Densité et étalement urbain

Comme l’ISQ base ses données sur le recensement de Statcan, j’assumerais que c’est donc la même population cible:

Le recensement vise à dénombrer l’ensemble de la population du Canada selon le « lieu habituel de résidence » (méthode de dénombrement de jure). La population dénombrée est formée des résidents habituels du Canada qui sont citoyens canadiens (par naissance et par naturalisation), des immigrants reçus et des résidents non permanents ainsi que les membres de leur famille qui vivent avec eux au Canada. Les résidents non permanents sont des personnes titulaires d’un permis de travail ou d’études, ou qui revendiquent le statut de réfugié.

Bref, tout le monde!

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Etk on me manque pas d’espace pour être 2.5 millions!

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En effet, on a encore beaucoup d’espace libre même dans les quartiers centraux, des terrains vacants et des immeubles vacants et/ou sous utilisés, bref ce n’est l’espace qui manque mais plutôt une concertation des pouvoirs politiques afin de densifier intelligemment. Bien sur, il est temps de se mettre au boulot pour construire et j’ai l’impression que les conditions semblent réunis en 2025, c’est à dire des gouvernements désormais sensibiliser au problème de logement, des programmes d’accès au logement en préparation depuis un certains temps, des taux d’intérêts à la baissent et beaucoup de projets privés en gestation depuis longtemps et qui sont sur le point de démarrer.

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Question pour le groupe:

Quel est le fondement réel pour lequel en Amérique du Nord on concentre les tours dans des “downtowns” très petits, et on les interdit dans d’autres quartiers?

Pour prendre des exemples précis, pourquoi interdirait-on une tour de 15, 25, 30 étages quelque part sur le Plateau (pas sur une rangée historique genre Square St Louis mais ailleurs?)
On a quelques examples (côté est du parc Lafontaine, Milton-Parc) et c’est pas dérangeant, au contraire ça urbanise.

Oublions l’Europe pour un instant (on peut y revenir). Un quartier qui peut représenter cette idée pourrait être Palermo, à Buenos Aires. C’est historique, avec des belles maisons en rangée, mais aussi des bâtiments plus hauts et dans certains coins, des tours de condos. C’est pas une “mer de tours” mais il y en a. C’est aussi un quartier hyper-branché avec des centaines de restos, bars, boutiques, etc. avec des gens 24/7 mais aussi des rues tranquilles, beaucoup d’arbres (surtout au bord des rues) et c’est pas inondé de voitures.
J’en ai vus d’autres un peu comme ça ailleurs en Amérique Latine (dont Polanco, Roma et Condesa à Mexico). Et en Asie aussi.

Je peux essayer de trouver un exemple de Streetview mais ma question pour l’instant est surtout théorique… est-ce qu’il y a une raison fondée?

Disclaimer: je sais que ces pays ont une pire qualité de vie mais (1) je ne crois pas que ce soit relié à ce type d’urbanisme et (2) c’est des pays très inegaux, et leurs beaux quartiers n’ont pas tellement à envier aux nôtres. Donc SVP ne me sortez pas “oui on veut pas être le Mexique, ils ont des bidonvilles” sauf si c’est spécifique à ce point! :slight_smile:

Les quartiers centraux des villes européennes sont souvent les vieilles villes et ont souvent des superficies considérables compte tenu de l’aire urbaine globale, et ont une valeur historique et une densité déjà bâtie qui limite le développement en grande hauteur au centre, sans toutefois limiter la haute densité (hauteur et densité sont deux choses distinctes). C’est pourquoi les développements en grande hauteur sont surtout réservés aux périphéries, que ce soit pour les centres financiers modernes ou les banlieues très peuplées, où on retrouve les typologies de tours et de barres, générées lors des explosions (et mouvements) démographiques qui ont suivi les grandes guerres et qui ont bénéficié de la modernité en architecture qui explique en partie leur forme urbaine.

L’histoire de l’urbanisme nord-américain est fortement en cause aussi, puisque la tradition urbanistique nord-américaine crée une ségrégation importante entre les usages et les classes sociales dans la ville, réparties géographiquement - essentiellement en privilégiant les populations riches et blanches, et en misant sur l’objectif de productivité. Cette manière de penser n’est pas étrangère à la chaîne de montage fordiste. L’apparition des banlieues pavillonnaires dortoirs y est intimement liée, ainsi que la concentration d’un centre commercial et financier où se trouvent les tours - une typologie historiquement liée, en Amérique du Nord, au bureau plutôt qu’au résidentiel. Il y a une tendance historique en Amérique du Nord à ne pas vouloir mélanger les choses et à voir la ville comme un groupement de grandes fonctions qui doivent demeurer séparées. Le discours a été largement abandonné depuis mais puisque les villes se sont bâties et développées comme ça, et que la machine est souvent très lente à adapter et à modifier en profondeur, les grilles de zonage pour ne nommer que cet exemple reflètent encore cet idéal d’uniformisation et de ségrégation.

Montréal, vu son âge, ses périodes de croissances historiques et sa taille, est plus diversifiée qu’une ville nord-américaine typique et sa zone de densité “élevée” est plus élargie. Le pavillonnaire commence “plus loin” du centre. Cependant, malgré ça, quand les projets de rénovation urbaine ont commencé à voir le jour dans les années 60 et que des “tours” ont commencé à être construites dans des quartiers “historiques” comme le Plateau, il y a eu rapidement une forte résistance locale puisque 1 - ça avait un impact sur la spéculation foncière et ça amenait des démolitions de bâtiments historiques et 2 - ça ne cadrait pas avec la forme urbaine du secteur. Quelques tours ont été faites, mais ça s’est arrêté assez vite. Les gâchis considérables de Milton Park et le Faubourg à Mlasse, pour ne nommer que ceux-là, ont également terni ce mouvement. La morosité économique qui a suivi dans les années 80 et 90 a mis un frein ultime à cette nouvelle approche de transformation de la ville.

Le PUM en révision, ainsi que le prochain PMAD et schéma d’aménagement urbain semblent cependant réouvrir la porte à cette idée qu’on pourrait, voire qu’on devrait, amener des “mini-tours” dans les quartiers existants, sous plusieurs conditions, même si ceux-ci sont déjà denses lorsque comparés à d’autres quartiers un peu plus éloignés - surtout basé sur l’argument de la proximité aux services et aux axes de transport structurant.

Je pense que sinon, pour ce qui est de la comparaison avec les métropoles sud-américaines, c’est la quantité de population et la souplesse beaucoup plus grande en termes de règles urbanistiques et architecturales qui fait une grosse différence. Buenos Aires compte 3.1M sur une superficie 2 fois plus petite que l’île de Montréal, et le Grand Buenos Aires compte 16M de personnes. On peut donc grosso modo dire que c’est une ville 4 fois plus peuplée que Montréal.

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Merci pour ta réponse détaillée et intéressante.

Je comprends à-peu-près les dynamiques historiques mais je me demandais s’il y avait un cadre théorique plus serré, vu que les règles évoluent mais on reste quand-même sur les mêmes lignes directrices depuis longtemps. Content d’entendre que ce sera remis en question, ou au moins repensé!

Quant à la population… c’est pas que BA en Argentine qui suit cette logique, mais même les villes de 500.000 habitants et franchement de 50.000 aussi, avec des bâtiments de 10-15 étages.
Une autre chose que j’ai remarqué, c’est qu’on n’assume pas que le quartier restera “fixe” pour l’avenir. Quand on achète dans un nouveau développement, on sait que pendant 10-20 ans ce sera des maisons, ensuite des duplex, et un jour ce sera une zone dense. C’est difficile à expliquer mais c’est la mentalité qu’ils ont.

Merci encore

On accorde encore a ce jour un très haut degré de sensibilité et de sévérité pour ce qui touche les nuisances, et particulièrement celle de la perte d’ensoleillement. Les bâtiments plus hauts dans des tissus urbain existants et relativement homogènes vont rapidement être vus par les divisions d’urbanisme, élus et citoyens comme écrasant, hors échelle et mauvais pour le voisinage. On peut débattre de la légitimité de ces critiques mais elles sont fortes et ne viennent pas du tout seulement des voisins eux mêmes (potentiels nimby).

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