La résistance judiciaire s’organise pour faire échec aux dérives de Musk et Trump. Il faut comprendre que Trump contourne le système en procédant par décrets plutôt qu’affronter le législatif en créant des lois qui ont besoin de l’aval du Sénat et du Congrès pour aller de l’avant.
Or les décrets n’ont pas vraiment force de loi et peuvent être facilement annulés par un juge et cette annulation temporaire s’applique alors à tous les états, le temps d’une révision approfondie ou l’assentiment des deux chambres, ce qui est loin d’être acquis.
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Résumé
Combien vaut le Groenland?
Par Jean-Simon Gagné, Le Soleil
8 février 2025 à 04h00
(Infographie Le Soleil, archives AP, Ida Marie Odgaard)
CHRONIQUE / Donald Trump persiste et signe. Il veut acheter le Groenland pour des raisons «de sécurité nationale».
Il envisage l’affaire comme on achète un lave-vaisselle. Mieux, comme on achète la Promenade au Monopoly!
Restons sérieux. À l’extrême nord, la glace se fait rare. En été, quelques navires peuvent naviguer entre l’Alaska et le Groenland. Assez pour agiter la menace des Russes et des Chinois, au milieu des icebergs!
Le Danemark répète que son territoire n’est pas à vendre. L’Europe l’appuie sans réserve. Il faut dire que l’idée de Donald Trump n’est pas totalement nouvelle. Dès 1946, le président Harry Truman avait offert 100 millions $ en or pour le vaste territoire.
En attendant la suite, Donald Trump se moque du Danemark. Il menace. Il ridiculise la surveillance exercée sur le territoire. «[Les Danois] ont mis deux traîneaux à chiens supplémentaires (…). Ils pensent que c’est ça, la protection», a-t-il persiflé.
Ne reculant devant rien, quelques «experts» se risquent à évaluer le prix du Groenland. Le New York Times avance des chiffres variant de 12 à 77 milliards $. Le Financial Times monte jusqu’à 1 100 milliards $, compte tenu des ressources naturelles disponibles.
De nos jours, la vente de territoires devient rare. Il faut se tourner vers le passé. Parmi les cas célèbres, citons l’achat de l’Alaska, en 1867. Les Américains avaient alors versé 7,2 millions $ à la Russie [150 millions $ de 2025]. Parions que les Russes s’en mordent encore les doigts!
Fidèles à nos habitudes, nous gardons le meilleur pour la fin. Durant les années 1930, avant même que Terre-Neuve ne devienne une province, il semble que le Labrador ait été proposé au Québec. Sans succès. Plus tard, en 1953, le premier ministre Joey Smallwood aurait offert le territoire à Maurice Duplessis pour la somme de 13 millions $. [171,5 millions $ en argent d’aujourd’hui]
«Je n’achète pas ce qui m’appartient!» aurait répondu Duplessis.
Avec le recul, l’offre de Smallwood constituait une aubaine. À elle seule, la valeur de la centrale hydroélectrique de Churchill Falls est estimée à 16 milliards $.