Immobilier commercial - Actualités

Analyse

Un an plus tard, quel avenir pour les tours de bureaux?

Environ un pied carré d’espace commercial sur dix est maintenant disponible à louer aux centres-villes de Toronto, Vancouver et Montréal. Les taux d’inoccupation sont en forte hausse depuis le début de la pandémie.

Photo : Radio-Canada / Philippe de Montigny

Philippe de Montigny (accéder à la page de l’auteur)Philippe de Montigny

Philippe de Montigny

Publié à 5 h 42

La pandémie a perturbé le marché des locations commerciales à l’échelle du pays et les centres-villes semblent moins sollicités par les entreprises. Cette situation soulève des questions sur l’avenir des tours de bureaux.

Au centre-ville de Toronto, plus de 9 millions de pieds carrés sont disponibles à louer ou sous-louer, soit l’équivalent de 450 étages. Il s’agit d’une augmentation de 155 % de l’espace commercial inoccupé par rapport au début de la crise sanitaire.

À Toronto, 274 étages se sont libérés dans le centre-ville. Ça représente beaucoup de gratte-ciels qui sont devenus disponibles en un an.

Laurent Benarrous, courtier immobilier commercial chez Avison Young

Les espaces commerciaux à louer se sont multipliés dans les grands centres-villes au pays, après une année de pandémie.

Photo : Radio-Canada / Spencer Gallichan-Lowe

Cette hausse est encore plus frappante à Vancouver, où le taux d’inoccupation était le plus faible au pays avant la pandémie. Le montant d’espace commercial au centre-ville qui s’est libéré au cours de la dernière année a grimpé de 167 %.

Dans ces deux marchés-là, la situation prépandémique était très favorable. On avait très peu de pieds carrés disponibles à louer, souligne le courtier Laurent Benarrous. La pandémie naturellement a frappé avec un effet assez négatif pour le marché immobilier.

Un graphique illustrant les taux d'inoccupation et les espaces commerciaux à louer dans les centres-villes de Toronto, Montréal, Vancouver et Calgary.Agrandir l’image (Nouvelle fenêtre)

L’analyse effectuée par Avison Young se fie sur une estimation selon laquelle un étage moyen dans les centres-villes canadiens est de 20 000 pieds carrés.

Photo : Radio-Canada / Camile Gauthier

Calgary connaissait déjà un exode des locataires de tours de bureaux avant la pandémie. Le marché immobilier, tant résidentiel que commercial, a beaucoup souffert de la chute du prix du pétrole ces dernières années.

Maintenant, avec le télétravail généralisé, les perspectives sont encore plus sombres, souligne le chercheur Rylan Graham, qui propose dans un récent rapport de transformer des bureaux vides de la métropole albertaine en logements abordables.

Plus du quart (25,2 %) de l’espace commercial au centre-ville de Calgary était déjà vacant en avril 2020, selon les données d’Avison Young. Ce taux d’inoccupation se situe maintenant à 27 %, une légère augmentation.

Quand on regarde le portrait de ce qui se passait avant la pandémie par rapport à aujourd’hui, les choses ne se sont pas tant aggravées à Calgary parce que ça allait déjà tellement mal au départ, affirme Laurent Benarrous de la firme immobilière Avison Young.

Le taux d’inoccupation des tours de bureaux au centre-ville de Calgary frôlait déjà les 25 % avant la pandémie, une conséquence de la crise du pétrole.

Photo : Radio-Canada / Axel Tardieu

À Montréal, le taux d’inoccupation dans le marché des bureaux figure au second rang parmi les plus élevés au pays, mais tout de même loin derrière Calgary. Le centre-ville constatait déjà un exode de locataires commerciaux au profit des banlieues, un phénomène exacerbé par la COVID-19, explique le courtier.

M. Benarrous recense une hausse d’environ 46 % du nombre de pieds carrés à louer dans le centre-ville montréalais au cours de la dernière année.

Le télétravail, là pour rester?

Statistique Canada rapportait en juin dernier que près de 40 % des Canadiens occupent des emplois qui peuvent être effectués à la maison. De nombreux sondages publiés au cours des derniers mois démontrent que bon nombre de travailleurs souhaiteraient pouvoir continuer de travailler à domicile.

C’est le cas d’Annie Pinet, qui travaille chez PwC Canada mais en télétravail depuis environ un an. La résidente d’Oshawa avait l’habitude de passer deux heures en train de banlieue chaque jour pour se rendre au bureau au centre-ville de Toronto et revenir à la maison.

Bien que son bureau chez PwC Canada se trouve au centre-ville, Annie Pinet travaille majoritairement à domicile, à Oshawa.

Photo : Annie Pinet

Elle devait parfois se rendre également aux bureaux satellites de l’entreprise à Vaughan et à Oakville pour rencontrer des clients.

Pour moi, personnellement, avoir l’option et la flexibilité de continuer de travailler à la maison, mais aussi de me rendre au bureau, ça va être très important.

Annie Pinet, consultante d’affaires chez PwC Canada

Elle estime qu’il y aura toujours une demande dans le marché des bureaux, une fois que la pandémie s’essoufflera. Ça va changer pour le mieux, mais ça ne disparaîtra pas, croit-elle.

Des employeurs tels que Shopify, Twitter et OpenText ont décidé de garder leurs employés en télétravail de façon permanente. D’autres adoptent un modèle de travail hybride.

Résultat : certains cherchent à sous-louer ou carrément à vendre quelques-uns de leurs locaux.

Le conglomérat Power Corporation of Canada cherchait récemment des locataires pour ses bureaux aux étages supérieurs du Brookfield Place, dans le quartier financier de Toronto. Questionnée à ce sujet par Radio-Canada, l’entreprise n’a pas voulu confirmer si elle avait trouvé preneur.

La compagnie de services de commerce en ligne Shopify louera 340 000 pieds carrés dans le nouveau complexe The Well, qui est présentement en construction, au centre-ville de Toronto.

Photo : Radio-Canada / Spencer Gallichan-Lowe

Les géants du commerce en ligne Amazon et Shopify, pendant ce temps, se sont accaparés de nouveaux locaux dans la Ville Reine.

L’entreprise d’Ottawa louera quelque 340 000 pieds carrés dans le nouvel immeuble The Well, en plein cœur du centre-ville, alors que son rival américain a signé de nouveaux baux afin d’occuper 100 000 pieds carrés de plus d’ici l’an prochain.

À lire aussi :

Chute des investissements

Au Canada, les investissements en immobilier commercial en 2020 totalisaient environ 37 milliards de dollars, une baisse de 17 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années, selon un nouveau rapport de la firme immobilière JLL.

Il y a eu un arrêt presque total des transactions immobilières en mars, avril et mai. Ça a tranquillement repris plus tard dans l’année.

Mark Sinnett, vice-président exécutif, marché des capitaux chez JLL

Mark Sinnett, qui dirige l’équipe des marchés des capitaux chez JLL à Montréal, affirme que l’Alberta et Toronto ont été les plus touchés dans la dernière année.

Il confirme un nouvel appétit de sa clientèle pour les édifices dans les banlieues. Il y avait une tendance depuis plusieurs années où on parlait toujours de la densification du centre-ville, des grosses tours, des grosses copropriétés, dit-il.

Maintenant, on voit un peu un retour de l’intérêt pour les banlieues, lance M. Sinnett.

Des régimes de retraite ont vendu certains de leurs actifs en immobilier commercial ces derniers mois.

Photo : Radio-Canada / Kevin Mcintyre-Tor

Bien des investisseurs institutionnels, dont les régimes de retraite, ont cherché à vendre leurs actifs dans les centres-villes, alors que les investisseurs privés en ont profité pour acheter, selon le rapport de JLL. Ceci représente en fait plus de la moitié du volume des transactions.

Ils sont prêts à continuer à faire des investissements aujourd’hui, même s’ils savent que pour un trimestre ou deux trimestres, les rendements vont pas être aussi bons à cause de la pandémie, affirme l’analyste.

Ce n’est pas quelque chose qui va durer à long terme, croit-il.

Philippe de Montigny (accéder à la page de l’auteur)
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1776395/immobilier-commercial-bureaux-locations-espaces-louer

Un AirBnb pour les tours de bureaux du centre-ville de Montréal

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain créera une plateforme virtuelle pour mettre en contact les entreprises liées à un bail commercial trop vaste et celles qui voudraient s’installer au centre-ville, mais qui n’en avaient pas les moyens avant la pandémie.

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) annoncera ce jeudi qu’elle met sur pied un « AirBnb des tours [de] bureaux » pour combler les espaces rendus vacants par la pandémie au centre-ville de Montréal, a appris La Presse.

Publié le 18 mars 2021 à 10h00

Partager

Philippe Teisceira-LessardPHILIPPE TEISCEIRA-LESSARD
LA PRESSE

L’organisation créera une plateforme virtuelle pour mettre en contact les entreprises liées à un bail commercial trop vaste et celles qui voudraient s’installer au centre-ville, mais qui n’en avaient pas les moyens avant la pandémie. Elle tentera ainsi d’installer des PME au cœur de la vie économique montréalaise, ou encore de rapprocher des entreprises qui ont déjà des liens d’affaires.

« Il y a des locataires avec des baux à long terme avec des espaces dont ils ne vont pas avoir besoin », a expliqué Michel Leblanc, le patron de la CCMM, en entrevue avec La Presse. En plus des entreprises montréalaises, « on va aussi essayer d’intéresser des entreprises en région qui ont déjà envisagé d’ouvrir un centre d’affaires au centre-ville de Montréal, mais qui hésitaient pour des raisons de coûts ou pour des raisons d’engagement à trop long terme ».

« On veut aider à remplir les espaces excédentaires », a continué M. Leblanc en se défendant de vouloir se substituer aux firmes de courtage immobilier, qui risquent de froncer les sourcils.

On veut ramener des travailleurs, et ça, ça va passer par des espaces de bureau qui sont vraiment utilisés.

Michel Leblanc, patron de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain

Les nouvelles ententes prendraient la forme d’une sous-location liant l’entreprise avec l’espace excédentaire et le nouveau venu. Il pourrait s’agir d’étages complets ou de simples zones sur un étage plus vaste.

C’est l’un des éléments d’un programme pour lequel la CCMM a obtenu 8,5 millions de Québec, mercredi, avec l’objectif de ramener les travailleurs au centre-ville de Montréal au cours des 12 prochains mois. La Chambre estime qu’il y a un vrai danger pour les tours du centre-ville si des solutions ne sont pas trouvées rapidement.

M. Leblanc dit aussi vouloir travailler avec « les banques, les assureurs, tous les grands employeurs du centre-ville » pour fixer des objectifs clairs de retour – en termes de pourcentage de travailleurs physiquement au bureau – et les atteindre.

« Beaucoup de dirigeants me disent qu’ils ont une productivité qui diminue et qu’ils ont hâte que la Santé publique les autorise à ramener les gens », a-t-il rapporté. « On va trouver toutes sortes de solutions innovantes pour que les gens aient envie de revenir. »

Une campagne de communication tentera de convaincre les travailleurs du caractère sécuritaire des espaces au centre-ville.

« On veut créer un buzz positif sur le travail en présentiel, a-t-il continué. On veut contrer l’émotion de peur, par une émotion positive de travailler au centre-ville, rencontrer ses collègues, bénéficier des restaurants qui vont rouvrir. »

Un AirBnb pour les tours de bureaux du centre-ville de Montréal | La Presse

3 « J'aime »

Pour faire suite à l’article plus haut, je trouve que c’est une excellente initiative qui s’inscrit dans l’air du temps. Il faut être pro-actif et user d’imagination pour contrer une crise qui risque de s’étendre encore pour un certain temps. Ramener des entreprises comme locataires ponctuels aidera à supporter les charges des propriétaires, le temps que le marché se rééquilibre naturellement.

Non seulement on donne un coup de pouce au marché du bureau, mais en plus on amène des travailleurs supplémentaires au centre-ville qui pourront consommer des services sur place. Bravo pour cette solution originale qui pourrait peut-être même faire partie éventuellement de l’offre permanente d’une partie du parc immobilier d’affaires.

L’avenir nous dira si cette formule sera viable à long terme, en parallèle avec le co-working (co-travail) qui a déjà connu un certain succès.

2 « J'aime »

Hausse de loyer: le Mile-End perd-il son identité à petit feu?

Hausse de loyer: le Mile-End perd-il son identité à petit feu?
Photo: Dominic Gildener/Métro MédiaUn local dans le Mile-End.

Avec les dizaines de locaux vacants et les départs de nombreux commerçants chassés par de fortes hausses de loyer, le Mile-End perd son identité à petit feu selon plusieurs de ses résidents.

En se promenant sur l’avenue Fairmount et les rues Bernard et Saint-Viateur, impossible de ne pas constater le nombre élevé de locaux commerciaux vacants, dont les devantures sont couvertes de graffitis.

Le Mile-End n’est plus ce qu’il était, selon John Stuart, un artiste qui s’est installé dans ce quartier du Plateau-Mont-Royal il y a une vingtaine d’années. Commerces qui ferment et résidents qui plient bagage: le secteur manque un peu de vie et perd son identité à petit feu, déplore M. Stuart.

«Les propriétaires font des rénovations sur certains appartements pour les transformer en condos. Plusieurs résidents n’ont pas les moyens de vivre dans ces nouveaux logements. Ils doivent donc emménager dans un autre quartier.»

Ce dernier a récemment fait le tour du Mile-End pour prendre en photo les locaux vacants et à sa surprise, il en a identifié une trentaine. Le Montréalais a même écrit un texte sur le sujet pour la CBC.

La dernière victime

Tout récemment, les propriétaires du restaurant Arts Café, situé sur l’avenue Fairmount, ont annoncé que leurs portes étaient fermées pour de bon. Ils comptent cependant rouvrir éventuellement dans un autre bâtiment du quartier. L’endroit en question sera annoncé plus tard.


L’ancien local du restaurant Arts Café (201 avenue Fairmount Ouest).

Selon les informations recueillies par Eater Montreal, les propriétaires de l’immeuble auraient émis à Arts Café un avis d’augmentation de loyer de 40% en plus d’une hausse additionnelle de 7% par année sur cinq ans.

Il y a quelques semaines, la librairie S.W. Welch avait annoncé son intention de fermer ses portes en raison d’une augmentation considérable de son loyer. Toutefois, à la suite d‘une mobilisation de citoyens du quartier, le propriétaire du bâtiment a revu ses demandes à la baisse pour un bail de deux ans. Cette histoire s’est donc en quelque sorte bien terminée, mais il s’agit d’une exception.

Le propriétaire de la boutique de bijoux et de vêtements pour femme Tchango’s situé sur la rue Saint-Viateur, Sergio Anelli, a dû déplacer sa boutique dans un nouveau local, il y a un peu plus de deux ans pour éviter une hausse très importante de loyer.

«J’ai eu deux baux de cinq ans à 1500$ par mois. Shiller Lavy voulait 5 500$. C’est pour ça que j’ai déménagé», explique-t-il.

Problème accentué

La hausse des loyers était déjà un problème dans le Mile-End avant la pandémie, exprime l’administrateur de Mémoire du Mile-End, Joshua Wolfe. Cependant, il est dommage que les propriétaires ne soient pas plus flexibles dans ces temps durs, ajoute-t-il.

«Les petits commerces sont de plus en plus menacés avec l’arrivée des grandes compagnies immobilières dans le Mile-End. En devenant plus homogène avec les rues commerciales des autres secteurs de la ville, il devient difficile pour le quartier de garder son esprit local», dénonce-t-il.

L’augmentation des taxes foncières influence la hausse des loyers, affirme M. Wolfe. De plus, il est parfois rentable pour des propriétaires, se souciant de la valeur à long terme de leur bâtiment, d’avoir des locaux vacants pour des raisons fiscales ou de comptabilité. Le système en place encourage la spéculation immobilière, constate-t-il.

Résidents outrés

Outre les commerçants, plusieurs résidents du Mile-End ont aussi l’impression d’être poussés hors du quartier.

«Les prix des loyers doivent être plus modiques afin d’attirer des gens de différentes classes sociales. Il manque de diversité», soupire un citoyen croisé sur la rue Saint-Viateur. Les propriétaires sont trop gourmands et devraient être plus raisonnables, soutient-il. Le quartier possède une personnalité incroyable, mais il est en train de la perdre avec l’embourgeoisement, selon lui, ajoutant qu’il se passe la même chose ici qu’à Griffintown.

Selon Laura Cinelli, chargée du projet contre la hausse de loyer résidentiel pour le comité logement du Plateau-Mont-Royal (CLPMR), la situation est pire que jamais.

«Il y a des gens qui vivent dans des endroits qui n’ont pas été rénovés pendant des années, ni pour leur bâtiment, ni pour leur logement, et ils se demandent comment ils peuvent se faire augmenter leur loyer de 30 ou 40$ sur des loyers assez bas», partage-t-elle.

Mme Cinelli travaille avec plusieurs personnes qui comptent refuser leur hausse de loyer et quitter éventuellement le quartier parce qu’elles se sentent prises à la gorge en raison du prix élevé de leur loyer. Certaines se sentiraient forcées d’accepter les hausses parce qu’elles habitent dans le même logement depuis plus de dix ans et que leurs voisins paient le double.

Le rôle du gouvernement

Au cours des deux dernières décennies, le Mile-End a été aux premières loges en matière de hausse du prix de l’immobilier, selon le conseiller de la Ville du district du Mile-End, Richard Ryan. Plus récemment, il est devenu impossible pour certaines personnes de rester dans le quartier.

«On est rendu à un point où on a atteint un certain capitalisme sauvage et une spéculation immobilière sans borne. L’avenir à moyen ou long terme n’est plus considéré. L’immobilier d’aujourd’hui ce sont de gros joueurs qui donnent le ton en favorisant une rentabilité extrêmement rapide. Et ces compagnies s’en foutent si le quartier tombe et perd son identité», se désole l’élu.

En 2020, la Commission sur le développement économique et urbain de l’habitation a émis 38 recommandations au gouvernement provincial concernant les locaux vacants. Le comité exécutif y a récemment répondu. Pour ce qui est du contrôle du bail, le gouvernement du Québec a le pouvoir de changer les choses. Il n’existe pas à l’heure actuelle de régie pour les baux commerciaux, explique M. Ryan.

Il devrait être obligatoire pour les commerçants et les propriétaires d’enregistrer leurs baux au registre foncier du Québec, plaide-t-il. Ainsi, en faisant l’acquisition d’un immeuble, un propriétaire ne pourrait pas briser ou changer les conditions d’un bail. Il s’agit là de l’une des 38 recommandations.

La boutique Kartell déménage (aucune indication de leur nouvel emplacement)

1 « J'aime »

Mon amie m’a dit que Kartell va seulement garder son entrepôt quelque part dans l’Ouest de l’île.

Anyway, ce n’est pas une grosse perte pour le quartier. C’est juste une version onéreuse d’Ikea… autant aller chez Must ou EQ3 pour de la qualité

Sans oublier le style, qui est pour le moins… éclectique.

Le bâtiment du Thursday’s sur Crescent est à vendre - Reportage à Zone économie

2021 commence avec un peu plus de force pour le marché des bureaux à Montréal:

https://www.journaldemontreal.com/2021/04/08/le-debut-de-la-fin-des-problemes-de-bureaux-au-centre-ville

Stabilité dans les bureaux de classe A au centre-ville au dernier trimestre, reprise des visites de clients pour de nouveaux bureaux, chute importante des nouveaux espaces mis en sous-location.

Le rapport ici:

Canada Office and Industrial Quarter Stats Q1 2021 | CBRE

3 « J'aime »

Changements plutôt importants au RDC de la tour KMPG:

image

image

2 « J'aime »

420 000$ de taxes municipales ? Incroyable !

Si on veut relancer le commercial au centre-ville et sur les grandes artères, outre une augmentation de la densité, il faudra réduire sérieusement la taxe.

Faut prendre en note que c’est un édifice de pratiquement un million de pieds carrés. Un pied carré loué rapporte environ 25$ net en loyer en ce moment dans un édifice de classe A au centre-ville. Les taxes vont avec la valeur foncière d’un tel édifice, et sa rentabilité. L’inoccupation n’a pas augmenté depuis le début de l’année dans ces édifices (8.4%), les locataires ont continué de payer leur loyer.

La relance doit avant tout cibler les commerçants au niveau de la rue à mon avis, eux souffrent véritablement d’un manque d’achalandage journalier, avant de commencer à mettre des trous de plusieurs millions de dollars dans le budget de la ville, pour une catégorie d’immeuble qui s’en sort bien à Montréal.

2 « J'aime »

Les 420000$ de taxes c’est pour le Thursday’s sur Crescent.

Hahaha oups alors je suis d’accord que c’est élevé!

AJOUT: la tour KPMG paye pas mal plus cher en taxes aussi, 6,7 millions.

Immobilier non résidentiel On s’arrache les entrepôts à Montréal

ILLUSTRATION FOURNIE PAR ROSEFELLOW

La société immobilière Rosefellow bâtit un entrepôt de 138 000 pi2 au coin de l’avenue Marien et de l’autoroute 40, à Montréal-Est.

Des anciens de Montoni et de Broccolini lancent un fonds voué à l’industriel

Publié le 15 avril 2021 à 8h00

ANDRÉ DUBUC
LA PRESSE

Après les œuvres d’art ou le bitcoin, la voie vers la richesse passe maintenant par des boîtes à beurre anonymes dans des parcs industriels de banlieue ou de Montréal-Nord.

Le taux de disponibilité des locaux industriels se situe maintenant à 1,9 % au premier trimestre 2021 dans la région de Montréal, indique l’agence immobilière CBRE dans sa plus récente étude de marché.

Poussés par l’essor du commerce en ligne, jamais les entrepôts de la région montréalaise n’ont été aussi remplis en 20 ans.

L’équation est simple. Pour chaque 100 millions de dollars additionnels de biens achetés en ligne, il faut un entrepôt de 125 000 pieds carrés de plus.

L’inventaire des locaux industriels à Montréal et en banlieue s’élève à un peu plus de 300 millions de pieds carrés (pi2).

Une telle rareté de locaux vacants exerce une pression sur les prix des loyers, qui s’envolent. « De 2007 à 2015, les loyers nets les plus élevés dans l’industriel étaient stables autour de 7,25 à 7,50 $ du pied carré », dit Sam Tsoumas, ancien de Broccolini qui a lancé Rosefellow en novembre 2019 en compagnie de Mike Jager, un ancien de Montoni. Broccolini et Montoni figurent parmi les principaux promoteurs-propriétaires de terrains du Montréal métropolitain.

« Les loyers pour des locaux industriels neufs s’établissent maintenant à 10 $ du pied carré. Et les 12 $ sont désormais envisageables pour des secteurs comme dans l’arrondissement de Saint-Laurent », assure M. Tsoumas.

En parallèle aux loyers qui prennent de l’altitude – les coûts de location avancent ces temps-ci au rythme annuel de 21 % –, la valeur des propriétés industrielles défie la gravité. Actuellement à 134 $, le prix de vente au pied carré passera à 175 $ d’ici décembre prochain, d’après CBRE.

Dans les circonstances, les promoteurs s’arrachent les rares terrains libres sur le marché. « Contrairement à Toronto, l’expansion à Montréal est limitée, indique Jacinthe Lachapelle, analyste, Stratégie client et ventes chez CBRE. Nous sommes limités par les Laurentides au nord et par les terres agricoles au sud. »

Toujours selon CBRE, un terrain industriel dans le Grand Montréal valait en moyenne autour de 20 $ le pied carré à la fin 2020. L’agence prévoit un prix de 25 $ d’ici la fin de 2021, une hausse de 25 %.

« En juillet 2020, nous avons acheté le terrain de l’est de Montréal à un peu moins de 17 $ le pied carré et le marché nous trouvait fous, dit Mike Jager. Dix mois plus tard, le propriétaire d’un lot aux alentours demande 31 $ le pied carré. »

Bientôt près de chez vous, l’entrepôt étagé

Son entreprise, Rosefellow, vient d’annoncer la création d’un fonds de 100 millions destiné aux constructions industrielles de nouvelle génération. Le fonds est soutenu par Skyline de Toronto et d’autres investisseurs. L’objectif est de construire des bâtiments d’une valeur de 500 millions d’ici sept ans.

Son modèle d’affaires consiste à acquérir des terrains vacants ou encore des usines obsolètes pour les démolir et rebâtir des locaux aux plafonds de 36 pieds et plus pour maximiser le stockage. Fait à souligner, Rosefellow construit sans entente signée de location préalable, ce qu’on appelle de la « construction spéculative » ou « on spec ».

Rosefellow construit actuellement un bâtiment de 138 000 pi2 au coin de l’avenue Marien et de l’autoroute 40 à Montréal-Est. Le 1er juin, ce sera le début du chantier d’un entrepôt de 325 000 pi2 au 151 Reverchon, à Pointe-Claire.

ILLUSTRATION FOURNIE PAR ROSEFELLOW

Aperçu de l’entrepôt de 325 000 pieds carrés de l’avenue Reverchon, à Pointe-Claire, dont la construction commencera le 1er juin.

« Montréal est en manque de bâtiment de cette envergure, affirme Sam Tsoumas. De 2007 à 2015, l’entrepôt flambant neuf comptait de 100 000 à 125 000 pi2. Aujourd’hui, le marché nous demande des superficies de 300 000 à 400 000 pi2. »

Au train où vont les choses, il n’est pas exclu de voir sortir de terre un entrepôt à étages comme à Seattle ou à Vancouver. « Au 2800, rue André, à Dorval, on étudie comment ériger le premier bâtiment industriel “multiétages” d’un total de 1 million de pieds carrés, ce sera le premier dans l’est du Canada », dit Mike Jager.

Rosefellow détient des terrains d’une superficie de près de 5 millions de pieds carrés et est en vérification préalable à l’achat pour 3 millions de pieds carrés additionnels.

Le promoteur s’intéresse aussi à l’immobilier multirésidentiel locatif, autre catégorie d’actif qui va bien pendant la pandémie. Il construit actuellement le Cent-Onze, sur le boulevard Alexis-Nihon, dans l’arrondissement de Saint-Laurent. Il s’agit d’un complexe de 270 logements érigés au coût de 100 millions. La livraison est prévue pour 2022.

1 « J'aime »

Le bâtiment était déjà à vendre avant la pandémie comme en témoigne ce article de journal publié le 5 janvier 2020.

https://www.journaldemontreal.com/2020/01/05/que-deviendra-le-thursdays

Portrait de l’homme d’affaire:

https://plus.lapresse.ca/screens/de46caca-a29b-4129-876b-8290a56d1161__7C___0.html

Les taxes sont élevées étant donné que le terrain a une valeur élevée, mais le zonage empêche de construire en hauteur !

L’importance du commercial.

Je n’ai aucune nouvelle commerciale à partager mais je tenais simplement à faire part de mes impressions suite à mes balades à pied et en voitures dans certains endroits de la ville. De plus en plus je prends conscience de l’importance de l’offre commerciale, surtout de l’offre des petits commerces indépendants qui, selon moi, joue un rôle primordial dans le succès d’un quartier ou même d’une ville.

La copine qui est ici depuis 10 ans adore marcher ou déambuler en voiture dans les rues de Montréal, mais pas n’importe lesquelles. Elle préfère, et de loin, les rues commerciales. Elle habite au Centre-ville et connait bien Sherbrooke, Ste-Catherine et le quartier de Guy-Concordia. L’ensemble du Plateau et du Mile End est, bien sûr, très apprécié de sa part, de même que le Vieux-Montréal qu’elle aime faire visiter à sa famille ou ses amis d’outre-mer lorsqu’il sont en ville.

En fin de semaine je lui ai fait découvrir la rue Ontario (portion Ste-Marie à pied et ensuite Hochelaga en voiture). Elle a vraiment aimé. Cela lui faisait penser aux quartiers populaires de Londres qui sont souvent très diversifiés, avec une architecture modeste abritant une population bigarrée et où l’on trouve une belle énergie de taille humaine. Et le plus important de tout est (et j’insiste), une foule de petits commerces indépendants et originales partout. J’ai moi-même été agréablement surpris par ce côté négligé et un peu bohème du quartier qui tire admirablement son épingle du jeu.

Étant moi aussi très urbain et très attiré par la faune urbaine et l’offre commercial, combinant l’intérêt à la fois de Paris et de New York, je réalise de plus en plus l’importance des rues commerciales, encore plus en période pandémique. Ces rues sont non seulement utiles pour les besoins essentiels mais elles offrent aussi ce côté divertissant que seule une grande ville peu apportée. Et j’appuie sur le mot divertissant car c’est probablement le divertissement numéro un d’une grande ville, soit la simple promenade devant une multitude de commerces tout en croisant des tonnes de personnes qui font, ni plus ni moins, la même chose que nous, soit du lèche-vitrine.

Je vais donc à contre-courant en demandant une politique qui favorise les commerces, préférablement ceux de petites tailles si possibles, afin de promouvoir l’identité montréalaise (et pourquoi pas québécoise) mais surtout d’assumer le coté urbain de la ville au lieu de vouloir essayer de mimer la banlieue ou de prétendre offrir la campagne en ville.

Il est donc impératif de développer les rues commerciales pour rendre la ville plus agréable. Je parle ici des rues Papineau, Ste-Catherine est, De Maisonneuve et autres rues pouvant absorber du commercial. Bien sûr, cela ne va pas sans une augmentation de la densité de la population et de la baisse de la taxe commerciale.

2 « J'aime »

Je suis parfaitement d’accord avec vous!
Les commerces sont essentiels à la qualité et l’esprit de la ville.
Ils génèrent une activité et une animation très préciseuse.

D’ailleurs, c’est ce que plusieurs défenseurs de la densité à tout prix n’ont pas compris. La densité de vaut rien sans intensité. Et l’intensité vient principalement avec les commerces. On voit plusieurs nouveaux quartiers à Repentigny, Blainville et autres banlieues dortoirs, très très denses, mais éparpillés dans des stationnements, sans commerces, sans hiérarchie des espaces publics… c’est voué à l’échec.

Je me questionne sur votre phrase:

Qu’est-ce que vous voulez dire par «à contre-courant»? C’est précisément ce qui est visé dans les quartiers centraux. Mais le municipal seul ne pourra pas y arriver.

Pour ce qui est de l’ajout de rues commerciales, il faut faire attention. C’est un équilibre difficile à atteindre, qu’il ne faut surtout pas forcer. Saint-Denis entre Roy et Mont-Royal est un bon exemple de rue qui n’était pas à vocation commerciale. On l’a forcé, l’effet de mode en a fait un succès pendant quelques temps, mais on tente de la faire revivre depuis… ceci dit, elle fonctionne étrangement très bien depuis peu, surtout avec l’implantation du REV, mais faudra voir combien de temps ça dure.

Même avec une certaine densité, même avec une baisse des taxes, il y a une limite aux besoins des gens. La rue Sainte-Catherine entre Guy et Papineau est la plus longue rue commerciale continue au monde. C’est déjà beaucoup pour une ville de taille moyenne. Sans compter le ratio restaurant/habitant qui est parmi les plus élevés au monde.

La rue Papineau permettait jusqu’à récemment le commercial au rez-de-chaussée, mais avec le manque d’intérêt et la crise du logement actuel, la tendance est plutôt à réduire le nombre de commerces sur cette rue, qui serait de toute manière difficile à rendre agréable.

Bref, avant de penser développer des rues commerciales dans des secteurs qui en ont déjà plusieurs, il faudrait consolider les rues commerciales en difficultés dans des secteurs qui n’en ont pas. Vous parlez d’Ontario, c’est un bon exemple de rue qui a fait un grand progrès au cours des dernières années. Il y a aussi Wellington, Masson, Fleury. Monk commence à avoir de nombreux commerces intéressants. Les prochaines devraient être Charleroi à Montréal-Nord, Hochelaga dans Tétreaultville, Jean-Talon dans Anjou, Notre-Dame dans Lachine, Centre à Pointe-St-Charles, et potentiellement Sainte-Catherine E comme vous proposez… Bref, des rues qui ont déjà une vocation commerciale, qui sont des coeurs de quartier, mais qui ont besoin d’un peu d’aide. Et cette aide, le municipal seul ne peut pas l’offrir.

3 « J'aime »

J’aime bien la phrase : ‘‘La densité ne vaut rien sans intensité. Et l’intensité vient principalement avec les commerces’’. Je crois que je vais vous l’emprunter de temps en temps car elle définie bien ce qu’apporte une rue commerciale vivante avec une belle énergie.

Je suis tout à fait d’accord qu’il soit impératif de consolider les rues commerciales actuelles avant d’en créer d’autres. Beaucoup de rues ont besoin d’un coup de pouce non seulement pour passer au travers de la pandémie mais aussi pour compétitionner avec le commerce en ligne, les centre commerciaux et les changements d’habitudes.

La nomenclature des rues mentionnés me fait réaliser qu’il y a un potentiel énorme de rues commerciales à développer et/ou à améliorer afin de rendre l’expérience plus agréable pour les touristes urbain que nous sommes ou même pour le citoyen qui recherche une qualité de vie de quartier. J’aime bien qu’on me rappelle que Notre-Dame à Lachine, Hochelaga, Charleroi, Monk, Centre et Jean-Talon dans Anjou/Saint-Léonard sont des rues à vocation commerciale et qu’elles ont un potentiel plus qu’intéressant.

Lorsque je dis que je vais à contre-courant, c’est que depuis quelques années, les administrations successives ont mis beaucoup d’argent et d’énergie sur le développement des pistes cyclables, le verdissement et la plantation d’arbres et les travaux d’infrastructures, entre autre, alors que je crois qu’il est désormais temps de prioriser les rues commerciales et les petits commerçants, c’est à leur tour de bénéficier d’un peu d’attention soutenue.

Ce sont des sujets qui font beaucoup parler, entre autres parce qu’ils génèrent (étrangement) des clics et des opinions de Gatineau à Gaspé, mais ça ne veut pas dire que le reste est mis de côté. Au contraire.

En 2020 c’est tenue une très grosse commission sur la « Problématique des locaux vacants sur les artères commerciales à Montréal ». S’en est suivi de nombreuses recommandations très concrètes, dont plusieurs ont déjà été mises en oeuvre.

http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=6877,143367936&_dad=portal&_schema=PORTAL

Pas plus tard qu’hier, Projet Montréal a voté une déclaration demandant au gouvernement du Québec d’agir sur certains points pour aider les petits commerces, des points sur lesquels le municipal n’a pas de pouvoir. Évidemment, l’ensemble de l’équipe de Denis Coderre a voté contre, puisque l’économie locale et les commerces de proximités ne les intéressent pas tellement, mais la déclaration a quand même passé grâce aux élus indépendants qui se sont rangés derrière Projet Montréal.

Aussi, encore en 2021, les taxes pour les petits immeubles non résidentiels ont été réduites pour diminuer le fardeau des petits commerces. « Grâce aux actions menées depuis 3 ans par la Ville, deux tiers des propriétaires d’immeubles non résidentiels vont bénéficier d’un allégement de 16 % de leurs charges fiscales totales. »

Bref, il reste encore beaucoup de travail à faire, mais on semble être dans la bonne direction. Reste à voir le résultat des prochaines élections, il se pourrait qu’on fasse un bon en arrière dans la santé de nos artères commerciales.

2 « J'aime »