C’est une demi bonne nouvelle. Le bon coté est que ca remplace un terrain qui était sous utilisé (le marché Esposito et son stationnement je crois) et que ca participe un peu à la densification du secteur, toujours le bienvenue. Par contre, comme le dit Dom723, quelques étages de plus aurait du être possible surtout sur un grand boulevard avec une bonne ligne de bus et à proximité d’une station de métro. De plus, aucun commercial au rez-de-chaussée. Moi j’ai l’impression qu’on va le regretter éventuellement.
Saint-Michel: mobilisés pour éviter un «désert alimentaire»
Des résidents de Saint-Michel déplorent la perte d’une épicerie abordable à cause d’un projet immobilier
Des citoyens de Saint-Michel se battent pour qu’un projet immobilier ne transforme pas leur quartier en «désert alimentaire» en remplaçant une épicerie à faible coût qui desservait leur secteur.
«À proximité, il n’y a plus rien pour faire son épicerie», déplore François Jobin, qui fréquentait beaucoup le Marché Esposito.
Ce dernier a fermé ses portes en 2020, forçant ses clients à se tourner vers d’autres supermarchés, tous situés à au moins 850 m, à l’exception de quelques petits commerces comme des fruiteries.
Pour ce quartier défavorisé où plusieurs se déplacent à pied, c’est un dur coup, pense M. Jobin, alors qu’il y avait une épicerie à cet endroit depuis 1958.
«C’était l’épicerie la moins chère qu’il y avait dans le coin», poursuit-il.
Depuis, l’homme qui vit avec un faible revenu et qui n’a pas de voiture doit prendre l’autobus pour faire l’épicerie ailleurs.
«Je paie 30 $ de plus par semaine. Ça me fait chier!»
C’est le promoteur Mondev qui a acquis terrain. Il a obtenu l’aval de l’arrondissement Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension pour un projet de 105 logements.
Avec la perte de ce supermarché, le secteur est devenu un «désert alimentaire», estime la résidente Chloé Baillargeon.
Selon l’Institut national de santé publique du Québec, un désert alimentaire en zone urbaine est présent lorsqu’un secteur défavorisé n’offre pas de commerces alimentaires dans un rayon de 1 km.
Une Pétition lancée
Mme Baillargeon a lancé une pétition qui a recueilli plus de 500 noms depuis la fermeture de l’épicerie afin que l’arrondissement conserve des commerces de proximité pour le quartier à cet endroit.
Elle appelle les citoyens à se présenter à la consultation publique sur le projet du 14 avril prochain pour demander à l’arrondissement qu’il repense le projet avec le promoteur.
D’autres comptent demander que le projet comprenne des logements sociaux, alors que le promoteur a payé une compensation à la Ville pour ne pas en inclure.
«La proximité de nos commerces, on entend beaucoup dire qu’il faut penser nos quartiers comme ça, explique-t-elle. Ça va complètement contre cette idée-là.»
Le promoteur n’est pas d’accord
Michael Owen, propriétaire de Mondev, soutient qu’il n’est pas possible d’intégrer une épicerie dans ce type projet, car cela nécessiterait au moins huit étages selon lui. Une dérogation lui a déjà été accordée pour que son projet atteigne quatre étages.
Il ne croit pas que le quartier soit devenu un désert alimentaire et estime que les résidents «ont trouvé des solutions» depuis.
Pour Laurence Lavigne-Lalonde, mairesse de l’arrondissement, ce dernier «n’a pas les outils pour répondre à la frustration des citoyens», car il ne pourrait pas exiger que ce soit une épicerie.
Si elle avait été mairesse à l’époque, elle aurait insisté pour que des logements sociaux soient inclus dans le projet. Par ailleurs, l’arrondissement est en discussion avec un promoteur intéressé à ouvrir une épicerie dans le secteur, selon la mairesse.
Je suis d’accord avec les citoyens du quartier qui se plaignent de la perte d’une épicerie dans leur secteur immédiat. J’aurais aimé que le promoteur ajoute du commercial au rez-de-chaussée. Mais ce dernier dit qu’il lui faudrait au moins 8 étages pour que cela se réalise.
N’y aurait-il pas moyen ici de contenter un peu tout le monde, c’est à dire de permettre un 8 étages afin d’avoir un ou des commerces au rez-de-chaussée ?
Après tout, nous sommes sur le boulevard Saint-Michel et pas dans une petite rue résidentiel. Le boulevard est assez large pour ne pas empêcher des percées de soleil. Nous sommes près d’une station de métro et d’une ligne de bus importante et nous avons besoin de densité. Il me semble qu’il y a quelque chose à faire ici.
26 novembre 2022 à 5h00 - Mis à jour 26 novembre 2022 à 9h30 5 minutes de lecture
Plusieurs citoyens de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension dénoncent les pratiques de Mondev dans le processus référendaire entourant un projet immobilier. Un employé du promoteur aurait menti aux citoyens du secteur afin de permettre au projet d’aller de l’avant.
Il se serait présenté à leur porte en mentionnant être une «personne tierce» qui aurait été mandatée par la Ville et Mondev pour récolter des signatures, indiquant que cela leur permettrait de se prononcer sur le projet de construction d’un immeuble de 80 logements sur le boulevard Saint-Michel.
Le projet immobilier se trouve sur le site de l’ancien Marché Esposito. Il suscite le mécontentement de la population locale, qui souhaite qu’un service alimentaire y soit maintenu pour contrer la pénurie de commerces dans le secteur. Une pétition en ligne a même été lancée, récoltant à ce jour 566 signatures.
Plusieurs citoyens ont signé une demande de référendum pour se faire entendre et empêcher les dérogations demandées par le promoteur pour son projet.
Début novembre, des résidents des zones contiguës à celle visée par le projet de Mondev auraient été approchés par un jeune homme nommé «Jordan». Dans un enregistrement effectué par des citoyens obtenu par Métro, on l’entend se présenter à eux comme une «partie tierce», récoltant des signatures pour qu’ils puissent participer au vote référendaire.
«Je suis un third party, je ne représente personne, je suis juste une personne qui fait une tâche», peut-on l’entendre dire dans l’enregistrement. Il y explique, de manière claire, être mandaté par la Ville et le promoteur. Certains citoyens auraient vu en sa possession des cartes indiquant les zones du secteur et un cartable avec le logo de la Ville de Montréal.
«Sur le coup, j’ai perçu ça comme une arnaque, j’ai eu l’impression qu’il portait un masque et qu’il jouait le rôle d’une personne neutre, explique une citoyenne qui préfère rester anonyme. Il aurait dû se présenter comme le promoteur; dès qu’il disait qu’il représentait la Ville, les gens ont eu confiance tout de suite, ils ne comprenaient pas qu’ils faisaient face au promoteur.»
Doutant de l’approche du jeune homme et de l’implication directe de la Ville dans la collecte de signatures, certains d’entre eux auraient reconnu le partenaire junior de Mondev, Jordan Owen.
Après l’étape de demande de participation à un référendum se tient la signature d’un registre qui, si le nombre de signatures récoltées est suffisant, donnera lieu à un scrutin référendaire. Dans le cas contraire, le projet est accepté comme proposé. Lorsqu’une zone contiguë est «ouverte», le nombre de votes requis pour qu’ait lieu un référendum devient proportionnellement plus important.
Pensant que la Ville de Montréal était impliquée dans cette démarche, plusieurs résidents ont apposé leur signature, provoquant l’ouverture de leur zone dans le processus référendaire.
Les citoyens approchés dénoncent la technique utilisée par le promoteur, laquelle permet d’élargir le nombre de zones impliquées dans le processus référendaire et, ainsi, de rendre la mobilisation citoyenne plus difficile. Le promoteur pourrait ainsi éviter la tenue d’un référendum et faire adopter le projet dans sa version actuelle.
«Nous sommes au courant que certains promoteurs utilisent parfois cette stratégie», explique la chargée de l’inspection du cadre bâti et du domaine public et privé à la Ville de Montréal, Annie Robitaille.
Quatre zones ouvertes
La Ville dit avoir été mise au courant de ces événements et indique n’avoir mandaté personne pour récolter les signatures des citoyens.
«Il est certain que nous ne prenons pas ces allégations à la légère, explique Annie Robitaille. N’importe qui a le droit de faire du porte-à-porte pour demander des signatures. Ce qui serait illégal, ce serait de faire de fausses représentations ou de communiquer de fausses informations aux citoyens.»
Carte de la zone visée par le projet et des zones contiguës. Crédit: Arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension
Elle ajoute que des vérifications sont en cours, sans cependant se prononcer sur les potentielles conséquences qu’il pourrait y avoir.
Au total, 62 signatures valides ont été reçues par l’Arrondissement, permettant l’ouverture de trois zones, en plus de la zone visée par le projet. Pour ces quatre zones impliquées, le nombre de signatures requis lors du registre sera de 109, auxquelles s’ajoutent les personnes morales et non résidentes.
Une erreur du promoteur
Approché par Métro, Jordan Owen reconnaît avoir fait du porte à porte pour récolter des signatures. Il explique avoir fait une erreur en se présentant comme étant une personne mandatée par la Ville et le promoteur Mondev, soutenant que c’était la première fois qu’il faisait une telle démarche.
«J’ai supposé sans vraiment rien savoir que la Ville nous avait demandé [de le faire], explique Jordan Owen. J’avais l’impression que la Ville nous avait demandé de le faire, donc, c’est ce que je leur ai dit.»
Questionné sur son implication en tant que «tierce partie» dans la récolte des signatures, Jordan Owen reconnaît pourtant être employé par Mondev.
«J’avais l’impression d’être une tierce personne dans ce processus, dit-il. On ne m’a pas vraiment donné beaucoup d’informations, c’était juste un peu à la dernière minute et c’était une chose urgente.»
L’employé de Mondev indique que c’est une «erreur de communication» qui aurait mené à ces agissements. Jordan Owen ajoute qu’il était accompagné de son frère lors de la collecte de signatures.
Pour mettre la politique de côté, c’est tout à fait possible d’y avoir une offre alimentaire ET des logements. C’est même la pratique préférée; le zonage mixte permet d’éviter la création de déserts alimentaires et améliore l’acessibilité aux commerces. Si c’était possible de redévelopper les magasins grandes surfaces actuels en hybrides commerces + logements, on pourrait grandement améliorer la qualité de vie des montréalais en plus de réduire significativement la pénurie de logements.
Un exemple de développement mixte durable qui pourrait être construit.
Les citoyens de Saint-Michel ne comptent pas se laisser faire et sont décidés à récolter les 119 signatures nécessaires à la tenue d’un scrutin référendaire sur le projet immobilier controversé du promoteur Mondev, prévu sur l’emplacement de l’ancien marché Esposito. Plusieurs citoyens déplorent que l’Arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension ait accepté certaines signatures qui auraient été récoltées de manière malhonnête par le promoteur.
En novembre dernier, des citoyens avaient dénoncé des pratiques fallacieuses d’un employé du promoteur qui se faisait passer comme une «personne tierce» employée par la Ville de Montréal et par Mondev afin de récolter des signatures et permettre au projet d’aller de l’avant malgré les contestations de la population.
Lors de l’assemblée du conseil d’arrondissement du 7 mars, le conseiller de la Ville dans Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension Sylvain Ouellet a annoncé que l’ensemble des signatures récoltées par le promoteur respectaient la loi. Le 28 mars se tiendra donc un registre où 119 signatures devront être récoltées pour que se tienne par la suite un référendum.
«Nous focalisons sur le 28 mars et obtenir 119 signatures pour démontrer à l’Arrondissement le mécontentement des citoyens et citoyennes de Saint-Michel, dit Alexandre Boucher-Bonneau, résident du quartier. On veut aussi montrer qu’on est capable de se mobiliser dans Saint-Michel pour les logements sociaux, contre des projets qui n’ont pas d’allure en lien avec nos besoins.»
Il affirme que les citoyens mobilisés visent au-delà des 119 signatures requises et que de nombreux organismes communautaires du quartier veulent aussi s’impliquer.
Les citoyens doivent se rencontrer prochainement pour préparer et coordonner la journée du 28 mars et ainsi s’assurer d’avoir les signatures nécessaires. Selon Alexandre Boucher-Bonneau, un service de raccompagnement des résidents à mobilité réduite et une halte-garderie sont envisagés par les citoyens pour permettre au maximum de leurs voisins d’aller signer le registre.
Une demande a été effectuée auprès de l’Arrondissement pour que la tenue du registre prenne place à la maison du citoyen, dans le parc François- Perrault, au lieu de près du métro Parc de Parc-Extension, afin de faciliter l’accès au registre pour les citoyens les plus concernés.
Une «douche froide» pour certains
Un autre citoyen du quartier, préférant rester anonyme par peur de représailles du promoteur, a appris avec désarroi la décision de l’Arrondissement de poursuivre malgré les pratiques fallacieuses du promoteur dénoncées par les citoyens. Lui-même est directement touché par le futur projet, par la proximité avec son logement. Pour lui, l’annonce de l’Arrondissement de poursuivre a été l’équivalent d’une «douche froide».
«On a vraiment l’impression que du côté de Mondev et, par extension, la mairie, c’est extrêmement compliqué pour nous de faire valoir nos droits, dit-il. Clairement, au niveau des élus, je ne leur fais plus confiance. […] On s’était dit que c’était des alliés mais ils ont l’air d’approuver [les agissements du promoteur].»
Il déplore aussi le manque de communication de la part de l’Arrondissement sur le déroulement du projet, mais également le manque de considération quant aux préoccupations des citoyens. «On trouve vraiment qu’au niveau citoyen, on ne se fait pas assez entendre et qu’on écoute trop Mondev, ajoute-t-il. À partir du moment où Mondev se fait passer pour la Ville, l’aspect fallacieux, il est là.»
Selon lui, certains citoyens refusent de dénoncer le projet par peur, là encore, de représailles venant du promoteur.
J’ai l’impression qu’on nous met des bâtons dans les roues alors qu’on veut juste faire valoir nos droits.
Résident de Saint-Michel
Continuer dans l’«intérêt du public»
Bien que le promoteur refuse de construire des logements sociaux comme le prévoit le règlement pour une métropole mixte – anciennement le règlement 20-20-20 –, Sylvain Ouellet explique que le projet répond quand même à la réglementation par le versement d’une contribution au fond de logement social.
«Le promoteur doit payer plus cher au pied carré ou par logement s’il décide d’opter pour la compensation monétaire. Il y a certains projets très dérogatoires pour lesquels on peut forcer mais étant donné que la zone était déjà mixte au point de départ […], on est moins dans une position de négociation.»
Il rappelle que le règlement pour une métropole mixte donne aussi la possibilité au promoteur de racheter un autre terrain pour y construire du logement social.
À cette étape du processus d’approbation référendaire, ce n’est pas dans l’intérêt du public d’y mettre fin. Donc, nous, on doit s’en tenir au processus.
Sylvain Ouellet, conseiller de Ville dans Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension
«Est-ce que j’aurais préféré qu’il y ait des logements sociaux sur place? La réponse est oui. Est-ce que c’est un échec? Non, car ça répond quand même au règlement sur une métropole mixte», affirme Sylvain Ouellet.
L’élu qualifie cependant de «déplorables» les agissements du promoteur. Il explique que l’Arrondissement suit les recommandations des services de la Ville, qui ont validé les signatures et recommandé de poursuivre la procédure d’approbation référendaire.