Édifices patrimoniaux - Ville de Québec

Photo reportage impressionnant

1 « J'aime »

Je suis passé devant rue St-Jean cette semaine et une affiche dans la vitrine dit: Tout doit être vendu. Donc à moins d’un miracle cette centenaire et demi disparaitra définitivement du paysage de la ville de Québec, à quelques rues du Vieux-Québec. :frowning_face:

Résumé

Requiem pour «mon épicerie»

Par Mylène Moisan, Le Soleil

12 janvier 2025 à 04h00

Les jours de l’épicerie J.A. Moisan semblent désormais comptés. (Frédéric Matte/Archives Le Soleil)

CHRONIQUE / Je devais commencer à lire quand j’ai vu pour la première fois, toutes ensemble, les lettres de mon nom de famille sur une devanture de commerce. Ce jour-là, l’épicerie J. A Moisan est devenue «mon épicerie».


J’y entrais comme chez moi.

Quand nous partions de la banlieue pour aller en ville, la visite de «mon épicerie» — c’est comme ça que je l’appelais ― était un incontournable. J’y entrais comme bien des gens, pour le plaisir des yeux et du nez, pour le réconfort des effluves d’épices, de vieux bois, de thé, de savon de Marseille. Le rituel a duré des années, surtout la dizaine où j’ai habité le quartier, comme une incursion dans mon histoire.



Dans l’histoire.

Le lieu était en soi un voyage dans le temps, préservé, figé à cette époque où l’épicerie roulait à plein régime. Avant qu’elle ne devienne une attraction touristique, qu’on y entre comme dans un musée plus que comme dans un commerce qui doit balancer à la fin de l’année. Qu’on en sorte les sens comblés toujours, les mains vides souvent.

Démarrez la conversation

Exprimez-vous. Laissez un commentaire ci-dessous et faites-nous part de votre opinion.

Soyez le premier à commenter

Les règles de la comptabilité sont implacables, elles ont plus d’une fois failli avoir raison de cette institution longtemps tenue à bout de bras, ceux de la Gaspésienne Donna Willett depuis 2019, ceux de Nathalie Deraspe, de François et de Clément St-Laurent avant elle.

L’épicerie a même frôlé la faillite il y a 85 ans, en 1939, Joseph-Élzéar Moisan n’ayant pas la bosse des affaires de son père Jean-Alfred.

Tout aurait pu s’arrêter là.

La copropriétaire Donna Willett s’est démenée pour sauver ce qui pouvait l’être, même s’il a fallu scinder l’espace pour ajouter une boutique de plein air qui, faute de perpétuer le passé, est rentable. On y entre pour acheter, pas pour humer l’air d’un autre temps. À la réouverture de l’épicerie en janvier 2021, après des travaux majeurs, elle était fière d’avoir pu honorer la mémoire de J.A Moisan. «Je sais que ça représente quelque chose de spécial pour les gens du quartier. On ne voulait pas tout changer ça», avait-elle dit à Radio-Canada.

Mais, à l’instar des frères St-Laurent il y a cinq ans, celle qui a pris le relais en arrive à la même conclusion: les dépenses ont bondi, les revenus ne suivent pas. C’est bien beau vouloir maintenir en vie un commerce plus que centenaire, encore faut-il ne pas se ruiner pour les nostalgiques comme moi qui auraient un pincement au cœur de le voir disparaître.



Du coup de cœur au coup dur

Depuis une semaine, des affiches ont été apposées dans les fenêtres pour annoncer une vente de liquidation, prélude à une éventuelle fermeture. «C’est une décision très dure à prendre, mais il fallait la prendre», a confié Mme Willett à ma collègue Chloé Pouliot. «On accumule des dettes année après année. Le volume n’est pas là. Les frais sont à la hausse continuellement, incluant les taxes municipales qui ont doublé en quatre ans.»


À lire aussi


Plus viable, J.A. Moisan s’apprête à fermer

Puis ce constat, inéluctable: «Les gens du quartier ne viennent pas magasiner au J.A. Moisan. Ça devient un attachement émotionnel. Les gens viennent et prennent des photos. Ils nous disent à quel point c’est beau. Mais ce n’est pas cela qui paie les comptes.»

Elle y aura cru, elle qui avait vendu ses deux Tim Hortons en Gaspésie pour venir s’installer à Québec, où elle avait eu un coup de cœur pour l’épicerie de la rue Saint-Jean.

C’est devenu un coup dur.



La copropriétaire conserve l’immeuble, la boutique de plein air et l’auberge à l’étage, elle cherche quelqu’un pour louer l’espace de l’épicerie, pour y installer un autre projet, sans exclure complètement que la célèbre enseigne puisse survivre. Il faudra peut-être, ironiquement, que le commerce s’éloigne de son histoire pour assurer son avenir. «Juste acheter pour faire ce que j’ai fait et ce que les autres propriétaires ont fait avant moi, ce n’est plus assez.»

J.A Moisan est là depuis si longtemps qu’on a eu l’impression qu’elle y sera toujours, qu’elle n’a pas défié le temps pendant 150 ans pour disparaître.

Il y a une part d’incrédulité à imaginer que, cette fois, personne ne prendrait le relais de ce bon vieux Jean-Alfred, dont l’âme anime toujours cette épicerie qu’il a tenue jusqu’à son décès à 78 ans, en 1927.

Un siècle dans deux ans.

«L’un des vieux et des plus estimés commerçants de Québec est mort hier en la personne de M. Jean-Alfred Moisan […] qui tient une épicerie modèle depuis plus d’un demi-siècle au nº 341 rue Saint-Jean. Feu M. Moisan était un homme actif qui n’aimait pas à désarmer devant la vieillesse», pouvait-on lire, le 15 avril, dans l’Événement.

Peu importe la suite, il a de quoi être fier que son épicerie lui ait survécu jusqu’ici.

Résumé

Un manoir seigneurial, ou «le projet d’une vie»

Par Félix Lajoie, Le Soleil

19 janvier 2025 à 02h00

Le manoir Juchereau Duchesnay est en vente pour tout près de 2,8 millions de dollars. La propriétaire en a fait «le projet d’une vie» afin de mettre au jour toute l’histoire du bâtiment. (Caroline Grégoire/Le Soleil)

Notre devise nationale, «Je me souviens», est parfois malmenée. Toutefois, depuis maintenant 30 ans, Odette Dick-Deschênes fait honneur à la devise en mettant au jour l’histoire du manoir Juchereau Duchesnay. Malgré elle, il est maintenant temps de se départir de l’impressionnante propriété.


En 1995, lorsqu’elle a acheté la propriété située à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, Mme Dick-Deschênes ne se doutait aucunement qu’elle avait entre les mains un manoir seigneurial qui regorge d’histoire.

«Je savais que c’était la maison du poète Hector Saint-Denys de Garneau, mais personne ne m’a dit que c’était un manoir seigneurial et qu’il y avait des vestiges d’un moulin», raconte Mme Dick-Deschênes, en faisant visiter les représentants du Soleil.



Rapidement, la nouvelle propriétaire a pris connaissance de l’histoire des lieux à l’aide des nombreux papiers que contenait le manoir.

Le salon du manoir, situé au rez-de-chaussée, est magnifiquement meublé. Les fenêtres du bâtiment, toutes d’époque, sont en bon état. (Caroline Grégoire/Le Soleil)

D’ailleurs, sur les murs d’un couloir de la propriété, sont fièrement accrochés des documents légaux d’époque, dont certains officialisent la concession de la seigneurie aux Juchereau Duchesnay.

Au fil des ans, elle a investi des centaines de milliers de dollars, voire plus, dans l’entretien de la propriété patrimoniale. Mais surtout, elle a consacré d’innombrables heures dans la mise en valeur de l’histoire des lieux.

En 2000, avec une aide de la municipalité, la propriétaire a fait restaurer le séchoir à grain. Quelques mois plus tard, alors qu’un maçon effectuait différents travaux sur la propriété, ils ont découvert ensemble l’existence des ruines d’un moulin banal.

«Le maçon m’a dit, “vous savez madame, il y a un bâtiment qui est enterré ici”. J’ai dit quoi ?! […] Ils ont tout dégagé la terre et le sable, et l’année d’après, ils ont démonté pierre par pierre les ruines pour ensuite tout restaurer.»

— Odette Dick-Deschênes, propriétaire du manoir Juchereau Duchesnay

Elle a également collaboré avec des historiens de l’Université Laval et de l’Université de Sherbrooke afin d’étayer l’histoire du bâtiment et des personnages qui y sont liés.

Les vestiges du moulin banal, qui sont situés à quelques mètres de la rivière. (Caroline Grégoire/Le Soleil)

En partenariat avec la municipalité, la propriétaire a organisé plusieurs journées portes ouvertes, entre autres pour célébrer l’héritage d’Hector Saint-Denys de Garneau, et de sa cousine, l’écrivaine Anne Hébert, qui a également fréquenté les lieux.



«Le projet d’une vie»

Pour Mme Dick-Deschênes, le manoir Juchereau Duchesnay représente «le projet d’une vie». Après toutes ses recherches, elle a écrit deux manuscrits, un sur l’histoire du manoir et un autre sur la famille Juchereau Duchesnay. À son grand désarroi, elle n’a cependant pas réussi à les faire publier.

Maintenant nonagénaire, elle a fait le choix déchirant de mettre la propriété en vente. Lorsque l’auteur de ces lignes lui fait remarquer que cette mise sur le marché semble la rendre triste, elle répond avec émotion, mais avec une touche d’humour: «Et bien, arrêtez de m’en parler!»

Dans la vente sont inclus plusieurs artéfacts qui ont été notamment retrouvés dans les combles du manoir. Sur la photo, des pages du New York Times datant de 1919 ainsi qu’un pinceau de l’époque. (Caroline Grégoire/Le Soleil)

Pour que la vente soit conclue, les acheteurs devront être des amoureux du patrimoine qui mettront en valeur la propriété, comme elle l’a fait pendant toutes ces années. Des gens l’ont approché pour transformer le manoir en restaurant, ce qu’elle a catégoriquement refusé.

Elle souhaite avant tout que les futurs propriétaires réalisent son rêve, soit de faire de l’endroit un musée ou une galerie d’art, que les touristes pourraient venir visiter en groupe.

«À l’automne, la propriété est tellement belle avec les feuilles qui changent de couleur. Les gens qui vont visiter les Premières Nations à Wendake pourraient arrêter ici en passant, et visiter un manoir seigneurial», propose Mme Dick-Deschênes.



Le deuxième étage compte la chambre principale, ainsi qu’une chambre «rose» et une chambre «verte» (photo). (Caroline Grégoire/Le Soleil)

En 2015, la propriétaire a reçu le Prix du patrimoine des régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches pour ses efforts de conservation.

Des Juchereau Duchesnay aux Garneau

La lignée des seigneurs Juchereau Duchesnay remontre à Jean Juchereau de Maur (1592-1672), qui était seigneur de Saint-Augustin. Son descendant Antoine Juchereau Duchesnay possède cinq seigneuries à sa mort, en 1806.

Le petit fils de ce dernier, Édouard-Louis-Antoine-Charles, héritera des seigneuries de Fossambault et Gaudarville en 1838. Dix ans plus tard, il fera ériger le manoir Juchereau Duchesnay, quelques années avant l’abolition du régime seigneurial.

Au XXe siècle, la mère du poète Hector Saint-Denys de Garneau, descendant de l’historien François-Xavier Garneau, deviendra propriétaire du manoir. Le poète passera la fin de sa vie dans le manoir, où il décèdera en 1943.

La cousine du poète, l’écrivaine Anne Hébert, a également séjourné dans le manoir durant son enfance. Le grand-père de cette dernière, Eugène-Étienne Tâché, auteur de la devise «Je me souviens» et architecte de l’Hôtel du Parlement du Québec, est probablement passé par là, même s’il est impossible de le confirmer sans l’ombre d’un doute.

Photo du manoir prise par Hector Saint-Denys de Garneau au début des années 1940. (Wikimediascommons, Fonds Georges Beullac)

«C’est un bâtiment et un site exceptionnel parce qu’il est témoin du régime seigneurial et d’une part importante de l’histoire littéraire du Québec. Ce qui lui apporte de la valeur, c’est que c’est un domaine, ça nous rappelle que le manoir s’inscrivait dans un contexte plus large, avec le moulin, le séchoir, la forêt, et ça, c’est assez exceptionnel», soutient Alex Tremblay Lamarche, directeur de la Société du patrimoine urbain de Québec.

«Pendant longtemps on n’a pas été capable de voir toute l’importance de ce bâtiment, mais le travail de madame Dick-Deschênes a contribué à ce que la communauté historique et la collectivité de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier voient l’importance patrimoniale du manoir», ajoute l’historien.

2,8 millions

La propriété, qui a été citée comme site patrimonial en 2014, est répartie sur 23 hectares. Elle compte le manoir, les vestiges du moulin banal et le séchoir à grain, mais également une rivière et une érablière avec sa cabane à sucre.

Avec son mur en pierre, l’immense lit et la charpente à découvert, la chambre à coucher principale est à couper le souffle. (Caroline Grégoire/Le Soleil)

L’ensemble est en vente depuis un peu plus de deux mois pour 2 795 000 $, via la courtière Alexandra Labrie de l’agence immobilière Engel & Völkers Québec.



Les 14 pièces, dont quatre chambres à coucher, sont dans un état exceptionnel. Les superbes meubles antiques qui occupent les pièces sont d’ailleurs inclus dans la vente. En visitant le manoir, l’authenticité des lieux nous ramène plus de 100 ans en arrière, malgré la présence de quelques électroménagers.

Pour l’auteur de ces lignes, la chambre à coucher principale constitue le clou du spectacle, avec la charpente du toit exposée au-dessus de l’immense lit. À noter que le manoir compte également une véranda qui abrite un spa, ainsi qu’une piscine creusée à l’extérieur.

Les observateurs attentifs auront remarqué que le manoir ne compte pas seulement deux, mais bien trois étages. Le dernier niveau comprend une chambre à aire ouverte avec sa salle de bain attenante.

Patrimoine : une trousse d’aide proposée aux propriétaires de Saint-Jean-Baptiste

L’une des particularités de Saint-Jean-Baptiste est l’implantation des bâtiments en bordure de la voie publique. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Maxime Corneau

Publié à 9 h 48 HNE

L’Administration Marchand a décidé de lancer une trousse patrimoniale pour encourager les propriétaires à prendre soin de leur maison et surtout connaître les subventions auxquelles ils ont droit.

Toit en tôle typiquement canadien, tourelles, murs de briques, lucarne : les maisons et les bâtiments du quartier Saint-Jean-Baptiste témoignent de l’histoire architecturale de la ville.

Une trousse patrimoniale pour outiller les propriétaires de St-Jean-Baptiste.ÉMISSION ICI PREMIÈRE.Première heure.

Plus…

2 « J'aime »
Résumé

200 ans de lutte pour le patrimoine

Par Félix Lajoie, Le Soleil

16 février 2025 à 04h00

Jusqu’au 9 juin, les visiteurs peuvent découvrir l’exposition du jeudi au dimanche de 10 h à 17 h. (Yan Doublet/Archives Le Soleil)

Depuis maintenant deux siècles, les résidents du Vieux-Québec et de Sillery font des pieds et des mains afin de protéger leur patrimoine historique. Une exposition à l’Îlot des Palais met en valeur le travail de protection qui a été accompli au fil des années dans ces deux arrondissements.


L’exposition Deux siècles de luttes pour le patrimoine dans le Vieux-Québec et à Sillery permet aux visiteurs de découvrir «le processus» qui a mené à la création des deux arrondissements historiques que sont Sillery et le Vieux-Québec.

Elle souligne également le 40e anniversaire de l’inscription du Vieux-Québec à la liste des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO et le 60e anniversaire de la création du site patrimonial de Sillery.

«Nous avons voulu montrer que les citoyens jouent un rôle majeur dans la protection et la mise en valeur de ces deux sites patrimoniaux depuis le 19e siècle», indique Alex Tremblay Lamarche, directeur de la Société du patrimoine urbain de Québec.

«Nous avons réussi à réunir une série d’objets de photos d’archives qui montrent que Québec est passée d’une ville où le patrimoine est perçu comme une entrave à la modernité à une ville où on en est fier et où on le met en valeur.»

— Alex Tremblay Lamarche, directeur de la Société du patrimoine urbain de Québec.

Deux siècles de luttes pour le patrimoine dans le Vieux-Québec et à Sillery rassemble plusieurs artéfacts et photographies d’archives. (Société du patrimoine urbain de Québec)

«Cette exposition, en plus de démontrer les liens qui ont toujours uni ces deux sites patrimoniaux déclarés, atteste l’importance de la collaboration nécessaire entre les organismes d’histoire», souligne Jean-Louis Vallée, président de la Société d’histoire de Sillery.

Deux siècles de luttes pour le patrimoine dans le Vieux-Québec et à Sillery a été développé par la muséologue Nathasha Courtiol grâce au soutien financier de Jeunesse Canada au Travail et de l’Entente de développement culturel de la Ville de Québec.

Jusqu’au 9 juin, les visiteurs peuvent découvrir l’exposition du jeudi au dimanche de 10 h à 17 h. Du 10 au 29 juin, l’exposition sera ouverte du mardi au dimanche, aux mêmes heures. Dès le 30 juin, elle sera ouverte tous les jours. L’exposition se termine en septembre prochain.

Résumé

Une nouvelle vocation artistique pour l’église Sainte-Jeanne-d’Arc

Par Thomas Thivierge, Le Soleil

2 mars 2025 à 05h00

L’église Sainte-Jeanne-d’Arc a une nouvelle vocation artistique. (Le Soleil, Frédéric Matte)

Après des années d’incertitude quant à son avenir, l’église Sainte-Jeanne-d’Arc à Lévis a enfin trouvé une nouvelle vocation.

Désacralisé depuis plus de cinq ans, ce bâtiment historique, érigé en 1920, a vu de nombreux projets échouer pour garantir sa préservation.

Mais désormais, il servira de lieu de rassemblement pour la communauté artistique de Chaudière-Appalaches, et sera désormais connu sous le nom du Bureau des artistes du littoral (BAL).

Le projet entend offrir un environnement propice à la création et à la réflexion, permettant aux artistes professionnels de se ressourcer tout en travaillant.

À l’origine de cette initiative, on retrouve Lily Thibodeau, artiste multidisciplinaire et entrepreneure dans le milieu culturel de la région. Accompagnée de ses partenaires, Caroline Rochefort et Suzanne Michaud, elles ont fondé un organisme visant à acquérir ce bâtiment emblématique.

Lily Thibodeau est l’une des trois personnes derrière le projet du Bureau des artistes du littoral. (Frédéric Matte/Le Soleil)

«On a besoin d’un lieu comme ça pour les artistes de la Rive-Sud de Québec depuis longtemps», a déclaré Lily Thibodeau en entrevue avec Le Soleil.

«En remettant en valeur des bâtisses comme ça, qu’elle soit religieuse ou non, on rend honneur à nos bâtisseurs et à notre culture.»

Le trio a officialisé l’acquisition de l’église en décembre dernier, à la suite de l’aval donné par l’archidiocèse de Québec.

Grâce à des partenariats publics et privés, l’organisme a pu se porter acquéreur de l’église, dont le coût était estimé à 400 000 $. Ce montant n’inclut pas les dépenses nécessaires à la rénovation du bâtiment et aux aménagements indispensables pour les fins du projet.

Les nouveaux propriétaires étaient en mode préparatif, lors de la visite du Soleil, pour la soirée de lancement du BAL. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Malgré les travaux qu’il reste à faire, Lily Thibodeau confirme que plusieurs éléments du patrimoine religieux demeureront présents au sein de la bâtisse.

À une époque où de nombreuses communautés s’efforcent de préserver leurs anciens lieux de culte, Lily Thibodeau est résolue à faire en sorte que son projet contribue à assurer la pérennité de l’église Sainte-Jeanne-d’Arc.

Un lieu de création et de ressourcement

Avec l’ouverture du Bureau des artistes du littoral, Lily Thibodeau se réjouit de pouvoir accueillir bientôt ses premiers résidents.

Le patrimoine religieux continuera d’occuper une place importante à l’intérieur de l’église. (Frédéric Matte/Le Soleil)

«À Lévis, il n’y a pas juste de lieu comme ça […] Ici on a le charisme du patrimoine, ça peut être très inspirant. Ça vient avec une belle luminosité, on est en bordure du fleuve. On est habitué [les artistes] de travailler dans des boites noires lorsqu’on est en création. Là, on est en pleine nature», dit-elle en vantant les charmes de cet emplacement.

Elle est persuadée que ce lieu, situé en bordure du fleuve Saint-Laurent, sera propice à aider les artistes qui doivent réfléchir à des transitions de carrière.

Briser l’isolement et sensibiliser

L’église, située à Lévis, représente aussi une occasion unique de lutter contre l’isolement géographique des artistes en région, un phénomène que la PDG du Bureau des artistes du littoral déplore.

«J’aimerais sentir que la personne qui vient ici est ressourcée. Et aussi qu’elle a pu le faire, tout en ne s’éloignant pas de la ville. Elle n’a pas a eu à s’exiler dans le fin fond des Laurentides. Les artistes en région vivent déjà beaucoup d’isolement et le but n’est pas de les isoler davantage.»

Grâce à ce nouvel espace créatif, l’entrepreneure souhaite encourager les collaborations entre les différents artistes de la région.

Des aménagements seront faits pour répondre aux demandes des artistes qui viendront en résidence. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Avec l’acquisition de l’église, Lily Thibodeau espère que cette initiative incitera à une réflexion plus large sur les conditions de vie des créateurs artistiques.

«On veut être porteur d’action concrète pour améliorer le filet social en faisant de la sensibilisation auprès de la population et des élus, à savoir que l’ensemble des artistes n’ont pas les mêmes privilèges que la population en termes, de chômage, assurance, fonds de retraite, etc.», explique-t-elle.

Résumé

Sur Saint-Jean comme à Paris

Par Félix Lajoie, Le Soleil

9 mars 2025 à 04h00

L’un des flamboyants salons du Château du Faubourg et son ameublement opulent. Le tout est fidèle aux décors bourgeois du 19e siècle. (Frédéric Matte/Le Soleil)

À quelques pas de l’église de Saint-Jean-Baptiste se trouve le Château du Faubourg, un château de style Second Empire. Un château? À Québec? Vraiment? Dès les premiers pas à l’intérieur, force est d’admettre que l’endroit porte merveilleusement bien son nom.


Certes, de l’extérieur, le bâtiment se distingue par son architecture, mais sans plus. Les passants déambulent sur le trottoir de la rue Saint-Jean, et peu d’entre eux remarquent la bâtisse.

L’intérieur de l’immeuble, toutefois, est littéralement époustouflant. Le regard ne sait plus où se poser, tellement il y a d’éléments décoratifs, d’ornements et de meubles à observer.



L’architecture extérieure du Château, ici à gauche sur la photo, est également fidèle au style Second Empire. Selon la fiche patrimoniale de la Ville de Québec, ce style s’inspire «de l’architecture de l’Antiquité gréco-romaine ainsi que des Renaissances italiennes et françaises.» (Frédéric Matte/Le Soleil)

«Souvent les gens vont rentrer, ils s’arrêtent sur le palier, et puis ils ne parlent plus», relate André Bélanger, propriétaire du Château du Faubourg depuis un peu plus de 25 ans.

À l’extérieur, comme à l’intérieur, le style du Château est du Second Empire, appelé aussi Napoléon III. «C’est très très français», commente M. Bélanger, en faisait visiter les lieux à l’auteur de ces lignes.

Le propriétaire a décoré les lieux à la suite de recherches effectuées sur l’aspect originel du bâtiment, et il en a également «ajouté», en s’inspirant de ses nombreux voyages en France.

«Quand tu maintiens le patrimoine, moi je trouve que c’est important d’ajouter des éléments. Il ne faut pas que ça soit figé, il faut que ça soit vivant», croit M. Bélanger.

André Bélanger a fait carrière dans l’importation de montures de lunettes. Lorsqu’il ne travaille pas pour son entreprise, il investit tout son temps dans le Château du Faubourg. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Le Château du Faubourg a été conçu par l’architecte réputé Joseph-Ferdinand Peachy, qui a également dessiné l’église située l’autre côté de la rue. Ce dernier était un ancien élève de Charles Baillairgé.

Le bâtiment a été construit entre 1887 et 1891 pour François-Xavier Dussault, dirigeant de la manufacture de tabac B. Houde & Cie qui était située au coin des rues Sainte-Claire et Richelieu.



L’emplacement du Château, qui fait face à l’église du quartier, démontre le statut important et la richesse que possédait la famille Dussault.

«Mais les propriétaires de l’époque exprimaient vraiment leur richesse à l’intérieur. De l’extérieur, c’est quand même sobre. Ils ne pouvaient pas trop montrer publiquement qu’ils étaient riches, à cause de l’influence catholique», analyse M. Bélanger.

Des investissements sans borne

Lorsqu’il a acheté le Château, en 1999, l’endroit comptait sept appartements distincts. Les pièces du premier étage, qui communiquent toutes entre elles aujourd’hui, étaient pour la plupart cloisonnées et leur apparence était bien loin du résultat actuel.

«J’ai toujours eu l’idée d’en faire un bed and breakfast: je ne pouvais pas garder ça pour moi, c’est 10 000 pieds carrés. Mais je voulais surtout ramener la maison à ce qu’elle était au départ», explique-t-il.



Le temps et l’argent qu’il a investi dans le Château, M. Bélanger soutient ne pas les avoir comptés. Tous ces travaux, il les a effectués par amour de l’histoire des lieux et du patrimoine québécois.

1 de 12

Plutôt discret de l’extérieur, l’intérieur du Château du Faubourg est littéralement flamboyant. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Plutôt discret de l’extérieur, l’intérieur du Château du Faubourg est littéralement flamboyant. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Plutôt discret de l’extérieur, l’intérieur du Château du Faubourg est littéralement flamboyant. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Plutôt discret de l’extérieur, l’intérieur du Château du Faubourg est littéralement flamboyant. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Plutôt discret de l’extérieur, l’intérieur du Château du Faubourg est littéralement flamboyant. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Plutôt discret de l’extérieur, l’intérieur du Château du Faubourg est littéralement flamboyant. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Plutôt discret de l’extérieur, l’intérieur du Château du Faubourg est littéralement flamboyant. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Plutôt discret de l’extérieur, l’intérieur du Château du Faubourg est littéralement flamboyant. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Plutôt discret de l’extérieur, l’intérieur du Château du Faubourg est littéralement flamboyant. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Plutôt discret de l’extérieur, l’intérieur du Château du Faubourg est littéralement flamboyant. (Frédéric Matte/Le Soleil)

La feuille de tabac, ici représentée au sommet de la tourelle, est présente un peu partout à travers les éléments décoratifs du Château. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Plutôt discret de l’extérieur, l’intérieur du Château du Faubourg est littéralement flamboyant. (Frédéric Matte/Le Soleil)

«Tu ne peux pas faire ça pour l’argent. Il faut aussi être un peu fou pour rénover tout ça», note M. Bélanger en rigolant.

Il raconte que son comptable a tenté récemment de lui exhiber les montants qu’il a investis au fil du temps dans le bâtiment, ce qu’il a candidement refusé.

Le Château du Faubourg compte six chambres à louer, avec les espaces communs au «bel» étage. Le propriétaire indique que la plupart des visiteurs sont américains, puisque ces derniers adorent le style d’inspiration française.

L’époque du tabac

«La famille Dussault était l’une des plus aisées du quartier Saint-Jean-Baptiste», confirme Alex Tremblay Lamarche, directeur de la Société du patrimoine urbain de Québec.

M. Tremblay Lamarche souligne qu’à l’époque, Québec était ni plus ni moins «une ville de tabac», avec ses nombreuses manufactures un peu partout en ville. «Les gens fumaient beaucoup plus qu’aujourd’hui», rappelle-t-il.

«Dans les dernières décennies du 19e siècle, il va vraiment avoir un boom industriel à Québec. Plusieurs manufactures importantes vont voir le jour, particulièrement dans Saint-Roch», explique M. Tremblay Lamarche.

«Fait surprenant pour nous aujourd’hui, c’est qu’il y en avait aussi dans Saint-Jean-Baptiste. Il y a même déjà eu une usine de béton», ajoute-t-il.



La salle à manger du Château. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Le directeur souligne que le travail de rénovation de M. Bélanger «respecte l’esprit bourgeois du 19e siècle» avec ses boiseries, ornements, foyers et meubles opulents.

L’aspect extérieur de la majorité des maisons et bâtiments du Vieux-Québec respecte le style de leur époque de construction respective. Cependant, l’intérieur des bâtiments est souvent peu fidèle au décor original, et très peu régulé par les différentes protections patrimoniales, note M. Tremblay Lamarche.

«Le prochain propriétaire devra vraiment avoir à cœur de préserver ces éléments qui font la richesse de l’intérieur du bâtiment», note-t-il.

3,3 millions

Un futur propriétaire qui conservera les lieux comme ils le sont aujourd’hui, c’est justement ce que recherche M. Bélanger. La décision de mettre la propriété en vente n’était «pas facile», mais il est venu à la conclusion qu’il «est temps de passer le flambeau».

«Les édifices patrimoniaux nous sont prêtés pour une période de temps afin de les aider à survivre pour que les générations futures puissent les découvrir et en jouir», raisonne-t-il.

Une des chambres à louer. À l’époque, il s’agissait de la chambre du propriétaire, François-Xavier-Dussault. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Le Château du Faubourg, avec son gîte touristique de six chambres étalées sur trois étages, ses deux locaux commerciaux au rez-de-chaussée, ainsi que son appartement 3 ½, est présentement en vente pour 3,3 millions de dollars.

L’ensemble du mobilier et des décorations présent dans le gîte est inclus dans la vente. La mise en vente est réalisée par Augustin Hébert, agent immobilier affilié à The Agency Montréal.

La totalité du bâtiment compte 25 pièces, six salles de bain et une salle d’eau.

Patrimoine

San Antonio en a en effet à montrer à Québec sur le plan patrimonial. Les 22 et 23 mars se tiendra d’ailleurs une séance du conseil d’administration de l’Organisation des villes du patrimoine mondiale (OVPM).

Cette ville du Texas accueille aussi beaucoup d’immigration et connait une grande croissance démographique».

«On peut penser qu’on est loin du Texas. Mais pas tant que ça. On a beaucoup à partager pour améliorer nos villes», a conclu Bruno Marchand.

Résumé

San Antonio déroulera «le tapis rouge» pour Québec

Par Valérie Gaudreau, Le Soleil

13 mars 2025 à 11h57|

Mis à jour le14 mars 2025 à 10h01

Bruno Marchand entouré de Carl Bouchard, PDG de Technimount, et de Félix Lapointe, cofondateur de Ferreol Technologies & Ferreol Skis. Ces deux entreprises font partie des sept qui accompagneront la délégation à San Antonio la semaine prochaine. (Valérie Gaudreau/Le Soleil)

Malgré le contexte économique et la relation compliquée avec les États-Unis, il n’a jamais été question d’annuler la mission que le maire de Québec Bruno Marchand et des entreprises de la région entameront mercredi à San Antonio au Texas. Au contraire.


«C’est la mission où nous sommes le mieux accueillis», a lancé Bruno Marchand en conférence de presse jeudi.

Il avance que San Antonio déroule «le tapis rouge» pour les élus et entreprises de la région.



Bruno Marchand était accompagné de Carl Bouchard, PDG de Technimount, et de Félix Lapointe, cofondateur de Ferreol Technologies & Ferreol Skis. Ces deux entreprises font partie des sept qui accompagneront la délégation.

Des représentants de Groupe Conseil Era, d’Evident Scientific, d’O2 Commerce, d’Qohash et de Vantage Data Center seront aussi du voyage.

La mission est pilotée par Québec international.

Coloré par Trump et les tarifs

Le contexte de la guerre des tarifs colore la mission, ont reconnu les trois interlocuteurs.

Certaines entreprises qui avaient montré un intérêt initial ne sont finalement pas de la mission. En raison du contexte, bien sûr, mais pas nécessairement pour des «raisons idéologiques», estime le maire.

Pour les entrepreneurs, la présence de représentants politiques ouvre les portes même s’ils discutent régulièrement avec les partenaires.

«Le fait d’être cautionnés, supportés par le politique amène une crédibilité supérieure aux gens qu’on rencontre», a dit Carl Bouchard à propos de la présence d’élus municipaux et de représentants de Québec International.



En plus du maire Marchand, le conseiller responsable du développement économique David Weiser et la responsable du patrimoine Mélissa Coulombe-Leduc participent à la mission.

Patrimoine

San Antonio en a en effet à montrer à Québec sur le plan patrimonial. Les 22 et 23 mars se tiendra d’ailleurs une séance du conseil d’administration de l’Organisation des villes du patrimoine mondiale (OVPM).

Cette ville du Texas accueille aussi beaucoup d’immigration et connait une grande croissance démographique».

«On peut penser qu’on est loin du Texas. Mais pas tant que ça. On a beaucoup à partager pour améliorer nos villes», a conclu Bruno Marchand.



De l’université à l‘Église

Parmi les visites au programme on retrouver la School of Data Science de l’University of Texas in San Antonio pour une présentation des activités de recherche et les programmes en cybersécurité.

La délégation visitera aussi la structure d’incubation en science de la vie VelocityTX.

Il sera question d’immigration lors de présentations sur l’inclusion des nouveaux arrivants et le Migrant Ressource Center.

Le volet patrimonial de la mission sera pour sa part marqué, entre autres, par la découverte du réaménagement du John’s Seminary en logements collectifs et le Padre Margil Pilgrimage Center.

Une visite est aussi prévue à la Mission Concepción, l’une des plus anciennes églises en pierre des États-Unis réputée pour ses fresques.

Les entreprises qui participent à la mission à San Antonio

  • Ferreol Technologies (manufacturier de pointe)
  • Groupe Conseil Era (conseil en gestion et technologie)
  • Evident Scientific (équipement scientifique
  • O2 Commerce (commerce électronique)
  • Technimount (sciences de la vie)
  • Qohash (cybersécurité)
  • Vantage-centre de données (technologies de l’information)

Enfin, il est à noter que l’autrice de ces lignes sera aussi de la mission pour offrir une couverture quotidienne dans les diverses plateformes du Soleil.

Le monastère de l’Hôpital général de Québec désigné lieu historique national

« Certaines parties témoignent de l’aspect original du décor du monastère, dont […] la chapelle Notre-Dame-des-Anges, avec sa voûte cintrée en bois », peut-on lire sur le site web du ministère de la Culture et des Communications du Québec.

Photo : Radio-Canada / Steve Breton

Publié à 18 h 23 HAE

Le monastère de l’Hôpital général de Québec a été désigné mercredi comme lieu historique national par le gouvernement fédéral. L’objectif est d’assurer la pérennité du site, occupé sans interruption par la congrégation religieuse des augustines depuis 1693.

En faisant visiter le bâtiment, et ultimement en le quittant, il va poursuivre sa vie de bienfaisance pour le quartier, pour les besoins des citoyens, de la population, croit Hélène Marquis, supérieure du couvent.

À l’heure actuelle, 47 religieuses résident sur place. Mais la communauté doit penser à l’avenir du lieu qui l’a vu grandir.

Jean-Yves Duclos a fait cette annonce en compagnie d’Hélène Marquis, la supérieure du monastère de l’Hôpital général.

Photo : Radio-Canada / Steve Breton

Le député de Québec, Jean-Yves Duclos, était sur place pour l’annonce. Il a décrit un patrimoine qui ne peut pas être abîmé, qui va, comme d’autres lieux magiques dans la région de Québec, servir à la visite et à du tourisme. Des gens vont venir admirer ces lieux qui ont été créés, ont été construits, a déjà plus que 300 ans.

Il mentionne qu’un volet communautaire et éventuellement résidentiel pourrait aussi être envisagé par la communauté religieuse. Le CHSLD qui occupe une partie des bâtiments poursuivra ses activités.

Hélène Martin précise pour sa part que explique que sa communauté consulte les organismes du quartier pour préciser de quelle façon le lieu pourrait servir la communauté.

« L’ensemble constitue un lieu de préservation d’un patrimoine architectural et artistique de première importance, lequel est dans un état de conservation remarquable », estime le gouvernement fédéral.

Photo : Radio-Canada / Flavie Sauvageau

Montcalm, Hébert et Frontenac

Le monastère est établi sur un site au départ occupé par les frères récollets. Depuis leur installation sur place en 1693, les Augustines y ont développé un complexe hospitalier qui comprend trois cimetières et un jardin.

Le monastère se trouve sur le territoire de Notre-Dame-des-Anges, une enclave indépendante de la Ville de Québec administrée par les Augustines. C’est la plus petite municipalité du Québec.

2:31

FAQ

Pourquoi Notre-Dame-des-Anges n’a-t-elle jamais été annexée à Québec?

Notre-Dame-des-Anges n’a pas été annexée à la Ville de Québec au début des années 2000, à l’inverse de plusieurs autres municipalités.

Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy

Elle regorge de témoignages du passé. La dépouille du général Montcalm et celle de Louis Hébert reposent dans l’un cimetière qui l’entoure. Le comte de Frontenac y a aussi résidé.

Durant toute son histoire, le lieu a accueilli les personnes malades de toutes origines, de tout genre et de toute religion, raconte Hélène Marquis.

L’ensemble architectural du monastère inclut plusieurs bâtiments, dont certains remontent au 17e siècle.

Photo : Radio-Canada / Flavie Sauvageau

Les bâtiments du monastère des Augustines illustrent de façon remarquable l’évolution de l’architecture et des techniques de construction au pays depuis la seconde moitié du 17e siècle, déclare Parcs Canada dans un communiqué.

Sur place, Jean-Yves Duclos rappelle que l’une des richesses de l’endroit réside dans le fait qu’il n’a pas subi de bombardements durant le siège de Québec, car il était plus éloigné de la ligne de front.

Il a tenu à remercier la communauté d’avoir choisi de sécuriser ces lieux pour les léguer aux Québécois et aux autres Canadiens.

À lire aussi :

2 « J'aime »

Mais comment est-il possible de dénaturer à ce point l’un des plus beaux édifices du Vieux-Québec, la Caserne Dalhousie, en 2025, avec près de 45 millions de dollars d’argent public ?

Le comble : ce projet a remporté un concours d’architecture…

Et tout cela à côté du Musée de la civilisation

2 « J'aime »

Démolir ou pas un «témoin du passé agricole» de Chauveau?

Par Félix Lajoie, Le Soleil

23 mars 2025 à 04h00

La maison est entre autres voisine d’un développement immobilier, situé à l’arrière. (Caroline Grégoire/Le Soleil)

Un projet de 74 logements se bute à l’un des «derniers témoins de l’histoire du secteur» de Chauveau, que la Commission d’urbanisme et de conservation de Québec refuse de voir disparaitre.


La petite maison blanche et rouge, qui possède un intérêt patrimonial «supérieur» selon le Répertoire du patrimoine bâti de la Ville de Québec, est située au 3855 avenue Chauveau, non loin de l’intersection avec le boulevard de l’Ormière.

Elle aurait été construite au milieu du 19e siècle, toutefois, quelques «indices» laissent présager qu’elle pourrait être plus ancienne, notamment ses ouvertures asymétriques et l’absence de bordures au niveau du toit.

Qu’importe l’année de construction, la maison se trouve aujourd’hui dans un environnement qui contraste avec son architecture pittoresque.

Des logements haut de gamme ainsi qu’une résidence pour personnes âgées se trouvent à l’arrière du bâtiment, elle est voisine d’un centre communautaire et d’un centre de de hockey, tandis que des commerces complètent le reste du paysage.

La maison d’un certain âge est entourée de bâtiments commerciaux et très contemporains. (Frédéric Matte/Archives Le Soleil)

Les propriétaires de la maison depuis 2020, Afiniti Immobilier, souhaitent la démolir afin de construire un projet de 74 logements. Une autre maison, qui était située au coin de l’Ormière et Chauveau, a déjà été démolie afin de mener à bien le projet.

Deux expertises qui se contredisent

Le 5 mars dernier, la Ville de Québec a publié un sommaire décisionnel qui démontre les visions bien différentes du promoteur et de la Commission d’urbanisme et de conservation de Québec (CUCQ).

À la suite de sa demande de démolition, originellement déposée début 2024, Afiniti Immobilier a commandé un rapport d’évaluation de la firme Quanta architecture.

Le propriétaire de la maison souhaite la démolir pour construire un immeuble de 74 logements. (Caroline Grégoire/Le Soleil)

Le rapport signale un «niveau de désuétude avancé» de plusieurs parties du bâtiment et le «risque» qu’il représente pour la santé et la sécurité.

D’après le document, les travaux seraient «majeurs et couteux»: l’intérieur devrait être complètement vidé afin de décontaminer toute trace de moisissures, de remplacer les systèmes électriques et de plomberie ainsi que les équipements de chauffage.

La fondation devrait être étanchéifiée, tandis que les portes et fenêtres, les revêtements extérieurs ainsi que les galeries seraient à remplacer.

Tous ces travaux sont estimés «minimalement» à 508 619 $ par Quanta architecture. Le montant total pourrait être plus élevé d’environ 30% si les matériaux utilisés sont «cohérents» avec l’époque de la maison, selon la firme.

Ainsi, le rapport conclut que la démolition serait justifiée, puisque les coûts «dépassent grandement» l’évaluation municipale du bâtiment qui est de 114 000 $.

«Il s’avère que la démolition de la maison pourrait être positive et bénéfique pour le secteur, permettant de mettre en œuvre un nouveau projet résidentiel qui s’intégrerait mieux au contexte bâti et permettrait d’accroître la qualité de l’offre de logement», note le document.

De son côté, pour éclairer sa décision, la CUCQ a commandé un rapport de contre-expertise, effectué par l’architecte Marie-Josée Deschênes.

Cette dernière, dans son rapport, évalue que les rénovations à effectuer s’élèveront à 285 000 $ et conclu que le bâtiment est «récupérable».

Au contraire du rapport de Quanta architecture, elle souligne également que le bâtiment possède une «valeur patrimoniale significative en tant que témoin de l’histoire du secteur».

La CUCQ a également commandé un rapport d’ingénieur qui conclut également que la maison est récupérable et que «les travaux de rénovation demeurent standards et simples».

Un des «derniers témoins»

Le 21 novembre dernier, la CUCQ a refusé «à l’unanimité» la demande de démolition, en considérant notamment «la valeur patrimoniale supérieure attribuée au bâtiment et considérant que le bâtiment est l’un des derniers témoins de l’histoire du secteur».

Le paysage du secteur a bien changé depuis cette photo prise en 1985. (Archives de la Ville de Québec)

La Commission indique également «qu’il demeure possible de densifier le site tout en préservant le bâtiment, et ce, sans nuire au caractère patrimonial du site».

Afiniti Immobilier a déposé le 10 janvier dernier une demande de révision de la décision du CUCQ.

La révision a été jugée irrecevable par la Ville puisqu’elle a été déposée 50 jours après la séance du comité de démolition tenue par la CUCQ.

Les documents présentés par Afiniti Immobilier insistent sur le fait que la décision de la CUCQ leur a seulement été transmise par huissier le 12 décembre 2024, alors que selon l’article 148.1.18 de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, la décision du Comité concernant la démolition doit être transmise sans délai.

«Ainsi, la présente demande de révision a été transmise dans le délai prescrit, soit avant le 11 janvier 2025», souligne Afiniti Immobilier dans sa demande de révision.

Le sommaire décisionnel du comité exécutif de la Ville de Québec «constate» tout de même «l’irrecevabilité» de la demande de révision. «Le requérant peut présenter une nouvelle demande de démolition s’il désire porter des éléments nouveaux à l’attention du comité de démolition», indique le sommaire.

Denis Serré, copropriétaire d’Afiniti Immobilier, a refusé les demandes d’entrevue du Soleil.

Valeur exceptionnelle

L’église Saint-Sauveur fait partie des huit bâtiments religieux pour lesquels la Ville de Québec a octroyé une valeur patrimoniale exceptionnelle.

Elle est donc assujettie à l’Entente de développement culturel intervenu avec le ministère de la Culture et des Communications. Ce statut la qualifie pour des subventions gouvernementales afin d’en assurer la restauration et l’entretien.

Or selon l’Abbé Julien Guillot, modérateur de l’unité pastorale, la charge financière est trop élevée pour la fabrique malgré les programmes disponibles. Selon l’Entente de développement culturel, les propriétaires doivent allonger 5 % de toute facture liée aux travaux de réfection.

La paroisse vient tout juste de débourser près de 200 000 $ sur la facture totale de plus de 5 millions pour aider à remettre l’emblématique clocher à son sommet. Ce dernier, qui menaçait de s’effondrer, a passé presque 7 ans sur le parvis de l’église en attendant un projet de restauration.

Le clocher de l’église Saint-Sauveur a repris sa plan l’an dernier, après une saga de 7 ans. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Érik Chouinard

Pendant ce temps, l’état de santé du bâtiment ne s’est pas amélioré et, aujourd’hui, la fabrique estime les besoins entre 8 et 10 millions $, notamment pour de la maçonnerie.

Pour la paroisse, le montant à fournir est évalué entre 400 000 et 500 000 $. L’estimation officielle, précise M. Guillot, alors qu’un carnet de santé plus complet doit être réalisé. Ce ne sont pas 90 fidèles qui peuvent payer ça, dit-il néamoins lors d’une conversation téléphonique.

1 « J'aime »
Résumé

Travaux à venir sur une rue piétonne du Vieux-Québec

Par Félix Lajoie, Le Soleil

29 mars 2025 à 04h00

Le muret qui sépare la cathédrale Holy Trinity et la rue Sainte-Anne, une rue piétonne du Vieux-Québec, fera bientôt l’objet de travaux. (Caroline Grégoire/Le Soleil)

Des travaux s’amorceront bientôt sur le mur qui sépare la rue Sainte-Anne, une rue piétonne du Vieux-Québec, de la cathédrale Holy Trinity. Les rénovations ne devraient toutefois pas trop déranger les commerçants et les piétons qui fréquentent l’artère.


Les travaux de réfection toucheront non seulement le muret de pierre de champs, mais également la clôture de fer qui orne le muret, signale Christian Schreiner, pasteur et doyen de la Cathédrale anglicane.

«C’est la plus vieille clôture en fer puddlé du pays», soutient M. Schreiner en entrevue avec Le Soleil.



Le fer puddlé est un ancien procédé d’affinage de la fonte, qui était populaire avant le développement des techniques de fabrication industrielle de l’acier. La tour Eiffel a notamment été réalisée avec ce type de fer.

La clôture en fer puddlé de la cathédrale sera complètement restaurée. (Caroline Grégoire/Le Soleil)

La clôture ne sera pas remplacée par une neuve. Elle sera retirée et sera restaurée par des entrepreneurs spécialisés dans le domaine, explique M. Schreiner.

«Le muret et la clôture ont été aménagés quelques années après la cathédrale», indique le pasteur. L’érection de la Cathédrale a été achevée en 1804.

Selon les deux appels d’offres déposés sur le Système électronique d’appel d’offres du gouvernement du Québec, la première partie des travaux, qui aura lieu en mai, sera justement consacrée à la clôture de fer puddlé.

«On travaille en étroite collaboration avec la Ville de Québec pour ne pas déranger les activités sur la rue Sainte-Anne. Les pompiers doivent également avoir accès en tout temps au site en cas d’incendie», souligne M. Schreiner.

Des entraves sur la rue piétonne?

Afin d’effectuer les travaux sur le muret, des excavations seront effectuées cet été, mais uniquement du côté de la cathédrale, justement pour ne pas déranger la rue piétonne.



Toujours selon l’appel d’offres, les travaux d’excavation du côté de la rue Sainte-Anne et «l’occupation» de l’artère piétonne s’échelonneront du 22 septembre au 28 novembre prochains.

Le muret en pierre de champs s’érode depuis plusieurs années. (Caroline Grégoire/Le Soleil)

La rue piétonne sera également «occupée» du 16 janvier au 15 mai 2026 afin de réaliser la réfection du parement de pierre.

La Ville de Québec soutient pour sa part ne pas avoir de détails officiels à communiquer pour le moment.

«Il y aura assurément une occupation de la chaussée au moment des travaux. La forme que celle-ci prendra reste à déterminer, tout comme le moment précis où ce sera requis. Les commerçants et résidents riverains seront informés dès que possible», déclare le porte-parole de la Ville, Jean-Pascal Lavoie.



La Ville indique que les cafés-terrasses sont autorisés à partir du mardi 15 avril 2025 jusqu’au mercredi 15 octobre 2025 inclusivement. L’information par rapport à la présence des artistes et kiosques sur la rue n’était cependant pas disponible.

Quelques millions

Puisque l’appel d’offres est toujours en cours, le pasteur de la Cathédrale anglicane ne peut pas dévoiler les montants estimés des travaux. Il mentionne toutefois qu’il est question «de quelques millions de dollars».

Il ajoute que les travaux seront financés à 95 % par la Ville de Québec, en vertu de programme de financement pour le patrimoine.

L’église Holy Trinity est la première cathédrale anglicane à avoir été érigée en dehors des îles Britanniques. Elle a été érigée dans le but d’asseoir l’influence de la Couronne britannique et de l’Église de l’Angleterre et concurrencer la foi catholique.

À l’extérieur comme à l’intérieur, elle présente un style architectural néoclassique avec un plan palladien. À l’époque, l’influence palladienne était très populaire en Grande-Bretagne et elle a par la suite influencé l’architecture de la province.

En 1989, la cathédrale Holy Trinity a été désignée comme Lieu historique national du Canada et classée par le ministère de la Culture et des Communications.

https://www.ville.quebec.qc.ca/citoyens/patrimoine/quartiers/escaliers/escalier_joffre.aspx

que j’ai pris ce matin pour aller au Bureau en Gros et j’ai remonté par la Côte St-Sacrement. Où que l’on aille à Québec il y a une côte ou un escalier pour aller de la haute-ville à la basse-ville.

Les ESCALIERS de QUÉBEC

peeknpoke (61)

dans #fr • il y a 7 ans (edited)

La ville de Québec est considérée comme l’une des plus belles viles de l’Amérique du Nord et est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ses nombreux attraits touristiques et historiques sont indéniables. Il existe cependant un aspect méconnu de Québec: ses ESCALIERS. La vieille ville se divise en 2 parties: la Basse et la Haute Ville, cette dernière a été construite sur un promontoire afin de s’assurer le contrôle du fleuve St-Laurent. Dès 1660, le premier escalier apparaît sur les cartes de la ville. Pour accéder de la Basse à la Haute ville, il existe actuellement 30 escaliers, 1 ascenseur et 1 funiculaire.


Image Credits: Pinterest

L’escalier CASSE-COU (59 marches)

C’est le plus ancien et le plus connu. Son nom vient du fait que la pente était très abrupte, voire dangereuse. L’escalier a été refait à plusieurs reprises afin d’en diminuer la pente et d’en faciliter l’accès. Il compte 59 marches et il offre une vue imprenable sur la quartier Petit Champlain. C’est un incontournable.


Image Credits: Pinterest

L’escalier LÉPINE (118 marches)

Il doit son nom à une entreprise voisine: une entreprise de services funéraires très connue autrefois. Avec ses arches en fer forgé à chaque extremité, on dit que c’est le plus beau; il ajoute certainement un cachet de plus à la vieille ville. À voir.


Image credits: Radio-Canada

L’escalier FRONTENAC (115 marches)

L’escalier Frontenac est un autre incontournable. En montant l’escalier, la vue sur le Château Frontenac est tout simplement époustouflante. Vous vous arrêterez pour prendre une photo…et votre souffle.


Image Credits: TrekEarth

L’escalier du CAP BLANC (398 marches)

Cet escalier a été construit pour permettre aux gens qui habitaient le faubourg au pied de la falaise d’aller travailler à l’usine Long Riffle (munitions) située sur les plaines. Avec ses 398 marches, c’est le plus long. S’accrochant à la falaise, il a été souvent hors service à cause des éboulis. Il vaut cependant le détour car il fait son passage à travers la falaise et la cime des arbres.


Image credits: ameriquefrancaise.org

L’escalier DU FAUBOURG (99 marches)

Aussi appelé escalier Ste-Claire ou escalier du SOLEIL (journal emblématique de la Ville de Québec), il est en 3 paliers et offre une vue exceptionnelle sur la Basse Ville. Pour les gens pressés, il y a juste à coté un ascenseur ‘’l’Ascenseur du Faubourg’’ qui abrite aussi un petit café ’’l’Ascenseur’’


Image Credit: Le Soleil

L’escalier Colbert (109 marches)

L’escalier Colbert date de 1890. Il mène du milieu de la côte Salaberry à la rue Colbert, derrière l’église Notre-Dame-de-Grâce, à Saint-Sauveur. L’escalier a connu son heure de gloire au début des années 1970. Une statue de la Sainte Vierge y faisait des miracles, selon les propriétaires des lieux qui faisaient la quête. Des milliers de croyants, de partout au Québec, y ont cru dur comme fer. Des foules en prière s’y sont rassemblées durant presque tout un été. Au bas de l’escalier, il reste la statue de la Vierge, la grotte, toujours entretenue, et les vestiges d’un temple marial qu’on voulait y construire.

Source. Quebecurbain.qc.ca



Image Credits: quebecurbain.qc.ca

Pour terminer mentionnons les escaliers de la Chapelle (81 marches), la Pente Douce (133 marches ), Badelard (66), des Franciscais (178 ), des Glacis (79 marches), Victoria (139), du Quai-du-Roi (32), Cul-de-sac (28), le Passage du Chien (le plus court avec ses 12 marches), le Joffre ( 144), etc.

Dans le film “Confess” ou “La loi du Silence” d’Alfred Hitchcock, filmé entièrement à Québec, on peut voir quelqu’uns des escaliers présentés ici.

.

1-ST-sinature Peek.png

6 « J'aime »
Résumé

Plus de 100 000 $ d’amende pour avoir négligé son bâtiment patrimonial

Par Félix Lajoie, Le Soleil

19 avril 2025 à 04h00

La Maison Bégin-Létourneau, aujourd’hui disparue, était l’un des derniers témoins du passé rural du quartier Duberger, selon la Ville de Québec. (Caroline Grégoire/Archives Le Soleil)

Le propriétaire d’une maison qui était inscrite au répertoire patrimonial de la Ville de Québec s’est vu remettre une amende de plus de 100 000 $ pour avoir négligé le bâtiment, après que la Ville ait autorisé la démolition.


Construite en 1918, la maison Bégin-Létourneau, qui était située à l’angle de boulevard Père-Lelièvre et de la rue Labrecque, a été gravement endommagée en janvier 2024, la laissant dans un état précaire.


À lire aussi


La maison Bégin-Létourneau sera finalement démolie

Quel avenir pour la maison Bégin-Létourneau ?

Le propriétaire de la maison et de Construction Alouette, Alain Ouellet, affirme avoir accroché le bâtiment «lors d’un bête accident» de déneigement à l’aide d’une pelle mécanique.



Après avoir refusé la démolition, la Commission d’urbanisme et de conservation de Québec (CUCQ) avait revu sa décision en juin 2024. Le bâtiment a donc été rasé.

Toutefois, le 16 janvier dernier, le propriétaire. M. Ouellet, relate avoir reçu une «mauvaise surprise» par courrier recommandé, soit une amende de 103 400 $ de la Ville de Québec.

«Ils nous accusent d’avoir été négligents sur la façon dont on a entretenu la bâtisse avant qu’on reçoive le permis pour la démolir. Ils disent que c’est parce qu’on l’a mal entretenu qu’ils ont été obligés de nous autoriser à la démolir», explique M. Ouellet.

«Nous, on voulait refaire les fondations. On l’a levé, on l’a tassé. Et après il est arrivé l’accident. Mais on n’a jamais été négligent, la maison a été levée et c’était bien correct», soutient-il.

La Ville serre la vis

M. Ouellet a entrepris les démarches pour contester cette amende. Pour cette raison, la conseillère municipale et membre du comité exécutif responsable du patrimoine et de l’urbanisme, Mélissa Coulombe-Leduc, refuse de s’avancer sur les raisons exactes qui ont motivé la Ville à délivrer cette amende.

La Maison Bégin-Létourneau, en février 2024. (Caroline Grégoire/Le Soleil)

«Le dossier est judiciarisé. Je ne peux pas donner plus de détails, parce que ça fait partie de la preuve», indique-t-elle.

Elle confirme toutefois qu’un autre propriétaire, celui de la maison Racine-Trudel qui était située sur la rue Racine, a récemment reçu une amende de 133 700 $ pour un dossier similaire.



Avec ces amendes, la Ville de Québec s’inscrit comme un précurseur dans la défense du patrimoine et veut envoyer un signal clair aux propriétaires qu’elle serre la vis.

«À la Ville, et à l’échelle du Québec, il n’y avait pas vraiment de jurisprudence, c’est un peu nous qui l’a faisons la jurisprudence», souligne-t-elle.

«On veut lancer un message clair qu’il y a des conséquences qui sont importantes lorsqu’on n’entretient pas un bâtiment patrimonial et le but c’est que ce soit dissuasif», signale Mme Coulombe.

«Est-ce que ça va faire en sorte sur le territoire de la Ville de Québec qu’il n’y aura plus jamais de démolition de bâtiment patrimonial après négligence, malheureusement je ne peux pas dire ça, mais est-ce qu’on peut en décourager plusieurs, j’espère que oui», ajoute-t-elle.

«Ça ne me tente pas de m’obstiner»

Le propriétaire de la maison aujourd’hui démoli a contesté l’amende, mais il s’indigne face à des procédures judiciaires qui lui couteront «au minimum» 25 000 $.



«Ça ne me tente pas de m’obstiner avec ça. Si on est obligés de payer l’amende, on a deux options sur la table, et l’une d’elles est de fermer la compagnie», lance M. Ouellet, avant d’ajouter qu’il continuera ses activités avec sa compagnie de remorquage.


À lire aussi


Une pétition pour démolir la maison Bégin-Létourneau

Il avertit qu’il «ne touchera plus» aux maisons patrimoniales dont les procédures pour rénover sont rendues selon lui «trop complexes» et les délais pour obtenir les permis «trop longs».

«Il y en a de plus en plus de bâtiments patrimoniaux, les gens vont être pognés avec ça tantôt», clame-t-il.

Pour sa part, l’organisme Action patrimoine croit que les sanctions décernées par la Ville de Québec sont nécessaires.

La maison Bégin-Létourneau en 2020. (Catherine Vallières/Ville de Québec)

«Il n’y a pas beaucoup de Villes qui vont se saisir de ça, mais je crois qu’on est rendu-là pour décourager les gens de négliger et ensuite démolir le patrimoine», soutient la directrice générale d’Action patrimoine, Renée Genest.


«Presque toutes les grandes villes ont des politiques du patrimoine en bonne et due forme, Lévis n’en a pas encore.

Résumé

Le moulin Gosselin, symptôme «d’un manque d’intérêt» pour le patrimoine

Par Félix Lajoie, Le Soleil

20 avril 2025 à 05h00

1

Le toit ainsi qu’une partie de la structure du moulin Gosselin, situé sur le bord de la rivière Beaurivage à Lévis, s’est déjà effondré. (Pierre Lahoud)

Alors que le sort du moulin Gosselin pourrait bientôt être scellé, Action patrimoine réitère que cette situation est symptomatique d’une «problématique de démolitions patrimoniales» à la Ville de Lévis.


Le comité de démolition de la Ville de Lévis s’est réuni le 8 avril dernier. Lors de la séance, les membres ont accepté la demande de démolition formulée par les propriétaires du moulin, les Entreprises de location lévisiennes, confirme le chef du parti d’opposition Repensons Lévis et membre du comité de démolition, Serge Bonin.


À lire aussi


Une «problématique» de démolitions à Lévis

Ils vont «briser l’âme d’Albert Rousseau»

Aucun projet de remplacement n’a été proposé par les propriétaires, confirme M. Bonin. «Ça va être un terrain gazonné», indique-t-il.



«Le moulin est situé à un endroit particulier. La présence des Entreprises lévisiennes qui sont voisines empêche toute mise en valeur […] c’est le principal écueil, le bruit et la poussière juste à côté», note M. Bonin.

«Il n’y a personne qui est heureux d’accorder une démolition, personne ne va se réjouir de ça. Moi je suis très sensible à ça. Ça fait partie des décisions les plus difficiles à prendre», ajoute-t-il.

Participez à la conversation

Exprimez-vous. Laissez un commentaire ci-dessous et faites-nous part de votre opinion.

Lire les commentaires

Les personnes qui souhaitent s’opposer à la décision du comité de démolition ont jusqu’au 8 mai pour le faire. La directrice générale d’Action patrimoine, Renée Genest, confirme qu’un appel sera déposé par son organisme.

La Ville «était au courant»

Le toit, ainsi qu’une partie de la structure du moulin Gosselin, s’est déjà effondré. L’état du bâtiment le rend «difficilement récupérable» concède d’emblée Mme Genest.

Jadis, le moulin Gosselin était une école et un lieu de création artistique du peintre Albert Rousseau. (Pierre Lahoud)

«Nous ce qu’on déplore, c’est que la Ville est au courant que le moulin a besoin d’amour depuis 2014. Si on se souvient bien, une demande de classement a été formulée cette année-là. Ensuite la Ville a été sollicitée pour une aide financière d’urgence pour ne pas que la dégradation se poursuive», dénonce Mme Genest.

Or, Action patrimoine constate «que rien n’a été fait depuis dans le dossier».



«On se questionne sur la capacité réelle de la Ville de Lévis à bien surveiller le patrimoine situé sur son territoire», soulève la directrice générale.

«On dirait que la Ville a comme abandonné son patrimoine. Les démolitions qui ont été accordées témoignent d’un manque d’intérêt de la Ville de Lévis pour leur propre patrimoine.»

— Renée Genest, directrice générale d’Action patrimoine

Action patrimoine croit que la Ville de Lévis devrait en faire plus pour inciter les propriétaires à entretenir leurs bâtiments patrimoniaux pour prévenir les éventuelles démolitions, comme dans le cas du moulin Gosselin.

«Ce qu’on constate sur le terrain, c’est que beaucoup de municipalités ne font pas ce travail de surveillance de leur territoire», soutient Mme Genest.

Plus d’inspecteurs et d’amendes

«La Ville a engagé des inspectrices terrain dans les dernières années, elles sont là pour dire aux propriétaires qu’ils négligent les bâtiments et leur donner des amendes. On est de plus en plus sévère et on a notamment revu notre règlement sur l’entretien des immeubles», soutient pour sa part M. Bonin.



Il ajoute toutefois que les inspectrices ont des moyens limités. Elles ne peuvent pas entrer «de force» dans les bâtiments pour inspecter en détail les structures ou l’intérieur des murs.

Tout en n’admettant pas que l’administration municipale de Lévis souffre «d’une problématique de démolition patrimoniale», l’élu de l’opposition croit que la Ville pourrait en faire plus pour faciliter l’entretien des bâtiments patrimoniaux.

La Ville de Lévis possède une réserve de fonds dédiée au développement industriel et à la protection du patrimoine. Selon M. Bonin, ce fond, en réalité, «ne sert qu’à acheter des terrains pour les revendre à des gens qui vont effectuer des développements industriels».

«La réserve n’a jamais servi pour le patrimoine. Moi j’ai demandé de séparer cette réserve pour en créer une exclusivement dédiée à la protection du patrimoine», explique M. Bonin. Sa proposition avait été balayée de la main par le reste du conseil municipal.

«Presque toutes les grandes villes ont des politiques du patrimoine en bonne et due forme, Lévis n’en a pas encore. Ç‘a été demandé à quelques reprises, moi je suis très ouvert à cette idée-là», conclut-il.

Afin de mener les fouilles archéologiques, une partie de la rue De Buade sera fermée cet été. À l’été 2026 et 2027, l’entièreté de la rue sera fermée pour les travaux sur les réseaux municipaux et d’Hydro-Québec. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

Résumé

Des travaux qui ravivent le mystère du tombeau de Champlain

Par Félix Lajoie, Le Soleil

8 juin 2025 à 04h00

Les réseaux d’aqueducs et d’égouts ainsi que les infrastructures d’Hydro-Québec de la rue De Buade devront être complètement remplacés, ce qui relance les spéculations sur le mystère du tombeau de Champlain. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

«Chaque commerçant de la rue entend des rumeurs et des choses différentes. Il y en a qui disent qu’ils vont encore essayer de trouver le tombeau de Champlain», signale Steven Wong, propriétaire du restaurant Wong, situé sur la rue De Buade.


Un réaménagement de la rue De Buade, dans le Vieux-Québec, aura lieu d’avril à novembre, en 2026 et en 2027. Les réseaux d’aqueducs et d’égouts, ainsi que les infrastructures d’Hydro-Québec, qui se font vieillissants, devront être complètement remplacés.

Par le fait même, la Ville de Québec en profitera pour réaménager la rue «selon l’approche des rues conviviales» et créer «un lien fort» avec la place de l’Hôtel-de-Ville, qui a été complètement réaménagée dans les dernières années.



Mais ces travaux, qui sont communs dans n’importe quelle ville, font ressortir ici un mystère enfoui depuis près de 400 ans, alors que les équipes d’entrepreneurs en construction ne pourront pas passer à l’action cet été.

Le site doit d’abord faire l’objet de fouilles archéologiques et de «mise en valeur des vestiges», indique la Ville. Les fouilles, qui devraient commencer prochainement, se termineront en novembre.

Afin de mener les fouilles archéologiques, une partie de la rue De Buade sera fermée cet été. À l’été 2026 et 2027, l’entièreté de la rue sera fermée pour les travaux sur les réseaux municipaux et d’Hydro-Québec. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

«La rumeur est relancée depuis plusieurs mois. Il y a un cimetière en dessous de cette rue-là. Donc les pelleteux de sable pensent encore que Champlain est là», lâche Christian Veilleux, propriétaire du pub Dorsay, situé au coin de la rue De Buade et la rue des Jardins.

Pas de sensationnalisme

Les fouilles archéologiques préalables sont obligatoires dans ce secteur, en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel. De plus, le site est adjacent à la basilique Notre-Dame-de-Québec et est sis sur l’ancien cimetière Sainte-Famille.

Ainsi, la Ville de Québec a accordé un contrat de 1 268 476 $, avant taxes, à la coopérative de travail en archéologie GAIA afin d’effectuer des fouilles archéologiques «exhaustives».

L’archéologue à la Ville de Québec responsable du dossier, Manon Goyette, contredit les rumeurs: l’objectif de ces fouilles n’est «surtout pas» de trouver Champlain. «Il ne faut absolument pas tomber dans le sensationnalisme», assure-t-elle.

«Il y a potentiellement de 200 à 250 sépultures à cet endroit-là, qui ont été inhumées dans l’ancien cimetière de la basilique, des sépultures qui remontent à l’époque coloniale française. C’est l’objectif principal des fouilles», soutient Mme Goyette, avant d’ajouter que les archéologues vont également évaluer «toutes les ressources archéologiques potentielles de la rue».

Le tombeau de Champlain fait partie des ressources «potentielles», concède l’archéologue. «Mais on ne s’attend pas à tomber dessus, parce qu’il y a de nombreuses hypothèses qui ont été émises au sujet de son emplacement», signale-t-elle.



«On l’a déjà trouvé»

Samuel de Champlain, fondateur de la Ville de Québec, est décédé le 25 décembre 1635, avant d’être inhumé dans une chapelle qui portait son nom. Toutefois, cette chapelle a pris feu avec l’église Notre-Dame-de-Recouvrance, en 1640.

«Après l’incendie, les restes de Champlain étaient encore en place dans la chapelle. On sait que, en 1640 et en 1642, deux jésuites vont être enterrés à ses côtés», souligne l’historien Éric Thierry, spécialiste de Champlain et de la Nouvelle-France.

Toutefois, après 1642, aucune trace du tombeau et de la chapelle ne subsiste. M. Thierry, souligne aussi que «le problème» est que l’emplacement exact de la chapelle n’est pas connu.

«Ce que l’on sait, c’est qu’elle était probablement au coin des rues De Buade et du Fort», indique celui qui a publié l’année dernière une biographie sur Champlain de près de 800 pages.

Selon M. Thierry, il persiste de minces chances qu’on puisse un jour retrouver le tombeau de Champlain. Cependant, une théorie très probable, d’après lui, est que les ossements du fondateur de Québec ont déjà été déterrés, sans qu’on le sache.



L’intersection entre les rues De Buade et du Fort. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

«Dans le Vieux-Québec on tombe constamment sur des ossements. Ceux qu’on retrouve aux alentours de la basilique on les dépose simplement dans l’ossuaire de la crypte de Notre-Dame-de-Québec. Donc il y a de fortes chances qu’on l’ait déjà trouvé sans le savoir», corrobore Joseph Gagné, historien spécialiste de la Nouvelle-France et archiviste à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

D’après les deux historiens, la sépulture de Champlain n’a probablement pas été inhumée dans un cercueil distingué avec des inscriptions donnant des détails sur le défunt. Seuls les hauts membres du clergé disposaient d’un tel traitement de faveur, selon eux.

«L’autre problème, c’est qu’il n’y a pas de descendance. Champlain n’a pas eu d’enfants. Donc ça serait difficile de faire des tests ADN», mentionne M. Thierry.

De son côté, Mme Goyette mentionne que certains aspects pourraient rendre une découverte «suspecte» dans le cadre des fouilles de la rue De Buade, comme une voûte ou les restes d’une chapelle, en retrait des autres sépultures, avec trois corps inhumés côte à côte…

Un tombeau…ou l’entrepôt chez Wong

Le mystère du tombeau de Champlain passionne les historiens amateurs et professionnels, tout comme les archéologues, depuis près de 200 ans. Les coupures de journaux sont nombreuses à ce sujet.

En 1866, les abbés Laverdière et Casgrain soutiennent que le tombeau de Champlain se trouve dans une voûte située sous l’escalier Casse-cou. En 1878, l’imprimeur Stanislas Drapeau affirme que la chapelle Champlain prenait place dans l’actuel parc Montmorency.

Au fil des années, différents personnages situeront la chapelle et le tombeau à différents endroits: dans le cimetière de la côte de la montagne, sous bureau de poste de la rue du Fort, près du «cap» de la rue du Fort, etc.

En 1940, l’ingénieur Claude-Vernon Johnson va situer la tombe de Champlain au centre de la cour du Séminaire de Québec… à l’aide d’un pendule et de la radiesthésie.



Dans les années 80 et 90, l’archéologue amateur René Lévesque va effectuer de nombreuses recherches dans le secteur de la rue De Buade. Le 2 juillet 1988, Le Soleil annonce dans un reportage exclusif la découverte du présumé tombeau de Champlain.

Le tombeau de plomb découvert par M. Lévesque sous la basilique Notre-Dame-de-Québec, contenait finalement le corps d’un jésuite belge, soit le Père Huygens.

«Le plus connu des chercheurs du tombeau de Champlain est certainement l’archéologue René Lévesque. Mais encore aujourd’hui, il y a plein de gens qui cherchent le tombeau de Champlain», indique Alex Tremblay Lamarche, historien.

«René Lévesque faisait des fouilles et il était certain d’avoir trouvé l’emplacement. Il était sous l’Auberge du Trésor, mais il avait mal calculé le terrain. Il pensait qu’il perçait un tombeau, mais finalement il a percé dans l’entrepôt sec de notre restaurant», raconte avec humour M. Wong.

Résumé

Arts et cultureHistoire et patrimoine

L’histoire du cimetière Saint-Matthew racontée par ses célèbres personnages

Un nouveau parcours sonore sur le cimetière Saint-Matthew amène l’auditeur à se promener d’une pierre tombale à l’autre et à découvrir la vie de plusieurs personnages historiques qui prennent vie dans leurs oreilles.

Thomas Verret • 5 juin 2025

Écrits par Paul Fruteau de Lactos, qui prête sa voix aussi à certains personnages, les textes prennent vie également grâce aux interprétations de Mary-Lee Picknell, Charles-Étienne Beaulne et Stéfanelle Auger. C’est la boîte de balados, les Radios à Roulettes, qui a réalisé le projet d’un parcours sonore sur le cimetière Saint-Matthew.

Crédit photo: Thomas Verret

Réalisé par les Radios à Roulettes, ce parcours sonore révèle des pans de l’histoire du cimetière Saint-Matthew, en usage de 1772 à 1860, ce qui en fait le plus vieux cimetière protestant du Québec. Entre 6 000 et 10 000 personnes y reposent, bien que seulement 314 pierres tombales soient visibles aujourd’hui.

« C’est très étonnant d’avoir un cimetière comme ça dans un quartier central très fréquenté comme Saint-Jean-Baptiste. Je ne suis pas certaine qu’il y a grand monde dans le quartier qui sait à quel point il y a autant de défunts sous nos pieds dans le cimetière Saint-Matthew », souligne la directrice artistique du projet, Catherine-Ève Gadoury.

Dans un premier temps, derrière le cimetière Saint-Matthew, « il y a une histoire d’immigration », soit celle de l’arrivée des Anglais à Québec au 18e siècle. Il y a plus de 250 ans, la communauté protestante avait ainsi décidé de se doter d’un lieu au centre-ville pour porter ses défunts à leur dernier repos, plutôt que de les jeter, « à la va-vite » dans des fosses communes dans le Vieux-Québec, comme c’était le cas avant l’ouverture du cimetière Saint-Matthew.

Une histoire mouvementée dès le départ

Le parcours sonore des Radios à Roulettes met également en lumière que la cohabitation entre un cimetière et les résidents du centre-ville « n’a vraiment pas été simple dès le départ », alors que les préoccupations d’ordre sanitaires étaient importantes, d’autant plus dans un milieu de vie densément peuplé comme le faubourg Saint-Jean, à une époque où le ramassage des déchets n’existait pas encore et où beaucoup de gens mourraient en bas âge d’infections ou d’autres maladies.

Les différents personnages historiques mis de l’avant dans ce parcours sonore ont réellement habité dans le faubourg Saint-Jean-Baptiste et ont marqué l’histoire du cimetière Saint-Matthew. C’est le cas notamment de la fameuse famille Rickaby, gardienne du cimetière Saint-Matthew, dont la maison a été transformée en église, puis en bibliothèque.

« C’est vraiment assez chouette de voir comment ce cimetière-là est né », rappelle Catherine-Ève Gadoury.

Ce qui est fascinant aussi, c’est que la famille Rickaby était à la fois des entrepreneurs de pompes funèbres et des ébénistes, ce qui les plaçait dans une situation de conflit d’intérêt. Leur commerce était situé en face du cimetière Saint-Matthew, où les gens pouvaient acheter des cercueils en bois pour un proche décédé.

La Piazzetta de la rue Saint-Jean est d’ailleurs l’ancienne Maison funéraire Rickaby.
Crédit photo: Thomas Verret

Des contenus historiques accessibles

La directrice artistique salue le travail de l’auteur Paul Fruteau de Lactos, qui parvient à rendre accessibles, « avec doigté et respect », des contenus historiques. Celui-ci a travaillé de concert avec l’historien Jean-François Caron qui a effectué la recherche historique.

Publicité

« En voyant le cimetière Saint-Matthew, on ne peut pas concevoir la quantité de gens qu’il y a là-dedans. Moi, ça m’a frappé à quel point on peut être oubliés vite », fait remarquer Paul Fruteau de Lactos.

Résident de Québec, ce dernier confie que l’expérience d’écrire un parcours sonore sur « ce cimetière urbain qui renferme tant de choses et d’histoires » s’est avérée très enrichissante et stimulante pour lui. Alors que toute sa vie, il pensait que « ce n’était qu’un parc où il avait des bums des fois et thats it (sic) », là, il est maintenant bien au fait de la richesse de l’histoire du cimetière Saint-Matthew.

Lorsque qu’on se met à creuser, comme il l’a fait, « c’est infini » le nombre d’histoires humaines qu’on peut déterrer, sans compter les histoires de fantômes associées au cimetière de la rue Saint-Jean.

« C’est vraiment l’histoire de la Nouvelle-France, de la formation du Québec, du Bas-Canada et tout ça qu’on voit à travers leurs vies […] Ça nous donne comme une espèce de tableau des différentes époques », explique l’auteur qui interprète également certains personnages.

L’ancienne église anglicane Saint-Matthew abrite de nos jours la bibliothèque Claire-Martin.
Crédit photo: Thomas Verret

Une volonté de la Ville

La directrice artistique, Catherine-Ève Gadoury, indique d’autre part que c’est la Ville de Québec qui a d’abord sollicité les Radios à Roulettes pour ce projet. Alors qu’il existe déjà un balado plus classique sur le cimetière Saint-Matthew réalisé il y a plusieurs années par David Mendel, l’objectif du projet consiste donc à faire découvrir l’histoire de ce lieu méconnu à un plus large public encore.

Il s’agit par ailleurs du premier parcours sonore d’une série à venir sur quelques-uns des 1 800 cimetières du Québec.

Les autres comédiens sont Mary-Lee Picknell, Charles-Étienne Beaulne et Stéfanelle Auger. L’illustrateur et graphiste Gabriel Pelletier est quant à lui derrière la création visuelle et la carte du parcours. Pour sa part, André-Pier Bérubé a réalisé la conception sonore et le montage.

L’un des six tableaux sonores permet aussi à l’auditeur de découvrir ce que lit La petite liseuse, une sculpture de Lewis Pagé située à l’entrée du parc Saint-Matthew depuis 2007.
Crédit photo: Thomas Verret

Le parcours sonore relate en outre que plusieurs sépultures ont été transférées au cimetière Mount Hermon, à Sillery.

En fait, on peut écouter la série Qui a peur des cimetières? – Parcours Saint-Matthew où l’on veut, puisqu’elle est disponible en ligne également.

Lire aussi :

Les Œuvres Oubliées : mettre en valeur l’art public

Les Radios à Roulettes lancent le parcours Les Œuvres Oubliées, qui vise à lever le voi[…]

Lire sur Monmontcalm

1 « J'aime »

Point de Vue

Et si on parlait des Nouvelles-Casernes ?

10 juin 2025 à 04h00

Les Nouvelles-Casernes dont certaines parties datent du 17e siècle, peut être considéré comme un trésor unique de notre patrimoine militaire à Québec. (Patrice Laroche/Archives Le Soleil)

POINT DE VUE / Tout le monde ou presque à Québec connaît les Nouvelles-Casernes, ce très long bâtiment situé dans le Parc de l’Artillerie, juste en face de l’entrée du stationnement souterrain de l’Hôtel-Dieu de Québec, sur la rue de l’Arsenal, près de la côte du Palais.


Comme vous le savez, ce bâtiment, dont certaines parties datent du 17e siècle, peut être considéré comme un trésor unique de notre patrimoine militaire à Québec.

Il a changé de propriétaire à quelques reprises durant les cinquante dernières années mais depuis quand même une bonne période, la Commission de la Capitale Nationale en a pris la charge et a commencé sa restauration avec un grand souci de respect de son histoire très évolutive et de ses différentes techniques de construction.



De 1973 à 1975, j’étais à l’emploi de Parcs Canada, nos bureaux étaient situés immédiatement en face des Nouvelles Casernes. Tout était prometteur : nous avions procédé à un relevé architectural complet mais il se posait déjà la grande question de la réutilisation de ce bâtiment.

Il y a au moins une vingtaine d’années, plusieurs articles ont d’ailleurs été publiés principalement concernant la future vocation de joyau; il y a eu consultation publique. Mais depuis, la Commission reste muette sur l’avenir.

Plusieurs options avaient alors été considérées, allant du musée au mini-centre commercial ou d’affaires; la localisation stratégique des Nouvelles-Casernes —qui n’ont rien de nouveau—, en fait un site de choix pour des services manquant dans le Vieux-Québec, qui souffre de l’absence de certains commerces nécessaires à la vie quotidienne d’un quartier digne de ce nom.

J’en appelle à la Commission de la capitale nationale du Québec de rendre publics ses études et ses projets pour l’avenir de ce superbe bâtiment.

À lire aussi


18,6 millions $ en cinq ans pour les Nouvelles Casernes

1 « J'aime »

Encore une autre démolition… tristement prévisible.