Changements climatiques

Projets d’extraction très polluants Le Canada compterait 14 « bombes carbone »

(Montréal) Le Canada compterait 14 « bombes carbone » sur son territoire, des projets d’extraction de combustible fossile qui sont planifiés ou qui ont récemment débuté, et qui généreraient des milliards de tonnes de gaz à effet de serre (GES).

Publié à 16 h 08

Stéphane Blais La Presse Canadienne

Selon les organisations Lingo, Data for Good, Reclaim Finance et Eclaircies, il y aurait 601 « bombes carbone » sur la planète, dont 14 au Canada, principalement en Colombie-Britannique et en Alberta.

Une carte interactive de ces projets qui ont le potentiel, selon les quatre organisations, « d’enfermer l’humanité dans un dérèglement climatique irréversible » et qui « menacent les conditions de vie sur Terre » a été publiée lundi sur le site CarbonBombs.org.

L’expression « bombe carbone » a été définie dans une étude de la revue Energy Policy en 2022 et fait référence à un projet qui générera plus d’un milliard de tonnes de GES s’il est mené à terme.

Montney Play : la plus grosse « bombe »

Le projet pétrolier et gazier Montney Play remporte la palme de la plus grosse bombe carbone au pays. Montney est le nom d’une formation géologique à cheval entre l’Alberta et la Colombie-Britannique, qui est, selon la Régie de l’énergie du Canada, « l’une des plus importantes ressources gazières en Amérique du Nord ». L’exploitation de ce territoire est récente et de nombreuses compagnies s’y intéressent.

Les organisations derrière le projet CarbonBombs.org estiment que l’exploitation et la combustion du gaz et du pétrole issus de Montney Play émettraient 12,9 gigatonnes de GES, ce qui en ferait l’une des bombes carbone les plus polluantes au monde.

Le projet de mine de charbon Murray River, en Colombie-Britannique, mis sur pause en raison notamment des droits de douane américains, rafle la deuxième position avec un potentiel de 8,48 gigatonnes de GES, alors que le projet de sables bitumineux Horizon, en Alberta, est identifié comme étant la troisième bombe carbone la plus polluante du pays avec un potentiel d’émettre 2,13 gigatonnes de GES.

Les projets pétroliers et gaziers Spirit River, Duvernay, Kearl, Christina Lake, Athabasca, Syncrude Milred Lake/Aurora, Liard Shale ainsi que les projets de mines de charbon Fording, Gething et Groundhog constituent les autres bombes carbone du Canada.

La fenêtre se rétrécit

Il faut à tout prix éviter d’entreprendre les projets d’extraction identifiés comme des bombes carbone, selon les organisations derrière le décompte. Et pour les projets qui sont déjà en cours, il faut éviter leur expansion. C’est également l’opinion de Natalya Gomez, professeure à l’Université McGill.

« Les scientifiques, les gouvernements, les entreprises d’énergies fossiles et la société, nous savons depuis des décennies que les GES issus des énergies fossiles sont responsables du changement climatique, alors nous avons aujourd’hui un pouvoir et une capacité immenses pour transformer le monde », indique celle qui enseigne au Département des sciences de la Terre et des planètes.

« Mais la fenêtre d’opportunité pour agir collectivement et éviter les pires conséquences du changement climatique se réduit comme peau de chagrin. Nos actions et nos décisions, aujourd’hui et dans les années à venir, auront des répercussions irréversibles sur l’humanité et l’habitabilité de notre planète pour les générations futures », ajoute la professeure Gomez.

Ce ne sont « pas des énergies de transition »

https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2025-10-29/projets-d-extraction-tres-polluants/le-canada-compterait-14-bombes-carbone.php

Adaptation au changement climatique Le financement manque et le danger s’accroît

https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2025-10-29/adaptation-au-changement-climatique/le-financement-manque-et-le-danger-s-accroit.php

Rapport de The Lancet L’inaction contre le changement climatique cause « des millions de morts »

https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2025-10-28/rapport-de-the-lancet/l-inaction-contre-le-changement-climatique-cause-des-millions-de-morts.php

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Réchauffement climatique Le risque d’un ouragan aussi puissant que Melissa a été multiplié par quatre

(Washington) L’ouragan Melissa, le pire à toucher la Jamaïque depuis le début des relevés météorologiques, a été rendu quatre fois plus probable en raison des changements climatiques causé par l’humain, selon une étude publiée mercredi.

Publié hier à 20 h 09

Agence France-Presse

La tempête tropicale, évoluant entre les catégories 3 et 5, a provoqué des dégâts « catastrophiques » selon les autorités jamaïcaines. Melissa, qui se trouve au large des côtes est de Cuba et prend la direction des Bahamas, a ravagé les Caraïbes faisant au moins 30 morts, dont 20 à Haïti.

Le réchauffement climatique, causé principalement par la combustion de combustibles fossiles, a augmenté à la fois la probabilité et l’intensité de cet ouragan, selon l’étude menée par des scientifiques de l’Imperial College de Londres.

« Les changements climatiques causé par l’homme ont clairement rendu l’ouragan Melissa plus puissant et plus destructeur », affirme Ralf Toumi, qui a dirigé l’étude.

« Ces tempêtes vont faire encore plus de dégâts à l’avenir si nous continuons à réchauffer la planète en brûlant des combustibles fossiles », explique le professeur, à la tête du Grantham Institute, spécialisé dans les changements climatiques, au sein de l’Imperial College.

Selon lui, « la capacité des pays à se préparer et à s’adapter a ses limites ». Si s’adapter aux changements climatiques est « essentiel », souligne-t-il, « les émissions de gaz à effet de serre doivent aussi cesser ».

En cartographiant des millions de trajectoires théoriques de tempêtes dans différentes conditions climatiques, son équipe a découvert que dans un monde moins réchauffé, un ouragan comme Melissa toucherait terre en Jamaïque environ tous les 8100 ans. Dans les conditions actuelles, ce chiffre est désormais tombé à 1700 années.

Le monde s’est réchauffé d’environ 1,3 degré par rapport à l’ère préindustrielle, ce qui est dangereusement proche de la limite de 1,5 degré à ne pas dépasser pour, selon les scientifiques, éviter les effets les plus destructeurs des changements climatiques.

Et même si une tempête aussi féroce que Melissa se produisait dans un monde sans changements climatiques, elle serait de moindre intensité, selon l’étude : le réchauffement augmente la vitesse des vents de 19 kilomètres par heure.

https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2025-10-29/rechauffement-climatique/le-risque-d-un-ouragan-aussi-puissant-que-melissa-a-ete-multiplie-par-quatre.php

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Émissions planétaires de GES Donald Trump efface les (maigres) progrès du monde

Les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) commenceront bientôt à diminuer, ce qui réduira la hausse de la température planétaire, montre un rapport des Nations unies. Mais le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat effacera une bonne partie de ce gain. Résumé.

Publié à 9 h 00

Jean-Thomas Léveillé La Presse

0,3 °C de moins

La température moyenne de la Terre augmentera de 2,5 degrés Celsius (°C) d’ici 2100 si l’ensemble des nouveaux engagements climatiques des pays du monde sont mis en œuvre. C’est ce que révèle le rapport 2025 sur l’écart entre les besoins et les projections en matière de réduction des émissions (Emissions Gap Report, en anglais) du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), publié mardi. C’est 0,3 °C de moins que les prévisions d’il y a un an, qui anticipaient une hausse de 2,8 °C. Ce calcul repose sur l’analyse des « contributions déterminées au niveau national » les plus récentes, qui sont le plan de lutte contre les changements climatiques que les pays membres de l’Accord de Paris sur le climat doivent produire tous les cinq ans. L’écart se réduit, « mais demeure large », constate le rapport, intitulé « hors cible ».

Gain partiellement effacé

Le tiers du gain de 0,3 °C s’envolera en fumée avec le second retrait des États-Unis de l’Accord de Paris, qui sera acté le 27 janvier prochain, un an après avoir été signifié aux Nations unies par le président Donald Trump dès sa prise de fonctions. Washington reléguera donc aux oubliettes le plan climatique préparé par l’administration précédente du président Joe Biden. Et comme un deuxième tiers du gain de 0,3 °C est attribuable à des améliorations méthodologiques de calcul, selon le PNUE, cela signifie que les plans des pays du monde se traduiront par un gain net de 0,1 °C seulement. La planète se réchaufferait ainsi de 2,6 °C d’ici 2100, largement au-dessus de l’objectif de limiter la hausse « bien en dessous de 2 °C, tout en poursuivant les efforts pour atteindre 1,5 °C » prévu par l’Accord de Paris sur le climat.

Les moyens existent

« Réduire drastiquement les émissions de GES est à la fois souhaitable et possible », souligne le rapport du PNUE, rappelant que la Terre se dirigeait vers une hausse de 3,5 °C avant la signature de l’Accord de Paris, en 2015. Cette amélioration, bien qu’insuffisante, est la preuve que les sommets climatiques fonctionnent, estime Alain Webster, professeur à l’Université de Sherbrooke et président du comité consultatif sur les changements climatiques du gouvernement du Québec. L’obstruction des États-Unis et « l’ambivalence canadienne » peuvent donner une impression de recul, mais le reste du monde, la Chine en tête, avance à la vitesse grand V dans la transition énergétique, pendant que l’Amérique du Nord est « embourbée dans des projets d’énergies fossiles, dans une approche préhistorique », lance-t-il. Le PNUE souligne d’ailleurs que les technologies requises pour atteindre l’objectif de l’Accord de Paris sont disponibles. « C’est une question de financement et de volonté politique », résume Alain Webster.

57,7 milliards de tonnes

Les émissions mondiales de GES ont continué de croître en 2024, pour atteindre un record de 57,7 gigatonnes (milliards de tonnes). Il s’agit d’une augmentation de 2,3 % par rapport à 2023. Plus de la moitié de cette hausse est attribuable à la déforestation et au changement d’usage des terres, dont les incendies de forêt sont un « facteur clef », note le rapport, qui cite ceux ayant « anormalement touché » le Canada. Les émissions mondiales de GES devraient baisser à 53 gigatonnes en 2030 et 48 gigatonnes en 2035 avec les plans actuels des pays qui en ont un – le tiers n’en ont pas –, mais le PNUE estime qu’il faudrait couper ces chiffres de moitié, au moins, pour limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 °C. Le Canada a émis 694 millions de tonnes de GES en 2024, estime l’Institut climatique du Canada.

J-6

Ce rapport est publié à six jours du début de la 30e conférence des Nations Unies sur le climat (COP30) à Belém, au Brésil, qui marquera le 10e anniversaire de l’Accord de Paris, adopté au terme de la COP21 tenue en France, en 2015. Le document donnera des munitions à ceux et celles qui militent pour un rehaussement de l’ambition climatique, malgré les vents contraires. « Je pense qu’on va voir un clivage plus grand qu’avant, anticipe Alain Webster. Les progrès seront plus lents, mais il est possible de continuer à avancer. » Le PNUE tire des conclusions très similaires à celles de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui a publié le 28 octobre sa propre analyse des « contributions déterminées au niveau national » qui lui ont été présentées. Le PNUE a aussi publié un autre rapport, le 29 octobre, cette fois sur l’écart entre les mesures en place et les besoins estimés en matière d’adaptation au changement climatique dans les pays en développement, qui conclut que les objectifs de financement seront ratés, ce qui mettra des vies à risque.

https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2025-11-04/emissions-planetaires-de-ges/donald-trump-efface-les-maigres-progres-du-monde.php

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Science

Le changement climatique a amplifié la puissance de Melissa

Par Isabella O’malley, The Associated Press

6 novembre 2025 à 06h31

Des habitants traversent Lacovia Tombstone, en Jamaïque, au lendemain de l’ouragan Melissa, mercredi 29 octobre 2025. (Matias Delacroix/Archives Associated Press)

Selon une analyse publiée jeudi, le changement climatique causé par l’homme a amplifié les vents et les pluies destructeurs déchaînés par l’ouragan Melissa et augmenté les températures et l’humidité qui ont alimenté la tempête.

Melissa a été l’un des ouragans les plus violents à avoir touché terre dans l’Atlantique. Il a provoqué des conditions météorologiques destructrices en Jamaïque, en Haïti, en République dominicaine et à Cuba, causant des dizaines de morts dans les Antilles. Des toits ont été arrachés, des hôpitaux ont été endommagés, des routes ont été bloquées par des glissements de terrain et des champs ont été détruits.

L’analyse rapide réalisée par World Weather Attribution a révélé que le changement climatique avait augmenté la vitesse maximale des vents de Melissa de 7 % et rendu les précipitations 16 % plus intenses. Les scientifiques ont également écrit que la température et l’humidité dans lesquelles la tempête s’était intensifiée étaient six fois plus probables en raison du changement climatique par rapport à un monde préindustriel.



Les analyses d’attribution rapide sont un type de recherche qui étudie les facteurs influençant un événement météorologique extrême et explore ce qu’aurait été cet événement dans un monde sans changement climatique. Elles sont généralement publiées quelques jours ou semaines après un événement météorologique extrême.

Melissa a lentement traversé la région et a puisé d’énormes quantités d’énergie dans les eaux océaniques anormalement chaudes.

L’analyse a révélé que les températures océaniques sur la trajectoire de Melissa dans les Caraïbes étaient environ 1,4 °C plus élevées que dans un climat préindustriel.

«Les températures océaniques plus chaudes sont en fait le moteur qui alimente un ouragan… plus les températures océaniques sont élevées, plus la vitesse du vent d’un ouragan peut être forte», a expliqué Theodore Keeping, climatologue travaillant pour la WWA et ayant contribué à l’analyse.

Intensification rapide

Melissa est la quatrième tempête de l’Atlantique cette année à subir une intensification rapide, c’est-à-dire lorsque les vents maximums soutenus d’un cyclone tropical augmentent d’au moins 56 kilomètres/heure en 24 heures.

«Un ouragan aussi rare aurait en fait eu des vitesses de vent d’environ 16 kilomètres/heure moins extrêmes» dans un climat préindustriel, a déclaré M. Keeping. Il a ajouté que des recherches établissaient un lien entre la vitesse des vents d’un ouragan et les dommages économiques, et que Melissa aurait causé moins de dégâts si les vents avaient été moins violents.

Les scientifiques ont établi un lien entre l’intensification rapide des ouragans dans l’Atlantique et le changement climatique causé par l’homme. Les gaz à effet de serre produits par les humains, tels que le dioxyde de carbone, font que l’atmosphère retient plus de vapeur d’eau et augmentent la température des océans. Le réchauffement des océans alimente les ouragans, qui déversent alors davantage de pluie et se renforcent plus rapidement.



«C’est comme si l’on prenait une éponge et qu’on la tordait, et le changement climatique rend cette éponge encore plus grande», a comparé Brian Tang, professeur de sciences atmosphériques à l’université d’Albany.

M. Tang, qui n’a pas participé à la recherche de la WWA, a estimé que la méthodologie de l’étude publiée jeudi semblait solide, et que l’un des aspects les plus novateurs de l’analyse était le lien établi par les scientifiques entre la vitesse des vents et l’augmentation des dégâts, ce qui, selon lui, est un domaine de recherche difficile.

Des vents de 298 kilomètres/heure

Andrew Dessler, professeur de sciences atmosphériques à l’université Texas A&M, qui n’a pas participé à la recherche de la WWA, a déclaré que les conclusions de l’analyse rapide sont conformes aux recherches existantes sur le changement climatique et les tempêtes tropicales dans l’Atlantique. «Cela correspond tout à fait à nos prévisions pour l’avenir», a assuré M. Dessler.

Les analyses d’attribution rapide permettent de répondre au besoin d’explications sur l’influence du changement climatique peu après la survenue d’un événement météorologique catastrophique, a déclaré M. Dessler. Il a ajouté que ces analyses sont «très utiles pour avoir un aperçu rapide» avant que les scientifiques ne puissent effectuer des calculs plus longs.

M. Dessler a dit que l’un des aspects les plus effrayants de Melissa était la vitesse maximale des vents soutenus de la tempête, qui atteignait 298 kilomètres/heure. «Il est assez rare d’avoir une tempête aussi forte. Et je pense que, dans la mesure où cela annonce l’avenir, ce n’est pas bon signe», a-t-il prévenu.

Feux de forêt automnaux : du jamais vu en plus de 25 ans au Québec

Feux de forêt automnaux : du jamais vu en plus de 25 ans au Québec. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Laurie Dufresne


Guillaume Renaud](Guillaume Renaud | Profil | Radio-Canada)

Publié à 4 h 00 HNE

Les pompiers forestiers québécois vivent un automne particulièrement chargé cette année. Selon les données de la SOPFEU, 258 incendies ont été recensés depuis le 1er septembre, un nombre quatre fois supérieur à la moyenne des 25 dernières années pour cette période.

Ces feux automnaux touchent surtout les forêts de feuillus situées dans le sud de la province, notamment en Estrie, en Outaouais et en Montérégie. Une situation hautement inhabituelle, selon Dominique Gravel, professeur titulaire à la faculté de biologie de l’Université de Sherbrooke.

« Ces forêts sont normalement à l’abri des feux, parce que leur feuillage et la litière qui tombe au sol gardent l’humidité, en été. C’est vraiment exceptionnel ce qu’on a vécu cet automne, avec la sécheresse et la chaleur », indique-t-il.

L’intervalle de retour des feux dans ces milieux peut dépasser 1000 ans, c’est extrêmement rare.

Une citation de Dominique Gravel, professeur titulaire à la faculté de biologie de l’Université de Sherbrooke

La situation des feux de forêt automnaux au Québec est hautement inhabituelle, selon Dominique Gravel, professeur titulaire à la faculté de biologie de l’Université de Sherbrooke.

Photo : Radio-Canada / Guillaume Renaud

À titre comparatif, cet intervalle est inférieur à 50 ans dans les forêts résineuses dans le Nord-du-Québec.

« Ça signifie qu’en creusant dans les sols et en vérifiant l’âge des arbres, on ne trouve généralement pas de trace d’incendie avant plusieurs centaines d’années. Dans la région de Matagami, par exemple, on trouve du charbon dans le sol qui est très récent », explique M. Gravel.

Des défis opérationnels importants

La plupart des incendies automnaux sont d’origine humaine, à hauteur de plus de 90 %, souvent déclenchés à proximité de sentiers de randonnée ou par des brûlages de feuilles et de branches.

« Quand les feuilles commencent à tomber, elles créent un combustible léger qui s’assèche rapidement. Cela rend les feux beaucoup plus probables et plus difficiles à contrôler, parce qu’ils brûlent en profondeur et se propagent plus facilement qu’en été, où les feuilles sont humides », explique Simon Bordeleau, agent de protection pour la SOPFEU.

La rareté de ces incendies introduit de nombreux défis dans le travail des pompiers forestiers, souvent moins présents sur le terrain en saison automnale.

D’habitude, notre saison est terminée à l’automne. Même un feu relativement petit peut nécessiter trois à quatre jours d’extinction, deux à trois fois plus longtemps qu’un feu de printemps. Nous avons donc moins de personnel disponible, ce qui complique énormément les interventions.

Une citation de Simon Bordeleau, agent de protection pour la SOPFEU

Malgré les nombreux avertissements et interdictions de feux à ciel ouvert au cours des deux derniers mois, la SOPFEU dit avoir constaté une méconnaissance des risques d’incendie auprès de la population.

« On demande à la population de faire attention quand on traverse de longues périodes de beau temps en automne. Le risque est très élevé à ces moments-là », ajoute l’agent de protection.

« Un évènement cygne noir »

L’expert utilise même la métaphore du « cygne noir » pour parler de l’automne 2025. Un concept tiré d’un essai du statisticien libanais Nassim Taleb, qui désigne un phénomène hautement imprévisible, aux conséquences majeures.

Le terme vient d’une ancienne croyance européenne selon laquelle tous les cygnes étaient blancs, jusqu’à la découverte de cygnes noirs en Australie, qui a renversé cette certitude.

En d’autres mots, un « cygne noir » décrit un événement inattendu qui bouleverse les prévisions et les modèles établis. À titre de comparaison, d’autres « cygnes noirs » de l’histoire récente incluent les attentats du 11 septembre, la crise financière de 2008, ou encore la pandémie de COVID-19.

Je pense qu’on peut parler de l’automne comme un événement cygne noir. Toute la littérature scientifique qu’on avait jusqu’à maintenant nous disait que ça arrivait presque jamais. On savait qu’avec les changements climatiques, ça s’en venait, mais ça m’inquiète de voir à quel point ça arrive vite

Une citation de Dominique Gravel, professeur titulaire à la faculté de biologie de l’Université de Sherbrooke

« Pour l’instant, on en sait très peu sur les impacts à long terme de ces feux, mais j’ai l’impression que ça va changer bien des choses. Ça appelle à une vigilance accrue et à la mise en place de recherches pour mieux comprendre et anticiper ces phénomènes », ajoute-t-il.

Pour ce faire, l’Université de Sherbrooke détient une opportunité unique d’approfondir les connaissances de la communauté scientifique.

Depuis plus de 15 ans, l’institution collabore avec Conservation de la nature Canada pour effectuer des recherches sur une parcelle de terre de plusieurs hectares, sur le mont Écho, à Sutton, qui a été touché par plusieurs feux de forêt cet automne.

« C’est plus de 20 000 arbres qu’on suit à chaque cinq ans. Ça va nous permettre de mieux comprendre les effets des incendies sur des forêts de feuillus », estime M. Gravel.

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J’ai pas les mots :melting_face:

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En marge de la COP30 au Brésil, une série d’articles sur les changements climatiques dans Le Devoir

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Voici une extrait de l’émission Sur le Front détaillant les grands dangers de la fonte des glaciers, notamment dans les Alpes. C’est là où les changements climatiques sont les plus marqués et les conséquences potentielles les plus graves actuellement. À voir absolument https://www.youtube.com/watch?v=MOwJkB18fTU

COP30 Le monde doit passer de la parole aux actes

Un sommet sur le climat aux portes de l’Amazonie, le poumon vert de la planète qui tousse de plus en plus : la 30e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, la COP30, s’ouvre ce lundi à Belém, au Brésil, pour deux semaines. Voici six mots pour comprendre ses grands enjeux.
Publié à 5 h 00

Jean-Thomas Léveillé La Presse

Implantation

Overshoot

Paris

Trump

Washington n’enverra pas de « représentants de haut niveau » à la COP30, et les États-Unis pourraient même n’avoir aucune délégation tout court, selon la chaîne CNN, mais certains observateurs craignent que le président climatosceptique Donald Trump ait un impact négatif en faisant pression sur de nombreux pays. Cette absence pourrait en revanche laisser le champ libre aux États et villes des États-Unis qui font partie du mouvement pour le maintien de l’action climatique, postule Andréanne Brazeau, chargée de cours à l’Université de Sherbrooke. « Ce sera aussi l’occasion de voir d’autres leaders climatiques émerger », dit-elle. Le second retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sera effectif en janvier prochain, ce qui en fera l’un des rares pays qui ne sont pas parties à l’entente, avec l’Iran, le Yémen et la Libye.

Adaptation

Accessibilité

https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2025-11-10/cop30/le-monde-doit-passer-de-la-parole-aux-actes.php

Ouverture de la COP30 # Lula dénonce les « négationnistes » du climat

(Belém) La 30e conférence sur le climat de l’ONU s’est ouverte lundi à Belém en Amazonie brésilienne avec la tâche immense de maintenir la coopération climatique mondiale au moment où les États-Unis lui tournent le dos.

Publié à 10 h 22

Anna PELEGRI Agence France-Presse

« Il est temps d’infliger une nouvelle défaite aux négationnistes », a déclaré Luiz Inacio Lula da Silva en entamant deux semaines de conférence par une vigoureuse défense de l’action multilatérale.

Le président brésilien a répété qu’investir pour le climat – point éternel de dispute dans cette enceinte – coûtait « beaucoup moins cher » que les guerres. Avec une volonté d’éviter le fatalisme : « Nous allons dans la bonne direction, mais à la mauvaise vitesse ».

« Se lamenter n’est pas une stratégie, nous avons besoin de solutions », a lancé Simon Stiell, chef de l’ONU Climat, qui coorganise la COP30 avec le pays hôte.

Il demande que les tractations produisent du concret : davantage d’engagements pour sortir des énergies fossiles, pour développer les renouvelables, et pour envoyer l’argent promis aux pays pauvres pour les aider dans un climat plus violent.

« Il est absurde, tant sur le plan économique que politique, de tergiverser alors que des mégasécheresses détruisent les récoltes nationales et font flamber les prix des denrées alimentaires », a-t-il plaidé.

Inévitable dépassement

« Le contexte géopolitique est le plus difficile de toutes les COP », analyse pour l’AFP Bill Hare, directeur du centre de réflexion Climate Analytics. Il rappelle que pendant le premier mandat du climatosceptique Donald Trump, dans la foulée de l’accord de Paris, le régime climatique avait continué à se construire.

« C’est aussi l’une des COP les plus importantes, car 10 ans après l’accord de Paris, il est évident que les actions et engagements des pays sont loin de suffire pour limiter le réchauffement à 1,5 °C », ajoute l’expert.

Ce que le chef de l’ONU, Antonio Guterres, reconnaît depuis quelques semaines, appelant désormais à ce que le dépassement soit le plus court possible.

Ce qui implique de faire enfin baisser les émissions mondiales de gaz à effet de serre, principalement dues à la combustion du pétrole, du gaz et du charbon.

Mais les États-Unis, premier producteur mondial de pétrole et 2e émetteur de gaz à effet de serre, sont absents pour la première fois de l’histoire de ces réunions, et le front des pays producteurs de pétrole a repris du poil de la bête depuis l’appel de Dubaï à sortir progressivement des énergies fossiles il y a deux ans.

« C’est mieux que d’envoyer des gens tout bloquer, non ? » dit à l’AFP la cheffe de Greenpeace au Brésil, Carolina Pasquali, à propos de l’absence de délégation de Washington.

Front des pays arabes…

https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2025-11-10/ouverture-de-la-cop30/lula-denonce-les-negationnistes-du-climat.php

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Face à des événements climatiques extrêmes qui coûteront de plus en plus cher, la croissance économique des villes va chuter d’ici la fin du siècle, selon un nouveau rapport de la firme de modélisation américaine First Street. Au Canada, c’est Winnipeg qui risque de basculer dans le rouge en premier, soit dans moins de 30 ans.

Comité consultatif Des scientifiques demandent à Québec de raffermir les cibles climatiques

(Québec) Même si Québec songe à ralentir la cadence en environnement, l’organisme de scientifiques indépendants conseillant le ministre de l’Environnement recommande plutôt d’accélérer le pas et de devancer la carboneutralité en 2045. Il est réaliste et même souhaitable d’atteindre nos cibles climatiques.
Publié à 9 h 24 Mis à jour à 9 h 56

Les incendies de forêt, les inondations et les autres catastrophes climatiques ont un impact dévastateur à l’échelle locale, fait-il valoir. Les changements climatiques ne vont pas nous attendre, a expliqué M. Webster, qui pose la question ainsi. « Est-ce qu’on veut avoir une approche plus comme Trump, ou comme l’Union européenne », a-t-il demandé.

Mais le professeur titulaire au département d’économie à l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke, spécialiste des instruments économiques de gestion de l’environnement et de la finance responsable, affirme qu’il ne faut pas baisser les bras.

Lorsqu’on regarde ailleurs dans le monde :

l’Union européenne s’est fixé une cible de 90 % de réduction de ses GES d’ici 2040 ;
la Californie, malgré Trump, a raffermi sa cible de carboneutralité à 2045 ;
le Manitoba s’est donné une cible de carboneutralité pour 2050 ;
la Chine est en train de réinventer l’industrie automobile.

« Le message, à l’échelle mondiale, c’est que c’est encore possible. Non seulement c’est encore possible, mais c’est essentiel », dit M. Webster. Ce qui est clair, dit-il, c’est que la cible de réduction des émissions pour 2030 ne doit pas être inférieure à 37,5 %.

https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2025-11-11/comite-consultatif/des-scientifiques-demandent-a-quebec-de-raffermir-les-cibles-climatiques.php

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Selon Gavin Newsom Un président démocrate réintégrerait les États-Unis dans l’accord de Paris

(Belém) Un président démocrate réintégrerait les États-Unis dans l’accord de Paris « sans hésitation », a affirmé mardi à Belem le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, virulent opposant à Donald Trump qui a engagé le retrait américain de l’accord à son retour à la Maison-Blanche.

Publié à 11 h 45

Agence France-Presse

« C’est un engagement moral, c’est un impératif économique, ce sont les deux à la fois, et c’est une abomination qu’il se soit retiré deux fois, et non une seule, des accords », a affirmé le gouverneur démocrate, interrogé par l’AFP à Belem, la ville brésilienne qui accueille la COP30, le sommet climatique de l’ONU, jusqu’au 21 novembre.

« Nous sommes un partenaire stable et digne de confiance », a martelé le dirigeant démocrate présidentiable, au cours d’une visite au centre de bioéconomie de Belem en compagnie du gouverneur de l’État du Para, au cours de laquelle M. Newsom a goûté aux spécialités culinaires amazoniennes, du jus d’açaï et du cupuaçu, un fruit local.

Pour la première fois de l’histoire des COP, les États-Unis n’ont pas envoyé de délégation.

Mais de nombreux responsables locaux et régionaux américains viennent à Belem pour représenter le pays, dont le gouverneur de Californie et son homologue du Nouveau-Mexique, Michelle Lujan Grisham.

Les projecteurs sont braqués sur M. Newsom, grand critique de l’occupant de la Maison-Blanche, qui dirige ce qui serait la quatrième puissance économique mondiale si la Californie était un pays indépendant, et dont il se murmure qu’il pourrait se présenter à l’élection présidentielle de 2028.

« Il a renoncé à son rôle sur la scène internationale. C’est stupéfiant. Vraiment. Au nom de mes enfants et petits-enfants, au nom de notre économie », a encore dit le gouverneur, selon qui « Donald Trump redouble d’imbécillité ».

Le président américain, qui met au centre de son deuxième mandat l’exploitation pétrolière décomplexée, a annoncé le retrait des États-Unis de l’accord de Paris dès son retour à la Maison-Blanche en janvier, comme il l’avait fait lors de son premier mandat, ce qui sera effectif en janvier 2026.

Mais les États américains peuvent s’ils le souhaitent continuer à avancer sur l’accord de Paris, de l’avis de Champa Patel, directrice exécutive au Climate Group, une organisation internationale qui travaille étroitement avec les gouvernements régionaux en matière climatique.

https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2025-11-11/selon-gavin-newsom/un-president-democrate-reintegrerait-les-etats-unis-dans-l-accord-de-paris.php

Climatisation La demande devrait tripler d’ici 2050, alerte l’ONU

(Genève) Face à la multiplication des vagues de chaleur, la demande d’appareils de climatisation pourrait plus que tripler dans le monde d’ici 2050, prévient le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), appelant à l’adoption de solutions de refroidissement moins polluantes.

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