réduction considérable des déchets de construction tout en relevant d’importants défis en matière de développement durable et d’économie circulaire.

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Une chaire institutionnelle sur les matériaux composites innovants pour les infrastructures en béton durables

Portail Constructo | 12 août 2022


Crédit : Université de Sherbrooke

L’Université de Sherbrooke et 14 autres organisations s’associent pour rendre encore plus performants les matériaux composites qui renforcent le béton armé.

Sous la direction du professeur Brahim Benmokrane, les partenaires ont scellé une nouvelle union de cinq ans avec la création de la Chaire de recherche industrielle sur les matériaux innovants en composites de polymère renforcé de fibres (PRF) pour les infrastructures en béton durables. La Chaire s’intéresse plus spécifiquement aux matériaux qui proposent une solution de rechange plus efficace à l’acier traditionnellement utilisé dans le béton armé.

Ainsi, la technologie inventée à l’UdeS par le professeur Benmokrane vise à remplacer l’armature d’acier par une armature de polymère renforcée de fibres, venant régler les problèmes d’usure prématurée des infrastructures en béton. En plus d’offrir une empreinte environnementale moins grande que l’acier, elle permet des économies importantes, tant sur le cout de vie utile que celui de la réalisation des structures.

Cette technologie se retrouve maintenant dans plus d’une centaine d’infrastructures au Canada, dont l’usine de traitement d’eau potable de la ville de Thetford Mines, et ailleurs dans le monde. « Bien sûr, il s’agit d’un produit en constante amélioration. L’objectif est de le rendre encore plus performant et facile à utiliser. Par exemple, en ajoutant de la malléabilité au matériau afin de pouvoir le plier directement sur le chantier et non en usine, ou en utilisant d’autres types de fibres de renforcement plus performantes. L’adaptation, c’est la clé : l’industrie de la construction tend vers le préfabriqué, alors nous devons trouver une façon d’intégrer notre armature dans cette nouvelle réalité », explique le professeur Brahim Benmokrane.

Source : Université de Sherbrooke

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@Chuck_A Bravo pour cette trouvaille. Disons que sur le plan du développement durable c’est super gagnant :+1:

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Le guide ultime sur les mini-maisons au Canada en 2022

Rim Hajjoui - Hardbacon

17 août 2022 à 5h00 8 minutes de lecture

Au cœur d’une économie en pleine croissance, la vague de pensée «vivre en grand dans une maison minuscule» commence à séduire de plus en plus de Canadiens. Les mini-maisons préfabriquées, comme le nom l’indique, sont des petites habitations dont l’objectif ultime est de réduire son espace de vie habitable.

En contrepartie, elles permettent d’épargner de grosses sommes d’argent. L’idée semble tentante, découvrons alors ensemble si cela en vaut vraiment la peine, et comment franchir le pas.

Qu’est-ce qu’une mini-maison?

Une mini-maison a le luxe de se concevoir comme vous imaginez. La mini-maison ne répond qu’aux besoins d’une vie plus minimaliste ou nécessitant moins d’espace.

Le concept peut donc regrouper plusieurs types de différentes surfaces: une mini-maison peut être préfabriquée ou bâtie de manière conventionnelle. Elle peut être mobile ou sur des roues. Voici quelques exemples des mini-maisons les plus connues:

Sur fondation

Étant un modèle plus traditionnel, ce type de mini-maison ne peut pas être déplacé. Elles sont généralement d’une surface de moins de 500 pieds carrés mais elles sont coûteuses car elles sont robustes.

Les roulottes

De nombreux Canadiens choisissent d’installer leurs petites maisons sur des roues en raison des règlements en vigueur dans leur municipalité. Ces roulottes sont généralement plus petites que les fixes, et elles se déplacent facilement.

Les mini-maisons transportables

Un hybride de mini-maison fixe et mobile. Il est souvent sur pilotis et peut être déplacé occasionnellement, mais c’est un peu plus complexe que le mobile.

Une préfabrication c’est encore possible

Pour ceux qui choisissent de ne pas concevoir une mini-maison à partir de zéro, il existe des options préfabriquées. La production se fait en usine et l’assemblage se fait sur le chantier.

La durée de livraison de ce type de maisons dépendra de plusieurs paramètres comme la surface de l’habitation, le type de matériaux utilisés et l’équipement intérieur souhaité. Dans le cas des mini-maisons, l’option de préfabrication est généralement plus pratique, et le déménagement peut se faire rapidement.

Même si le design des mini-maisons préfabriquées n’est pas toujours original, vous aurez l’avantage de faire des extensions ou des transformations à tout moment. Un autre avantage est qu’on est à l’aise concernant ce qu’on va acquérir, car on peut savoir ce qu’on va acheter avant même de l’acheter.

Les mini-maisons, ce n’est pas partout

Le Canada n’autorise pas les mini-maisons partout. De plus en plus de municipalités acceptent des maisons de petite taille, généralement moins de 700 pieds carrés.

Par contre, pour que ça soit réglementé, elles ont dédié des quartiers et des étendues de terrain exclusivement pour les mini-maisons. Cela veut dire qu’il faut chercher un bon moment pour trouver la bonne adresse.

Dans la majorité des cas, il s’agit d’un milieu rural, donc il faut être prêt à déménager et adopter un mode de vie relativement différent. Il faut vérifier le code de construction de chaque province.

Pour le Québec, on peut trouver sur le site du Mouvement Québécois des mini-maisons une carte pour les personnes qui cherchent où s’installer.

Combien coûtent les mini-maisons au Canada?

Certes, acquérir une mini-maison coûte beaucoup moins cher, mais la transition peut prendre plus de temps et d’argent que l’on pense. Il faut prendre en compte tous les paramètres qui entrent en vigueur. Les prix peuvent dépendre de si on opte pour une mini-maison préfabriquée, ou bien, si on préfère la construire soi-même.

La préfabrication coûte évidemment plus, mais l’acheteur n’a pas à se préoccuper des rénovations et de la construction car le logement est neuf et prêt à être habité. Les mini-maisons préfabriquées coûtent en moyenne entre 80 000 dollars et 150 000 dollars canadiens.

Alors qu’une mini-maison construite par le propriétaire lui-même peut ne pas dépasser les 40 000 dollars canadiens. Dans ce cas, on peut imaginer sa demeure et l’adapter à son imagination et ses besoins.

Pourtant, il faut vérifier comment on peut construire sa propre mini-maison, en respectant les règlements de sa province. Pour obtenir un permis de construction de sa municipalité par exemple, le plan de la mini-maison doit être conforme aux règlements municipaux.

Il ne faut absolument pas oublier que les mini-maisons exigent des meubles sur mesure en fonction de la surface. Il est préférable d’utiliser l’espace jusqu’aux plus hautes hauteurs et optimiser les quelques pieds carrés qu’on a au maximum. Alors dans le cas d’un déménagement d’un appartement, il faut prendre en considération les coûts supplémentaires des nouveaux meubles.

Financer sa mini-maison, ce n’est pas si simple

Les mini-maisons n’exigent pas un investissement énorme, c’est pourquoi les banques n’accordent pas un financement facilement. La raison est simple: les critères d’évaluation sont différents des maisons traditionnelles.

La plupart des maisons s’obtiennent en hypothèque, chose qui permet aux banques de revendre le bien immobilier au cas d’un échec de paiement de ses échéances de remboursement. L’hypothèque s’applique rarement sur les mini-maisons, surtout les roulottes.

La raison est que, contrairement aux biens immobiliers qui prennent de la valeur au fil du temps, les mini-maisons ne sont pas rentables sur le long terme. La seule solution est donc d’essayer d’obtenir un financement personnel auprès des banques.

Est-ce qu’une mini-maison est le bon choix pour moi?

En obtenant une mini-maison, il faut être prêt à faire ses adieux à ses meubles conventionnels. Les propriétaires sont donc obligés de faire preuve de créativité lorsqu’il s’agit d’aménager leurs espaces.

C’est difficile pour ce mode de vie de convenir aux familles avec de nombreux membres. Les enfants aiment avoir autant de jouets pour se divertir!

Ce serait également une mauvaise idée d’avoir une mini-maison qui se déplace sur des roues alors que ses enfants ont besoin de se sentir en stabilité que ce soit dans leurs écoles ou bien leur environnement en général.

Par contre, s’il s’agit d’une personne ou d’un couple qui cherche à se libérer et adopter un style minimaliste, une mini-maison pourrait être le choix idéal. C’est aussi idéal pour les retraités!

On peut trouver des mini-maisons situées partout au Canada, même dans des grandes villes. Mais, les quartiers qui sont dédiés à ça sont souvent éloignés du centre.

De plus, il faut donc être à l’aise avec le changement qui vient avec le déménagement de la ville. Le mode de vie change carrément, donc il faut y réfléchir sérieusement.

En parlant de déménagement et de quartiers hors ville, il ne faut pas oublier son travail. Les mini-maisons conviennent le plus souvent aux gens qui font du télétravail ou bien ceux qui sont obligés de se déplacer en permanence. Pour les personnes retraitées, profiter de la paix d’esprit en vivant dans un endroit tranquille peut être encore plus tentant.

Une communauté de mini-maisons, oui ça existe!

En plus de partager le charme et la convivialité des mini-maisons, les communautés servent également à rendre le séjour encore plus pratique et facile. La plupart des communautés des mini-maisons cherchent à réduire leur empreinte carbone, c’est pourquoi les habitants comptent sur leur propre production alimentaire au lieu des produits industriels.

Il y en a qui font même du covoiturage pour se déplacer dans les banlieues. Pour les personnes souhaitant s’installer au Québec, il faut consulter les communautés comme l’Espace Pur Mini-Maisons et Au pied du Mont-Ham.

Après avoir choisi le modèle et le lieu de sa mini-maison, il faut également penser à ses assurances. Quand sa petite demeure est à fondation, elle doit être couverte par une assurance habitation conventionnelle. Il est possible d’épargner des centaines de dollars par année en comparant le prix avant d’assurer sa mini-maison.

Le reste à ce point n’est que du plaisir et de l’esthétique à la Pinterest. Si on décide d’obtenir sa mini-maison, autant s’amuser à le faire et vivre l’expérience jusqu’au bout.

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Industrie de la construction « On jette de bons matériaux aux ordures »

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

L’industrie de la construction du Québec génère 1,3 million de tonnes de déchets par année.

L’industrie de la construction doit se moderniser en récupérant les matériaux, parfois encore bons, sur les chantiers et cesser de les jeter simplement parce que c’est moins cher et plus efficace, affirme la FTQ-Construction dans un plan de transition présenté à ses membres et accepté à l’unanimité. Des solutions appuyées par Équiterre, Greenpeace et Recyc-Québec.

Publié à 6h00

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Isabelle Dubé

Isabelle Dubé La Presse

Avec 1,3 million de tonnes de déchets par année, l’industrie de la construction du Québec est en train d’ériger des villes entières dans les sites d’enfouissement.

Que ce soit sur les grands chantiers ou quand vous rénovez votre cuisine, par souci d’efficacité et pour limiter des coûts, les entrepreneurs vont démolir, jeter et reconstruire avec des matériaux neufs, et même en gaspiller.

Les résidus de CRD (construction, rénovation, démolition) ont augmenté de 40 % de 2011 à 2020.

« Le plan répond à des malaises que les travailleurs vivent dans leur pratique de tous les jours », affirme en entrevue Philippe Lapointe, conseiller aux communications à la FTQ-Construction, qui représente 85 000 membres travailleurs de l’industrie. « Il y a beaucoup de craintes face au gaspillage de matériaux sur les chantiers et les membres ont été rassurés et soulagés de voir qu’il existe des solutions. »

Le plan du syndicat vise à changer l’industrie de la construction en prévoyant une façon de construire durable dès la conception des bâtiments. « Plutôt que d’opter pour du “prêt-à-démolir”, il faut former le patronat, les concepteurs, les ingénieurs, les architectes à intégrer une vision durable de la construction et former aussi les employés qui les bâtiront », explique-t-il.

Greenpeace, qui a eu des mésententes par le passé avec le syndicat, a été agréablement surpris de constater la profondeur de la réflexion de la FTQ-Construction.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada

Historiquement, ce syndicat n’avait pas comme priorité les changements climatiques. Je vois qu’il y a un virage majeur qui s’est opéré. C’est une super bonne nouvelle. La FTQ-Construction a adopté les bases de ce qui pourrait accélérer le genre de révolution dont on a besoin dans le bâtiment.

Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada

Équiterre appuie aussi ce genre d’initiative dans un contexte de pénurie de matériaux, où l’économie circulaire peut être une des solutions. « Ça démontre que les enjeux environnementaux ne restent plus dans le sillon de l’environnement », indique de son côté Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales.

La solution Brique Recyc

Réutiliser 100 % des briques sur un chantier est loin d’être une utopie. La solution existe. Elle a été inventée au Québec en 2021 par Maçonnerie Gratton et fait épargner temps et argent.

« On jette de bons matériaux aux ordures, parce que c’est plus payant, ça n’a pas de bon sens », indique Tommy Bouillon, président de Maçonnerie Gratton et vice-président de l’Association des entrepreneurs en maçonnerie du Québec.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Machine Brique Recyc

La machine Brique Recyc fonctionne si bien que la France, avec une pénurie de briques et des règlements stricts, se l’arrache. Une entreprise américaine souhaite obtenir le contrat de distribution pour les États-Unis, tandis qu’ici, Maçonnerie Gratton et Atwill Morin l’utilisent pour des chantiers au Québec et en Ontario.

« Jour après jour, je voyais qu’on mettait de la brique de haute qualité et en bon état dans des conteneurs à déchets pour reposer de la brique neuve trouée qui n’a que 3 pouces ½ au lieu de 4 », explique Tommy Bouillon.

La machine peut être montée dans les échafaudages. Elle permet de déconstruire un mur, de récupérer les briques, de les nettoyer et de reconstruire le mur, et ce, même dans des rues exiguës, avec quatre employés plutôt que cinq.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Tommy Bouillon, président de Maçonnerie Gratton

Les villes de la planète entière sont constituées de briques. On a un entrepôt d’argile sur nos murs. Pourquoi aller faire des mines à ciel ouvert gigantesques ? Les villes doivent mettre des règles qui incitent à la décarbonation des bâtiments.

Tommy Bouillon, président de Maçonnerie Gratton

Selon les calculs de Maçonnerie Gratton, en utilisant 30 machines 200 jours par année, le Québec pourrait nettoyer 4,8 millions de briques par an. « Ce qui ferait baisser le bilan carbone pour le bâtiment de 185 000 tonnes de CO2 annuel. »

Solutions testées

Le laboratoire d’accélération en économie circulaire du secteur de la construction du Centre d’études et de recherches intersectorielles en économie circulaire (CERIEC) de l’École de technologie supérieure (ÉTS) est en train de tester des solutions avec 14 projets, dont la rénovation d’un duplex à Montréal, la récupération de portes et fenêtres changées dans le résidentiel et le commercial ainsi que la déconstruction d’un bâtiment en Gaspésie.

« C’est comme si les bâtiments étaient des produits jetables, dans le fond, constate Hortense Montoux, chargée de projet du lab construction. Les matériaux ne sont pas assemblés en fonction de pouvoir les désassembler pour les réemployer. »

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Hortense Montoux, chargée de projet au CERIEC

Les bâtiments ne sont pas conçus pour être démontés à la fin de leur vie. On veut aller vite et on prévoit qu’ils seront démolis.

Hortense Montoux, chargée de projet au CERIEC

La chercheuse note plusieurs freins à la réutilisation des matériaux, notamment la réglementation. Elle salue le plan de la FTQ-Construction, car les acteurs de terrain sont un levier, dit-elle, « pour transférer les connaissances qu’on est en train de générer avec nos projets ».

Recyc-Québec soutient aussi toutes les initiatives de réutilisation et de revalorisation des matériaux. Les travaux de l’un de ses comités vérifient si les pratiques de tri à la source sur les chantiers, d’intégration de matières recyclées ou de développement de marchés potentiels de réemploi pourraient être améliorées. En avril 2021, de l’aide financière a été accordée pour l’adoption de meilleures pratiques de tri à la source du bois.

Les changements climatiques et leurs épisodes de chaleur extrême ont des effets sur les travailleurs de la construction. « On ne veut pas être à la remorque. On doit s’adapter et on veut être prêts », conclut Philippe Lapointe, de la FTQ-Construction.

Quelques solutions proposées dans le plan de transition de la FTQ-Construction

• Fin du règlement du plus bas soumissionnaire

• Inclusion de critères d’économie circulaire dans les contrats publics

• Incitatifs financiers pour encourager l’utilisation de matériaux recyclés

• Assujettissement de la rénovation à la loi R-20 (Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction) pour assurer la compétence de la main-d’œuvre qui exécute les travaux

• Mesure fiscale sur la quantité de déchets produits durant le chantier de construction et envoyés au lieu d’enfouissement

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C’est un début afin d’améliorer les “mauvaises” pratiques en construction :recycle: :brick: :rock: :wood:

Un projet pilote visant le tri des résidus de construction

Portail Constructo | 16 février 2023

Un projet pilote visant le tri des résidus de construction

L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) a lancé un projet pilote de tri sur chantier des résidus de construction, de rénovation et de démolition (CRD).

L’Association souhaite documenter les conditions gagnantes permettant d’augmenter la récupération des CRD en amont et de calculer les réels impacts du tri à la source dans le secteur de la construction.

La cohorte d’entreprises membres de l’APCHQ participant au projet est constituée d’entreprises issues de différentes régions du Québec, de milieux densifiés ou non, et œuvrant dans le secteur de l’habitation neuve et de la rénovation. La réalisation sera coordonnée par Stratzer et s’échelonnera sur une période d’environ dix mois. Le projet se conclura par le dévoilement d’un rapport qui permettra de déterminer les meilleures pratiques selon les contextes.

« Ce projet pilote est d’une grande importance dans le contexte où le Québec génère toujours plus de matières résiduelles et s’est éloigné de son objectif de réduction en 2021. Il est temps d’inverser cette tendance. Notre industrie est consciente des efforts qui lui incombent et doit nécessairement revoir ses pratiques. Le tri à la source sur les chantiers apparait aujourd’hui comme une façon de répondre à cette problématique environnementale », indique Maxime Rodrigue, président-directeur général de l’APCHQ.

« Il est réjouissant de voir que l’industrie se mobilise et que l’APCHQ fait preuve de leadership en s’employant activement à trouver des solutions pour gérer sainement les résidus issus des secteurs de la construction, de la rénovation et de la démolition », souligne Sylvain Martel, président du 3R MCDQ.

Source : Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec

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Une chercheuse réginoise transforme les masques jetables en matériaux de construction

Denise Stilling est professeure associée de génie mécanique à l’Université de Regina.

Photo : Radio-Canada / Sam Samson

Radio-Canada

Publié hier à 11 h 34

Une chercheuse de l’Université de Regina spécialisée dans le recyclage s’attaque maintenant à un défi de taille : les masques jetables. Pour elle, transformer ces masques en matériaux utiles représente un moyen efficace de réduire la quantité de plastique dans l’environnement.

La professeure associée de génie mécanique Denise Stilling explique que le recyclage a toujours fait partie de sa vie. J’ai grandi sur une ferme, où on utilisait de la corde et du fil de fer pour réparer les objets. Réutiliser, ça fait partie de mon ADN

de fermière saskatchewanaise, souligne-t-elle.

Depuis plusieurs années, elle expérimente des façons de récupérer des déchets, par exemple de vieux pneus ou des sacs de plastique, pour ensuite les transformer en divers matériaux, notamment des pavés.

Avec l’arrivée de la pandémie de COVID-19 et des masques jetables, Denise Stilling a trouvé son nouveau défi. Ils se sont mis à couvrir les trottoirs et à se retrouver dans nos cours d’eau. C’est à ce moment-là que je me suis tournée vers les masques jetables.

Plusieurs masques jetables sont faits d’un type de plastique qui prend des centaines d’années à se dégrader, selon la chercheuse. Si on s’assure qu’il n’y ait pas de contamination, c’est une ressource qui ne nous coûte presque rien, souligne-t-elle.

Matière adaptable

Dans un laboratoire de l’Université de Regina, plus d’une douzaine de sacs à ordures et de contenants de plastique sont remplis de masques usagés. Denise Stilling les a récoltés dans des contenants prévus à cet effet sur le campus.

Après un certain temps, quand toute trace de virus a disparu, la chercheuse retire les cordons et les pièces de métal des masques avant de les découper en bandes. Ces bandes sont ensuite broyées pour produire une matière pelucheuse.

Une fois broyés, les masques sont transformés en matière pelucheuse.

Photo : Radio-Canada / Sam Samson

Cette matière est ensuite mélangée à d’autres déchets et à de l’huile d’olive, puis le tout est cuit dans un moule à 200 °C pendant deux heures. Le produit final est une tuile qui doit être testée pour en vérifier la flexibilité et la résistance.

Quelque chose de moins solide pourrait servir à faire des règles ou des porte-blocs, par exemple, précise-t-elle. Elle ajoute qu’en variant la recette, elle pourrait produire des pavés ou des comptoirs, entre autres choses.

Plusieurs étudiants travaillent dans le laboratoire de Denise Stilling, comme Anaamalaai Annamalai Senthilnathan, âgé de 24 ans. Il estime que c’est un travail de recherche important, particulièrement pour sa génération.

À beaucoup d’endroits, on interdit les plastiques à usage unique et on se tourne vers d’autres options. Par contre, que fait-on avec le plastique qui existe en ce moment? Il faut le recycler, soutient cet étudiant.

Denise Stilling croit que ses recherches sont un pas dans la bonne direction pour réduire la pollution. Elle espère que des entrepreneurs et des gouvernements utiliseront le fruit de son travail dans divers projets.

Avec les informations de Sam Samson

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