La CAQ démontre une fois de plus à quel point elle est incompétente et incapable de présenter une loi complète et efficace et la faire respecter. C’est tout simplement scandaleux de sa part de présumer que tout va bien quand le problème ne fait qu’augmenter au lieu de se résoudre. Pendant ce temps ce sont les plus vulnérables qui peinent à se loger décemment. En plus ce sont tous les quartiers qui deviennent potentiellement sujets aux profonds dérangements que le phénomène de location à court terme créé dans le voisinage.
Finalement c’est une aberration quand on pense à tous les projets de logements qui attendent d’être réalisés à coup de centaines de millions d’argent public et privé. Tandis que des milliers de logements existants mais illégaux, sont prêts à être pleinement occupés dès maintenant, mais qui sont retirés du marché locatif régulier, ajoutant davantage de pression sur la crise du logement.
Résumé
Plus d’Airbnb malgré un tour de vis
La nouvelle loi provinciale censée « serrer la vis » aux locations touristiques illégales comporte des failles qui permettent de la contourner. Résultat : les annonces de logements sont plus nombreuses aujourd’hui sur Airbnb que l’été dernier, à Montréal et partout au Québec.
Publié à 5h00
Actualités
Village Un nom, deux résidences principales
PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE
Cet immeuble rénové récemment, dans l’arrondissement Ville-Marie, est offert en location sur la plateforme Airbnb.
Un petit triplex situé dans une rue tranquille du Village a subi d’importantes transformations ces dernières années, notamment par l’ajout de deux étages supplémentaires pour créer deux nouveaux logements, de magnifiques appartements sur deux étages, qui sont mis en location sur Airbnb

Isabelle Ducas La Presse
](La Presse | Isabelle Ducas)
Depuis, un voisin qui habite juste en face de l’immeuble affirme vivre l’enfer en raison du va-et-vient de touristes et du bruit émanant des terrasses, qui donnent sur la fenêtre de sa chambre à coucher.
« Depuis qu’ils sont là, je ne dors plus et ça me rend malade », témoigne Daniel Thiffault, qui s’est rendu plusieurs fois au conseil d’arrondissement de Ville-Marie pour dénoncer la situation.
PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE
Daniel Thiffault, dont l’appartement se trouve en face d’un immeuble dont les propriétaires font de la location touristique
Pourquoi y a-t-il des locations sur Airbnb dans cette rue alors que l’arrondissement de Ville-Marie les autorise seulement rue Sainte-Catherine, entre les rues Saint-Mathieu et Atateken ?
Constats d’infraction
Les autorités municipales ont remis le 12 avril trois constats d’infraction de 1000 $ chacun pour cette adresse, pour exploitation illégale d’une résidence de tourisme commerciale, à la suite d’une enquête de l’escouade spéciale sur les Airbnb.
« Ce dossier est problématique en vertu de notre réglementation et on va maintenir la pression sur les récalcitrants de ce genre-là », assure le conseiller municipal de ce secteur, Robert Beaudry.
On va resserrer encore plus nos contrôles parce que les stratégies utilisées sont de plus en plus pernicieuses.
Robert Beaudry, conseiller municipal dans Ville-Marie
Le copropriétaire de l’immeuble Guillaume Jodoin affirme de son côté que les trois appartements qui sont offerts en location sur Airbnb sont les résidences principales des occupants, ce qui est permis par la réglementation municipale. « Il est permis de louer sa résidence principale et la loi ne met pas de limite non plus aux nuitées par année pour la résidence principale. Les permis sont en ordre et légaux », soutient-il, dans un échange de courriels avec La Presse.
PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE
Le copropriétaire de l’immeuble affirme que les locations sont conformes à la réglementation municipale.
Des documents obtenus par La Presse en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels indiquent cependant que, pour cet immeuble, cinq demandes ont été faites à l’arrondissement de Ville-Marie pour la location touristique dans une résidence principale.
Mêmes noms
Deux avis de conformité ont été délivrés au nom de Guillaume Jodoin et deux au nom d’une autre copropriétaire. Comment ces deux individus peuvent-ils déclarer avoir deux résidences principales ?
L’arrondissement aurait-il pu refuser de délivrer les certificats de conformité à ces personnes déclarant plus d’une résidence principale ? Selon Robert Beaudry, les autorités municipales n’ont pas le pouvoir de déterminer où est la résidence principale d’un individu.
Guillaume Jodoin explique que, avec les travaux d’agrandissement et de transformation, une adresse a disparu et d’autres se sont ajoutées, et que de nouvelles demandes ont été faites à l’arrondissement en conséquence.
Il n’y a donc personne qui a habité ou qui habite deux appartements à la fois. Je veux être très clair là-dessus.
Guillaume Jodoin, dans un courriel
Il ajoute que son voisin d’en face, M. Thiffault, le harcèle depuis plusieurs mois, et que c’est lui qui lui fait « vivre un enfer ». « Ce qu’il mentionne concernant le bruit constant, les Uber qui débarquent en plein milieu de la nuit, les bruits provenant des terrasses est complètement faux. S’il y avait vraiment du bruit dérangeant après 22 h, il pourrait appeler la police. Il ne l’a jamais fait, car c’est toujours paisible, calme et propre », assure-t-il.
La Presse a demandé, en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics, la liste de toutes les demandes de location touristique dans des résidences principales dans l’arrondissement de Ville-Marie, afin de vérifier si d’autres demandeurs y déclaraient plus d’une résidence principale. On nous a transmis une liste avec les propriétaires des immeubles, mais les noms de tous les demandeurs avaient été caviardés, puisque l’arrondissement estime qu’il s’agit de renseignements personnels. La Presse compte contester cette interprétation devant la Commission d’accès à l’information du Québec.
Résumé
Verdun « Ce n’est pas la maison de votre grand-mère »
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
Maison de Verdun en location sur la plateforme Airbnb
Des voisins excédés par les partys dénoncent une location illégale dans Verdun
Publié à 5h00


Isabelle Ducas La Presse
« Ce n’est pas la maison de votre grand-mère. » Voici comment est annoncée sur le site Airbnb une magnifique propriété ayant de l’espace pour 14 personnes, une table de poker, un vert de golf sur la terrasse, une table de ping-pong et une salle réservée aux jeux vidéo. Vous pouvez vous y installer pour près de 1000 $ la nuit.
« C’est l’endroit idéal pour organiser tous types d’évènements privés », précise l’hôte.
Le seul problème, c’est que cette maison offerte aux touristes est située rue Bannantyne, dans l’arrondissement de Verdun, où les locations touristiques commerciales sont interdites sur tout le territoire.
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Malgré de nombreuses plaintes et dénonciations à l’arrondissement et à Revenu Québec, chargé d’appliquer la Loi sur l’hébergement touristique, les locations illégales sur Airbnb se sont poursuivies dans cette maison, incommodant le voisinage.
Jusqu’aux petites heures
Habitant dans l’immeuble de condos voisin, Julie* et Amanda* sont excédées de se faire réveiller la nuit par la musique et les cris des partys organisés par les visiteurs installés temporairement dans la maison.
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
Julie et Amanda ont multiplié les plaintes contre la location sur Airbnb de la maison voisine, mais l’endroit est toujours offert sur la plateforme.
« Il y a eu un mariage il y a quelques mois, et la musique a duré jusqu’à 4 ou 5 h du matin », dénonce Julie, qui ajoute que des visiteurs ont expliqué qu’ils venaient participer à un tournoi de poker.
Il y a souvent une trentaine de personnes qui assistent à des fêtes. Et ils ont un système de son du tonnerre. C’est un fléau.
Julie*
Plusieurs résidants de l’immeuble de 32 logements ont fait des plaintes à l’arrondissement et à Revenu Québec. Ils appellent régulièrement la police en raison du bruit excessif. « Mais on fait quoi maintenant ? Qu’est-ce qu’on peut faire de plus ? Je suis désespérée », confie Amanda, qui est mère d’un bébé de quelques mois.
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L’arrondissement de Verdun a remis un constat d’infraction au propriétaire de la maison, Kamal Capital, pour location touristique illégale. Montant du constat : 2500 $.
Un porte-parole municipal indique que des dénonciations ont été faites à Revenu Québec le 1er août 2023, le 27 septembre 2023 et le 29 janvier 2024, mais que l’arrondissement n’a pas eu de retour à la suite de ses plaintes.
L’hôte affiche dans son annonce sur la plateforme Airbnb un numéro d’enregistrement auprès de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ) qui ne correspond pas à l’adresse de la maison dans Verdun, mais plutôt à une adresse située au centre-ville de Montréal, selon un porte-parole de Tourisme Québec.
« Il n’y a aucune attestation de conformité donnée par l’arrondissement à cette adresse », confirme le porte-parole de Verdun, Mathieu Caveng.
Amendes insuffisantes
« Ça me fâche tellement de voir ça ! », dit la mairesse de l’arrondissement, Marie-Andrée Mauger. Pourtant, elle affirme qu’elle n’a pas la capacité de faire fermer l’endroit.
On n’a pas de contrôle sur la plateforme de location. Dans cet exemple, on voit que c’est loué 1000 $ par nuit, alors quand on arrive avec notre petit constat d’infraction, notre rapport de force n’est pas suffisant.
Marie-Andrée Mauger, mairesse de Verdun
Kamal Capital est la société de Karim Olivier Kamal, un joueur de poker professionnel, qui évolue dans les circuits internationaux. Parallèlement à sa carrière dans le poker, M. Kamal détient plusieurs entreprises dans le domaine de l’immobilier et de l’investissement. Il a notamment acquis 14 immeubles de logements dans quatre arrondissements de Montréal, selon un décompte effectué par La Presse.
En février dernier, un reportage de La Presse racontait l’histoire de locataires de l’un de ses immeubles, également à Verdun, qui vivaient depuis des mois avec des fuites d’eau rendant leur logement insalubre. Pendant ce temps, dans l’immeuble voisin appartenant aussi à M. Kamal, des appartements fraîchement rénovés étaient loués sur Airbnb.
Lisez le dossier « Crise du logement : “On est plus que découragés” »
La maison de la rue Bannantyne est affichée sur Airbnb, mais l’annonce est régulièrement retirée de la plateforme de location. Depuis quelque temps, la propriété a été mise en vente et offerte en location au mois. Prix : 2,095 millions ou 9990 $ par mois.
Karim Olivier Kamal n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue.
Avec la collaboration de Katia Gagnon, La Presse
- Les deux femmes ont voulu taire leur nom de famille par crainte de représailles.
Résumé
Village Un nom, deux résidences principales
PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE
Cet immeuble rénové récemment, dans l’arrondissement Ville-Marie, est offert en location sur la plateforme Airbnb.
Un petit triplex situé dans une rue tranquille du Village a subi d’importantes transformations ces dernières années, notamment par l’ajout de deux étages supplémentaires pour créer deux nouveaux logements, de magnifiques appartements sur deux étages, qui sont mis en location sur Airbnb.
Publié à 5h00


Isabelle Ducas La Presse
Depuis, un voisin qui habite juste en face de l’immeuble affirme vivre l’enfer en raison du va-et-vient de touristes et du bruit émanant des terrasses, qui donnent sur la fenêtre de sa chambre à coucher.
« Depuis qu’ils sont là, je ne dors plus et ça me rend malade », témoigne Daniel Thiffault, qui s’est rendu plusieurs fois au conseil d’arrondissement de Ville-Marie pour dénoncer la situation.
PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE
Daniel Thiffault, dont l’appartement se trouve en face d’un immeuble dont les propriétaires font de la location touristique
Pourquoi y a-t-il des locations sur Airbnb dans cette rue alors que l’arrondissement de Ville-Marie les autorise seulement rue Sainte-Catherine, entre les rues Saint-Mathieu et Atateken ?
Constats d’infraction
Les autorités municipales ont remis le 12 avril trois constats d’infraction de 1000 $ chacun pour cette adresse, pour exploitation illégale d’une résidence de tourisme commerciale, à la suite d’une enquête de l’escouade spéciale sur les Airbnb.
« Ce dossier est problématique en vertu de notre réglementation et on va maintenir la pression sur les récalcitrants de ce genre-là », assure le conseiller municipal de ce secteur, Robert Beaudry.
On va resserrer encore plus nos contrôles parce que les stratégies utilisées sont de plus en plus pernicieuses.
Robert Beaudry, conseiller municipal dans Ville-Marie
Le copropriétaire de l’immeuble Guillaume Jodoin affirme de son côté que les trois appartements qui sont offerts en location sur Airbnb sont les résidences principales des occupants, ce qui est permis par la réglementation municipale. « Il est permis de louer sa résidence principale et la loi ne met pas de limite non plus aux nuitées par année pour la résidence principale. Les permis sont en ordre et légaux », soutient-il, dans un échange de courriels avec La Presse.
PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE
Le copropriétaire de l’immeuble affirme que les locations sont conformes à la réglementation municipale.
Des documents obtenus par La Presse en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels indiquent cependant que, pour cet immeuble, cinq demandes ont été faites à l’arrondissement de Ville-Marie pour la location touristique dans une résidence principale.
Mêmes noms
Deux avis de conformité ont été délivrés au nom de Guillaume Jodoin et deux au nom d’une autre copropriétaire. Comment ces deux individus peuvent-ils déclarer avoir deux résidences principales ?
L’arrondissement aurait-il pu refuser de délivrer les certificats de conformité à ces personnes déclarant plus d’une résidence principale ? Selon Robert Beaudry, les autorités municipales n’ont pas le pouvoir de déterminer où est la résidence principale d’un individu.
Guillaume Jodoin explique que, avec les travaux d’agrandissement et de transformation, une adresse a disparu et d’autres se sont ajoutées, et que de nouvelles demandes ont été faites à l’arrondissement en conséquence.
Il n’y a donc personne qui a habité ou qui habite deux appartements à la fois. Je veux être très clair là-dessus.
Guillaume Jodoin, dans un courriel
Il ajoute que son voisin d’en face, M. Thiffault, le harcèle depuis plusieurs mois, et que c’est lui qui lui fait « vivre un enfer ». « Ce qu’il mentionne concernant le bruit constant, les Uber qui débarquent en plein milieu de la nuit, les bruits provenant des terrasses est complètement faux. S’il y avait vraiment du bruit dérangeant après 22 h, il pourrait appeler la police. Il ne l’a jamais fait, car c’est toujours paisible, calme et propre », assure-t-il.
La Presse a demandé, en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics, la liste de toutes les demandes de location touristique dans des résidences principales dans l’arrondissement de Ville-Marie, afin de vérifier si d’autres demandeurs y déclaraient plus d’une résidence principale. On nous a transmis une liste avec les propriétaires des immeubles, mais les noms de tous les demandeurs avaient été caviardés, puisque l’arrondissement estime qu’il s’agit de renseignements personnels. La Presse compte contester cette interprétation devant la Commission d’accès à l’information du Québec.